L'ex-abbé Charbonnel
L'agriculture dans
l'arrondissement d'Ypres
Chronique musicale.
Représentation Alberty
des conditions et assigner des délais 1 auto
rité qui a les droits les plus saorés k sou
respect et son obéissance.
Le langage des journaux daensistes et la
part ostensible que M. A. Daens, depuis
quelques semaines, prend aux préparatifs
du procbain Congrèsnéo démocratique d'An-
vers, montrent bien, d'ailleurs, qu'ori n'est
nullement disposé, de ce có<k répondre
aux désirs de l'épiscopat et aux conseils,
récemment renouvelés, du S sint Siège lui -
même.
Devant cette situation, et après avoir
épuisé les dernières ressources de la pa
tience paternelle, Mgr l'évêque de Gand s'est
vu contraint de prendre une de ces mesures
sévères qui sont souvent plus pénibles
l'autorité dont elles émanent qu'elles n'attei
gnent celui qui a le malheur de les encourir.
Nos libéraux qui setaient empresses
de porter a leur tribune le regénat
(Iharbonnel, apprendront avec intérêt
que leur protégé vient d'etre re<;u
membre de la Loge Leg Rènovateurs
de Clichy. Uu confrère parisien écrit
a ce sujet
II avail, Jt l'entendre, déserté l'Eglise,
paree qu'il manquait d'air et de liberté
et nous le voyons aujourd'hui recevoir res
pectueusement le baiser d'alliance d'un mas
troquet ou d'un apothicaire, armé de 1 'épée
flamboyanteauquel il a, comme ses nou-
veaux fières.'., prêté serment d'obéissance.
II ne jure plus aujourd'bui que sur les
cendres d'Adoniram et se dispose k recher-
cber les assassins hypothétiques de l'archi-
tecte du temple de Salomon, Jubelas, Julos,
Jubelum.
Nous serions curieux de eonriaitre les mé-
ditations que le néopbyte a failes dans le
macabre cabinet des reflexions car les frè-
res trois-points n'ont pas tous les jours la
recrue mespérée d'un prêtre défroqué, et
comme ils ont le caractère jovial, ils n'ont
dü lui épargner aucune des épreuves grotes
ques indispensables la réception d'un ap-
prenti.
Le malheureux a done dü, sous l'oeil du
fr.\ terrible, retrousser sa culotte au-des-
sus du genoux gauche, chausser une pantou-
fle, et les yeux bandés subir les épreuves de
l'écbelle sans fin, de la coupe k deux com
partiments et accomplir, en imitant la mar-
che de l'écrevisse, les trois voyages k travers
la loge.
Après avoir quitté l'étole et les orneraents
sacrés, le jeune apprenti a endossé avec
plaisir le petit tablier ridicule et aceepté un
paire de gaots de femme pour celie qu'il
estime de plus.
Reniant le latin, cetto langue mystique
par excellence, il a adopté le jargon imbécile
des loges le pain est devenu pour lui la
pierre brute, le vin la poudre forte, les bou
teilles des barriques,l'eau de la poudre faible
les liqueurs poudre fulminante, les bougies
allurnées des étoiles, les assiettes des tuiles
les serviettes des drapeaux, les cuiilers des
truelles, les fourchettes des pioches, les cou-
teaux des glaives, etc.
Le nouveau franc-matjon,après avoir
fait des conférences socialistes, fera
des conférences maconniques.
On lit dans un bulletin matjonnique
que la Loge Diderot a décidé d'op-
poser aux réjouissances cléricales des
fètes a ia gloire de l'Humanitê et
que l'apostat. en question y donnera
le 25 Décembre une conférence sur
le Noël humaine
Décidémenl l'agriculture se relève dans
noire arrondissement.
Nos principaux produits destinés k l'indus-
trie, tels que le boüblon, le tabac et la cbi-
oorée, orst étcette année, d'un bon rap
port et atteignent des prix rémunérateurs.
Le houblon, après avoir monté k 150
francs les cent livres, a subi une baisse pen
dant ces dernières semaines mais déjk on
offre 125 pour les Poperinghe-villages, et
130 pour les Poperinghe-ville el il est pro
bable que les prix monleront encore d'ici
peu de temps.
Le tabac se vend k des prix trés convena-
bles.
La chicorée va plus cher que les années
précédentes.
Souls le liu et les betteraves om Imssé k
désirer. Celles-ci sont pouriant riches en
sucrc; mais jusqu'ici nos cultivates s rte
U aitent pas d'après la ricbesse en sucre, ce
qui se pratique en France et en pays wallon.
Les autres produits atteignent, comme
quaniité et qualilë, la moyenne ordinaire.
Somme toute, nos cultivateurs n'ont pas
k se plaindre et, de fait, ne se plaignent pas.
