Elections provinciales Au Progrès VILLE D'YPRES CONSEIL COMMUNAL Muscadins Chronique religieuse AVIS la guerre et les souffrances qu'elle entrains et lorsque semblable but est poursuivi par un des Etats les plus puissants du globe, rien n'est plus digne d'éloges. Mais vouioir restreindre la guerre aux Etats seulement, lescitoyen» n'étant plus en quelque sorte de simples speetateurs, ne risque-t on pas de réduire les éléments de la résistance en énervant le ressort si puissant du patriotisme? Le premier devoir du citoyen n'est-il pas do défendre son pays, et n'est-oe pas k l'aceomplis- sement de ce devoir que tous, nous devons les plus belles pages de notre histoire nationale? D'autre part, dire aux citoyens de ne pas se meier aux lu*tes oü le sort de leur pays est en- gagé, n'est-ce pas encourager encore ce mal d'i idifférence, qui est peut-être l'un des plus g' ves dont soufïre notre temps Les petits pays surtout ont besoin de pouvoir compléter les éléments de leur dépense en dis- p- sant de toutes leurs ressources, et vous me P rmettrez bien de dire encore quelques mots du mien. Notre territoire est extrêmement restreint, ni.is sa situation géograpbique est d'une grande in-portance, et c'est ce qui fait que nous avons si souvent le champ de bataille de l'Europe. i>e li l'institution de notre neutralitó, qui ne vise pas seulement notre intérêt. Gette neutralité,nous en respectons scrupuleu- sement les conditions et nous faisons ce que nous pouvons pour être en mesure de la faire respec ter au besoin. De li les grandes défenses que nous avons faites k Anvers, et plus récemment aur les bords de la Meuse. Nous avons voulu écarter jusqu'a la tentation que pourraient avoir les belligérants d'user de notre territoire pour des tins stratógiques. J'ai dójk dit que l'on ne pouvait admettre que les nations garantes móconnaitraient leurs en gagements envers nous, alors que nous ne leur en donnerons certainement pas le moindre pró- texte, mais voici qu'il faut supposer que nous serions envahis. Et bien, acceptons l'hypothèse. Notre pays est de si peu d'étendue que par surprise il pour- rait être occupé presque tout entier en deux jours, notre armée étant refoulée dans Anvers, réduit de la résistance. Vraiment, cela peut-il être admis Et ne vou- drait-il pas mieux, dans l'intésêt de tous, de ne pas tenter le règlement conventionnel d'intérêts qui se prêtent malaisément a une convention ne vaudrait-il pas mieux s'en rapporter plutöt au droit des gens, et k eet incessant progrès des idéés que la Conférence actuelle et la haute ini tiative dont elle émane, vont si puissamment encouragerI Quelques élections provinciales partielles ont eu lieu Dimanche dernier. La plus intéressante de toutes était celle d'Audenarde, oii le candidat catbolique, Vanden Staepele avait pour compétiteur M. Hector Plancquaert, le schistnocrate bien connu. Le candidat catholique l'a emporté par 5,364 voix contre 4,231 données k son con current par toutes les fractions de la coali tion anticléricale. Le nombre de voix de M. Vanden Staepele a été plus élevé que dans l'élection précóden- te oü feu son père avait eu k combattre le même adversaire. Le Progrès est un peu gêné par les cita tions que nous avons extrailes de La Liberti, oü ce journal doctrinaire désapprouve la campagne menée par les adhérents au S. U. et la R. P. Le Progrès nous répond qu'il est des con- seils de eet excellent journal que nous pas sons sous silence, celui, entre autres, oü il conseille aux libéraux d'émettre un vote de tactique en faveur des candidats socialistes, chaque fois que ceux-ci seront en ballotage avec des cléricaux et que les libéraux seront de fait les arbitres du scrutin. Le Progrès nous demande si le journal approuve cet avis Ik. Mille fois non, comme nous n'approuvons en général aucue avis de La Liberté. Si nous avons extrait pour vous certaines le- Cons dece journal, c'était pour montrerque les doctrinaires en général ne sont pas comme ceux d'Ypres, partisans du S. U. et de la R. P. combinés. Avani de citer La Liberté, nous avions eu recours k d'autres journaux libéraux, dont le nombre augmente tous les jours. L« fait que nous avons voulu faire ressor- tir comme une faute immense, e'est que les doctrinaires Yprois se sont alliés avec les radicaux et les socialistes pour demander le S. U. pur et simple. Oui, dit le Progrèsmais ce suffrage tem- pêré, équtlibré par la R. P. intégrale, inscrits tous deux dans la constitution Ce n'est