Salle-Iweins
Un concert de charité
au Collége
La Patrie
Chronique religiense
Actes officiels
Ceuxqui veulent s'adonner k la franc he goité.
auraient ils k se plaindre, s'il leur restait
deux jours et deux nuits pour se masquer,
danser, s'époumonner, s'enivrer, se faire
battre, s'entendre condamcer, se ruiner et
parfois même perdre la santé et la vie
Si nous n'avions pas les cafetiers avec
nous, nous pourrions nous prévaloir tout au
tnoins de l'adhésion des parents des victi-
tinaes de Messire Carnavaldes mères de fa
milies qui voient leurs maris et leurs fits
dépenser stupidement leurs petites écono-
mies et méme leurs salaires; des éeonoroistes
qui combattent I'alcoolisme et ses fu
nestes conséquences des mattres d'école
qui coristatent que le carnaval, tel qu'il est
pratiqué, est un obstacle k la bonne éduca-
tion de leurs élèves de tous les hommes de
coeur qui cherchent moraliser l'enfance et
1? peuple. Nous ne demandons pas d'autres
adhésions
Tout ce que nos journaux lihéraux et ra-
dicaux pourraient nous reprocher, o'est
dêtre d'accord avec les socialistes. Poufquoi
ne le serions nous pas une fois, aiors qu'
eux-mêmes lesonlsi souvent? D'accord pour
combattre le vice, soit; d'accord pour favo
riser la moralité publique, encore; et nous
conclurions méme sur ce terrain une dupli-
ce, qui ne serait peut-être pas du goüt de
nos libéraux et radicaux, mais qui ne con-
stituerait, en aucun cas, une alliance avec
le diable
Est-ce a dire que nous voulons supprimer
les divertissements honnêtes? Nullenaent,
nous ne parions que du Carnaval. Nous ne
demandons pas même sa disparition com
pléte; mais qu'on le réduise au nécessaire,
ou plutót qu'on le transforme. Tout ce quo
les pouvoirs publics enlèveroni k ce trisie
Messire sera rendu au peuple, it la familie,
k l'ordre, k la morale et k la sulubrité de nos
conciloyens.
Allons, Messieurs nos édiles, un bon
mouvement. Vous aurez mérité de la chose
publique.
Soirée-tabagie
èt la Grande Fanfare
La soirée-tabagie k laquelle nous avons
assisté Samedi dernier, au local de la
Grande Fanfare, a été incontestablemenl une
des plus belles que cette excellente société
ail offertes k ses membres.
Aussi a-t-elle obtenu un franc succès
non seulement pour le nombre d'assistanis
que la vue du programme avail alléchés
la salie était archi-comble mais aussi
pour la bonne impression que le public en
a emporlée, et qui promet, pour lessoirées
quisuivront, une vogue toujours croissacte.
II faut dire aussi que le nom des artistes
dont l'audition était annoncée, était de na
ture k faire accourir k la salie I /veins tout
ce que la ville possède d'amateurs et con-
naisseurs de bonne musique:MM. Piens,
1' baryton du Tbéktre royal de Liège
Louis Vanhoutte, maitre de chapelle de la
Collégiale St Martin, prix d'honneur de 1 In -
stitut Lemmens de Malines; Albert Van
Egroo, l'artiste violoniste Yprois et Ernest
Wenes, dont le talent comme pianiste est
connu. C'était done avec raison qu'un dillet-
tante Yprois disait en sortant, qu'il n'y man-
quait plus qu'une cantatrice, pour avoir la
malière d'uu grand concert.
La Grande Fanfare ouvrit les deux parties
par i'exécution d'une fantaisie sur les
Cloches de Corneville et un morceau
caractéristique Le moulin de la forêt
noire
Ces morceaux ont été joués, sous l'üabile
direction de M. Gust. Wenes, avec la finesse
et la distinction que la Fanfare met k l'inter-
prétation de unites les oeuvres rnusicales,
petiles et grandes, qu'elle exécute
M. Piens possède une voix de Baryton
puissante et agréable. II donne beaucoup
d'expression k son cnant. A certains moments
même, le sentiment l'emporte si loin, qu'il
faut tout sa science du chant, pour rnainte-
nir son organe dans les limites que les notes
exigentII serait puéril de dire qu'une
voix psreille dominerait aussi bien l'accom-
pagnement d'un orchestre, que celui d'un
piano, puisque l'excellent chanteur, qui nous
visite tous les ans, est baryton d'une des
principales scènes lyriques du pays.