Ils n'imitent pas l'exemple de certain ter-
mier des environs de Thielt qui regrette que
ses pommes de terre aientledéfaut, cette an-
tiée, d'être trop grandes
Le sort de nas cultivateurs n'est pas erivié
par l'ouvrier. Si les produits destinés k l'in-
dustrie, sont chers, l'ouvrier n'en souffre
pas. Les principales denrées aliraentaires,
telles que lefroment, les pommes de teire,
le beurre sont k des prix que le salaire :>eut
facilement atteindre.
Du reste, qu'on ne l'oublie pas. quand l'a
griculture est prospère, le commerce et la
petite industrie s'eri ressentent en bien; et
lesouvriers voient augmenter leurs salaires
et leur bien être.
L'année 1898 pourra done être comptée
comme une des plus favorables que nous
ayons eues depuis long'temps. S'il est vrai,
que cette bonne situation de l'agriculture
doitêtre attribuée k la température favorable
qui a favorisé les diverses moissons, il n'en
est pas moins vrai également, que les sages
mesures prises les années précédentes, et
les bonnes lois protectrices votées par les
Chambres, pour protéger les produits beiges
eontre la concurrence étrangère, y sont pour
beaucoup aussi.
G'est une preuve de plus que les lois pro
tectrices que nous avons défendues naguère
dans nos colonnes contre les attaques injustes
et trop souvent déloyales, de nos adversai-
res, attaques virulentes dont les organes li
béraux Yprois se faisaient volontiers l'écho,
que ces lois de famine, comme ils les nom-
maient, n'ont eu aucunément le désavaritage
de nuire k l'ouvrier, alors qu'elles font le
plus grand bien aux agriculteurs, dont le
sort,tant k plaindre dequis quelques années,
exigeait des remèdes immédiats et vigoureux.
(Suite)
Ge qui établit surtout la réputation de
Litolft, ce furent les concertos-symphonies,
dont la première eüt un grand succès et reput
i'approbation de Fétis, qui, dans sa Biogra-
phie des MusiciENS, écrit En dépit des fautes
et d'un certain désordre d'idées, je vis qu'il y
avail quelque chose pour l'avenir.
Après s'être échappé de l'Angleterre,
Litolff rentra en Allemagne et fit représen-
ter k Brunswick un opéra intitulé La
Fiancee de Kynast.
En 1848, Litolfï était k Vienne, lors de la
révolution en cette ville. II se hkta de la
quitter ei rftlóurna k Brunswick, oil il copi
p:,sa ses d ux célèhms ouvrriun'sMam
milieu Robespierre el ha Girondinsoeuv s
qui servirent pour les drames d1-Gt iepen-
kerl.
En 1851, Litolfï s'élant rerna;-ié avec la
fille de l'ëditeur de musique Mayer, se fit
négociant et, durant trois k quatre ans, il j
négligés complement la composition musi
cale. Mais c'était reculer pour mieuxsauter.
Gar en 1854-55 son génie se reveille et dès
lors Litolff marcha de succès en succès.
Seulemeni. esprit exéburant et caractère
passionné, il ne lenait pas en place Lun
jour il était k Berlin, l'autre lois k Vienna,
k Liépe ou Bruxelles, une de ses cités favo
rites, oil il fut plus d'une fois couvert de
pa lints et do flout s.
On compri nd que Mmt Litolff-Mayer s'ac
commodkt fort mal d'une existence aussi
nomade Elle demanda le divorce et 1'obiint.
Eu I860, Litolff se. maria pour la 3° fois
et cette fois avec une pt incessc, presque de
sang royal,avec la fille du comte de la Roche
foucauld, petite fille ctu due de ce nom et
rnèce de la princesse Borgbèse.
Depuis lors, ses goü's pour les voyages
et les lournées arlistiques diminuèrenl peu
k peu, il devint plus casanier. G'est pendant
cette detnière trentaine a'années de sa vie,
qu'il composa la plupart de ses plus belles
oeuvres, dont la plus savarite et la plus cé
lèbre, fut les Templiers, ua grand opéra,
représenté en 1886, pour la première fois k
Bruxelles.
Massenet, l'auteur d'Hérodiade, du Cid et
d'une foule d'autresoeuvres petites et grandes,
qui sont toutes empreintes d'ur. génie prime-
sauiier, est le fils d'un maitre de forge, ruiné
en 1848. A neuf ans il entra au conserva
toire oü ses aptitudes musicales furent re-
marquées. Ses goüts l'attachèrent k l'éiude
do la composition musicale. A vingt ans,
tnalgié qu'il eüt la réputation parmi ses er n-
disciples du conservatoire, de manger son
blé en herbe au point de vue ariistique,
e'est k dire depiodiguer le génie créateur
mélodique dont la Dature l'avait doué, il rem-
porta le prix de Rome avec la Caniate de
David Rizzio. Bientöt le poème d'Avrii
et les Erynnies fixèrent les yeux du mon
de musical sur le jeune compositeur et Mas
senet marcha de succès en succès.
