A la Chambre
Fête gymnastique
Vlamertinghe
La température actuelle
Pêche a la ligne
Le grand voyage
cléricalisme et ceux qui rempiissaient
leur devoirs religieux étaient dési-
guc du doigt comrae de vulgaires ca-
lolius. II en est plus d'im qui, après
Ie soulagemeut de 1891, en ont fait la
confession publique.
Les séances de cette semaine ont été
occupées en grande partie par la dis
cussion du projet de loi autorisant les
communes et les provinces a s'associer
entre el les et avec des particuliers
pour Sexploitation des chemins de fer
vicinaux.
Ge débat a pris une grande extension,
que l'objet en discussion ne sernblait pas
comporter. C'esl qu'on a raêlé cette affaire,
le collectivisme qui, d'après nous, n'y a rien
kv :r.
Pourquoi, en effet, les communes ne
pourraient-elles aussi bien exploiter les che-
mi :s de fer vicinaux que l'Etat exploite les
chemins de fer k grande section II n'y a
pas plus de collectivisme dans l'un que dans
l'autre cas.
Le projet consacre simplement une appli
cation de l'autonomie communale conformé-
ascnt k nos traditions. G'est ce que notre
honorable bourgmestre a fait ressortir dans
un excellent discours. On sait que Mi A.
Visart figure parmi les signataires du projet,
en compagnie de MM. Liebaert, van der
Bruggen etTack. fine faut pas s'étonner de
voir les représentanis de notre province
s'intéresser spécialemnt k cette question.
Dans la Flandre Occidentale il y a quatre
ligues dont l'exploitation intercommunale
offte de bons résultats. Serait ce le motif
pour lequel aujourd'hui on voudrait en con-
testerla légalitéou tout au moins empêcher
la multiplication de ces sociétés intercom
munales MM. de Smet de Naeyer, Hoyois
et Woeste tendent vers ce but. Le premier
avait déposé un amendement en ce sens.
Devant l'opposition qu'il reocontrait, i'hono-
rable député de Gand y a substitué un autre
texte, d'oii il résulterait qua la Sociélé natio
nale des chemins de fer vicinaux ne pourrait
concéder l'exploitation des lignes aux com
munes fédérées que comme pis- aller et quand
personae d'autre n'ën voudrait. Voici en
quels termes cela est dit
Rédiger comme suit Particle le'
Lorsque la Société Nationale des chemins
de fer vicinaux fera usage de son droit d'affer-
mer k des tiers l'exploitation d'une ligne, elle
s'adressera k les particuliers ou k des sociétés
privées.
Toulefois, dans des cas spéciaux, elle pourra
céder l'exploitation aux communes et aux pro-
vinces qui sont intervenues dans la souscription
du capital de cette ligne.
M. De Lantsbeere, qui a pris la proposi
tion de loi sous son patronage actif, a
repoussé trés énergiquement cette rédaction.
Et comme MM. Bertrand, Liebaert, Ren-
kin, Julien Van der Linden etColaert, il a
défendu le projet avec ferce et autorité.
Du cóté opposé s'était aussi rangé, M.Fris,
président de la Société nationale des chemins
de fer vicinaux.
11 a été beaucoup question dans ce débat
d'une lettre de l'administration communale
de Bruges, document remarquable, qui avait
déjk fait l'objet d'analyses et de discussions
dans les revues dc droit paree qu'elie semble
résumer de trés btureuse fapon ies legitimes
revendications des communes. II convient
aussi de rappeler que ia question a été l'objet
d'un examen approfondi au conseil provincial
de la Flandre occidentale, oil MM. Albert Lie
baert et Georges Vercruysse ont encore, k
la dernière session, revendiqué avec convic
tion et compétente le droit des communes et
des provinces
Le Lundi de la Pentecóte, 22 Mai, k 5
heures du soir, au j irdin du Cercle Catho-
lique, fête gymnastique par la société de
St Michel.
Si Grandeur Mgr Waffelaert fera son en-
trée soiennelle k Vlamertinghe le Dimanche
28 Mai, k quatre heures.
Nos lecteurs savent que Mgr l'Evêque a
longtemps habité cette commune quand il
étaii élève au Collége épiscopal d'Ypres.
Les habitants de Vlamertinghe se pro
posent dedonnerk la fête tout l'éclat possi
ble 11 de faire k l'éminent Prélat une réeep-
tion digne de lui.