M. Piens a chanté deux airs d'opera de
Massenet celui du Rol de Lahore et celui
A'Herodiade Vision fugitive.... puis une
composition flamande de M. Gevaeit Phi
lips van A< levelde qut ch ante une des
épopées du passé de sa ville natale.
Cette divir e musique du grand compositeur
franpais, comme l'oeuvre admirab'e du m:
tre gantois, qui dirige le Cousei vaii.be de
Bruxeltes, ont trouvé en M. Piens un inter
prête d'élite.
MM. A. Van Egroo et Ernest Wenes ont
exécuté l'Andante, Allegro, Adagio ei llmu-
ette d'une sonate de J. S. Bach Jouer du
Bach n'est pas k la porïée du premier venu
e'est pourquoi nous croyons devoir faire une
mention spéciale pour ce numéro du pro-
gramme, comme pour la chaconne du méme
auteur, que M. Van Egroo a jouée seul.
Sansêtre toul-a-fait la perfection, qu'on
trouverait seulement cbez les virtuos! s de
tout lr ordre, l'interprétation de la sonate de
Bach a prouvé une fois de plus, que notre
ville d'Ypres possède en MM. Van Egroo et
Wenes deux artistes d'élite, que desiocalités
plus importantes pourraient nous envier.
Nous parierons plus loin de M Van Egroo
qui s'était gracieusement chargé de I'exé
cution de deux autres morceaux. En ce qui
regarde M. Wenes, l'auditoire a remarqué
spéciale ment l'expression de son jeu, chose
si rare et si difficile sur un instrument comme
le piano.
Le concerto de Vieuxtemps et la Chaconne
de Bach ont été l'occasion d'un vei itable
triomphe pour le jeune virtuose Yprois, dont
le talent a fait des progrès marquauts depuis
l'année dernière. M. Van Egroo se joue
réellement des plus grandes difficultés. La
justesse, le sentiment et le brillart de son jeu
ont soulevé les bravos et bis enthousiastes
du public suspendu pour airisi dire k son
archot, pendant qu'il faisait sorlir des flots
de mélodie de son bel instrument.
Uu début et un bon début, disons Ie de
suite,a été celui de M. Louis Vanhoutte, dont
nous vantions il y a quelque temps le talent
-d'harmoniste lors de I'exécution de sa messe
k St Martin et qui a prouvé Samedi soir qu'il
est également bon pianiste. II brille surtout
par l'agilité de ses doigts. Que de notes il a
fait sortir de son instrumentCe qui ne veut
pas dire qu'il y en avait trop, loin de Ik, il
n'y a jamais trop de notes, quand elles sont
k leur place et bien jouées.
Dieu nous garde sous ce rapport, de mar
cher sur les brisées de l'empereur d'Autriche
Joseph II.
Ce prince, pourtant fort éclairé pour son
époque, préférait la musique italienne k celle
des compositeurs allemands de son temps
qui s'appelaient Haydn, Beethoven, Mo
zartAyant assisté k la représentation
de l'opéra L'enlèvement au Sérail de Mozart,
il fit k ce dernier ce compliment négatif
Cela est trop beau pour nos oreilles
a vrat dire j y trouve trop de notes.
Précisement aulant quil en faut répon-
dit Wolfgang Mozart, qui n'avait pas sa
langue en poche, pour employer une ex
pression vulgaire.
Mozart garda d'ailleurs sou franc parler
jusqu'k la fin de sa vie. C'est que l'art, au
lieu de plier l'éehine, la redresses et donne k
ses adoptes le sentiment de la dignité, pour
ne pas dire l'égalité, visk vis des puissanls
de la terre.
Mais voilk que nous parlors de Mozart, au
lieu de parler de I'exécution de M. Vanhoutte.
Cet artiste, dont notre ville a fait l'heu-
reuse acquisition, a joué trois morceaux,
deux inscrits au programme Humoreske
de Grieg, une Tarentelle de Heller et un
pour le bis I'Invitation a la valse de C M.
von Weber. Les deux premiers demande-
raiem plus d'une audition pour être compris
selon leur mérite L'Invitation h la valse a
été bi illamment enlevée par M. Vanhouite.
