La Réforme électorale
La grève en Belgique
Chronique du vol
Nécrologie
Faits divers
mendiant, il n'importe. Le prêtre s'eri va
joyeux, et la faute qu'il reproche le plus sé-
vèrement k ses paroissiens, c'est d'avoir
laissé périr une de ses brebis sans l'avoir
appelé. Combien touche-t-il pour cette cour
se, qui peut-étre lui coütera la vie Rien.
Une grande fête approche le temps pas
cal est ouvert. Le prêtre exhoue tout son
troupeau k la confession, il conjure, il me
nace,il insiste.il s'obstine. Quels sont ses ho-
noraires pour toutes les heures passées au
confessionnal Rien.
Telles sont pourtant les préoccupations
quotidiennes du prêtre voir les offices fré-
quentés, les enfants assidus au catécbisme,
les malades visités et les pécheurs absous.
Or, ce travail qui va toujours croissant avec
les efforts de son zèle est financièrement inu
tile.
Non, la religion catholique n'est point une
religion d'argent, et le prêtre catholique
n'est point un homme d'argent.
Le gouvernement a déposé.dans la séance
de Mercredi de la Chambre des Représen-
tants, le projet de réforme électorale.
C'est peu prés le système qui fut exposé
k la chambre en 1894 par M. Struye, au-
jourd'hui notre sénateur provincial.
Nous donnerons notre appréciation sur ce
système dans notre prochain numéro. Nous
publions d'ici lit la formule du gouverne
ment.
Art. 1" Dans les arrondissements qui, au
cas de renouvellement des deux Chambres,
élisent au moins six représentants et trois séna-
teurs, l'élection des representants et des séna-
teurs se fait en un seul tour de scrutin et con-
formément aux dispositions suivantes
Art. 2. Sont admises k la répartition des
sieges, les listes dont le chiffre électoral atteint
la quotité d'un sixième du total des votes vala-
bles. Toutefois si aucune liste n'a atteint cette
quotité, ou si les listes qui l'ont atteinte n'ont
pas obtenu ensemble plus de la raoitié du total
des voix, sont admises la répartition, les listes
les plus favorisées dont les chiffres électoraux
réunis comprennentplus de la mmtié des voix.
Le chiffre électoral d'une liste est le nombre
des bulletins valables, ne conteaant de suffrages
qu'en faveur de cette liste seule ou d'un ou
plusieurs de ses candidats.
Les candidatures isolées sont considérées
comme constituant chacune une liste distincte.
Art. 3. Le bureau principal détermine le
quotient électoral en divisant, par le nombre
des membres k élire, le total des chiffres élec
toraux des listes admises k la répartition des
sièges.
La répartition entre ces listes s'opère en at-
tribuant k chacune d'elles autant de sièges que
son chiffre électoral comprend de fois, entière-
ment, ce quotient.Aucune fraction n'est forcée.
Les sièges non attribués par l'opération qui
précède sont conférés k la liste dont le chiffre
électoral est le pius élevé.
Art. 4. Les sièges revenant a une liste sont
conférés aux candidats de cette liste qui ont
obtenu le plus de voix.
Si une liste a droit k plus de sièges qu'elle ne
porte des candidats, les sièges non attribués
sont conférés k la liste dont le chiffre électoral
est le plus élevé et, subsidiairement, k ia sui-
vante dans l'ordre des chiffres électoraux.
Lorsque deux listes ont le méme chiffre électo
ral et qu'un partage égal entre elles n'est pas
possible, le siège en litige est donné a la liste
oü figure celui des candidats dont l'élection est
en cause, qui a obtenu le plus grand nombre
de voix.
Art. 5. Lors du classement et du compte
des bulletins de vote par les bureaux de dé-
pouillement, une catégorie distincte est faite
pour chacune des listes et candidatures isolées
aans l'ordre de leurs numéros. Le nombre des
bulletins est mentionné séparément pour chac
une de ces catégories, dans le tableau annexé au
procés-verbal
Art. 6. Dans chaque liste dont un ou plu
sieurs candidats sont élus, les candidats non
élus qui ont obtenu le plus de voix sont décla-
rés premier, deuxième, troisième suppléants.
II ne peut être nommé plus de trois supplé
ants par liste.
