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Saniedi 26 Novembre 1898.
10 centimes le N°.
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La liberté d'enseignement
a !a Chambre fran^aise
A la Chambre fran^aise
Ouverture de la conférence
Antianarchiste.
Un discours de M. Beernaert
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N. Levraud depose one proposition
visaut les einpiétemeiits du clergé.
L'orateur vent interdireaux congre
gations et au clergé régulier, ie droit
d'enseigner. Violentes interruptions
a droite).
C'est une honte, dit M. Cassagnac.
Et les francs-macons leur reconnai-
trez-vous le droit d'enseigner, de-
mande M. Habert.
M. Levraud continue au milieu du
vacarme a lire l'exposé des motifs.
MM. Cassagnac, de Mun et d'autres
demandent la parole, rnais on revienl
a l'ordre du jour.
Un projet de remboursement anti-
cipé des dettes du Trésor est adopté.
M. Levraud remonte a la tribune et
renonce a l'urgence. MHabert reprend
la demande d'urgence.
M. de Cassagnac. La République
fondée au iroru de la Liberté veut
aujourd'hui lever le drapeau de Ja
tyrannie. Les républicains trembleut
Je demande la question préalable.
Les républicains avouent qu'iis
craignent la concurrence du clergé.
La proposition ne doit pas être discu-
tée. Ce serail une honie.
M. Millerand. 11 est urgent de
prendre des mesures contre un peril
qn'011 ne peut pas nier. Le seul moyen
est de revenirau programme primitif
républicain, qui portait separation
des deux pouvoirs.
Ce qui est dangereux dans le péril
clerical, c'esl le bien de main-morte,
c'est l'accroissement de fortune.
M. Lazies. Et les Juifs
M. Millerand. Nous combattons
la finance partout.
M. Aynard. C'est i'bonueur de
la république d'avoir proclamé la li
berté. Le jour oti la république aban
doning a la liberté, el le sera perdue.
M. Dupuy combat la question préa
lable. Nous ne croyons pas a i'eflSca-
cité de la separation de l'Egiise et de
l'Etat. 11 faut résoudre les difiicultés
par une loi sur les associations.
M. de Mun combat l'urgence.
L'urgence est repoussée par 303
voix contre 1 49.
Le résultat du scrutin est accueiili
par les oris Vive la République
M. Rabier dépose ensuite une pro
position revendiquant le monopole de
I'enseignement pour l'Etat. II deman
de l'urgence, y renonce, puis y re-
vient.
L'urgence est repoussée.
La séance est levée.
L'urgence est, done repoussée et a
une grande majorité. Est-ce un indice
de la situation des esprits et l'espoir
de voir écarter des projets de loi qui
n'ont d'autre but que de vinculer,
d'anéantir même, la liberté en France
Espérons le.
Autre proposition
Paris, 24 Novembre. M. Coutant
dépose une proposition tendant a pro-
tégcr le travail national. II demande
1urgence.
M. Dupuy dit qu'un examen sérieux
est nécessaire, car la proposition sou-
lève une question diplomatique. II de
mande le renvoi a la commission du
travail et repousse l'urgence qui est
rejeiée.
M. Paulin dépose une proposition
tendant a réserver les emplois et fonc
tions de diverses administrations de
l'Eiat aux candidats pourvus de di
plome de l'université. II est temps que
la République ferme la porte de ses
administrations a ses pires ennemis,
les cléricaux.
M. Dupuy demande le reuvoi a la
commission de I'enseignement et com
bat l'urgence qui est repoussée.
M. Dumont dépose une proposition
sur la liberté d'associatiou. C'est une
preparation a la separation de l'Egiise
et de i'Etat. II demande que sa propo
sition soit renvoyéea une commission
de 22 membres. M. Dupuy rappeile
que le gouvernement prépare un pro-
jet analogue, qui sera renvoyé a la
même commission.
M. Dejeante interpelle le gouverne
ment sur l'attitude qu'il compte pren
dre a la coaféreuce internationale
contre-les anarchistes. 11 approuve le
gouvernement de s etre rallié a la pro
position de désarmement, mais it ne le
félicite pas d'avoir adhéré a la confé
rence anti anarchiste, qui vise aussi
les socialistes.
M. Dejeante dit: Je n'approuve pas
plus les crimes des pelits contre les
puissants cyie ceux des puissants con
tre les petits. Je ne suis pas anarchiste,
mais n'est-il pas monstrueux de voir
des riches entretenir des animaux fé-
roces dans leurs jardins et refuser de
soulager des meurt de faim
L'orateur reproche au gouverne
ment d'avoir expulsé un sujet suisse
chassé de sou pays. Le devoir du gou
vernement est de prendre des garan
ties pour que la liberie des cdnyens
soit respectée.
La conférence va-t-elle instituer
contre les opprimés ie régime du bon
plaisir ou de la loi? Queltes mesures
compte prendre le gouvernement pour
faire respecter la liberté d ecrire La
république se déslionorerait en s'al-
liant aux monarchies pour opprimer
tes malheureux.
M. Dupuy répond qu'il n'y a de
confusion possible pour l'administra-
tion et la police entre un anarchiste
notoire el un citoyen professant telle
on telle doctrine. II justitie 1'expuls.ion
du sujet suisse dout il a parte.
M. Dupuy ajonte: Notre pays ad-
hère a la Conférence de Rome et il a
raison, car il y a solidarité entre les
nations, et si M. Brisson n'avait pas
accepté d'y participer, j'eusse adhéré
a la Conférence.
