Chronique religieuse
L'exposition Horticole
de Vlamertinghe
Examen
BIBLIOTHÈQÜËS
La Fête des Louches w
a Comines
cor au conservatoire de Paris, sa forma
tion.
Nous avons eu par conséquent trois artis
tes Yprois dans l'art musical aux siècles
passés Jean Bonmarché, qui fut maitre de
chapelle de Philippe IIJacques de Kerle,
qui Ie fut de celle de l'empereur d'Allemagne;
et Vandenbroeck, dont je viens de parler.
Chose singulière, leurs noms sont k peine
connus, et ne sont pas cités parmi les hom
ines célèbres de notre ville dans le passé
II me reste k parler également de Félis,
qui rendit tant de services k l'art musical
beige, soitcomme compositeur, comme pro-
fesseur ou historiën.
Ce grand homme, dans les ouvrages du-
quel j'ai puisé la plupart des renseignements
biographiques qui ont fait le fond de raes
chroniques musicales.naquit It Mods en 1784,
mais malgré qu'il soit né au siècle passé, ses
travaux artistiques et scientifiques le relient
plus tót ft la génération actuelle, d'autant plus
que, comme professeur d'harmonie et Direc
teur au conservatoire de Bruxelles, il a été
en quelque sorte le créateur de l'école beige
qui commence Èt briller d'un si vif éclat.
La musique frani^aise
depuis Louis XIV.
Nous avons vu que la musique franpaise
n'existait pour ainsi dire pas, avant l'arrivée
de Lully en France.
Sous Charles IX. qui ne précède pas d'un
siècle l'époque oü le compositeur Florentin
brillait en France, notre Roland de Lattre
fit exécuter it la cour de Franceses psaurr.es
de la Pénitence, au milieu de l'admiralion
générale, sans qu'il put y rencontrer un ar
tiste francais rival, chose qu'il trouvait en
Italië avec Palestina.
J'ai lu l'autre jour une anecdote assez cu-
rieuse gi non e vere bene trovato sur
l'arrivée de Lully en France.
Lully naquit it Florence en 1633, fils d'un
gentilhomme, ce qui parait prouvé, malgré
que ses ennemis aient prétendu plus tard
qu'il était le fils d'un meunier.
Le chevalier de Guise qui voyageait en
Italië, frappé de la vivacité de eet enfant,
l'amena en France it l age de 12 it 13 ans.
II le plaga chez la Duchesse de Mohtpensier,
qu'on appelait la grande Demoiselle. Mais
bien qu'il fut de naissance noble, il ri'y entra
que comme marmiton.
11 y avait alors it Paris un homme, patis
sier de son métier et cumulant la vente des
eaux de senteur et parfums, dont la boutique
était fort achaiandée par les seigneurs de la
Cour; il crut devoir adopter leur beau lan-
gage, se crut poète et ne paria bientöt plus
qu'en vers.
Au commencement, cette toquade amusa
beaucoup les courtisans, mais comme la
qualité de ses marchandises se ressentit petit
k petit de sa négligence it les soigner, la
clientèle diminua peu k peu, et notre homme
tomba dans une situation proche de la mi
sère.
Ses plus grandes ressources consistaient
dorénavaat k rédiger des placets ou des pé-
titions.
Unjour k la nuit tombante, un jeune gar-
Con, porteur d'un violon, vint lui deman ier
de rédiger, en vers, une suplique k Made
moiselle de Montpensier pour qu'il fut admis
au nombre de ses pages.
Le pktissier affublé d'un tablier au milieu
duquel se voyait un grand trou, chercha en
vain plume et encre dans son logis. II n'y en
avait plus. II sortit de sa maison et alia frap-
per k la porte de son voisin, pour en deman-
der une. Ce dernier était déjk couché; se levant
il ouvrit la fenêtre pour demander de quoi il
s'agissait. En ce moment la lune, un instant
voilée par un gros nuage, se mit k briller.
Ce fait exalta le génie poétique de noti e pa
tissier qui déclama d'un ton emphatique k
son voisin Pierre
Ju clair de la lune
Mon ami Pierrot,
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot.
Le voisin, frappé du ridicule de la situa
tion, répondit en regardant ironiquement le
tablier du quémandeur
Je ne prête pas ma plume
A un patissier
Qui porte la lune
Dans son tablier.
Le jeune patissier regarde d'abord avec
un étonnement comique son tablier, pen
dantque le voisin ferme sa fenêtre, mais son
camarade prend son violon et se metk chan
ter un air doux, en s'accompagnant de son
instrument, sur les paroles que vient d'im-
proviser le patissier.
Cet air agréable et mélancolique est bien-
tótrépété en chceur par les voisins, qui sont
venus se mettre k leur porte, en entendant
tout ce bruit. Cependant voyant qu'il n'y a
pas d'avance k attendre, le jeune homme
part.