done que pour plus tard que le Progrès demande le S. U. Mais, confrère, e'est contre le projet élec- loral actuel du gouvernement que vous avez protesté, demandant Ie S. U. et la R. P. pour les élections législatives de 1900 Vos alliés demandent cela immédiatement Après avoir voté comme eux et avec eux, vous venez dire nous attendons urie nou veile revision constitutionnelle Vous n'avez done rien voté du tout, ou vous avez mystifié vos alliés. La Lutte aura bien soin de vous le dire dans son procbain numéro, k moins que la tactique n'exige que d'ici le mois d'Octobre.... molus. Vous voyez bien, n'est-ce pas que vous n'aviez qu un conseil k suivre, si vous vou- liez rester logique. C'était, comme nous 'avons dit, de défendre, contre le projet du gouvernement, un système quelconque, la R. P. ou luninominal, qui trouvent, l'un et l'autre, des défenseurs chez les libéraux doc trinaires. Vous avez préféré aller, avec les socialistes et les radicaux, vers une nouvelle revision impossible k obtenir. Les modérés de votre parti vous désapprouvent, ici comme ailleurs. Expliquez tout ce que vous voulez, il reste acquis, ou que vous avez manqué de clairvoyance politique ou que vous avez voulu mystifier les radicaux et les socialistes. Choisissez Séance publlque du 17 Juin 1899, d 5 A. du soir. Ordre du jour 1. Communications. i. Procés verbal d adjudication de la con struction de quatre nouveaux étaux k la halle aux viandes. 3. Propriétés communales location du droit de chasse. 4. Id Ventes d'herbages k Dickebusch. 5. Bureau de Bienfaisanceacquisition d'ac- tions de la sociélé coopérative Eigen Heerd 6. Cbemin de fer vicinal Ypres-Gheluwe. 7. Fête Communale programme. Le molde Muscadins a été prouoncé k propos de 1 écbauffourée d'Auteuil. Les intéressés voudraient ne voir dans ce mouvemant populaire qu'une agitation aris- tocratique ce qu'on appelait vers 1848, une émeute en gants jaunes et les mem bres des grands clubs ont été comparés k ces réactionnaires thermidoriens désignéssous le nom de jeunesse dorée ou de Mus cadins. La comparaison n'est pas tout k fait exac te, quoique cependant il y ait bien quelques rapports entre Ie mouvement réactionnaire de Thermidor et l'agitation actuelle. Alors, comme k présent, un grand dégout s'était errpiré de la société parisienne, et, notamment, des jeunes générations. On vou- lait uri changement quel qu'il fut. On était écoeuré de la démagogie. Ce serait, du reste, une grande erreur de confondre les Muscadins avec les royalistes. La v jeunesse dorée était un milieu fort mêlé. Elle reconnaissait pour chef Fréron, naguère encore républicain passablement fa rouche. Elle comptait dans ses rangs quel ques gentilhommes restés k Paris, mais bien peu riombreux, beaucoup de jeunes bour geois et pas mal de farauds des Halles et des faubourgs. Politiquement parlant, les Muscadins étaient des marüères d'aristocrates, mais ils ne constituaient pas une aristocratie. Les noms de Muscadins et de jeunesse dorée leur étaient attribués surtout paree qu'ils réagissaient contre la démogagie jaco- bine. Leur esprit de réaction prenait toutes les formes. Non seulement ils allaient bruyam- raent applaudir les eomédies antijacobines qui alors faisaient fureur, non seulement ils assomraaient avec sensualité les terroristes qui leur tombaient sous la patte, non seule ment ils fouettaient en public Théroigne de Méricourt et quelques autres furies révol- tionnaires, mais ils effectaient dans leurs manières, leur langage et leurs costumes, tout ce qui pouvait le plus flagramment con traster avec la raideur jacobine. Us portaient un costume d'une élégance bizarre et d'une richesse quelque peu carna- valesque. Grand chapeau k claque, tout plat, large cravate de batiste faisant huit ou dix fois le tour du cou, hahit de drap léger et de cou leur voyante, k la taille trop courte, aux pans trop longs, aux revers excessifs culotte collante, souliers k boucles d'or ou k bouffet- tes jaunes, assortiment d'énormes breloques, sans oublier la grosse canne en forme de colonne torse, que les Muscadins maniaient avec une dextérité de tarabour-major. En parlant, ils affectaient de zézayer el de supprimer les r. Ils donnaient leur petite paole d'honneu. Quand ils entraient dans une boutique oü •1 n'y avait personne, ils criaient. d'une voix retentissante II le lui y a-t-il quéqu'un dans celle cambuse Leur démarche était essentiellement cho- régraphique, elle constituait une véritable danse. Ils