Nous réservons nofre legislation in-
térieure. Si lës lois d'extradition de-
vaientêtre modiflées, ce n'est. pas aux
iégislateurs que les modifications se-
raient soumises. La conférence est
une conversation,un échange de vues.
11 en sortira des échanges de vues
philosophiques plutót que des lois de
repression.
Personne ne peut avoir un senti
ment d'inquiétude ni d'apprehension.
M. Vaillant critique le gouverne
ment d'avoir adhéré a la conférence
contre les anarchistes.
Un ordre du jour d'Odilon Barrot,
accepté par le gouvernement, est
adopté au millieu dn vaCarme par
420 voix contre 107.
Séance levée.
Picquart
Paris, 24 Novembre. C'est seule-
ment ce matin que le général Zurlin-
den, gouverneur militaire de Paris, a
sigué l'ordonnance renvoyant ie lieu
tenant-colonel Picquart devant le
conseil de guerre pour faux et usage
de faux.
Cet après-midi, lespièces composaut
l'ordonnance de mise en jugement et
la convocation du conseil de guerre le
12 Décembre, seront transmises au
lieutenant-colonel Foulon, commis-
saire du gouvernement. En même
temps, le ministre de la guerre sera
avisé officiellernent de la decision du
gouverneur de Paris.
Le lieutenant-colonel Picquart a été
mené a 8 1/2 heures au palais de ju
stice.
Le conseil de guerre qui jugera
Picquart sera précidé par le général
Dosse.
La Conférence internationale antiaoarcliiste
s'est ouverte j'eudi après-midi, h 2 n. 4/2, au
palais Cortini, sous la présidence de l'amiral
Canevaro. Etaient présents MM. le général
Pelloux, Fuioechiaro, Aprile, Marcengo,
Bastia, Bonardi, Malvaao Siuf qm iqu s
déiégués non encore arrivés qui se .- -et x
cusés, toutes les puissances européeqnes,
qui toutes om. répondu ii l'inviiatton, étaient
représentées.
L'amiral Canevaro a salué les déiégués et
les a remerciés au nom du Roi qui, a-t il dit,
est beur ux de voir réunisMaris la capitate de
sou royaume le,- ïeprésentadls de ious les
Eu ts d'Euiope et souhaite la réussite de la
Conférence.
L'amiral Canevaro dit qu'il n'apparlient
pas au gouvernement depiéjugerd'uue tagon
quelconque les décisions de la conférence.
Personne ne peul se dissimuler les multiples
et grarides difficuliés de la tèciie qu'un péni
ble deroir impose au gouvernement.
Le doyen des ambassadeurs, baron Pasepi,
ambassadeur d'Autriche, a remercié le tni-
nistre des affaires étrangères de son accueil
et a prié l'amiral Caoeva o de présenter au
Souverain les hommages des déiégués Sa
proposition de nommer l'amiial Canevaro
président de la Contérence, est adoptée
i'unauimité.
L'amiral Canevaro a remercié; puls ii a
proposé un règlement intérieur qui est adop
té. Conformément k ce règlement, l'amiral
Canevaro a nommé vice présidents le baron
Paseiti et le ministre de Belgique, MM. Pu
blier, Plombel el Boubon, conseillers d'am-
bassade, sont nommés secrétaires du bureau.
La procbaitie séance a lieu aujourd'tiui ven-
dredi. La séance a éié levée k 4 heures 4/2.
Au Bien-être socialLiége
Voici, d'après le Patriots, une rela
tion suffisamment déveióppée du dis
cours qu a prononcé a Liège, Dunau-
che dernier, M. le ministre d'Etat
Beeruaert.
Voire accueil, dit M. Beernaert, me charme
et me trouble. M. Lemmens m'a demandé d'as-
sister a votre assemblée générale et de vous
dire quelques mots de notre grande cause anti-
alcoolique, mais je ne croyais pas me trouver
dans une assemblée aussi nombreuse et aussi
brillanle. Je ne m'attendais surtout pas a y être
fèté de la sorte. Au cours de ma longue carrière,
il m'est arrivé déja d etre appiaudi et je sais
ce que les applaudissements valent, mais les
vótres me vont au coeur.
Je remercie surtout les nombreux ouvriers
que je vois dans la salie. (Mouvement.) Dieu
m'est témoin que pendant les années longues
quej'ai passées au pouvoir, ma plus grande
piéoccupation a été d'ainéliorer le sort du plus
grand iiombre, de ceux qui ont a iuller con
tre le sort et le malheur. Le premier devoir
de ceux qui sont au pouvoir est de chercher a
supprimer, k adoucir ce qui reste encore d'in-
justices dans nos vieilles sociétés. (Applaudis
sements.)
J'ai la conviction d'avoir fait mon devoir
cependant souvent mes intentions ont été mé-
connues, mes actes travestis; vous, au moins,
vous me rendez justice. Merci a vous tous
La croisade que vous avez enlreprise contre
l'alcool, me semble en bonne voie.
L'esprit public vient b nous et les plus mau-
vais jours de l'épidémie aicoolique sont passes.
On a tort souvent de juger le présent avec trop
de pessimismecroyez-moi, il vaut uiieux que
ie passé.
Les conditions de la vie, le logement valaiens
beaucoup moins jadis. Nous ne connaissont