Au Volkshuis
GONSEIL COMMUNAL
Chronique artislique
Nécrologie
Actes Officiels
peine et qu'en apportant des modifications aux
lieux d'aisance,aux fentres., etc,l'hötel gagne-
rait des clients, et la ville, dont il êtait le chef,
proliterait par le grand nombre d'étrangers qui
diescendraient k l'hötel de la Chatellenie,
propriété communale.
Après cette conversation, je quittai 1 étrangei
qui m'avait exprimé de si nobles sentiments et
qui avait défendu si vaillammenWa classe labo-
rieuse.
Je tiens a signaler la chose a 1 attention du
public pour prouver que M. le Sénateur Baron
Surmont de Volsberghe, Bourgmestrede la ville
d'Ypres, Thomme qui devrait avoir des idéés
larges eten sa qualitédegentilhomme, prendie
l'initiative d'améliorer les propriétés de la ville
et le sort de la classe nécessiteuse, est encore ar-
riéré de dix siècles et j'approuve, sans réserve,
les démarches faites par ce gentlemen, démar
ches d'autant plus louables qu'elles ont été in-
spirées dans un but philanthropique et dans
l'intention de diminuer le travail des gens de
service obliges du matin au soir, de monter et
de descendre plus de soixante marches et de
courir au dehors k plus de soixante-quinze mè-
tres des chambres pour vider les eaux et y trou-
ver le nécessaire, alors qu'avec une légere dé-
pense on pourrait éviter tousces inconvénients
et augmenter les ressources des contribuables
Franchement, M. le Baron, les étrangers em-
porteront une mince opinion du premier magis
tral de ma chère ville natale. Y.
N'est-ce pas que c'est intéressant, chers
lecteurs
Notons quelques détails
Les monuments de la ville, les mceurs de
ses habitants, l'état de propreté des rues et
places publiques, tout cela a émerveillé le
gentlemen.
N"us avions eependant lu dans les jour-
naux libéraux de la locelité, et même dans
le Pr xirès, que depuis que l'administration
C'itholique est au pouvoir, nos rues et
places publiques laissent énormément k
désirer au point de vue de la propreté.
L'étranger, qui a beaucoup voyagé, est d'un
autre avis. Son avis vaut peut-être mieux
que celui de nos adversaires....
L'étranger a constaté qu'k la Chatellenie,
la ventilation laisse beaucoup d désirer. Nous
n'y contredisons pas, Nous avons critiqué
en 4890 les fenêtres souvrant a peine par le
bas au Lieu de s'ouvrir par le haut.... Et cette
manière de faire ouvrir les fenêtres n'était
pas ancienne elle venait d'etre admise et
exécutée par M. l'Echevin Cornette, un
esthète doublé d'un hygiéniste, triplé d'un
philosopbe, quadruplé d'un philanthrope
L'étranger fait l'éloge de l'Hótel de la
Chatellenie, des patrons, des employés, du
maitre d'hótel, de la cuisine et des vins.
Nous en sommes charmés et en rendons
graces k Tante Mie et k tout son personnel.
Mais, horresco referens, imaginez-vous
quen ce siècle de civilisation et de lumière
de lumière surtout il y a, k l'Hótel de la
Chatellenie, des cabinets sans serrures, se
trouvant au dehovs a plus de soixante
quinze metres des chambres.
Ceci ne recornmande pas l'hötel. Mais ce
n'est pas la faute de Tante Mie, qui ne peut
tout de même pas placer ces cabinets lk k
l'intérieur. Nous l'avouons, c'est la faute de
la ville qui est propriétaire de la Chatellenie.
Aussi l'aimable étranger en a-t-il fait
l'observation k M. le Bourgmestre qui la
regu très poliment du roste. Aimable pour
aimable.
Mais M. le Bourgmestre a renvoyé létran-
ger k la commission des travaux publics....
Ici la conversation n'est plus rapportée
trés exaclemerit. Nous modifions
L'étranger. Mais les lieux, M. le Maire.
Le Bourgmestre.—Quels lieux, Monsieur?
L'étranger. Lt s lieux daisance....
Lh Bourgmestre. Ah
Om, les cübinets se trou-
vent k soixante quinze mètres des chambres...
Le Bourf mestre. Oh si vous e:: faites
une question de cabinet, je ne slis plus com
pétent. Je ferai part des inconvénients, dont
vous avcz eu lieu de vous plaindre.k la com
mission des travaux.
