M. Paul de Cassagnac
a Courtrai
Faits divers
semaioes. Le déficit des salaires s'est élevé k
4,280,000 fr les charbonnages eri ont élé
pour an million par suite aussi bien de l'arrêt
des ventes que des dégkis survenus, paree
que l'enlreiien des puüs étail abandoned.
Autres conséquencesles faillres ont été
nombreuses et des commercants en gros de
Mons ont vu dtminuer leur chiffre d'affaires
de 75,000 ft depuis le début de la grève.
En Angleterre, la situation est analogue.
En 4884, tout travail est arrêté chez nos
voisins pendant 9,322 000 jours, d'oü
50 millions de salaires évanouis. Pour aider
les ouvrieis, les Trade Unions ont puisé
dans leurs caisses alimentées par le pro
iétariat, ne l'oublions pas 4.200,000 frs.
Enfin, pour ne pas se perdre dans les détails
de stalistiques,on peut citer le chtflre auquel
on a évalué le capital demeuré improductif,
en Angleterre, pendant cette antiée-lk; il est
éloquent: 320 millions.
Enfin, dans l'Amérique du Nord, les 3,902
grèves qui s'y sont produites.de 4884 ft 4886
représentant, airisi que l'élablit une étude
sur l'Évolution industrielle aux États Unie
de Carrol Wright, une perte de salaires de
250 millions auxquels il faut ajouter 300
millions par suite de grèves de patrons ou
lockhout. De 1887 ft 1894, d'aptès le rnême
outrage, les employés auraient perdu 660
millions, les employeurs 318 millions.
On le voit, les grèves coütent cher, non
seutement ceux contre lesquels elles sont
dirigées, mais encore it ceux qui les font.
I ivité par le Cercle Ozanam, M. Paul de
Cassagnac, député du Gers, k donné Diman-
che soir une conférence dans le grand salon
de 1 Hótel-de-ville de Courtrai.
La réunion était absoluuient privée. L'as-
sistance comprenait six cents personnes en
viron.
D'oü il vient, et oü ilest, tel est le sujet
quit développé M. de Cassagnac.
II vient de France oil trente six millions
de catboliques se laissent opprimer par une
poignée de francs-macons.
Le député du Gers critique cette attitude
passive, cause, selon lui, de tous les maux
dont souffre ia religion.
1! oppose it cette majorité la conduite des
cataoliques de la Belgique oil il est.
Vousêtes dansun petit pays, messieurs,
ajoute-t il, mais dans co petit pays bat un
grand coeur ets'agit une grande kme.
L'orateur vaote la démocratie beige qui
a compris que le mal qui ronge la sociéténe
pouvait être guéi i par les théories dangeu-
reuses du socialisme.
Après avoir évoqué le souvenir d'Ozanam,
ce grand pionnier de la questiou sociale»
M. de Cassagnac déclare que pour lui la
seule solution possible au problème si com
plexe et st ardu, c'est le retour aux princi
pes du oatéchisme.
L'orateur recherche ensuite les causes de
la situation actuelle en France et en Belgi
que, puis il fait t'éloge de la monarchie beige
et de l'épiscopat beige. 11 condamne les agis-
sements de la démocratie chrétienne.
Donnons la vibrante péroraison du tribun
francais
Avant de vous quitter j'éprouve l'invin-
cible besoin de vous laisser mon hommage,
sous la forme d une vibrante acclamation.
El je dis Salut ft toi, noble terre, terre
de Flandre Salut k toi, terre de toutes les
virilités et de toutes les croyances oü le
bras sut toujours combattre et oü les lèvres
surent toujours prier, oü l'épée du patriote
brille au raéme ran^ que le crucifix du ca-
tholique
Je me suis laissé conter qu'avant de
baisser les piques, le matin de la bataille
qui porte le nom de cette ville, et oü courut
s'engouffrer la folie témérité de la gendar
merie francaise, vos ancêlres, les soldats
des milices commuuales que commandaient
Guillaume de Julliers et Guy de Namur, se
confessèrent et, se mettant k genoux, com
munièrent en portant ft leur bouche, par une
dévotion farouchement étrange, un peu de
cette terre pour laquelle ils voulaient mourir,
s'ils ne pouvaient la garder libre.
Des siècles ont passé et la Flandre a
conservé son indépendance, paree qu'elle a
conservé sa Foi.
