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Samedi 6 Mai 1899
10 centimes le !\c
34a Année.
N° 3440
Rtr® WïïAKR
REVUE POLITIQUE
Saint-Siège
Au Transvaal
Le repos du Dimanche
Le projet de réforme
électorale
CHR01N1QUE YPROISE
Ligue nationale pour
le S, U. et la R. P.
MÊJM
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Léon XÜI arbitre
Un télégramme de Washiugton
annonce que le département; d'Etat
publie la communication suivante
Les relations tendues existant entre
Haïti et Saint-Domingne, au sujet de
la question de frontières, sont en
bonne voie d'arrangement. Gette ques
tion ainsi que celles s'y rappor tan t
seront soumises au Pape.
Le Consistoire secret est fixé au
29 mai et le Consistoire public au
22 juin.
L'intervalle d'un mois entre les
deux Consistoires cause de letonne-
ment.
On a appelé a Home le Nonce de
Madrid et l'archevêque de Reggio, ce
qui indiquerait leur elevation au car-
dinalat.
11 paraït qu'on n'enverra pas a
Paris uu Nonce de carrière, tnais un
évêque d'Italie.
D'après les nou velles du Transvaal,
il règnerait la-bas une agitation du
même genre qui précéda l'expédition
fameusede Jameson. Vingt et un mille
Uitlanclers ont signé une petition pour
demander au gouvernement de la
reine Victoria d'intervenir contre le
gouvernement du président Krüger.
Les journaux de Londres ont fait
grand état de eet te petition qui, selon
le journal Bo'èr de Pretoria, serait un
coup monté par les partisans de Cecil
Rhode.
Ce journal dit que des agents stipen-
diés ont, procédé au racolage des
signatures. Et il oppose a cette mani
festation préparée la protestation
d'autres sujets anglais, qui considè-
rent l'agitation comme une manoeuvre
facheuse a l'égard des intéréts qu'elle
pretend servir.
Ce qui donne a ce mouvement une
certaine importance, c'est qu il est
évidemment trés soutenu a la Chambre
des communes, oü M. Chamberlain ne
cesse de pratiquer des tentative» d'in-
timidatiou a l'égard du Transvaal.
C'est aussi que tout, d'après les infor
mations publiées par les journaux, ne
se bornerait point k des paroles. On a
sensiblemeut renforcé ces temps der-
niers les forces militaires du Cap. Et
on sait que, d autre part, le Trans
vaal a conclu avec la République
voisine d'Orange une entente étroite
qui, dans le cas d une agression an-
glaise, unirait les forces de deux petits
Etats contre l'envahisseur.
Malgré ces symptömes peu paciii-
ques, nous ne croyons pas a une nou
velle tentative a main armee contre
le Transvaal. La conquête n'irait point
toute seule. Et d ailleurs, même dans
la Cap, les Boërs ont des al lies qui out
fait expier déja a M. Cecil Rhodes ie
caractère agressif de sa politique et
qui, en cas de rupture sérieuse, pour-
raient combattre dangereusement la
suprématie augiaise dans 1e Sud
africain.
Un aveu précieux
L'fndépendance imprime que l'Etat
peut faire encore beaucoup plus que
l'individu pour l'hygiène du système
nerveux,notamment pour «l'introduc-
tion obligatoire du repos du Di
manche
Avec plaisir, dit le Palriote, nous pre-
nons acte de cette déclaration d'un journal
qui a toujours été un adversaire irréductible
du repos du Dimanche réglementéet qui est
responsable, eri grande partie de l'échec des
efforts tentés k Bruxelles pour assurer le
bienfait du repos du Dimanche au personnel
des journaux de la capitale.
Les sections de la chambre des représen-
tants ont terminé leurs travaux.
Les rapporteurs la section centrale sont
MM Bilaut, Tack, Helleputte, Woeste, Van
der velde et de Trooz.
Le président ou l'un des vice-présidents
présidera la section centrale qui est dejk en
rnajorité composée de partisans du projet du
gouvernement.
Toutes les nuances du parii libéral sont
hostiles au projet. Exceptons toutefois cer
tains journaux comme la Gazette de Huy qui
écrit
II ne me semble pas juste de reprocher ses
auteurs de limiter I'application de la R. P. aux
grands arrondissements. En effet, l'application
de la R. P. a tout le pays ne pourrait évidem
ment se faire qu'en fusionnant les petits arron
dissements, tels tousceux du Luxembourg, du
Liinbourg, etc. Du moment oü l'on maintient
les circonscriptions d'arrondissements, il n'est
possible d'appliquer la R. P. que dans ceux oü
le nombre des siéges permei une division. Et,
d'autre part, comme il est, impossible d'appli
quer la R. P. aux élections des représentants,
sans l'accorder aux élections de sénateurs,
puisque les deux catégories de parlementaires
sont recrutés dans les mêmes circoncriptions,
il suivait de lk qu'on ne pouvait songer a la R.
P. que la oü il y avait un nombre suffisant de
sénateurs pour permettre l'application du sys
tème.