Le mois de Mai qui a si mal commencé,
parait vouloir changer de conduite. Sans être
aussi beau que les Mai d'autan, il est pour-
tant meilleur que ceux dont nous étions gra-
tifiés depuis des années d'ici.
Ainsi, pour ne citer que ce fait, ies trois
saints de glacé, comme on les nomme en
France, Saint Pancrace et ses compagnons,
qui viennent les 12, 13 et 14 Mai, et qu'on
appelle aiusi, paree que ces jours, générale-
ment, il géle pendant la nuit, ont eu la I
gentillesse cette année de manquer k leur
mauvaise habitude.St Job a donné par con-
tre, comme toujours, mais cette fois ïlétait
bien venu, car un peu de pluie ne pouvait
faire que du bien, pour les légumes et les
pommesde terre surtout.
Le temps est un peu brumeux par inter-
valles, mais par contre, le soleil darde ses
plusehauds rayons sur la terre, quand il est
parvenu k percer le brouillard.
Tous les pronostics sunt done pour une
bonne arinée, au point de vue de la culture.
L'été commencera dorénavant pour de bon,
précédant son apparation officielie du 21
Juin; carle vent gardera généralement la
direction, sud et ouest tout le fait suppo-
ser du moins,—et dans ce cas, il sera
chaud et, légèrement orageux.
Ges étés lk sont les meilieurs.
Nous avons appris ces jours derniers deux
nouvelles qui intéressent les amateurs de la
pêche k la ligne une bonne et une mau
vaise.
La première, e'est que M. DeHemptinne,
rapporteur du projet de loi, a fini son travail
et que. par conséquent, la nouvelle loi sera
diseu'ée et votée sous peu
L'autre, c'est què la location des eaux de
iEtat, done du canal d'Ypres k Nieuport.séra
de nouveau mise en adjudication dans quel
ques jours.
Cette dernière nouvelle est étonnante au
moment oü l'on annonce la discussion de la
nouvelle loi sur la pêche. II serait difficile en
effet de prédire ceque les chambres décide
rontau sujet des adjudications de pêche. Ge
sera de nouveau sans doute, une mesure
émannnt des bureaux. La bureaucratie routi-"
nière est ia grande pterre d'achoppement de
toutes les nouvelles idéés, généreuses et
primpstutières.
Les pêcheurs du pays entier feront bien
d'agir avec énergie auprès de leurs représen-
tarits pour empêcher que quelques obscurs
employés du ministère anéantissentd'avance
les salutaires effets qu'ils attendent de la
nouvelle loi.
f rancisque Sarcey vieni de mourir, enievé en
quelques heures parune de ces congestions pul-
rnonaires qui rendent si redoutable le printemps
glacial que nous traversons.
II est, d'ailleurs, surprenant qu'il ait pu at-
teindre.en pleinesève physique et intellectuelle,
les soixante-onze ans portés si allègrement,
avec une existence aussi régulièrement déré-
glée.
Sarcey allaitau théktre tous les soirs, quelque
temps qu'il fil, et je ne connais pas de plus
mortel danger pour un homme agé, que ies
chauds et froids qui sont la consequence de la
soirée théatrale.
Jamais couché avant deux heures du matin,
il se dépensaiIpar-dessus le marché, en un
travail excessif.
L'article quolidien, j'en sais des nouvelles,
est déja un rude labeur, quand on a sa nuit
compléte.
Sarcey, lui, brülait la chandelle par les deux
bouts.
II travaillait trop et ne dormait pas assez.
Tout autre que lui eüt succombé rapidement
kun pareil métier.
Quoiqu'il füt robuste comme un vieux trone
j dechêne, dont il avait l'aspect hirsute, c'est
j miracle qu'il ait pu tetiir si longtemps, avec
ie surrnenage qui était devenu sa vie ordinaire,
j Je l'ai beaucoup connu, toujours connu, de-
j puis mes débutsdans la presse.
Par un singulier hasard, je le remplacai com
me locataire de ce fameux petit hotel de la rue
de Boulogne, aujourd'hui la rue Ballu, oü il
habitait en compagnied'Edmond About.
Avant eux, Alexandre Dumas flls y demeu-
rait.
