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es
Etrennes Pontificates
GRAND CONCERT
lift
lilt 18® P:
Saniedi 11 Wars 1899
10 centimes le N°.
N° 8424
dans la ville et farron
dissement d' Ypres
Grand Concert de Charité
La liberté d'enseignement
au Sénat
84® Année.
=ks
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et tons les bureaux de poste du royaume.
Lb JOïïRNAL DYPRES paraït, le Mercredi et le Samedu
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le pays; pour l'ótranger, le port en sus.
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M. G., Yper 0 75 i
Om den zegen van den H. Vader
te bekomen over eerie geestelijke
daad 10 00
VILLE D'YPRES
DIMAWCHeTT MARS 1899,
it 7 heures du soir,
dans la grande Salie des Balles,
FÊTE DE GH4RITE
au profit des pauvres
de symphonie (80 executants)
sous la direction de M. Jules GOETINCK,
avec le concours de
M'lla Martha LIGNIÈRE, cantatrice,
M. R. DOGN1ES, let or,
M. Louis VANHOUTTE, pianiste
et M. Albert VAN EGROO, violoniste.
PROGRAMME
1. Ouverture d'Athalie, Metoelssohh.
2. Récit et Air de José du lr acte
de l'opéra «léés» (Mr Dognies) Jules Goetikck
3. Concerto en do mineur pour
violon (Mr Van Egroo) Max. Bruch.
4. a. La Procession (Mlle Lignière) C France.
b. Air de l'opéra Les noces de
Figaro (idem) Mozart
5. Peer Gynt, suite d'orshestre Gris»,
a. Le Matin.
La mort d'Ases.
c. Danse d'Anitra.
6. Scène et duo du 2" acte de
l'opéra Inès J«LES Gmwsc*.
15 MINUTES DE REPOS
7. Ouverture de Phèdre, J. Massimbt.
8. Concerto pour piano (M''Van-
9. Polonaise en la pour violon
(Mr Van Egroo) Wiieiaytsxy.
10. a. Intermezzo et valse lente
du balletSylvia L- Delxbes.
t. Pizzicati, 't'-
11. Air des bijoux de Faust (M116
Lignière) Goueod.
12. Milmka, ballet, J. Blookx.
PIANO PLEYEL
Les pontes seront ouvertes demaiu
a 6 1/4 h. Entree par l'Hótel de Ville.
On peul encore se procurer des
cartes pour le concert a l'Hótel de
Ville (salie de rnilice) jusque Dhnan-
che a 12 1/4 heures.
Nous rrproduisons aujourd'hui, d'après les
Annales parlementair es, le discours prpnoncé
par notre honorable sénateu1", M. le Baron
Surmont de Vo'sberghe, dar s la discussion
de. riutorpellatioQ de MM» Picatd et Jat.so»,
au sujet de l'Université nouvelle.
M. le baron Surmont de Volsberghe.
Messieurs, je regrette de vous retenir quelques
instants encore. J'ai 1'habitude d'être trés bref;
je m'efforcerai de l'être davanlage.
Je tiens beaucoup a présenter quelques obser
vations. Vous le savez, messieurs, je ne m'en
suis jamais cacbé, j'ai toujours été partisan de
la liberté d'enseignement la plus large possible.
Gel te liberté, je n'entends pas la girder pour
moi seul, je veux aussi qu'elle so t accordée
aux autres pour éviter que, le jour oü d'autres
seront au pouvoir, on ne nous la confisque.
(Interruption.)
Ge jour-la, je ne veux pas qu'on nous dise:
Vous ne nous avez pas accordé la liberté; a
notre tour, nous ne vous l'accordons pas non
plus! Cela est juste, absolument juste: chacun
de nous a droit a la liberté.
En matière d'enseignement, il est une chose
qui m'a singulièrement frappé,e'est que depuis
1835 toutes les lois ont marqué une étape dans
le sens de la liberté.
En 1835, nous sortions du régime hollandais
oü l'enseignement de l'Êtat régnail en souve-
rainnous supportions encore la conséquenee
de ce régime.C'est alors qu'est arrivé le régime
du jury d'Êtat, car c'était, un véritable jury
d'État devant lequel les élèves des universités
vcnaient subir leurs examens.11 a duréquatorze
ans.
En 1849, n nous a gratifiés du jury mixte.