Peut-être les colléges de deux sénateurs au-
raient-ils pu être admis au bénéfice de la nou
velle loi mais on comprend que, pour des
raisons de mécanique électorale, le projet les
ait éeartés. Veuillez vous souvenir, en effet, que
les partisans de Ia R. P. intégrale et universelle
considèrent comme au minimum le ehiffre de
trois pour l'application rationnelle de la R. P.
Quant au quorum d'un sixième, son institu
tion me parait justifiée, par le fait même que les
plus petits arrondissements dotés de la R. P.
nomment six représentants. La quotité du
quorum ne lèse done personne.
L'Association libérale et constitutionnelle
de l'arrondissement d'Ypres, sous la prési-
dence de M. Aug. Brunfaut secrétaire M.
Ern. Nolf se réunit demain 7 Mai, k sept
heures du soir, au local du Saumon
L'ordre du jour porteprotestation contre
le projet de réforme électorale.
Mais déjk une réunion a eu lieu Dimanche
dernier, disent le Progrès et La Lutte, une
réunion d'adhérents de la Ligue nationale.
Les adhérents ont done devancé l'Associa-
tiou libérale qui, k son tour, mais après eux,
protestera contre le projet de la loi électorale.
C'est ainsi que chez nos libéraux la queue
cornmande toujours la tète Nous pourrions
dire qu'il n'y a plus de tète et que la queue
reste seule, depuis que MM. Bossaert et con
sorts se sont retranchés et classés dans la
miuorité.
II y a done eu Dimanche dernier une réu
nion d'adhérents de la ligue nationale.
Ils ont formé un comité provisoire en
dehors de l'Association sans doute et dé-
cidé d'organiser un grand meetingDimanche
'14 Mai. A 3 heures derelevée. Des orateurs
des cinq partis politiques y sont invités
catholiques, démocrates chrétiens, libéraux,
progressistes el socialistes.
Ainsi parle non seulement La Lutte radi
cale, mais aussi le Progrèsoui le Progrès
doctrinaire; et, il n'y a pas de doute, l'un
comme l'autre adhèrent k la Ligue nationale
pour le S. U. et le R. P.
L'évolution est done compléte.
Quand nos doctrinaires disaient naguère
falliance de leau et du feu serail une alliance
contre nature, nous avoris répondu cette
alliance se fera, Bien plus, nous avons prédit
que les libéraux la masse bien entendu
so rangeraient sous le drapeau rouge, avec
Anseele en tête. Cela y est, n'est-ce pas
11 ne s'agitplus de la R. P., mais du S U.,
comme condition sine qua non. Les libéraux
Yprois s'inclinent, devanpant même la Fédé-
tation libérale qui demande seulement aux
Associations libérales de délibérer et de pren
dre les mesures qu'elle er oir a utiles dans l'in-
térêl du pays.
II est vrai que parmi les membres de la
Fédération, nous rencontrons le nom de Mj
Vanderkindere qui s'allierait au besoin avec
le diable, mais nous rencontrons aussi les
noms de MM. Neujean et Bara qui sont éga-
iement hostiles k la R. P. et au S. U.
La Fédération protestera done, l'Associa
tion libérkled'Ypres protestera aussi; mais
en dehors d'elles, il y a la ligue nationale
qui commandera, et les autres obéiront.
Les journaux libéraux Yprois, de toute
nuance, sont done partis pour Ie S. U. et la
R. P Et l'on espère obtenir l'adhésion non
seulement des libéraux, des progressistes,
des socialistes et des démocrates chrétiens,
mais encore des catholiques.
Que les quatre premières catégories adhè
rent, cela ne nous étonnera pas et nous pré
disons une entente compléte de tous nos
adversaires. Mais que les catholiques se ral-
lient au S. U. et k la R. P.,c'est autre chose!
Nous avons souvent dit que nous n'avons
pas de Daensistes k Ypres. Nous le verrons
le 14 Mai proctiain. II faudra faire venir des
démocrates verts d'ailleurs et peut-ètre bien
M. Daens lui-même, pour s'ailier k la ligue
nationale pour le S. U. et la R. P.
La Salie du théatre sera demandée pour ie
meeting, disent le Progrès et La Lutte.
Nous le croyons, mais nous doutons qu'
elle soit accordée, 11 ne s'agit plus, comme il
y a quelques années, d'une propagande en
faveur de la R. P. qui trouve des partisans
dans tous les partis, mais du S. U. puret
simple. En a'autres termes, il s'agit d'obte-
nir des adhésions k un système qui aurait
pour eonséquence inévitable une nouvelle
révision de la constitution, réclamée par les
radicaux et les socialistes, la menace k la
bouche.
Nous considérons comme des révolution-
naires tous ceux qui iéclament cette réforme
en agitant le spectre révolutionnaire, et les
pouvoirs publics n ont pas le droit d'appuyer
pareille revendication, en mettant des salles
communales k la disposition des agitateurs.
C est ainsi que 1 ancienne administration
libérale comprit ses devoirs en refusant k M.
Vermeulen et ses amis une Salie des Halles
pour des meetings politiques.C'est sahs doute
de la même fapon que nos édiies compren-
dront les leurs.
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