I
Mercredi 18 Janvier 1899.
10 centimes ie Y°.
84" ANNfiE. N° 8410
Saint-Siège
Italië
Allemagne
Le meeting du parti Daens
VILLE D'VPRES
CONSEIL COMMUNAL
Le carnaval a Bruges
et la presse libérale
a Ypres
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Rome, 16 janvier.
II est decide que le Pape fera de
nombreuses nominations cardinalices
dans le Consistoire qui précédera le
2 mars, jour de sa fete. Un cardinal
francais de'Curie serait nomine.
Une dépêche de Rome dit que la
propagande a re$u avis de la conver
sion de 50,000 schismatiques, 35,000
arméniens-grégoriens et 15,000 nesto-
riens. lis composent 45 villages armé
niens et 19 villages nestoriens dans le
vilayet de Van, en Anatolie.
Mais !e ministre de 1'in.térieur a
Constantinople, que M. Paul Cambbn
a attaqué avec tant de violence dans
ses dépêches du Quai d'Orsay, veut
se venger aujourd'hui, en refusant
renregistrement. Cependant, leSaint-
Père a envoyé des indications a Con
stantinople et Ton espère que cet
incident, dont le gouvernement fran
cais devrait se préoccuper, sera bien-*
tót terminé.
Un attentat a été commis coutre le
célèbre criminaliste Lombroso. Pen
dant la nuit, un coup de feu a été tiré
sur une fenêtre de sa ville a Turin.
La balie a élé trouvée dans lachambre
oü, heureusement, il n y avait per-
sonne.
Berlin, 16 janvier.
Le discours du Tróne a été lu par
l'empereur au Landtag. 11 annonce
que ia situation financière est favo-
rable et il déclare envisager l'avenir
avec coufiance.
Dans sob compte rendu de la manifesta
tion üéo-démocraiique de dimanche, le
Journal de Bruges écrit La réception
faite l'abbë Daens en soutane et
ses compagnons, a leur descente du train,
10 heures du matin, a été cordiale. II
est inutile de dire que ce tie sunt pas les
catholiques qui lui avaient ménagé cet
accueil.
Alors, qui était-ce Les néo démocrates,
de concert avec leurs alliés les libéraux et
les sccislistfs. G'est naturel. Pour les daen-
sistes, seuls chrétiens véritables, comae
leur chef, M. l'abbé Daens, est le seul prêtre
conscieni de ses devoirs envers le peupie et
envers l'autorité, il n'y a qu'un adversaire,
qu'un ennemi les catholiques. Qua l'on
parcoure n'importe quelle relation des ébats
oratoires daensistes d'avant-hier, on n'yrelè-
vera pas un seul mot contre les libéraux ou
les socialistes Mais, en revanche, quel dé-
cbalrtement contre les catholiques, les con-
servateurs Les ricbards en ont-ils
écopé 11 n'y a, évidemment, que des ii-
chards catholiques et si par hasard on en
rencontrait un chez les libéraux ou les
comprendre que ce prêtre propose et signe
Alost, en exéeution du projet d'alliance
défendu Bruges, un contrat en bonne et
due forme attribuant six sièges aux antica-
tholiques, libéraux et socialistes, contre trois
son propre parti
Une majorité liberalo-socialiste n'est pas
redouter ni éviter. Ceux qui invoquent les
précédents, ceux de 1878 1884 notam-
ment, sont d' infames menteurs ils
trompent le peupie.
Voilé tout ce qui découle trés clairernent
socialistes cela peut arriver les daen- j et trés logiquement des actes et des paroles
sistes et leur chef suprème sont assez im-
partiaux pour ne pas les comprendre dans
l'anatbème qui justement atteint la généralité
des ricbards conservateurs Car
enfin il ne faudrait aas avoir d'yeux, ou bien
il faudrait les tenir obstinément fsrmés
l'évidence, pour méconnaitre que ce sont, en
grandre partie, les richards libéraux et
socialistes qui entretiennent cette infinité
d'ceuvrrs religieuses, socialeset charitables
qui font une splendide auréole l'Egliss
calbolique. Sus done aux richards catho
liques, hónneur aux richards anticatho-
liques
Même observation en ce qui concerne la
législation sociale. On avait toujours préten-
du que les libéraux, manchestériens impé-
nitents, avaient comhattu toutes les lois
sociaies portées par les catholiques. On
ajouiait même qu'un jour au Sénat, M. Nys
sens, ministre du travail et de l'industrie,
avait relevé les votes émis en cette raaliere
par M. Bara, le seul chef survivaht du vieux
libéralisme. Et tous éiaient systématique-
ment hostiles. Toutes ces affirmations sont
radicalement fausses. Dés lors, il ne faut pas
s'étouner que M. Daens, prêtre catholique, et
ses amis flétrissem les catholiques cause de
leur mauvaise volonté incurable et les dési-
gnent la haine de la foule.
