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Mercredi 29 Mars 1899
10 centimes le N°.
34e Annee. N° 3429
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REVUE POLITIQUE
Turquie
Chirie
Aux Philippines
Le crime de Lil ie
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Une circulaire de Tsar
Saint-Pétersbourg, 27 Mars.— Voi
provinces maritiroes do s'opposer par
la force a tontes teutatives de débar-
quement de troupes élraiigères.
On signalé uu souièvement roalio-
i le texte de la circulaire adressee !e nétan dans la provi nce de Kan-So.
ci
4 1/22 Mars par lo ministre des affaires
étrangères aux représeolants de la
Russie a letranger
Depuis la publication de la circulai
re dn 4 2 el 24 Aoütde l'année dernière,
d'innombrables témoignagcs do recon- cjerg
naissance sont parvenus de differents
pays a Notre Auguste maltre pour
1 initiative magnanime qu'ii a prise
en vue d'alléger les charges créées par
les arroements actuels et de consolidèr
la paix générale.
Trés sensible a ces manifestations
qui prouvent combien les idéés de paix
fondées sur le développement du bien-
être moral et materiel des peoples
trouvent d echo chaleureux dans tous
les pays
Notre Auguste maitre a daigué me
charger de transmettre ses remerci-
ments sincères a tous ceux qui par des
adresses, lettres, télégrammes ou par
tout autre moyen out fait par ven ir du
pays oil vous èles accrédite, a S. M.,
lexpressiou de leurs sentiments a
legard de son oeuvre si hautement
humanitaire.
S. M. se plait a voir dans i'unanimi-
té des sentiments qui entourent 1 ac
quiescement. empressé de tons les
Gouvcrnements a prendre part a la
Conférence de la Haye, un gage de plus
pour le succes de ses efforts, cn vue
de faire germer dans la conscience et
dans la vie publique do tons les Ltats
le principe fécond do la paix univer-
selle.
Un complot contre le sultan
Francfort, 27 Mars. On mande
de Constant! noble a la Gazette de
Francfort
Le doateur Emin Pacha, premier
chirurgien du Palais, a été condamné
a l'exil perpétuel pour attentat coulre
la vie du Sultan. 11 a été dénoncé par
sa femme qui a demandé le divorce.
On telegraphic de Sanghai au Ti
mes L'impératrice douairière a
doniié l'ordre aux gouverneurs des
On mailde de Copenhague au
Morning Leader que le gouvernement
danois va envoyer un cuirassé au Cai-
re pour y établir la station commerci-
ale qu'il a réclamée plusienrs fiiian-
dauois a bord d'un paquehot
accompagneront le cuirassé.
Nouveaux combats
Washington, 27 Mars. Le general
Otis télégraphie ce qui suit
Manilie, 26 Mars. Le general Mac
Arthur s'est avancé au dela de Nove-
Canayan a 2 mi lies au dela de Boio et
a 9 milles de Manilie.
La voie ferrée sera réparée au point
atteintet les troupes seront ravitaillées
par les wagons.
Le general Mac Arthur poussera en
a van!, demain en pleine campagne.
Les insurgés résistent vigpureusement
derrière les lignes successives des
retranchemenls d'oü les troupes les
délogent successivemeut. La viHo est
parfaitement calme. Les habitants
indigenes paraissent débarrassés de la
craitc des insurgés.
Ln léjégratnme du general Otis
annonce que la luite a continué a
Manilie toute iajournée d'aujourd'hui.
Les américains oat perdu environ 40
hommes. Le télégrammeajoute que les
troupes continueront demain malin
leur niarche eu avant. Aguinaldo, en
personne, commande les insurgés. Le
general Mac Arthur occupe Malilea.
Les insurgés ont détruit iesponls, ce
qui empêchc la marche en avant des
trains et de l'arlillerie.
Les forces insurgées comniandées
par Aguinaldo au nord de la ligne de
bataille ontlaissé prés de 4 00 morls
sur le terrain. Bon noaibre des leurs
ont été fait prisonniers.
Manille, 27 Mars. Les Amcri-
cains accusent 26 morts et SöO blessés
clans le combat du 25. La tactique des
Philippius, qui est de se replier par
échelons a travers la brousse au lieu
d'engager une balaille rangée, rend
la situation difficile pour les Améri-
cains. Ceux ci combattent contre un
ennemi caché. Toute evaluation des
pertes subies par les Philippius est
fanlaisiste, leurs cadavres sont en elfet
disperses dans la brousse. Le nombre
des blessés qui ont succombé est plus
grand de leur cófé que du co Ié des
Américains, car les Américains don-
neht leurs soins a leurs oompatriotes
avant de s'occuper de l'ennemi blessé.
Les brigades du general Otis et du
general Bale ont en a manceuvrer
dans un terrain si acciderité et si bien
défendu que touies les provisions des
Américains ont été fausses, C'est ce
qui a retardé la prise de Novolaches
et de Bolo. De memo, la brigade du
general Wheaton, qui était maitresse
du chemie de fer jusqu'au bout de la
rivière Talighan, se trouvait dans
I impossibi 1 ité de réparer le point et de
marcher eu avant, par suite de l'oppo
sltion énergique des Philippins.
