Mercredi 12 Avril 1899 10 centimes le N°. 34" Année. N° 3433 REVUE POLITIQUE France Hollande États-Unis Rome et les daensistes On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'TPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout ie pays; pour I'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossós franc de port a l'adresso ci-dessus. Les annonces coutent 15 centimesla ligne. Les reclames dans le corps du journal content 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Las numéros supplé- mentaires content 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó les 2 Fiandres) s'adresser k l'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Placo de la Bourse. Paris, 11 avril On mande du chef lieu dn départe ment de la Haute-Loire M. Charles Dupuy, président du conseil, a recu ce matin, a 10 heures, a la préfeclure, les fonctionnaires et es corps constitués du département. Le général Jacquemin, commandant le 13e corps, a déclaré que l'armée confiante dans les paroles du chef du gouvernement et du ministre de la guerre, attend en silence la solution de la question qui a préoccupé en ces derniers temps l'opinion publique. Cette solution, a-t-il ajouté, sera sa- luée avec joie par tous les cceurs pa- triotes. Le président du conseil a répondu que le langage qu'il a tenu hier a 1'égard de l'armée lui a été dicté par son cceur et sa r ai son. M. Vissaguet, sénateur, a présenté ensuite le conseil général de la Haute Loire, dont il est le président. Le président du conseil a répondu que le cabinet qu'il a l'honneur de présider s'est toujours efforcé d impri- mer a la politique générale du pays une marche également éloignée des théories révolutionnaires ou césa- riennes. Un journal anglais annonce que la jeune reine Wilhelmine vient de ma nifester de nouveau ses sentiments a propos de la question de ses fiantjail- les avec le prince Guillaume de Wied, qui a été définitivement réglée. La nouvelle officielle des fianQailles na pas été annoncée a cause de certaines difficultés relatives au protocole. II reste a décider si le prince sera investi des droits et prérogatives d'un prince consort ou s'il gardera son rang actuel. A moins que l'ou ne se décide pour la première alternative, ni les lois de la Hollande, ni les cours étrangères ne voudront reconnaitre le prince Guil laume comme un membre de la fa milie royale de Hollande. La familie de Wied insiste pour que le titre de prince consort soit accordé au prince Guillaume, mais la reine Wilhelmine demande que le précé dent créé par la reine Victoria soit suivi et que le titre en question ne soit pas conféré a son époux avaut dix-huit mois après le mariage. On croit, cependant, que toutes ces diffi cultés seront réglées souspeu, le ma riage a été décidé et il doit avoir lieu le printemps prochain a la Haye. On a appris d'une faQon indirecte que le mariage de la jeune reine el du prince de Wied a été décidé a la suite d'une aventure un peu roma- nesque. Le frère ainé du prince Guil laume a épousé la princesse Pauline de Wurtemberg qui était l'amie in- timede la reine Wilhelmine. Lorsque les deux princesses se fréquentaient et qu'elles se faisaicnt part de leurs pro jets d'avenir, elles ont fait le voeu de n epouser que les deux frères. La princesse Pauline a épousé plus tard le prince Frédéric et la reine Wilhel mine est décidée a remplir sou voeu. G'est ajoute-t-on, ce qui explique l'in- différence de cette dernière pour les autres prétendants. On dit aussi que la véritable raison du choix du prince Guillaume de Wied est que sa mère est une prin cesse des Pays Bas et que le futur mari de la jeune reine est, par allian ce, de race batave. L'influence des trusts sur la politique américaine Depuis six mois, a la suite d'une guerre heureuse, a la faveur de ce renouveau printanier de conüance nationale qui aceompagne les succès, une véritable éclosion de Ir «sis a eu lieu en Amérique. Pas un jour ne s'est passé qu'ori n'apprit la soumis sion d'un domaine entier de l'industrie nationale a quelque puissante asso ciation. Les grands fabricants de pa pier, d'acier ou de vêtements se eoalisent ou rachètent leurs concur rents. Et voici qu'au lieu de rivaux ce sont des confédérés qui, un beau jour, ont, entre leurs mains, dans toute l'Amérique, la production de chacun de ces articles. Plus de concurrence ilsen peu vent done régler le prix. Plus de résistan- ce possible et le sort de tons les tra- vailleurs dans chaque branche de l'industrie, dépend de leurs décisions ou de leurs appétits. En vérité, si le mouvement com mencé depuis quelques mois en Amé rique eontinuait, ce serait une im mense révolution