Ce sont aussi, sans nul doute, les catholi
ques qui m spa cent les droits et la liberté de
l'Eglise que M. l'abbé Daens entend défendre
sans répit. Car si du cöté libéral ou socialiste
le moindre danger pouvait menacer l'Eglise,
il est évident que ce prêtre, qui se prétend
irréproebable, ne inauquerait pas den avertir
son auditoire. Et surtout il ne lui conseiile-
rait pas de s'ailier ces libéraux et ces
socialistes, même sous prétexte d'obtenir
l'abolition du suffrage plural et l'introduc-
tion de la représentation proportionnelle, car,
comme l'a dit M. Plancquaert lui même,
dans un articledéjé rappelé, ce serait duperie
et naïveté de croire que libéraux et socialis
tes, arrivés au hut parlementaire, se conten-
teraient de parler et de légiférer sur ces deux
objets. Ceux qui attribuent aux libéraux et
aux socialistes des tendances antireligieuses
trompent sciemmerjt le public.
C'esi j'avis de M. Daens el de ses parte-
naires. S'il en était autrement, comment
de M. l'abbé Daens, les discours de Bruges
non exceplés.
Un incident qui s'est produit vers la fin de
la journée marqus bien l'état d'esprit que
provoque et que cultive M. l'abbé Daens
parmiceux qui le suivent. Dimanche scir
une escorte a reconduit M. l'abbé Daens au
train. La compagnie passé sympathique
devant les locaux libéraux arrivé devant le
local de l'Association catbolique, les daen
sistes poussent des huées. C'est dans l'ordre,
les catholiques, voilé les ennemis
Et on s'étonnerait de ce que les libéraux
faisant mentir leur proverbiale pingrerie,
dans l'intention d'entretenir M. l'abbé Daens,
s'inscrivent ostensiblement et publiquement
parmi les donateurs du Denier de l'abbé
Daens! 11 y a peu d'années, le Land van
Aalst estimait que l'aumóne est déshono-
rant' et déprimante. Maxime qui devait per-
mettre au journal des frères Daens de flétrir
les sans-cceurs catholiques qui de l'aumó'ie
font un moyen de domination. Mais l'aumöne
publique des libéraux sectaires, faite un
prêtre catholique, pour l'encourager dans sa
lutte contre le parti, soutien et défenseur de
la religion, voilé qui honore et relève.
(La Palrie
séance publique
du Vettdredi, 20 Janvier 1899
5 heures du soir.
Ordre du jour
1. Communications
2. Messageries
a) Service entre Passchendale et Ypres,
par West Rozebeke
b) Service entre Poperinghe et Ypres, par
Reninghelst et Dickebusch
c) Service entre Passchendale et Ypres,
par Zonnebeke.
3. Hospices civilsDemande de diminution
de fermage.
4. Idem. Demande d'établisse-
ment d'un système de chauffage la
maison de santé.
5. Idem. Compte 1897
6. Bureau de bienfaisance Compte 1897
et budjet 1899.
7. Fabrique d'église S. Martin Budjet
1899.
Comme il fallait s'y attendre, notre presse
libérale et radicale n'est guère contente par-
ceque nous avons reproduit une partie de la
discussion qui a précédé, au conseil commu
nal de Bruges, la suppression d'un des trois
jours du carnaval.
Le Progrès et La Lutte-De Strijd publient
la lettre de faire part envoyée, soi disant,
par les négociants de Bruges-la-mqrte, Trés
spirituelle cette annonce du décès d s. Mes sire
Grand Cornaval, veuf de Dame Mi carême
mais plus spiritueuse encore, car Messieurs
les Cafetiers figurent en têtede l'élupubration
furtèbre.
Quand le conseil communal d'Ypres, sur
la proposition de M. Colaert, et pour les
motifs développés par l'honorablo ébhevin,
arèglementé lesjeux d'orgues et les bals pu
blics,nous avoos entendu les inêines doléan-
ces. Malheureusement pour les amis'de ce
que le Progrès appeile la franche gtntê, le
règlement voté par nos édiles a appro-'
paria généralité de nos concin-y -. p: r-
bles et honnêtes tel p int que L utte Je
Strijd a dü finir par déclarer qu'ellè'se ral-
liait 'aux idéés de M, Colaert et de... M.
Anseele.
11 en sera de même Bruges oü les sots
ne sont pas aussi nombreux qu'on sum Ie
le croire.Le bon sens finit toujouis par l'e m-
porter.
Quoiqu'en dise le Progrès, ce n'est pas
avec unejoie mal dissimulée que nous avons
annoncé la mesure prise par l'édihté b u-
geoise. Nous l'avons signalée, avec un vrai
bonheurl'attention du public et de l'admi-
nistration communal d'Ypres.
Ce n'est du reste pas la première fois que
nous combattons le carnaval, et si cela ne
dépendait que de nous, nous ie ferions dis-
paraitre tout entier avec son cortège d'excès
de toute nature. En cela nous sommes d'ac-
cord avec les socialistes gantois dont i'orga-
ne principal, le Vooruit, a applaudi la dé-
cision prise Bruges.
C'est dire qu'alors même que cette année
nous avons des élections, nons n'h'ésiterioos
pas a imiter l'exemple de Bruges, tnalgré le
Progrès qui prie chariiablement I'administra
tion cléricale de tie pas toucher au carnaval.
A notre avis, il y va de la moraliié publique
et de l'intérêt bien entendu de la classe
ouvrière. Quel mal y aur&it-il supprimer,
comme Bruges, un jour d'orgies sur trois?
- - «wp «5RSJa?r.■***>-*