Etonconnait la fameuse phrase de Dumas
père, dfnant chez son flls, dans le minuscule
jardinet qui fit plus tard mes délices, et disant
Alexandre, ouvre done la porte du salon pour
donner de i'air au jardiu
Dumas est mort.
About et Sarcey sont morts.
Je reste le survivant de ce coin littéraire.
Sarcey fut un brave homme, un honnête
homme, dans toute l'acception du mot, d'un
esprit pondéré, avec un goüt trés sür, s'il man-
quait parfois de distinction.
II a eu la bonne fortune de mourir vieux,
sans avoir connu la vieillesse.
Néanmoins sa mort, vu les circonstances qui
1'enlouraient, est navrante, par la faute des
siens, de ceux qui l'aimaient, c'est certain, mais
qui l'aimaient d'une singulière fa^on.
Les journaux raconterrf, en effet, qu'on lui a
laissé ignorer l'état grave oü il se trouvait, et
qu'on lui lisait les petits articles spécialement
publiés k l'intention de le rassurer.
Et il est mort, ne sachant pas qu'il était en
danger de mourir.
J'avoue que ce récit, s'il est exact, comme il y
alien malheureusement de le croire, a le don
d'exciter mon étonnement et mon indignation.
Je ne connais rien de plus coupabie, chez des
parents, chez des amis, que de dissimuler k qui
Ton aime, sa situation désespérée.
A moins que ce ne soit un lache et qu'il ait
donné des instructions spéciales afin de tromper
une invincible poltronnerie
Je n'ignore pas que Sarcey péchait par une
grande sécheresse du cóté religieux.
II subissait, bourgeois arriéré, ['influence
d'un voltairianisme bien passé de mode.
Gar, aujourd'hui, il n'y a plus de moyenne
entre ceux qui croient et ceux qui ne croient
pas, entre la franc-maponnerie athée et le cat-
holicisme.
Et Sarcey flottait entre les deux, avec une
tendance libérale qui lui avait déjk fait perdre
beaucoup de sa première incroyance.
Etant donnée sa belle intelligence, qui sait si,
au moment suprème, il n'eüt pas franchi le pas
qui ramène a Dieu les égarés d'un jour?
Combien en avons-nous vu qui, demeurés
indifférents tant que la santé les entretenait
dans lasècurité, flrent un brusque retour en
face de l'éternité s'ouvrant devant eux
On pouvait Tespérer également pour Sarcey,
carjeudi dernier, le jour même oü il tomba
malade, il assistait k la première communion
d'un de ses enfants.
_Et il faudrait n'avoir jamais eu d'enfants ou
n avoir jamais assisté a leur première commu
nion, pour ignorer combien cela remue les en-
trailles des plus endurcis.
Sarcey, s il avait été un athée convaincu,
n eüt pas permis k son enfant de communier.
S il 1 a permis, c'est qu'il n'était pas tellement
i'éfractaire k la foi, c'est qu'il y avait, chez lui,
au moins cette hésitation, ce doute, cette
ïoquiétude secrète et inconsciente, qui font que
souvent reviennent aux lèvres du vieiliard,
malgréiui, sur le lit d'agotiie, les prières épelées
jadis par ses lèvres d'enfant.
En tout cas, pourquoi céler k un homme qui
fut fort et vaillant durant sa vie, que l'heure a
sonné de régler les comptes, du fermer le livre
et de se preparer au grand voyage
D'autant que, meiiacé d'une redoutable inflr-
mité, Sarcey, natureliemen!,. élait allé se faire
soigner etguérir chez les F; ores de Saint-Jean.
de-Dieu.
Lk, il avait vu, il avail compris et, dès cejour
avail désarmé.
Faisons une comparaison banale, mais saisis-
saute
Eüt-on osé, je le demande, lui déclarer, il ya
quelque temps, k l'improviste 11 faut qUe
vous partiez dans cinq minutes pour l'Amé-
rique mais, afin de nepas vous ennuyer, nous
ne vous avons rien dit, nous n'avons rien pré
paré. Partez, tel que vous êtes, sansvotre malle
faite, sans argent peut-être, sans avoir em-
brassé ceux que vousaimezet qui sont dehors.
Et votre voyage durera vingt, trente ans
Non, personae de son entourage n'eüt eu
l'atroce courage de lui parler ainsi et de l'obli-
gerk une aussi cruelle alternative.