L'étranger. Je n'ai pas eu k me plaindre
per&ounellement, Monsieur le Maire. Mais k
Londres....
La conversation pril fin.
Le Progrès apprécie k sa fapon. II oublie
que sous l'administration actuelie, pendant
huil ans, on a exécuté k la Chatellenie plus
de travaux, que sous Tadministration précé-
dente pendant cinquante ans. Récemment
tous les toits ont été renouvelés ia grande
salie k manger a été oomplètemontrestaurée,
sans compter une fouled'autres travaux se
condares, absorbant presque les loyers
payés depuis 1891 par la sociéié dé la
Concorde.
Celle-ci du reste ne se plaint pas de l'ad-
ministratiori catholique, et nous ne sachions
pas quelle même ait tail de l'aflfaire des
cabinets une question de cabinet.
Mais le Progrès n'est jamais content.
Nous avons assisté, Dimartche et Lundi
derniers, k uue fête vraiment charmante.
La société Wtllen is Kunneu a repré-
senté un drame des mieux choisi De Uit
boeting et une comédie Dieven in huis.
Les sujets des deux pièces sont suffisam-
ment connus pourque nous puissions nous
dispenser de les exposer.
Les acteurs, tous les acteurs, ont exécuté
leurs róles avec un talent vraiment remar-
quable, surtout ceux du drame qui a été en-
levé de maitresse fagon.
Nous devrions les mentionner tous, depuis
le róle principal jusqu'au plus accessoire.
Nos lecteurs nous pardonneront de n'entrer
dans aucun détail, pour ne commettre
aucun oubli.
Le choix et la direction des deux mor-
ceaux ont été contiés k M. G. Dsjaegbere,
l'artiste bien connu du public Yprois, un
vrai maitre, que nous regrettons de ne plus
voir paraitre lui-même sur la scène.
Nos lélicitations les plus sincères k M.
Dejaeghere et k sa troupe.
N'oublions pas de mentionner les progrès
réalisés par l'orcbestre, composé et dirigé
par M. Ernest Wenes, qui, il est vrai, n'est
pas k ses débuts, mats qui acquiert de plus
en plus le talent difficile de la direction.
A chacune des séances, un public énorme
a assisté k la fête, et les autorités tant ecclé-
siastiques que civiles ne faisaient pas défaut.
Séance publique de Samedi29 Octobre 1898'
k 5 heures du soir.
ORDRE DU JOUR:
1. Communications.
2. Procès-verba! d'adjudication de travaux
d'égouts.
3. Abattoirtarif-règlement des droits
d'abattage.
4. Ecoles primaires compte 1897.
5. Fabrique d'église S. Jacques budget
1899.
6. id S.Nicolas: id
7. Hospices civils demandes d'ester en
justice.
8. Demande de transfert d'un crédit.
9. Demande de crédit pour réfection des
trottoirs des rues au Beurre, du Tem
ple et de la Station.
10. Propriétés communales vente d'ar-
bres.
11. Etablissement d'un talus en tnagonnerie
et d'un trottoir au rempart de la rue
de la Boule.
12. Demande d'achat de la propriété dile
Caillievyver.
13. Demande d'achat de terrain, rue des
Veaux, pour habitations ouvrières.
14. Demandes diverses d'achat de terrains.
15. Chemin de fer vicinal Ypres-Dixmude.
L'Hótel Merghelynck
Nous extrayons du supplément de l'lndé
pendance beige de Di manche dernier, un ar
ticle tiès intéressant et gentiment écrit, du
k la plume de M. Coppieters, füs d'un an
cien artiste Yprois, Yprois lui même. el un
de nos amis politiques.
M. Coppieters, qui u'a que 22 ans,manie
la plume avec une éléganee, une justesse
d'expression et un art remarquablee.Nos lec
teurs en jugeront par la lecture de la mono
graphic.
L'hötel Merghelynck fut construit en 1774 76
par Frangois Merghelynck, écuyer, sur les plans
da l'architecte lillois Gombert. Après avoir passe
par diverses mains, il fut racheté en 1892 par
l'arrière-petit-fils du batisseur, messire Arthur
Merghelynckécuyer, membre du cons il neral-
dique, qui l'a garni de meubles appropriés et
autbentiques, transformant ainsi l'hötel en un
intéressant musée,ouvert d'ailleurs gratiutement
aux étrangers qui visitentla ville d'Ypres.