L'interpellation
Le Provost de Launay
(D'un correspondent particulier)
Paris, 27 Mars. M. Le Provost de Launay
ayant déposé aujourd'hui sa demande d'inler-
pellalion sur l'inslruction du crime de Lille
qu'il avait consenti aajouruer sur la promesse
que le garde de sceaux allait ouvrir une en
quête, nous luiavons demandé quels étaient les
motifs qui avaient diclé sa détermination.
Le garde de sceaux, nous a-t-il déclaré, ne
m'a pas encore fait connaitre les résultals de
l'enquête c'est vous dire que ce ne sont pas
les résultals de celte enquête qui m'ont fait dé-
poser aujourd'hui mademanded'int-erpellation.
En le faisant, j'ai voulu. k la vei 11e des va-
cancts, prendre date. Je puis ajouter, en ce qui
concerne ie fond de l'interpellation, que je si-
gnalerai a Ia tribune une violation flagrante de
la loi de 1897 sur l'inslruction criminelle on
a procédé a l'odieuse confrontation que vous
connaissez, sans que l'inculpélüt assislé de son
avocat, condition formellement exigée par la
loi sur ia publicité de l'instruclion.
L'inslruction
M. Delalé a interrogé encore quelques jeunes
gens iundi matin etlundi après-midi rien n'a
transpiré de ces depositions.
Les experts
Le rapport des experts a fait dire auPro-
grès que la Dépêche, après avoir admiré les
declarations des experts du ministre de la
Guerre dans I'affaire Dreyfus, critique aujour
d'hui ceux de I'affaire de Ia Monnaie.
La Dépêche dit a ce sujet
II y a effecfivement une pelite différence,
c'est que les esperts, qui ont reconnu l'écriture
de Dreyfus, ne connaissaient pas les noms des
auteurs des specimens qu'on leur avait soumis,
tandis que ie juge d'instruction avait fait signer
les Frères au commencement et k la fin de leur
dictée. Les numéros places et dont on a parlé
n avaient d autre but que de tromper Je public
et de lui faire croire que les experts avaient dé-
couvert tous seuls le Frère Flamidien, tandis
qu ils savaient a merveille quel etail celui que
i'insfrutiou visait.
Tout cela est-il correct et loyal? Pour en
reven ir aux experts du procés Dreyfus, nous
ajouterons que personne n'a jamais basé une
accusational-leur témoignage. Dans ie rapport
de lacomraision consultative, dont le róle avait
motivé la démarche de récusalionde trois con-
seillers, nous lisons cette phrase caractéristique;
n Que le fait nouveau ne peut se trouver non
plüs, ni dans les divergences d'appréciation d'é-
critures, soit qu'elles émahent d'experts, soit
qu'elles émanent de personnalités quelconques,
ces divergences en matière conjecturalene
pouvant être sérieusement invoquées.
Les expertises en écriture constituent une
matiöre conjecturale et rien de plus.
)i Ce qui n'est pas conjectural du (out, c'est
la surcharge que ces messieurs se sont permise
en ajoutant apr'ès coup une phrase qui modi-
fiait les conclusions de leur rapport.
Mais celte phrase y était avant que le rap
port fut remis au juge d'instruction, répond
l'Echo, toujours ardent cn faveur de I'accusa-
tion.
t> 11 ne manquerait plus que cela
i> Mais ce que la défense a dit el main tien t
c'est que les experts n'avaientpoint tiré d'abord
celte conclusion; car on ne fera croire k per-
i sönne que des calligraphes aussi habiles aient
oublié de copier précisément la phrase la plus
importante du rapport.
Ce qui est vrai, c'est que celte phrase a été
ajoutce après coup par les experts. A quelle
pensée out ils obéi en faisant cette adjonction
qui no découle pas de leurs constatations, qui
n'est qu'une accusation sans preuve
i Voi ia ce qu'il faudra savoir et ce que l'on
arrivera bien a savoir.
Le neveu de Tonele
La Dépêche ajoute
Le plus beau litre de gloire que le Progrès
du Nord ait trouvé pour l'expertFlame.nl, de
Douai, c'cst de l'appeler le nevou de sou onole.
C'est effeclivement M. Flament oncle qui
est désigné habituellement comme exporten
écriture's dans les affaires oü la Cour de Douai
croit avoir besoin de sou concours.
«Cette foi-, sans que l'on sache pourquoi,
M. Flament oncle a été écarté ct rempkeé par
M. Flament neveu.
On croit a Douai qu'il v a eu erreur de de
signation causéè par la similitude de nom.
Pourquoi cette'substitution que rien n'in-
diquait et quelle est la haute personnalité judi-
ciaire qui a fait choisir le neveu alors que
c'était presque toujours l'oncle qui était désigné
a cause de sa longue pratique
Un point de détail
L'Echo du Nord, a publié ce qui suit
Auprès de la pelite victime, étendue sur le
tapis du parloir, on retrouva un bonton de
culotte.
Si le cadavre avait été apporté du dehors,
comment expliquor la provenance de ce bou-
ton
i) Si l'enfant avait été assassinó dans une
maison ou au coin d'un rempart, le bonton
serail resté la, h l'endroit du crime.
Ce qui parait plus plausible, c'est que le
boulon a été arraché dans l'effort que fit l'assa-
sin pour enlever la culotte de l'enfant, puis
aura été retenu par les vêtements.
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