entraient dans les salons en entre chat et sortaient en pas de zépbyr. Chez les traiteurs ils demandaient bruyamment les vins les plus rares et les plus chers. Leur galanterie n'était plus celle de l'an cien régime. Trés empressée et trés exubé rante, elle manquait un peu de délicatesse peut-être eüt-elle fait sourire ou choqué le maréchal de Richelieu. A cette époque la réaction elle-méme était entachée de démocratie. ün Anglais, qui se trouvait k Paris k cette époque, écrivait naïvement k un de ses amis La femme des Muscadins ou Incroya- bles s'appelle la Merveilleuse. Le fait est que les Merveilleuses faisaient bien le pendant des Muscadins. Elles aussi avaient le plus grand désir de réagir contre la sombre sécheresse des farouches démagogues. Comme les Muscadins, elles étaient réac tionnaires, mais sans aspiration politique bien formulée. La belle Mme Tallien, plus tard princesse de Chimay, fut le type des Merveilleuses. Parai les Muscadins figurèrent avechon- neur le chanteur Garat, le compositeur Ga- veaux, auteur de Monsieur des Ghalumeaux et du Bouffe et le Tailleur Alphonse Mar- tinville k peine so"!i de l'adolescence et déjk un des auteurs dramatiques les plus célèbres de Paris. Plus tard, il défendit la monarchie restaurée dins son journal le Drapeau blanc. II est mort dans la misère en 1830. Le mot de Muscadins ne date pas de la fin du dix-huitième siècle, on le trouve dans les vieux auteurs. II est remplacé aujour- d'hui par les mots de gommeux et pschutteux. Les mots changent, les choses restent, et l'histoire n'est qu'un perpétuel recommen cement. Les progrès de la médecine. (Causerie scien- tifique.) La chirurgie fait des progrès, mais la médecine marque le pas. Telle est l'opinion généraiement émise, tant k la table de café oh bourgeois et campagnards fraternisent parfois en un wisth interminable qu'autour du billard aristocratique oü le vicomte carambole avec ses nobles invités. Erreur aussi profondeque généralement cou- rue. li sufflt, pour s'en convaincre, de jeter un coup d'oeil sur leformulaire pharmaceutique qui s'est accru, depuis un quart de siècle, d'envirou t,200 produits nouveaux, parmi lesquels nous en trouvons d'une efficacité véritable et absolue pour des maladies envers lesquelles la science jusqu'alors était restée muette. Tels sont les saiicilates de soude et autres véri- tables antagonistes du rhumatisme. Malheureu- sement, ces medicaments, dont l'influence sur les systèmes nerveux et musculaires est si mar- quée, ne sont pas bien supportés lorsqu'on pro- longe un peu leur emploi. On voit se produire des dérangements d'estomac, des nausóes, des troubles cardiaques, des modifications dans la composition du sang, etc., accidents plus ou moins graves suivant la constitution du rnaiade. Aussi ies pharmacologues se sont-ils ingóniés a préparer au moyen de substances végótaies bien déflnies et inoffensives un produit jouissant de propriétés antirhumatismales et antigout- teuses trés actives sans que son usage puisse avoir le moindre inconvénient. Une bonne pré- paration réalisant ces conditions est l'Elixir Vincent. II répond d'ailleurs bien a sa composi tion de choix par les succes et ies cures nom- breuses qu'il possède a son actif. Son action est rapide dans la goutte et toutes ies manifestations de la diatbêse arthritique rhumatisme articulaire, migraines, douleur in testinal de nature rhumatismale. Dépourvu detoute action nocive sur i'estomac, ne déterminant jamais de phénomènes désa gréables ou dangereux d'autre nature, l'Elixir possède encore l'avantage de próvenir l'accès. i G'est en un mot un puissant émonctoire de l'acide urique et des produits septiques. DépótaYpres: pharmacie Libotte. Prix:3fr. le flacon. Vendredi, 16 Juin, octave de la fête du Sacré Loeur de Jésus dans la chapelle des Dames Bénédictines. Sermon francais k 3 1/2 heures. Huwelijksafkondiging Theodore Buyck, bediende der douanen, te Lommei, te voren te Yper, met Qeorgine Decrae- mer, zonder beroep, te Reninghelst. Voulez votis des sucres de toute première qualité Prenez les paquets de la Raffinerie Tirlemontoise. Grandes courses internationales de cycles et automobiles PISTE DE LA PLAINE D'AMOUR Dimanche 18 Juin 1899, k 3 h. de relevée. Le H. C. Yporte encore a la con- naissance du public, qu'il veillera ce que 1 intérieur de la plaine soit complètement dégagé. QUAND LE MOMENT SERA VENU DE REVISER ENCORE CELLE CI...

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 2