On lira avec intérêt cette description que nous
en donne un de nos collaborateurs
L'hötel-musée Merghelynck est l'illusion réa-
lisé d'un retour la brillante époque des jolis
styles royaux. L'ème délicate et charmante du
XVIIl" siècle frangais s'y est attardée.
Par l'enfilade des vastes salone, qu'au travers
le tamis des stores baigne une lumière un peu
morte, dans ce cadre si complet de leurs vies
lointaines, s'évoque spontanément l'image des
duchesses poudrées et des maiquis précieux.
Sous le pur cristal des lustres, devant les lines
gravures, au milieu de l'adorable caprice des
meubles et de la richesse variée des décorations,
dans ce luxueux grand, salon surtout, aux murs
tendus de damas rouge, oü, sur une chaise, trai
nent le tricorne a plumes et la canne aapparat
d'un gentilhomme de l'époque, je me suis forgé
la Action merveilleuse d'une vieille demeure
aristocratique, que les maitres auraient aban-
donnée, après l'avoir bien close, et dont les por-
tes se seraeint rouvertes devant moi.
Ge qui appuie cette impression et fait qu'elle
ne défaille point, c'est, a cóté du bel ensemble, le
minutieux üni du détail, c'est ce souci de per
fection qu'on sent avoir présidé a l'oeuvre et qui
en rejette, de beau parti pris, toute intrusion de
la vulgarité contemporaine.
Que defois, unjoli siège, une console,un lustre
de cette incomparable époque m'ont fait songer,
en les voyant perdus dans un ameublement mo
derne, a quelques débris d'un grand naufrage!
L'heureux caprice d'un gentilhomme intelligent
nous offre dans l'hötel musée Merghelynck une
chose rarechaque objety estapproprié et entre
dans l'harmonie d'un tout. Partout le souple et
voluptueux Louis XV, le Louis XVI plus sévère
et plus guindé se mélant et se c-ombinant. Gar
l'hötel fut bati pendant la période de transition,
alors qu'apparaissait ce beau Louis XVI de la
première époqueet les ornementistes ont été
si pénótrés de l'union des deux styles, qu ils ont
été iusqu'a fagonner des portes (celles du grand
salon) oü, dans un encadrement Louis XV, sont
sculptés des trophées Louis XVI.
L'enAlade des salons, au rez-de-chaussée, oflre
le joli coup d'ceil d'une perspective fuyante oü,
dans les rectangles successifs des portes ouver-
tes, apparaissent des consoles graciles, des siè-
ges, des coins d'ameublement. routes les pièces
torment entre elles une unité parfaite et chacune
a son caractère distinctle boudoir plns intime,
la salie a manger d'un luxe plus famillial, les
salons d'apparat décorés et meublós au cachet
de la plus somptueuss élégence.
La décoration de ce rez-de chaussée est re-
marquable. Dans la salie a manger se trouvent,
formant les dessus des portes, six pastorales
sculptées par Deledicque,et dont la composition
charmante et la délicate facture en font de vrais
chefs-d'oeuvre d'ornementation.
Aux murs, de grands cartels reluisent, bom-
bés et laquós. Des pendules gracieuses se mirent,
entre deux candélabres, dans les glacés coupées,
sur les vieilles cheminées de marbre. Le cristal
des anciens lustres étincelle, mordu par la lu
mière, au dessus des fauteuils vêtus de soie. Et
partout des gravures rares et précieuses collec-
tionnées par un chorcheur habile la célèbjre
Saison des Amours, des Schall, des Vidal, des
Bailly, des Voyer, des De Launay, deux Barto-
lozzi d'une ünesse exquise de miniature des
gravures partout, jusque dans cette coquette
antichambre, a gauche du porche, qui précède
le «comptoir» (bureau), oü, le long des murs,
dans de hauts rayons, sont rangées les archives
familiales.
Dans la cage spacieuse au milieu de laquelle
monte le large escalier de chêne, que borde une
ram pe royale, se détachent deux toiles de Van
Thulden, de couleur violemment vivace La
Vanité du monde et Les cinq sens.
A l'étage, dans le couloir, le long des chambres
a coucher, trois hautes armoires s'adosseut au
mur. Elles contiennent une collection de porce-
laines de Ghine et de soieries anciennes.