Art. 7. En cas de vacance par option, dè-
cès, démission ou autrament, si des candidats
appartenant k la même liste que le membre k
remplacer ont, lors de l'élection de celui-ci, été
déclarés suppléants, le suppléant arrivant le
premier en ordre utile entre en fonctions.
Toutefois, préalablement a son installation
comme représentant ou sénateur, la Chambre
compétente procédé a une vérification complé
mentaire de ses pouvoirs au point de vue ex-
clusif de la conservation des conditions d'éligi-
biltté.
Art. 8. Les dispositions qui précédent for-
meront les articles 258 k 259 du code électoral,
oü elles flgureront sous le litre XIDisposi
tions spéciales aux arrondissements élisant plus
de cinq représentants.
Les autres dispositions du code électoral sont
applicables dans les dits arrondissements en
tant qu'il n'y est pas dérogé par les articles 253
k 259
Art. 9. Les modifications suivantes sont
apportées aux articles 154, 164 et 241 du code
électoral
A l'article 154,le' alinéa, après les mots «com
me en cas de vacance par option, décès, démis
sion ou autrement est ajoulé la phrase «lors-
qu'il ne peut être pourvu a la vacance par l'in-
stallation d'un suppléant.
A l'article 164, après le 6' alinéa, est ajouté
un alinéa nouveau ainsi con^u un candidat ne
peut figurersur plus d'une liste dans la même
élection.
A l'article 241, les mots«en ce qui concerne
les suppléants» sont ajoutés a la fin du 1"
alinéa.
Dans le öorinage
Mons, 20 Avril. Le mouvemeat de
grève a plus de peine k prendre qu'xilleurs
dans le Borinage, généralemeni si prompt
cependant k s'enflammer. Aussi depuis deux
jours, les mineurs les Defuisseaux en lête,
font il# beaucoup d'efforts pour monter les
têtes. lis ont fait placarder un manifeste de
ton trés corsé.
Aujourd'bui le nombre des grévistes a
presque doublé.
Quinze meetings sont annoncés p»ur ce
soir, notamment un sur la place deQuesnoy
k Wasmes.
La grève est cependant loin encore d'être
générale.
Tous les soldats en congé ont i egu ordre
de regagner leur régiment.
Dans le bassin de Charleroi
20.000 grévistes
Charleroi, 20 Avrii. La grève a pris
une extension trés grande. On évalue k
20.000 le chiffre total des grévistes.
Le corps des chasseurs éclaireurs, de la
garde-civique de Jumet est consigné.
Conséquences désastreuses
Pour peu qu'elle continue, la grève aura
des conséquences désastreuses.
Les verreries ont encore du charbon pour
une huitaine de jours.
En métallurgie on n'a plus de combustible
que pour quelques jours.
On parle d'une compagnie de chemin de
fer qui, dans huit jours, n'aurail plus de
charbon.
Les marchands de charbon sont dans le
plus grands embarras. Impossible de satis-
faire aux demandes des acheteurs.
II y a t?k et lk quelques tas, rnais c'est du
charbon gros, non industriel, et encore est
il déjk vendu. Pas le moindre disponible.
Les particuliers vont commencer. eux
aussi, k souffrir de la grève. Bien des char-
bonnages ont cessé la vente par tombereaux.
Les petits marchands de rue annoncent k
leurs clients qu'ils vont cesser de passer.
Dans les bassin du centre
La Louvière, 20 Avril. On peutévaluer
le nombre des grévistes k 7,500 et même
8.000. Aucun siège d'exploitation n'est
indemne. Les meetings se multiplient.
Dans le bassin du Liège
Liège, 20 Avril. Ce matin, k cinq heu
res, le député Smeets s'est rendu aux abords
de plusieurs fosses de la Société Cockcrill, k
Seraing, et a harangué les ouvriers qui vou-
laient descendre. Ceux-ci n'ont pas osé se
dispenser d'obéir k ses excitations.
Au charbonnage du Horloz, k Saint Nico
las, et k deux charbonnages de la Société du
Val Benoit, on a renvoyé quelques mineurs,
en leur remettant leur livret.
A Jemappes, la grève n'est plus que
partielle.
A Flemalle elle est devenue compléte.
A Liége, k Tilleur, k Herstal et ailleurs,
les traits restent complets.