C'élait, l'enseignement fibre qui venait prendre
sa place dans l'examen a cóté de l'enseignement
offici-el. C'était nn premier pas vers la liberté.
En 1876, nouveau pas beaucoup plus consi-
dérable. Getto fois, il nous est proposé par
l'homme de la part de qui on pouvait peul-être
le moins s'y attendee, par l'honorable M. Frère-
Orban.
C'est a ce moment qu'ont été instituós les
jurys uriiversitaires, qu'on a proclamé ce grand
principe de liberie; Les élèves seront interrogés
par leurs professeursC'était pour les étudiants
une garantie qu'aucun autre système ne pou
vait leurdonner. Ce n'est qu'après de longues
discussions que le système a été admis. Mais
l'étape est énorme.
En 1890, les garanties données par la loi de
1876 ont encore été augmentées dans le sens de
la liberté.
On ne prévoyait guè're, h cette époque, l'avè-
nement possible de la démocratie. On croyait
que jamais d'aulres facultés isolées que les
facultés existantes seraient créées. II était bien
question d'une université tlamande, mais rien
ne faisait prévoir une organisation prochaine.
Une université flamande n'avait, h mon sens,
que^peu de raison d'être. Je n'en vois pas la
grande utilité. A quoi servirait-il de se canton-
ner dans une langue qui n'est parlée que sur
une espace de territoire, alors que, par l'ensei
gnement et par la science, on se répand bien
au dela de ses fronlières et qu'on entreen rela
tions avec des peuples qui ne parletit et ne
comprennent <iue des langues plus répandues?
La situation élait done telle qu'on pouvait
presque, d'une manière précise et formelle,
faire une loi qui répondit a une situation déter-
minée.
Les quatre universités avaient leurs jurys
uuiversitaires. A cóté de ces jurys, la loi insti-
tua lejury central pour les élèves complète-
ment fibres et des jurys mixtes pour les èlèves
de l'école des mines de Mons, du collége de
Notre-Dame de la Paix Namur, de l'institut
Saint-Louis a Bruxelles. Ces écoles et facultés
avaient fait leurs preuves, elles comptaient de
longues années d'existence, leurs élèves avaient
donné partout des preuves de connaissance et
de savoit'.
Cette institution des jurys mixtes est trés
remarquable au point de vue de la liberté.Mais,
depuis 1891, la situation est compièlement
modifiée.
C'est alors qu'est né ou, du moins, qua surgi
le mouvement démocratique, qui s'est révélé
d'un manière si formidable et si inattendue. Ce
mouvement, messieurs, on aura beau faire, on
ne l'arrêtera pas; il montera toujours! C'est
une révolution qui se fait, j'espère qu'elle sera
pacifique.
M. Janson. Elle est pacifique
M. le Baron Surmont de Volsberghe. J'es
père qu'elle le restera, quoique je n'en sois pas
bien sür. Nous avons entendu prédire qu'elle
serait sanglante.
M. Janson. II n'y a jamais eu le moindre j
trouble dans le pays i
M. le baron Surmont de Volsberghe. Si je j
m'en rapporte a vos journaux, je les lis j
quelquefois, paree qu'il faut se tenir au courant, j
je conslate qu'on nous prédit que les jour- j
nées de 1793 ne seront que du jeu d'enfant a j
cóté de ce qui va se passer
M. Picard. C'est i'opinion de quelques
unités isolées. j
M. le baron Surmont de Volsberghe. Les i
journaux out toujours une influence considé-
rable el les idéés qui y sont défendües par ceux
que vous appelez des unités isolées finissent par
être les idéés du plus grand nombre.
Quoiqu'il en soit, j'espère que la révolution
sera pacifique. Une nouvelle forme d'organisa-
tion de la société se prépare et, pour cette so-
ciété nouvelle, il faudra d'autres lois que celles
qui existent. Lts grands principes resteront,
mais les formes d'application seront d fférentes.
C'est devant une situation analogue que nous
nous trouvons en ce moment pour l'université
nouvelle. Cette université répond a une situa
tion nouvelle; el le doit pouvoir profiter de la
loi. Ou l'application de celle-ci sera modifiée,
ou la loi elle-même sera changée.
Les divers orateurs ont confondu souvent
dans cetle discussion Partiele 32 de te loi de
1890, déterminant les conditions d'existence
des universités, avec les droits de la commis
sion d'entérinement, fixées par les articles 33 et
suivants.