économique en perspective, sans compter une révolu tion sociale. Au 15 mars dernier, on calculait que le capital des trusts amé- ricains ne montait, pas a moius de 20 milliard. Depuis cette époque, denou- velles coalitions se sont forméès par douzaines. A l'intérieur, la monopolisation des industries nationales affecte déja les relations des deux partis. Les répu- blicains sentent tout ce quelle peut leur eoüter, et que le système proiec- tionniste tout entier est menagé par le triomphe des trusls. Déja, l'organi- sation de ces grandes corporations a capitaux énormes, dont le but avoué est la fln de toute concurrence, l'aug- mentation des prix, peut-être la re duction dessalaires, déchaïne l'opinion des consommateurs contre l'ceuvre protectionniste du parti républicain sans laquelie aucun grand trusts ne serait profitable. Avec des tarifs mo- dérés a l'importation, la concurrence étrangère aurait, en elfet, vite raison des plus savantes coalitions industriel- les, et l'élévation des prix se trouve- rait forcément limitée. C'est ce que les adversaires du gouvernement ac tuel disent et répèfent déja. A l'extérieur, cette même monopo lisation industrielle oü l'Amérique est engagée depuis quelque temps ne va pas sans exciter d'assez vives appre hensions. L'Angleterre, surtout, dont la prépondérance industrielle et ma- nufacturière, déja compromise par la concurrence allemande, serait mena- cée d'un danger plus redoutable encore si les trusts américains conti- nuaient de se développer. Comment résister, sur tous les marchés du monde, et même sur le marché intérieur, a des producteurs qui ont, chez eux, suppriméla concur rence, au moment même oü l'Angle- terre s'accule au déficit ou bien se condamne a surprendre l'amortisse- ment de sa dette, a augmenter l'impót sur le revenu, a taxer les nécessités de la vie par suite de l'augmentation de ses charges milifaires Voila le problème qui commence a inquiéter j la Grande-Bretagne. (Temps) M. J. Iiuyghe, trésorier de l'Asso- ciation des journalistes catboliques de Belgique, directeur du Nieuws van den dag, faisait partie de la délégation qui a re:nis a Léon XIII le reliquat de la souscription en faveur du St-Siège. Notre confrère rend compte, dans son journal, d'une audience que Son Emi nence le cardinal Rampolla, secrétaire d'Etat du St-Père, lui a accordée. Nous traduisons ce passage de sa let- tre qui uiie fois de plus fera éclater la bonne foide nos démocrates chrétiens Après notie réception chez le Pape, je pus rendre visite au secrétaire d'Etat de Sa Sainteté, le cardinal Rampolla. C'était le soir vers 7 heures et après une longue attente dans l'antichambre de ses appartements 328 marches au dessus de la place St- Pierre situés au Vatican, je fus introduit. Le cardinal me reput avec beaucoup d'ama- bilité, loua la souscription ouverte pour le Paps en Belgique par les journalistes catho- liques, exprima l'espoir que notre exemple fut suivi par les autres pays et me demanda des nouvelles de la situation actuelie de la Belgique. 1 Je lui répondis que je regrettais d'etre un j prophéte de malheur, mais que cette situation n'éiait pas brillante. II avait cependant repu des rapports sur la Belgique qui exposaient les choses sous un jour bien plus favorable et il me demanda les motifs pour lesquels je n'envisageais pas l'avenir comme devant être heureux. Je dé- sire tout savoir, ajouta-il, car la situation de votre pays est si compliquée qu'il est impos sible d'être trop éclairé ce sujet. J'appuyai mes premières paroles en rap- pelant, au cardinal Rampolla, les faits qui s'étaient passés dans ces derniers temps en Belgique l'alliance entre libéraux et socia- listes qui unissent leurs efforts pour combat- tre le gouvernement catholique. Malgré toute la haine et la rage mises au jour dans eet assaut, nous pourrions facilement y ré sister, mais il nous faudrait, pour cela, tou tes nos forces, absolument toutes, et mal- heureusement les catholiques sont divisés. Oui, je sais cela, répondit le cardinal, mais quelle est l'origine de ces maiheureuses divisions II en est plusieurs, Eminence. Les di visions existent au seine de la Chambre et au dehors. Des disputes personnelles, et l'am- bition y jouent un grand röle. A cóté de cela, les idéés se confondent et sont contradic- toires en beaucoup de points, questions des écoles, armée, Congo, loi électorale, libre échange ou protection, législation ouvrière, imérêis agricoles. etc., etc. Enfin, comme courorinement de tout cela, nous avons le parti qui se nomme démocrate chrétien. Ettfcïfifc.-?., W*»-»5*'-®"SiVith-J 3k' 3^>- A

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1