La direction de la houillère de Kenales a
fait annoncer par voie d'affiches que les
ouvriers qui reprendraient le travail obtien-
draient une augmentation immédiate de 5
p. c. et une autre augmentation k partir du
1 Mai. Les ouvriers n'ont pas accepté, con
tinuant k róclamer 15 p. c.
L'opinion dans le monde
des affaires
Bruxelles, 20 Avril. Les industries «!e
tout Ie pays se reuconlrent, le Mercredi, i
la bourse de Bruxelles. Hier, ils out beau
coup parlé de la grève.
L'opinion générale, parmi eux, est qu'il
serail impossible d'accorder aux ouvriers le
maximum de leurs revendications 20 p. c.
d'augmentation. Cette augmentation rep'é-
senterait une somrne colossale sur Ie total
des salaires.
Les rffels des hauls prix atteints dans l s
adjudications récentes ciaconstance qu'in-
voquent les ouvriers rie se feront, en
effet, sentir que dans plusieurs mois. En
attendant les charbonnages livrent au prix
établi par les anciens contrats.
Si la grève persiste, la rxtétallurgie vase
trouver obligée de recourir aux charbons
allemands. Elie devrait les payer trés cher
et, par conséquent, exécuter des travaux
qu'elle a acceptés avec un prix de revient
surlequel eile n'avait pas eompté et qui la
mettrait en perte.
D'autre part, les industrials, vu ia situa
tion instable dans laquelle la g'ève les
place, n'oseraient plus solliciter en concur
rence auec l'industrie étrangère, des com-
mandes k des prix qui leur auraient assuré il
y a quelques jours encore la préférence.
Des personualitésdu monde des affaires
prétendent avoir remarqué que la grève est
comme hésitante dansles charbonnages oü
il a été accordé récemment quelque augmen
tation desalaire, et regrette que les patrons
n'aient pas devancé partout, dans l'industrie
charbounière les demandes d'augmentation.
La grève des carriers
aux Kcaussines
Ouvriers italiens conspués
SoigQies. 20 Avril. Un maitre de car
rières d'Ecausstnes, oü il y a grève depuis
longtemps on le sait, a fait venir, six
ouvriers italiens pour remplacer des grévis
tes. Jeudi soir, comme les Italiens quittaieot
leur travail, une foule d'enviroti 300 persoa-
nes les a suivis et a voulu leur faire un
mauvais parti. La gendarmerie heuivuse-
ment veillait. Elle a dispersé la foule.
On doute que ces ouvriers étrarigers
puissent reprendre le travail.
La grève des briquetiers Bruxelles
Bruxelles, 20 Avril. Dix neufs patrons
ont accepté les conditions du syndicat des
ouvriers briquetiers. Cbez tous les autres, le
chómage est complet.
Le nombre des grévistes s'élèvekll40.
L'abbé Daensse rend presque ch ique jour
au local du syndicat, dorit il es; président
d'honneur.
A toutes ces grèves, nous devons ajouter
oelle de Roulers oü 7 a 800 tisserands ont
cessé leur travail.
De nouveaux vols avec effraction sont si-
gnalés dans l'arrondissement de Gourtrai.
Nous n'en avons pas k signaler, dans Ie
nótre, pour cette semaine. Espérons que les
individus qui faisaient partie de la bande et
qui opératent dans nos parages, sont tous
arrétés et que, s'il y en a d'autres, la force
publiqueen aura bientöt raison.
La ville d'Ypres déplore la mort de M.
Albert Balmakers, professeur k l'école de
musique, décoré de la croix civique de lre
classe, décédé le 15 Avril 1899, dans sa
soixante treizième année.
Sesfunérailles ont été célébrées Mercredi
en l'église St-Jacques, oü une foule recueillie
a donné une dernière marque dc sympathie
au regretté défunt.
M. Balmakers était d'une forte race.
Pendant plus de cinquante ans, il a bravé
toutes les difficultés d'une carrière iograte,
se prodiguant partout, donnant k tous l'ex-
emple de l'ardeur et de l'assiduité au travail.
Directeur de trois musiques communales,
professeur k notre école de inusique, mem
bre assidu et sous-chef de l'harmonie com
munale, il a fonné de nomoreux élèves et
contribué puissamment k la ciéation de la
nouvelle harmonie.
