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Samedi 8 Avril 1899
10 centimes le N°.
S4e Année. N0 3432
REVUE POLITIQUE
Russie
Espagne
Saint-Siège
France
VILLE D'YPRES
CONSEIL COMMUNAL
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Line explosion a St-Pétersbourg.
Une explosion s'est produite hier dans
un batiment servant de dépót pour les
matières explosibles. Un ouvrier a été
tué et le batiment détruit.
Le carlisme
Madrid, 6 avril.
Le capitaine-général de TAragon est
arrivé pour s'entretenir avec le mini-
stre de la guerre. On croit qu'il s'agi-
ra de 1'orgauisation des earlistes.
L'Imparcial dit que la resolution du
candidal, carliste de Pampelune aux
prochaines élections de retirer sa can
didature parce qu'il n'avait pas d'ad-
versaire est trés commentée.
On suppose que les earlistes son-
gent a tenter un coup de main. Le
gouvernement a pris des mesures.
L'état actuel de Léon XIII
Rome, 4 avril
Après les declarations si nettes du
docteur Mazzoni, declarations cer-
tainement rassurantes touchant, l'état
de santé actuel de Léon XIII ilsernble-
rait que toute crainte au moius imme
diate, devrait être écartée.
Un courant pessimiste continue
néaamoins a se mainlenir dans les
hautes sphères du Vatican.
Pour conlirmer les déclaratious du
docteur Mazzoni, que vous connaissez,
je puis vous dire que j'ai entendu
tenir le même langage par les quel-
ques personnes qui ont approché le
Pape depuis l'opération et que j'ai
inlerrogées. Certainement, m'ont-
elles dit toutes, le Saint-Père n'a plus
la même résistance qu'avant l'opéra
tion, mais petit a petit les forces lui
reviennent et l'on peut espérer qu'il
se rétablira complètement.
Léon XIII se nourrit, ce qui est de
bon augure. U a toujours été un man
geur trés modéré a l'heure présente,
comme il dépense peu de forces, une
légère nourriture lui suffit. Sou ali
mentation se compose principalement
de potages, de petits oiseaux, de le
gumes a son repas, il boit un petit
verre de bordeaux ou de champagne.
Nombre de choses inexact es ont été
répandues, même après la maladie du
Pontife. Ainsi, par exemple, bien
qu'oa ait préteudu le contraire, le
Pape nest pas encore sorti de sa
chambre, et personne ne peut se
flatter d'avoir assisté a sa inesse, tou
jours servie par son fidéle valet de
chambre Pio Centra. C'est en voyant
celui ci aller prendre les burettes que
l'entourage apprend que le Pape va
dire sa messe.
Dimanche dernier, jour de Paques,
dés 7 heures du matin, Léon XIII se
sentant probablemenl un peu faible,
exprima le désir d'avoir une tasse de
bouillon. On put croire un moment
quil ne dirait pas sa messe, mais,
quand le bouillon lui fut apporté, il
avait déja changé d'aviset Ie renvoya.
Le Pape dit sa messe, et seulement,
a 9 heures, il prit quelque chose, ce
qui prouve que son préteudu état de
prostration n'est pas aussi grand qu'on
vent bien le dire. Du reste, plus d'un
fait atteste le contraire.
Ainsi on a prétendu que le Pape
ne pouvait pas encore marcher. Les
familiers, le personnel qui approchent
de sa chambre, sans pouvoir toutefois
v entrer, affirment, au contraire, en
tendre distinctement le frólement de
son pas sur le tapis et le coup sec de la
cunne sur laquelle il s'appuie.
Je puis citer un fait plus probant
encore. Ces jours derniers un person-
nage qui a été reQn par Léon XIII a
raconté que ponr approcher de lui un
gueridon obstruait le passage. Le visi
tenr s'avancait pour le déplacer, mais
il n'en eut pas la peine, le Saint Père
lui-même changea le meuble de place
Tel est la vérité sur l'état actuel de
Léon XIII et son genre de vie qu'il a
repris a peu prés régulièrement, sur-
lout pour le travail.
Le Président de la République
franijaise 4 Montélimar
On écrit de Montélimar, 6 avril
A 10 heures précises, le train arrive, tout
enguirlandé. M. Loubet descend le premier
du wagon et s'avance gravement et visible-
ment ému vers les généraux qu'il salue, puis
i! va rejoindre M. Gautbier, maire de sa
ville natale et son ami. C'est avec lui qu'il
fait son entrée dans le salon de la gare, oü
soutgroupés les conseillers municipaux. A
tous il serre la main. II échange quelques
paroles avec la plupart d'entre eux. Tous
crient Vive Loubet
Le cortège se forme ensuite sur tout le
parcours les cris de Vive le Prétident Vive
Loubet accueillent le landau présidentiel
tous les habitants font aux Président une
ovation trés chaleureuse. On crie aussi Vive
Dupuy
Devant le jardinde la Préfecture, le maire
apprend au Président qu'on lui a réservé une
surprise, et il lui montre sa mère qui, pour
le voir passer, se tient sur une estrade éle-
vée k l'entrée.