Salut toi, terre de Flandre! oü je
viens de loin, pèlerin pieux, en son sanc-
tuaire inviolé, invoquer la liberté religieuse,
dom la statue brisée jonche le sol ai 1 leurs
Salut k toi, terre de Flandre
Après t'avoir foulée, on se sent plus
fort et plus brave et on s'en reviem heureux
de rapporter dans sa patrie qui en est
momentanément sevrée tout ce qu'iei, on
peut ramasser ft pletnes mains, ft plaines
bi as, saus se baisser, car c'est la moisson
drüe qui pousse sur vos sillons bénis je
veux dire l'union, la liberté, la prospérité,
le travail, la Foi, tout ce qui donne enfin la
victoire aux justes causes et tout ce qui fait
l'tmmortalité d'urt pays
A mainles reprises, l'assistance a couvert
d'applaudissements les paroles du conféren
cier.
Voici i'appréciation du Bien Public
Le Cercle Oxanam, fondé il y a qut Iques
mois en notre ville par uri groupe de jeunes
gens, généreusement épris d'activité intel-
lectue'le et d'un zèle ardent d'affirmation
catholique, a fait hier ses débuts dans la vie
militante, en eonviant ses membres k une
conférence donnée par M. Paul de Cassa
gnac,député des Gers ft la Chambre franedse
et directeur du journal politique i'Autorité.
Je n'ai pas besoin de vous dire quo les
termos modestes dans lesquels cette invita
tion était primitivement concue, se sont
trou^és par la force raéme des cboses et
gr ace ft la légitime renommée du conféren
cier, immédiatemenl élargis.
Le Cercle Oxanam s'est vu assailli de de-
mandes d'uivitations k ia conférence, et pour
répondre a eet empressement et donner
place ft un auditoire qui s'annonf iit excep-
tionneliement nombreux, il a fallu demander
la grande salie de i'Hótel de Ville, que l'ad-
ministration communale a, d'ailleurs, grk-
cieusement accordée ft la Société organisa
trice.
Ces pronostics desuccès se sont encore
trouvés dépassés et, Diraanche soir, bien
avant l'heure tndiquée, une assemblée d'élite
se prrssait aulour de la tribune dressée pour
M. Paul de Cassagnac. Aux premiers rangs,
signalons la présence de M. Tack, ministre
d'Etat, de M. Reynaert, bourgmestre et
me.mbre de la Chambre des Représentants,
de MM. les échevins De Vos et Vandaele et
d'un grand nombre de notabilités courtiai-
siennes, accompagnóes de leurs families. Le
clergé était également représenté. De France
était arrivé un group fourni de Lilloiset de
Roubaisiens. Remarqué aussi plusieurs
Gantois.Brugeois et Yprois,avides d'entendre
la parole de l'éloquent journaliste dont beau
coup soril les habituels lecteurs.
A 6 4/2 heures précises, M. Paul de Cas
sagnac, introduit par M. Calewaert, prési
dent du Cercle Ozanamet par les membres
du bureau, fait son entrée dans la salie. 11
tst accompagné de son collègue et ami, M.
Delpech, corame lui député du Gers. A son
apparition ft la tribune, l'éminent orateur est
accueilli par une enthousiaste et longue ova-
lion. Les cris répétés de Vive Cassagnac
Vive la France retentissent dans la salie.
11 y avail treize ans que je n'avais plus vu
le rédacteur en chef de l'Autorité, ft qui
j'avais eu l'honneur d'être présenté ft Paris,
lors des funérailles de Louis Veuillot. Le
temps a sans doute laissé son empreinte
sur la pbysionomie du vaillant publiciste, ft
cette époque rayonnante de jeunesse et d'é-
nergie. Mais on se plait ft retrouver dans
l'homme mür qu'est aujourd'hui M. de Cas
sagnac. ce type de haute et fiére stature, ce
regard franc et droit, cette allure martiale
et dégagée qui révèlent ft première vue le
champion sur de sa force et de son droit, et
indiquent chez le maltre jour saliste une éton-
nante et rare conformité entre la constitu
tion physique et le tempérament moral.
M. Paul de Cassagnac, ft la tribune, vaut
et mêrae dépasse le rédacteur de VAutorité,
la plume ft la main c'est tout dire. II a la
parole vive, chaude, pittoresque, imagée,
tour k tour caustique ou émue, et la penséè
parlée, accentuée par le geste, se pénètre
ainsi d'une force communicative que la
pensée écrite ne peut jamais atteindre au
même degré.