Nous avons remarqué k ses funérailles
l'autoriié communale, la commission de
l'Harmoriie, la musique de ce corps, les
Sapeurs Pompiers, la musique de Ledeghem,
elle des Anciens Pompiers, utie délégation
des autorités et des musiques de Rousbrugge
ei de Gheluwe, les Orphelinsde la ville, etc.
etc.
Funérailles solennelies oü tout le monde
voulail marquer ses sympathies pour le pro
fesseur qui a succombé k la tkebe, accablé
par le labeur plus encore que par Ie nombre
des années.
C'est M J. Wittebroodt, Directeur de
l'Harmonie communale, qui s'est chargé de
retracer la carrière du défunt II l'a fait,
devaut la tombe, d'une voix émue et élo
quente.
Nous reproduisons ici ses paroles aussi
exactement que possible:
La mort vient de faire un grand vide dans nos
rangs, et c'est notre regretté sous-chef M. Bal
makers qu'elle enlève. Permettez-moi, en cette
triste circonstance, d'être l'interprête de l'Har
monie Communale pour exprimer la douleur
que nous cause cette perte.
Quoique prévu depuis quelque temps déjk, le
coup qui nous atteint n'en est pas moins sensi
ble; l'impression ressentie ni moins pénible, ni
moins douloureuse.
Monsieur Balmakers faisail partie de
l'Harmonie Communale depuis prés de 50 ans.
C'était un membre assidu, toujours au poste,
un musicien des plus capables. La bontéde son
caractère lui avait coucilié la sympathie de
tous ceux qui le connaissaient.
Egalement professeur k l'école de musique,
son enseignement était a la hauteur de son ta
lent. Sa patience et son zèle n'avaient pas de
bornes.
Les précieux et multiples services qu'il ren-
dit pendant cette longue carrière, lui valurent
t'estime et la considération de ses supérieurs.
Le gouvernement,appréciant tant de qualités.le
récompensa en lui accordant la croix civique
de 1" classe.
Sa mort frappe cruellement une familie qu'il
aimait de toute sou kme et dont il sera a jamais
regretté et pleuré. Elle frappe encore ses élè
ves, aussi nombreux que reconnaissants, qui
i'affectionnaient et le respectaient comme un
père.
Ce nombreux cortège d'amis, ces regrets qui
l'accompagnent jusqu'au champ du repos, di
sent assez de quelle estime M. Balmakers
était entouré.
Regois la haul, cher ami, la récompense de
ton existence si iaborieuse et si bien remplie.
Dors en paix et puisse Dieu t'accorder le som-
meil du juste
Adieu, au nom de ta familie éplorée, au nom
de tes élèves, au nom de tes nombreux amis I
adieu l
Une invasion de souris. Guise (Aisne),
20 Avril. Les belles plaines situées sur la rive
gauche de l'Oise, entre Guise, Mont d'Origny
et Ribemont et au delk, sont envahies par
un fléau qui désole la culture. Des campa-
gnols viennent de faire leur apparition on
en découvre par miiliers dans les sillons tra
cés par la charrue.
Ce sont de petites souris d'un gris bran
roussatre, ayantde petites pattes et la queue
trés velue. Le soir, ces ronguars émigrent
eti masse compacte ils étendent leur champ
de dévastation et vont plus loin chercher
une riourriture qu'ils ne trouvent plus assez
abondante dans ies plaines qu'ils viennent de
ravager.
Leur nombre est si grand qu'on eroirait
voir la terre elle même fuir dès qu'arrive le
crépuscule.
La reproduction de cescampagnols s'opère
avec une étonnante facilitéeton comprend,
par cette effrayante multiplication, toute
létendue des ravages qu'ils causent k l'agri-
culture leur déplaceinent factie, et qu'aucun
obstacle naturel ne peut empêcher, fait
craindre leur prociiaine apparition dans le
canton de Sains.
Les raunicipalités, agriculteurs et particu
liers intéressés vont s'enlendre pour exercer
une action commune. On va se livrer k des
essais de destruction au moyen du virus
Pasteur.
On parle déjk de plusieurs centaines de
mille francs de dégkts.
11 est probable que la clémence de l'hiver
aura facilité l'apparmon de ce fléau, qu'il est
temps d'enrayer.
t.
y y
y y