En somme nous avons en l'occasion
entr'autres, de comparer le jeu de drux ex
cellents pianistes k la soirée de Samedi M.
Wenes brille par le sentiment et M. Van
houtte par le brio.
Ces le cas de dire que, dans notre bonne
ville d'Ypres, nous allons de fête en féte. A
peine avons nous assisté k la belle soirée
doriüée par rios jeunes gymnasiarques de la
gilde S' Michel, et voilk qu'on nous an
nonce pour le 2 Février prochain le concert
de charité, orgauisé par les élèves de notre
collége Episcopal au profit des families pau-
vies patronnées par la société de Saint-Vin
cent de Paul.
A en croire les nouvelles qui se colportent
discrètement, cette fête ne le cèdera en
ri«n k toutes celles auxquelles le Collége nous
a habitués. II parahrait q'on nous donnera
une représentation de la comédie d'Antony
Mars intitulée Son altesse dont la ré-
pntation n'est plus k faire ajoutez k cela
une délicieuse pièee flamande un mélo-
drame en vers traduction de l'oeuvre du p.
Tricard une nuit d'orage sans parler
toutefois du clou de la fête les tableaux
vivants.
Nous augurons le meilleur succès pour
cette fête de charité. Le public Yprois a con-
fiance dans le bon goüt qui présideau choix
des pièces, et dans la délicatesse de senti
ments qui distingue les jeunes acteurs du
Collége. Aussi nous pouvons l'affirraer
sans crainte de nous tromper, touies les
sympathies leur sont acquises d'avance.
CHOEÜR
Musique de I. Wittebroodt.
Nous aimons la Patrie,
La Belgique chérie,
La terre des aieux
Nous prions Dit u pour elle,
Car elle est libre et belle
Et uous rend tout heureux!
Au nom de la Patrie
On a l ame ravie,
On sent la joie au coeur
Le feu sacré s'euflamme,
S'empare de chaque hue,
Invitant k l'honneur
Quand on dit: Elle est libre!
Le coeur du Beige vibre
Dejoieet de fierté
C'est la parole sainte,
Eclatant dans l'étreinte
De la fraternité
De son sol, la science
Refoule l'ignorance
Et toutes ses erreurs
Appeile la lumière
Autour de sa bannière,
Et unit tous les coeurs:
Nous aimons la Patrie,
Cette terre bénie
Qui uous donna le jour;
Nous grandissons pour elle,
Toujours l'ame fidéle,
Le coeur brülant d'amour!
Si jamais une guerre
Fait trembler notre mère,
Nous serons tous soldais!...
Nous soutiendrons la gloire
De notre belle histoire,
Sans craindre Ie trépas!
P -P. D.
Sa Grandeur Mgr. Isaac Hadrian, Arche-
vêque de Sébasie et Evêque de Tokat (armé-
nie) k célébré In messe d'après Ie Rit armé-
niens) en l'église paroissiale de S' Jacques k
Ypres, Mardi et Mercredi derniers k 8 heu-
res.
Mgr l'évêque de Bruges recommande d'une
inauière spéciale l'oeuvre du vénéré Prélat
en faveur des Arméniens si éprouvés.
Pararrêté royal du 13 Janvier 4899, la
décoration civique croix de lr0 classe) est
déceméeaux dames Spruytle (B.-J.), supé
rieure des soeurs hospitalières attachées k
l'hospice Saint Jean, k Ypres. et Snick
(B.-R.), soeur hospitalière au même bospice,
en recompence des services rendus dans le
cours d'une carrière de plus de trente cinq
années.
Pararrêté royal en date du 16 Janvier
1899, M. Biebuyck, président du Tribunal
de première instance séant k Ypres, ancien
Avoué prés le même Tribunal, anciens Juge
uppléant et ancien Juge de Paix du 2* Can
ton d'Ypres, ancien Juge au tribunal de
première instance d'Ypres, est nommé che
valier de,l'ordre de Léopold.
Ménagères n'aoheler que les sucres en pa-
quels de la Raffiuerie Tirlemontoise.
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