M. Loubet demande aux artilleurs qui con-
duisent, d'arrêter. II descend, entre dans le
jardin et va embrasser sa veille mère qui
porte vertement ses 86 aris, et qui a a ses
cétés M"" Picard, belle-soeur du président,
et une de ses nièces. M. Loubet reste quel
ques minutes a causer avec elle et les dames
qui l'accompagnent.
Pendant tout le temps que dure la conver
sation, Mm' Loubet mère tient les mains de
son fils et a peine k les quitter pour lui per-
metlre de regagner le cortège Gette petite
scène a été trés émouvante dans sa simpli-
cité. Son tils parti, Loubet se retourne
pour le regarder remonter dans son landau
et le suit longtemps du regard.
Les réceptions afficielles ons eu lieu k la
mairie. Ensuite a eu lieu le banquet offert au
président par la municipalité k la Halle aux
Grains. Le président s'y est rendu k pied
en route il a conversé familièrement avec
plusieurs passants de sa connaissance.
Répoiidant au toast du maire, le Président
a dit que s'll avail accepté le naandat que
lui conférait lAssemblée nationale, c'était
poui' maintenir et fortifier l'union des répu-
blicains. La réalisation de ce nut iiuporte k la
pi ospéi ité inlérieure du pays et k sa grandeur
au dehors. Des difficultés passagères et des
agitations superticielles ne sauront enpêcher
longtemps la concorde de régner parmi
nous.
Mgr. Cotton, évêque de Valence, a pré
senté le clergé toujours prêt k seconder le
président dans l'accoo-plissemeut de ses
grands devoirs. D'aiileurs, poursuit l'évêque,
vous connaissez ce clergé qui est dévoué k
voire personne comme k tout ce qui inté
resse la patrie,
M. Loubet répondJe vous remercie,
Monseigneur, des sentiments que vous venez
de m'exprimer. Je sais que le clergé national
est tr op franpais pour se désintéresser de ce
qui touche k la grandeur et k la prospérité
de la République.
Lne interpellation sur
l'expulsion de Charbonnel
M. Périvier, député de Seine et Oise, vient
d'adresser au président du conseil une lettre
pour l'informer qu'il l'interpellerait dès la
rentrée sur les motifs qui ont pu décider le
gouvernement k laisser expulser de Belgique
sans protestation un ciloyen francais, l'ex-
abbé Charbonnel, coupable uniquement, d'a
voir professé des doctrines pbilosophiques
déplaisant k la majorité cléricale de ce pays,
alors que les prétendants au tröne de France
et tous leurs partisans jouissent en Belgique
de la plus entière liberté d'action et de
parole.
Séance publique du 1 Avril 1899
La séance s'ouvre k 5 heures 20 m.
Sont présents: MM. le Baron Surmont de
Volsberghe, Bourgmestre-Président; Colaertet
Berghman, Echevins; Struye, Begerem, Fraeijs,
Fiers, Decaestecker, Vandenboogaerde, Vander-
ghote et D'Huvettere,Conseillers; M. Gorrissen,
Secrétaire.
Absents: MM. Iweins et Boone qui se sont
fait excuser.
Le procés-verbal de la séance du 18 Février
dernier est approuvé; celui de la seance du 11
Mars est déposé sur le bureau k l'inspection des
membres.
M. le Président. Le Collége a invité M.
Baratto afin de lui remettre les insignes que
S. M. lui a octroyés pour ses loyaux services.
M. le Bourgmestre, eu attachant sur la poi-
trine du professeur de musique de l'école des
orphelins la croix civique décernée, le félicite
de l'honneur qui lui a été fait. Vous vous en
êtes rendu digne, dit l'orateur, par vos longues
années de bons services; recevez mes biens
sincères félicitations.
(Les membres du Conseil et les personnes se
trouvant dans l'enceinte publique applaudis-
senl).
M. Baratto, d'une voix émue, remercie les
Conseillers, qui lui serrent la main.
Communications
M. le Président. Messieurs, nous avons re-
cu de M. Pauwels une lettre relative a l'état
des peintures murales qui sont son oeuvre.
Je vous propose de remettre l'examen de
cette affaire k une date ultérieure.
Approuvé
Procés-verbal d'adj udication des
travaux de construction d'un mur
de cloture des installations de la
distribution d'eau.
M. le Bourgmestre. Nous avons procédé k
l'adj udication des travaux de construction de
ce mur; plusieurs soumissions nous ont été
présentées variant entre 8,900 fr., 8,775 fr.,
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