Et ce sont les même gens qui le laissent s'en
allera jamais, pour plus loin qu'aucun endroit
iei-bas, et sans qu'il ait pu se recounaitre, s'en
douter, prendre ses dispositions dernières, rè-
gler ses comptes avec Dieu, donner le dernier
baiser!
En vérité, de pareilles responsabilitésm'épou-
vantent, et j'estime que c'est aimer singulière-
ment les gens que de cacher soigneusement, a
leurs yeux l'abime dans lequel ils vont sauter,
el d'oü ils ne reviendront pas
isil me fallait choisir, a une telle mort, fur
tive, obscure, sans grandeur morale, indigne de
l'homme bon, généraux et vibrant que fut
Satcey a cette mort dont on a voilé, par une
pieté coupabie, tout l'appareil solennel, je
préférerais le trépas du condamné qui regarde
en face le peloton d'exécution, les yeux non
baridés, et qui, après s'être agenouillé et avoir
murmuréune courte prière, commande le feu.
Gar la peur de la mort, que ce soit sur le
champ de bataille, ou sur le lit de souffrance,
c'est, je le ré ète, de la lkcheté.
Et eest, ma! aimer les gens que de les expo-
serk une éternité de peines, pour leur avoir
épargné quelques secondes de légitimes angois-
se, mais duneangoisse salu taire et réparatrice.
Paul de Cassagnac.
P.-S. Get article était écrit, composé,
quand, aux dernières nouvelles des journaux.
je lis qu'au ehevetdu lit oü repose cn pauvre
Sarcey. trois erucifix sont posés, sur une ta
ble est de Veau bénite et un rameau de buis
droite et a gauche, brülent des cierges.
Quelle confirmation plus lamentable de ce
que je viens de dire
Et pensez-vous qu'il n'eüt pas mieux valu
moins d'appareil religieux, après, quand il est
trop tard, et une pensee vigilante, prévoyante,
appelant le prêtre et permettant au moribond'
un retour vers Dieu
(V Autorité) q
TOUJOURS L'ANÉMIE. L'anémie est
1 etat morbide causé par une insuffisance de la
qualité ou de la quantité du sang. La qualité eu
est alteree par la disparition des globules rouges
qui font sa richesse. Le sang devenant pale, les
couleurs s effacent du visage; les conjonctives,
les lèvres cl les gencives deviennent blanches.
Une faiblesse générale envahit le corps le ren-
dant im pro pre k tout exercice ou k tout'travail.
Surviennent ensuile les maux de tête, les insom-
nies et de cruejles douleurs rhumatismales.
L appetit disparaït et les digestions sont mau-
yaises. Si l'on négligé de porter remède k eet
etat, on s expose aux plus graves complications
et même a ia mort. II est nécessaire d'emplover
un remède énergique et dont les effets soient
rapides.
Après avoir lu de nombreuses guérisons ob-
tenues dans les cas d'anémie par i'emploi des
Pilules Pink, M™6 Polart, née Louise Puesselle
de Leval-Trahegnies (Belgique), n'a pas hésite
a en faire I emploi. Son mari nous en donne
les résultats dans la lettre suivante que nous
publions dans toute sa simplicité:
Veuillez, nous dit M. Polart, rassurer par
cette lettre tous les malheureux qui souffrent.
Ma femme était si malade que les médecins ne
savaient plus que lui donner. Elle était minée
par I anemie et toute son escortemaux de tête,
etourdiss'ements, épuisement du sang,douleurs
I par tout le corps. G'était désespérant. En six
i semaines, les Pilules Pink, l'onl remise sur pied;
elle a entièrement recouvré la santé.
a «xS Pink guérissent des maladies bien
di fleren les. Lela tient k ce qu'elles s'attaquent
k la racine du mal en reconstituant le sane et
en toniflant les nerfs. Par ell es on combattra
victorieusement l'anémie, la faiblesse générale,
1 épuisement, les névralgies, la névrose, etc.
On les trouve dans toutes les Pharmacies et au
Dépot principal, M. A. Derneville, Pharmacien,
66, Boulevard de Waterloo (Bruxelles). 3 fr. 50
la botte ou 17 fr. SO par 6 boites, franco contre
inandat-poste.
Les Pilules Pina. sont également en vente a
Ypres chez M. Socquet.