A quelques jours de Ik, un page richement
costumé, vint trouver le patissier et lui dit
que l'air composé la nuit en question, avait
fait sa forlune. L'ayant joué et chanté dans
les cuisines, toute la valetaille l'avait bien
töt su. Delk il était parvenu aux oreilles de
la grande Demoiselle, qui, après s'être in-
formée de son histoire, avait pris le jeune
auteur au nombre de ses pages.
Le jeune page, on l'a déjk deviné sans
doute, n'était autre que Lully, qui allait
créér l'école dramatique musicale franpaise
et dont je raconterai en quelques lignes la
vie artistique ainsi que celle de son succes-
seur Rameau, dans le prochain chaptire.
Remi Fasol.
(A continuer
Eglise St Jacques
Ainsi que nous l'avons annoncé Mercredi
dernier, l'Octave de Notre Dame du Rosaire
sera cloturée solennellement Dimanehe pro
chain par un salut,chanté par la société cho
rale L'Orphéon sous la direction de M.
Jules Tyberghien. Les solos seront chantés
par MM. Jules Antony et Gust. Wenes. Entre
les divers motets M. Ern. Wenes, ('excellent
organiste de St Jacques, exécutera plusieurs
ceuvres distinguées, composées par les plus
grands maltres anciens.
Voici d'ailleurs le programme de la solen-
nité religieuse et musicale de Dimanehe
1. Thême prolongépour
orgue,
2. OSalutarisHostia,
3. Fughetta, pour orgue,
4. Sanctus,
5. Prélude, pour orgue,
6. Ave Maria, chanté par M. J.
Antony,avec accompagne
ment de Violon et Violon
cello par
MM. J. et L. Antony,
7. Moderato, pour orgue, Rinck.
8. Laudate Dominum, Gounod.
9. Marche, pour orgue, Wagner.
J. S. Bach.
KoëNEN.
Teleman.
Ch. Gounod.
J. Bach.
Ch. Gounod.
La section de Vlamertinghe, affiliée k la
Société d'Horticulture de l'arrondissement
d'Ypres, inaugurait Dimanehe dernier sa
deuxièrne exposition horticole, qui, disons le
desuite, a été coutonnée d'un véritable suc-
cès.
Vlamertinghe, est en effet une de ces rare?
communes oü les amateurs d'horticulture
sont en pleine aciivité et oü tous crux qui
s'intéressent k ce bel art travaillent avec ar-
deur k son perfoctionnement. CYst ainsi,
que grace k ('initiative de son Président Mr
Fr. Vallaeys, de son Sécrémire M' A. Pro
voost et de quelques autres membresdévoués,
cette section, instituée dt puis trois ans seu-
lement, a pu par un travail assidu am ver
k I'organisation d'uee fete florale telle, qu elle
aura été enviée par des centres beaucoup j
plus importants. i
A cette occasion, les Salles de l'Ecole
Communale ont été converties en un véritable
jardin, garni de toutes parts, de d'élégantes
plantes ornementales, au feuillage sombre
et sévère constrastant avec les couleurs déli-
cates et variées des fleurs coupées qui gar
nissaient les parterres, tout en embaumani
la salle par leurs parfums exquis.
Et tout d'abord, dans la catégorie des
amateurs, signalons la nombreuse collection
de plantes d'ornement deM' Appels,jardinier
chez Mr Vandenberghe k Brielen, cm nous
avons remarqué plusieurs spécimens d'un
réel mérite tels queCycas Revoluta,
Phoenex Tenuis, Rentca Forstériana, Dra-
ccena Baptisti, Lindini, Messangeanna etc.
Vientensuite Mr L. Daeninck, jardinier chez
M' Biebuyk k Ypres, dont le lot se distingue
surtout par la grandeur et les dimensions
des spécimens exposés. Citons toulefois
Phoenix Reclinata d'un trés grand effet déco-
ratif ainsi que plusieurs autres: Palimus.Mo-
rantacées et Bomelliacées dignes d'intéi êt.
Dans Ie concours des plantes d'apparte-
ment proprement dites Mr Donche, jardi
nier chez Mr le chevalier Gh. Heynderick
Vlamertinghe, obtient le premier pnx pour
son groupe de plantes appropriées. Plus
loin encore Mr Appels se signale par sa col
lection de fougères exotiques et Mr Daeninck
par son splendide exemplaire de Dracoena
Lindeni exposé comme bonne culture.