L'honorable M. Devolder a clairement exposé
la distinction h faire.
L'article 32 énumère les conditions qu'un
établissement doit réunir pour être une univer
sité, pour pouvoir, conformément h la loi, dé-
livr'er des diplómes et, coopérer a la collation
des grades académiques, en d'autres termes,
pour concourir a l'exécution de 1a loi.
Dès qu'elle réunit ces conditions, une univer
sité peut user des droits qui lui sont conférés.
Elle forme ses jurys et fait passer h ses éléves
les diver,ses épTeuves prescrites.
line me semble pas admissible qu'une univer
sité compléte, ayant ses quatre facultés parfai-
tement organisées.puisse obtenir un jury mixte
pour chacune d'elles. Cette uni versité doit con-
stituer elle même son jury universitaire, devant
lequel elle fera passer ses élèves; après quoi,
elle devra soumettreses diplómes a la commis
sion d'entérinement.
Une université ne peul jouir d'un jury mixte
que lorsqu'elie n'a pas quatre facultés. A eet
égard, les honorables MM. Janson et Picard
ont versé dans une erreur. (Interruption de
M. Janson.)
II me parait assez illogique, lorsque vous
vous trouvez dans une situation principale, de
demander une chose subsidiaire.
M. Le Jeune. Légalement, il n'y sont pas.
M. le baron Surmont de Volsberghe. C'est
une question et nous ne sommes pas compétents
pour la résoudre. C'est hla commision d'entéri
nement qu'il appartient de statuer sur la situa
tion de l'université nouvelle et de jugersises
prétentions sont j ustifiées. C'est la, messieurs
une question de fait excessivement délicate.
M. le ministre s'est retranché derrière 1a
commission d'entérinement; il s'est montré
peut-être un peu sévère. Je ne critiquerai pas
son avis, conforme, je n'en doute pas, aux exi
gences les plus précises de sa conscience, rendu
en pleine connaissance de cause. Je me permets
cependant de ne pas partager son opinon; c'est
mon sentiment personnel que j'émets.
Je considère que, dans l'état actuel de 1a
question, il faut se montrer tres large; il faut
accorder h l'université nouvelle, après les sa
crifices qu'elle a faits, en présence du corps
professoral, dontbon nombre de membres sont
des hommes de grande valeur, les mêmes faci-
I lités qu'aux autres universités; comme ces
autres universités, d'ailleurs, elle répond a un
besoin, jel'ai ditdéjk.
Voite la justice et j'espère que cette justice
prévaudra.
M. Janson. C'est trés bien cela! On vous
j en saura gré plus tard, de vos idéés larges
M. le baron Surmont de Volsberghe. Vous
neme couperez done pas 1a tête plus tard?
j (Hilarité,) Je vous en remercie (Nouvelle
hilarité.)
S Jen'attache au cane importance it tous les
exemples qui outété c.ités et qui sont ven us
émailier cette discussion, pa; plus qu j< F., -
tache de l'importatice aux quatre exann-ns
i passés en une semainc.
Celuiquiafait.ee .our deforce étailproba-
j blement un hom me de 40 ans ou environ,
1 ayant fait des études approfopdies de droit et
qui a voulu prouver sa science devant un jury
de l'université nouvelle Cet homme n'est pas
seul de cette espèce. II y en a un autre, officier,
je crois, qui.s'est donné le luxe de passer tous
les examens universitaires possibles el imagi-
nables. Plusieurs fois, j'ai vu son nom figurer
au Moniteur au nombre des inscrits pour
différents examens. C'est un plaisir qu'on peut
se donnet'.
Un membre C'est un plaisir légal
M. 1® baron Surmont de Volsberghe. Faut-
il, dans la situation oü nous nous trouvons,
montrer une grande largeur d'idées et de vues
vis-a-vis de l'école nouvelle? Je réponds oui Si
l'école répond h uu besoin réel, elle subsislera
si elle ne répond pas ce besoin, elle lombera
et, permettez-moi de vous le dire, ellepérira de
sa belle mort.
M. Picard. C'est cela
M. le baron Surmont de Volsberghe. Je ne
liens pas qu'elle vive, mais je ne veux paste
tuer.
Nous avons, en Belgique, 1a liberté d'enseig
nement elle est inscrite a l'article 17 de notre
Constitution.
a zimmiSx v** £-
hOUtU) R SOKUMAEE.