Dès les premiers mots de son exorde, le
conférencier s'est emparé non seulement de
l'altentiou soutenue, mais de l'enihouiaste
sympathie de son auditoire. Pas un mot qui
ne fut saisi jusqu'au bout de la vaste salie,
pas un mouvement, pas une allusion qui ne
fussent relevés. et soulignés par de sponta-
nés applaudissements.
M. de Cassagnac a par ié pendant une
heure.établissant une parallèle continue entre
la situation religieuss et politique de la
Frai-ceet cello de la Belgique. Sur son pays
com me sur Ie nó re, il s'est exprimé a vee sa
sincérité habituelle, mais en même temps
avec un tact et une mesure qui dénotent l'in-
telli^ence supérieure des délieaiesses du
pauiotisme et de l'hospiiaihé. Ce rude
champion est en même temps un habile tae-
tieie?), et sait laisser entrevoir le fond dest
pei sée lorsque les difficultés dont son sujet
épitn-ux est hérissé, ne lui permeltent pas
do la définir avec une entière et vigoureuse
précision.
li y aurait, cepertdatit, au point de vue po
litique et au point de vue religteux, des ré-
s»M ves ft faire sur quelques passages du
discours prononcé pai' le céièbre publiciste.
!)- s compétitions des partis qui divisent
la France, je ne dirai rien tnais l'orateur
a semblék plusieurs, apprécier l'attnude
'ésignée de l'épiscopat francais en des
te> mes dont la sévérité confine peut être k
l'injustice. 11 qui ne tiennent pas suffisam
ment compte des difficultés de la situation et
des instructions bien connues du Saint-
Siège.
Mais k part ces parertthèses scibreuses, il
est impossible de ne pas reconnaftre dans la
magistrale conférence de M. de Cassagnac
un grand souffle patriotique et chrétien. I!
parle bien paree qu'il sent tout ce qu'il dit.
St puissance oratoire est dueautant k une
énérgiquo sincérité qu'k un talent d'un ordre
toui ft fait supérieur. Les calholiques beiges
et, en particulier, les calholiques tlamands
seront profondément roconnaissants fi i'ora-
ti-ur francais de l'éloquence émue avec
laquelle il a parlé de leur caractère, de leurs
hi ties, de leur fidélité monarchique et reii-
gieuse, de leur attachement ft toutes les
grandes traditions qui forment la patrimoine
et le trésor de la patrie. De longues accla
mations ont accueilli i'éraouvante péroraison
de M de Cassagnac.
A l'issue de la conférence, un banquet in-
time a été offert ft l'hóte du Cercle Ozanam
par les membres du comité de Association.
M.le bourgmestre Reynaert et quelques invi
tés y assistaient.
A l'heure des toasts, M. Calewaert, prési
dent, a félicité et remercié, en terroes trés
heureux, M. Paul de Cassagnac, k qui le
rédacteur en chef du Bien Publicconvié lui
aussi k la fête, a exprimé les sentiments
destimeetde cordiale confraternité de la
presse catholique beige.
M de Cassagnac a répondu, comme tou
jours avec coeur et avec esprit.
L'honorable dé uté du Gers est parti ce
matin pour Bruxelles et compte faire une
tournée de quelques jours en notre pays,
On nous écrit de Nederbrakel:
Dimanche dernier a eu lieu k Nederbra
kel une importante réunion des délégués de
toutes les communes du canton appelés k se
prononcer sur les propositions de l'associa-
tion catholique cantonale relativement k la
prochaine éleciion provinciale. C'est M.
Pierre Verhaegen, avocat k Gand, fils de m!
Arthur Verhaegen, merobre de la Députation
permanente de Ia Flandre Oriëntale, qui a
été désigné, k l'unanimité des suffrages
comme candidal k l'élection du 44 Juin en
remplacement de M. Albert Solvyns, devenu
Commissaire de l'arrondissement de Gand.
Un meui tt e k été commis k Denderhautem
prés de Ninove, dans les circonstances nar-
ticulièrement tragiques.