Nous sommos dans le cadre intime des appar-
tements familiers. Les chambres sont luxueuaeg
comme des salons. Mais l'alcöve profonde v
règno, noyée de mystère, dans l'ombre des ri-
deaux tombants Toujours les deux styles
Louis XV et Louis XVI, tantót simples, tantót
heureusement fusionnés. Et toujours aussi la
même profusion de luxe dans rornementation
et dans l'ameublement, encore que ce premier
étage ait gardé une atmosphère spéciale de vie
intime que semblent lui avoir iaissée les femmes
du siècle précieux.... Elles dormaient dans les
grandes alcöves, se faisaient poudrer dans ces
cabinets de toilette si remplis eux aussi, du
charme d'autrefoisleurs petits talons son-
naient sur les parquets ciréselles s'arrêtaient
devant les glacés a biseaux, sourieuses, pendant
que la camóriste leur essayait la robe du soir.
Un peu de leur ame erre encore dans les
chambres abandonnées et il s'en exhale la
vague grisérie d'un mélancolique relent.
Au second étage et a l'entresol sont exposées
des collections. Une série de dessins originaux
de maitres yprois du siècle passé Fournier,
Beke, Desrameaux, etc. quelques dessins aussi
d'Erasmus Quellinus et un Bsucher. Dans d'au-
tres vitrines sont rassemblés des incunables pré
cieux et des manuscrits héraldiques.
Descendons et traversons la cour, la grande
cour carrée, calme et tranquille, dont les pia
stres du mur de fond montent entre les portes
cintrées. s'achevant en belles urnes de pierre
massive. Un recueillement un pen morne y
pèse, cette mélancolie méditative de loutes les
cours de vieux hötels. Et dans le silence, les pas
sonnent sur le pavó, répercutés pas les échos
propices.
Au milieu, sur un piëdestal, s'érige un vase
aux formes arrondies, taillé en marbre de Car-
rare, par un statuaire mallnois, Luc Faydherbe,
d'après un dessin de Rubens. Derrière, s'ouvre
le porche.
Une tristesse m'enveloppe au seuil de la vieille
maison, la mélancolie qu'exhalent et que com-
muniquent toutes C6S choses qui parient si bien
des générations mortes et déjè lointaines. De-
hors je m'attarde devant la lougue faqade. Entre
les fenêtres symétriqui s, se lèvent des pilastres
droits vers les courbes gracieuses des mansar
des. Et devant moi, la porte blanche, d'une si
souple éléganee, est close, sous ledélicat balcon
en fer forgé, fleuri d'or jaune. Et tout en haut, le
fronton sculpté, la couronnedeux amours
joulllus et potelés sur un lond d'accessoires,
soutenant le cartouche qui porte la date de la
batisse.
Et maintenant, au moment de tournerlarue
de Lille, au lond de laquelle apparaitront les
Halles grises, devant l'ancienne maison oü dort,
au milieu de la morte cité flamande, un peu de
cette ame charmante du XVIII6 siècle frangais,
la fiction merveilleuse s'insinue en moi, entètée
et persistante...la vieille demeure aristocratique
dont les maitres s'en sont allés,aprés l'avoir bien
close, et dont les portes se sont rouvertes devant
moi. Daniel COPPIETERS.
Dimanche 28 Octobre est décédé k Noord-
schote Monsieur Pierre-Jean Denecker,
bourgmestre de cette commune etdécoré de
la eroix civique de lre classe. Le service fu-
nèbre, suivi de l'inbumaiion, aura lieu k
l'église paroissiale de Noordschote, le Jeudi
27 Octobre, k 10 i/a du matin.
Qu'il repose en paix
Garde civique d'Ypres
Pat arrêlé royal du 20 Octobre, sont
nommés
Quartier-maitre et officier d'armement,
avec le grade de lieutenant, M. A. Dumon.
Officier rapporteur, avec le grade d8
lieutenant, M. G. Begerem.
Officier de santé, avec le grade de lieute
nant, M. Dieryck.
Par arrêlé royal du 20 Octobre, est noffl-
mé receveur des contributions directes et
des accises, kYpres, M. Geudens (E.-C.d )i
aciuellement controleur des contributions
directes, des accises et de comptabilité de 2
classe, k Roulers.
Un arrêlé royal du 15 Octobre 1898 a
chargé d'exercer les fonctions de police
terminées par ia loi du 25 Juillet 1891, '8S
agents ci-après désignés des chetnins w
vicinaux exploités ou k exploiter paf 'a 00
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