Massenet, un grand artiste, a beaucoup
de talent et de génie, mais comme généra-
lemeot tous les artistes, il possède une cer-
taine dose d'originaliié. Il a le respect de
son art k un degré exagéré. Ainsi il consi-
dère la composition comme tellemeut élevée
sur les autres parties de l'art musical, qu'il
prétend que même les plus grands artistes
exécutants, sont forcés de saluer un autmr.
Un jour, d'après ce que les journaux ont
relalé, un des premiers sujets du grand
opéra de Paris, passant k cóté de lui sans le
saluer, il lui fit voler d'un geste brusque son
couvre chef k l'autre cóté de la salie ce
quiamena, on le comprerid aisément, une
grande algarade.
Richard Wagner, qui est considéré k juste
titre, de nos jours, comme le roi des musi-
ciens, Wagner, le créateur de la musique de
l'avenir comme il nommait son genre de créa-
tions, musique de l'avenir qui est désormais
la musique du présent, car toute créalion
musicale contemporaine qui ne s'inspire pas
de son genre, paraitfade, le grand Wagner
naquitk Leipzig le 22 Mai 1813.
Je ne ferai pas la biographie de eet illus-
tre maitre, car il n'y a pas de recueil ariis
tique ou littéraire, qui ne l'ait publié je me
bornerai k quelques détails sur sa carrière
musicale.
A 1 kge de vingt ans il composa son 1'
opéra, les fèes
en 1836 son 2« Das Liebes verbat
Cl) 1839 il alia k Paiis et y créa l'opéra
R ozi, dont notre harmonie a joué une
transcription, k l'église Si Martin.
II fit le T'i 'üsefen 1845 et Lohengrin en
1849. En 1848 il fut un des chefs du
mouvement révolutionnaire qui éclata k
Dresde et fut exilé en Suisse après la défaite.
En 1858 il fit représenter Tristan et
Yseult et c'est alors qu'il commenpa la fa-
meuse trilogie sur les Niebelungen une
vieille ballade allemande qui ctiante la lutte
entre les Goths el les Huns. 11 faut dire que
Wa tner, pnête aussi bien que compositeur
a fait lui même les livi cis de sus opéras.
G'est d'ailleurs un fait fréquent, que la
réunion des talents d'écrivain littéraire
et de compositeur de musique Ainsi Fétis
Berlioz, Wagner et de nos jours Gevaert
Paul Gilson et Ernes' Reyer, l'auteur de
Sigurd, qui est le critique musical du jour
nal des débats etc. etc.
L'introduction de la trilogie est Das
Rheingold qu'on a monté avec grand luxe
k Bruxelles ces derniers jours Puis suivent
1° DieWalküre
2" Siegfried
et 3° Die Goetterdaemmerung.
II taut done quatre représentations ou
soirées pour entendre la trilogie compléte
avec son introduction.
La dernière oeuvie de Wagner fut Par
sifal representée k Bairenth, au théktre
bkti par le roi Louis II de Bavière, k l'usage
exclusif des oeuvres de Wagner et oü l'or-
chestre, sa trouvant dans un bas fond, était
invisible.
Pour terminer cette courte notice sur
Wagner, je citerai, pour montrer comme le
monde musical a marebé, depuis cette
époque qui date de quelques trente ou qua-
rante ans, un mot de Rossini qui fut trouvé
spirituel et profond k l'époque oü il le fit, et
qui, dit de nos jours, ferait passer son au
teur pour un kne.
Un jour Rossini s'évertuait k jouer sur le
piano une partition de Wagner.
Auber surveiiant, lui fit remarquer que la
musique était placée la tête en bas sur le
pupitre.
Je le sais bien, fit Rossini mais j'ai
essayé dans un autre sens et cela ne va pas
mieux HU
Rossini n'eut pas osé dire celle-lk de nos
jours.
Remi Fasol.
G est le Lundi 26 de ce tnois que M. et
Mm* Al bei ty donneronl leur unique soirée k
la salie des fêtes Iweins.
Nous lisoos dans le journal de Spa la
compte rendu suisant
La soirée d'hierau Casino a été un jolt
succès pou: M. et M°,e Alberty.
Dans la première pirtie du programme,
M. Alberty a charmé son auditoire par une
série d'expériences char-mantes d'illusions;
ces expériences trés simples obtenues avec
des petiis riens, dénotent utieadresse vrai-
ment rematquable. -- M. Alberty k ren
contre des autres allusionnistes, exécute le
tout trés lentemeiu, ce qui prouve une sureté
incroyable d'exéculion.
La seconde partie.cousaciée aux commu-
nications mentales k distance, est réellement
déroulante. On ne peut plus admettre lem-
ploi d'un truc quelconque par la raison que
cesont les spectateurs qui transmettent eux-
mêmes leur pensée, sans en indiquer Ie
sens auparavant k qui que ce soit.
11 faudra encore bien des recherches
scientiliques, avant de pouvoir donner l'ex-
plication exacte de ces phénomènes, surtout
obtenus k l'état de veille.
La divulgation du secret des lettres, ex-
périence qui terminait la soirée, dép»s3a