Quatre habitants de l'endroil jouaient aux
q dans un cabaret, lorsqu'une querelle
testation.tre k ^Üp°9 d'Une futlle
Au cours de ia dispute, un des joueurs
sesqutva et descend it k la cuisine. II en re
vint un moment après, brandissant le cou-
vercle du poele et en menacant ses adver-
saires. Pr is soudain d'une rage aveugle, il
j asséna sur la tête de l'un d eux un terrible
coup de son arme La victim un nommé
J B. Roeland, tombt c -mme une masse k la
renverse. Elle avail ie o-aee f.mdu, et par ia
blessure le sang s'échappait k flots
Le m tlheureux ne tard t pas k succember.
I Les trois aulr s joueu's ont été arrêtés et
I écroués
Mewire commis par un Beige a Paris
Tentative de Igtichage du coupable. On
écrit de Pat is, 4" Mai
A la suite d'une discussion, hier soir k
11 heures, boulevard Omano, en fopnat e
n° 47, deux jeunes gens, Achille Cornélis,
agé d - 23 ans, né k Bruxelles, et Léon Bet-
tenger, sujet beige, agé de 24 ans, en vin-
j rent aux mains.
Cornélis, aux cours de la rixe, frappa son
adversaire d'un coup de couteau dans le
ventre.
Le m- urtrier s'enfuit aussitót jusqu'k son
domicile, rue Chardonntère, tandis que sa
j viclime était transportée mourante k l'fsópi-
1 tal.
Poursuivi par les agents, Cornélis fut ar
rêté chez tui. Tartdis qu'tls le ramenaient, le
commissaire de police et les agents furent
entourés et trappés par la foule qui voulait
leur arracher le pnsormier pour le mettre
k mort.
Ce n'est qu'k grand peine et non sans avoir
regu quelques coups, que le commissaire et
les agents purent protéger le meurtrier et
I'eramener au poste, suivis par la foule qui
ne cessait de crierA mort
Barbe bleue Allemand. Une dramatique
audience. Des incidents dramatiques se
produisent devarit le tribunal de Breslau, au
procés d Hermann, accusé d'avoir assassiné
deux de ses quatre femmes successives,
d'avoir muré le cadavre de la troisième dans
sa cave, el d'avoir également tué douze de
ses enfants en bas kge.
II y a 77 témoins. Hermann prétend qu'il
u'assasstna pas sa première femme. Après
avoir demandé contre lui le divorce, elle
serail revenue k lui et aurait vécu quatre
années encore k ses cótés, puis se serait
ooyée. Des témoignages attestent, au con
traire, qu'il la tua, pour toucher une prime
d'assurance sur la vie, son système étant
d'assurer k son profit l'existencede ses quatre
femmes successives, pour se débarrasser
tour k tour de cbacune d'elles et toucher le
montant de l'assurance.
Nombre de témoins ont affirmé avoir vu
Hermann faire un travail de magon dans sa
cave, k I endroit oü l'on a trouvé muré le
corps de sa troisième épouse. Mais une dépo-
siiiort dramatique entre toutes a élé celle d'un
témoin sourd et muet, naguère locataire
a Hermann, et qui l'avait surpris confection-
nant ce tombeau souterrain.
Tandis que ce sourd muet adressait k la
cour ses signes et gestes éloqu nts, traduits
par un professeur «de lattgue muitte»,
Hermann, qui avail jusque lk tont nié avec
audace, r'St devenu livide. Los yeux lui sor-
taient de la tête. Tous les assistants étaient
haletants et comme hypriotisés.
Ce témoin sourd et muet a déclaré Qu'il
avaitvu un auire individu aidant Hermann k
déblayer la cave, et il a indiqué qu'k son sens
eet individu avail élé complice du Barbe-
Bleue». Précisément, un cbarpeniiet' nommé
Schwarz, appelé comme témoin, s'est suici-
dé, par la pendaison, k l'heure même de
l'ouvei ture des débats. C'élait, croit on, le
complice.
Les débats continuent.
Catastrophe minière. On mande de
Varsovie.
Une terrible catastrophe s'est produite
piés de Trolzk, aux mines de Katschmar
Un putts oü quatre viogt-quinze mineurs
travaillaient a été subiternenl ertvahi par les
eaux.
Soixante deux ouvriers ont péri; les
autres ont léusst k s'échapper nort sans de
gtaves blessures.
La Nationale O d'assur. sur la vie.fondée
en 183et opérant en Belgique depuis prés de 60
ans, demande uu représentant a Ypres et des
agents producteurs dans les Flandres. S'adres-
ser a la Direct. Part. des Flandres, 1, place du
Marais, a Gand.