Pour ce qui concerne la catégorie des
Horticulteurs, si les exposants ne sont pas
nombreux, la beauté des produiis exposés
n'y fait que gagner. Nous y avons admiré en
effet, la riche collection de plantes orne
mentales choisies de M. Van Winsen, horti
cultuur k Ypres. Tousles spécimens de ce
magnifique lot étaient d'une culture irrépro-
chable et représentaient en totalbé, les
plantes les plus en vogue pour la culture
commerciale. Nous nous bornerons k meti-
tionner entre bien d'autres les Azaucazia
excelsa, Phoenex Acnucs, Lotania Borlotiica,
Rentia, Cocos Weddleyano, Dracoena Varies
etc. L'établissement Horticole Dechièvre
et G'« exposait de son cóté un beau lot de
Dracama et Pteris, toutes plantes de belle
venue.
Trés remarqué aussi étaient les parterres
en fleurs coupées de M. De Meulenaere J.,
jardinier chez M. le Baron de Vinck, Zillebe-
ke et de M. Donche, déjk nommé.
Les fruits étaient aussi largement répré-
rentés et de nombreux concurrents se sont
disputés les prix. Citons toutefois: MM. De
Meulenaere et F. Debryckere, jardinier chez
M. le Vicomte du Pare, k Vlamertinghe pour
les collections générales, ainsi que M. Appels
pour son lot de raisins de table.
La partie maraichère, qui était exhibée
dans la cour de l'école, comptait, malgré
l'année relativement mauvaise, plusieurs
belles collectioris de léguraes divers, parmi
lesquelles nous avons particulièrement k re-
later celle do M. P. Debryckere, qui a obtenu
le premier prix.
En somme,l'exposition horticole de Vlamer-
I tinghe a parfaiteroent réussi; elle a bénéficié
en outre d'un temps splendide qui a fait ac-
croitre encore davantage le nombre des visi
teurs.
1-
M. G. Gastel, ancien élève
Episcopal k Ypres. étudiant k
Catholiquo de Louvain, a passé
examen de doeieur en droit.
du Collége
l'Université
le premier
publique et populaire
de la ville d'Ypres
LISTE DES OUVRAGES
entiés pendant le mois de Septembre 1898
Les ouvraaes marqués d'un proviennent
d'achats, les autres de dons.)
Jules Flamme. Les régiments de guides
depuis leur créalion. Brux., Egge-
ricx, 1898 in-8°.
Hymans (P.) et Delcroix (Alfr.). Histoire
parlementaire de la Belgique. 3e sé
rie. T. II. Brux,, Era. Bruylant,
1898; in 8*.
Léopold Plettinck. Furnes illustré. Furnes,
Desmyiter, s. d.; in 8*.
Promenades dans Bruges. Texte de Ch. De
Hou. 183 ill. de V. De Deyne. Liége,
Bénard in-8°.
Compte-rendu sommaire des séances du
conseil communal de la ville d'Ypres
pendant 1'année 1897.Ypres A.Gastel.
1898 in 8°.
Portraits des principaux artistes peintres,
graveurs, sculpteurs et architectes
de l'école d'Anvers depuis Quinten
Massys. 180 planches hélioty-
piques par Jos. Maes. Anvers, 1877;
in-8".
Galerie de Rubens, dite de Luxembourg
ouvrage composé de 25 estampes,
avec l'explication historique et allé-
gorique de chaque sujet. Paris, Le
Rot, 1846 in f°.
Pandectesbeiges.Tome60. Brux., Larcier,
1898; in 4°.
A. Merghelynck, écuyer. Les velléités
matrimoniales de l'avant- dernier com-
te de Flêtre. (1786). Saint-Denis,
H. Bouillant, 1898 brocb. in-8°.
H. Temmerman. De moedertaal eenig
doel en redematig voertuig der
gedachte en opvoeding en onderwijs.
Gent, Siffer, 1898 in-8*.
Catalogus van de bibliotheek der konink
lijke vlaarnsche academie voor taai
en letterkunde. Gent, Siffer, 1898;
in 8°.
(Communiqué).
Voir aux annonces les grands Magasins
du Printemps de Paris.
Li'année en année, la Fête des Louches k
Comines prend une extension nouvelle. A en
juger par les affiches qui sont placardées sur
les murs de la ville, ainsi que par les pro
grammes détaillés qu'on a distribués k foisori,
la Féte sera particulièrement intéressante
cette année.
En effet, elle a pris les proportions d'une
vraie kermesse de village, elle est annoncés
sur les affiches el programmes comme Du-
casse du Chateau et Fête historique des
Louches.
Déjk main tenant la Place du Chateau est en-
vahie partoutes sortos de forains, qui jouïs-
sent du bénéfice du franc marché, comme au
temps des Communes et de la Féodalité.
Officiellement la fête ne dure que deux
jours le Dimanehe 9, et Lundi 10 Octobre.
La 1" journée sera consacrée a des récré-
ations et réjouissances populaires, telles que
(1) «Louches mot Wallon, qui signifio
grosses cuillers.