CONCERT
Samedi 17 Juin 899
10 centimes le !V°.
84* Année.
N° 8452
aii
I m
REVUE POLITIQUE
Le nouveau ministère
francais
Une lettre du Pape
au cardinal fiichard
Etats-Unis d'Amérique
Samoa
Le projet de
réforme électorale
Ad muitos armos
M. l'abbé Daens en
Westflandre
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Le JOURNAL. D'TPRKS parait le Mercredi et le Samedi.
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Dimanche 18 Juin
A MIDI
au kiosque de la Grand'Place
por
L'HARMONIE COMMUNALE
PROGRAMME
1. Le retour aux foyers,
marche militaire, E. Linette
2. Grande marche internatio
nale, J. Radoux.
3. Paraphrase de Loreley, J. Nevadba.
4. Fantaisie sur l'opéra
Sigurd, Reyer.
t>. Un doux réve, valse, R. Eilenberg
M. Poincaré est définitivement
chargé de la constitution d'un mini
stère en France. II setnble en voie de
réussir a coostiteur un cabinet do
concentration républicaine. La pré-
sence de M. Ribot au ministère de i'in
struction pubüque serait une menace
directe ontre l'enseignement libre
en France. Certains autres noms radi-
caux disent assez dans quelle voie le
nouveau cabinet, s'il est fait d'après
la liste provisoire que nous avons
vue, se croirait engagé a marcher.
Le Figaro et, Ie Gaulois publient
une lettre du Pape au cardinal
Richard, archevèque de Paris. Dans
cette lettre le Souverain Pontife en-
gage les catholiques a se placer réso-
lument sur le terrain répubUcain
pour travailler unaoimement a la
prospérité de la religion et dè la
patrie. Voici le texte de cette lettre
Monsieur le cardinal,
Après les nombreux témoignages
de bienveillance que nous avons don
nés a la France durant tout notre
pontificat,, il nous avait été particu
lièrement agréable d'apprendre que
les catholiques francais s'étaient unis
plus étroitement dans le congrès na
tional catholique de Paris en 1897,
pour travailler de concert au bien de
la religion catholique et de la patrie:
Mais le résultat n'a pas répoudu
pleinement aux communes espéran
ces. Aussi, cédarit, aux instances d'un
grand nombre dc cathol ques francais
et sans examiner les causes multiples
de la situation présente, nous voulons
attirer votre attention sur Faction
efficace exercóe par lesaeuvreset les
groupes catholiques.
Ceux-ci, toot en conservant l'auto-
nomie dans la sphère d'action qui
leur est propre, doivent se donner la
main pour travaiiier d'un comraun
accord a ce qui intéresse tous les bons
citoyens, le bien sup èmede la patrie
frantjaise.
Ce bonheur de Ia nation, com me
rions l'avons répété plusieurs fois, les
catholiques ont le devoir de le pro
curer a leur pays, et il n'est personne
qui soit mieux a même de le lui
donner.
Quits se placent done résolument
sur le terrain des institutions existan-
tes q ie la France s'est données, pour y
travailler ai'intérêt, commun de la
religion et de ia patrie, avee eet,
esprit d'unanimité et de concorde
dont tout bon cath dique doit, être
animé.
Tel a toujours été dans tous les
siècles le röle des vrais flls de la na
tion trés chrétienne, et, telle sera,
nous en avons la ferme confiance,
leur mission dans l'avenir.
C'est dans eet espoir qu'appelant
sur vous les faveurs du ciel, nous
vous accordons de grand cceur, a
vous, au clergé et aux fidèies de votre
dioeèse, la bénédietions apostolique.
LEO P. P. XIII.
On télégraphie de New-York au
'limes
On pourra voir, d'après l'extrait
öuivant d'un journal modéré, le Phila
delphia Ledger, qui représente i'opi-
nion commerciale des Etats-Unis, quel
acueil le public américain fait aux
nou velles qui lui sont récemment par-
venue de Manille
Le general Otis remporte victoires
sur victoires, mais elles ressemblent a
de brillanles fusées qui ne laisseiit
pas de traces. L ennemi disparail; d'un
point pour reparaitre sur un autre.
Le terrain gagné est bien rest.reint
et, depuis qu'on a adressé a Agui-
ualdo un ultimatum de reddition sans
condition, il ne s'est plus produit de
nouvelle ouverte pour la paix. La
guerre traxne en longueur et on n'en
voit point la fin.
Les dépêches de Washington, arri-
vées aujourd'hui a New-York, laissent
entendre que le président lui-même
commence a se montrer inquiet. Ce ne
sont, d'ailleurs, pas seulement les
pÖliticiens qui envisagent la situation
avéc inquietude, c'est tout le pays,
auquel on annonce, un jour, que les
Philippins sont hors de combat et in-
capables de continuer la resistance et,
le lendemain, qu'ils ont livrés la ba-
taille la plus acharnée de toute la
guerre.
Voila les effets produits par la cen
sure de M. Alger
Un drapeau Allemand arraché
par les Anglais
Le télégraphe nous a appris que les
commissaires des trois puissances in-
vesties du contróle de ['archipel sa-
moan, avaieut obteau que les rois
concurrents Mataafa, soutenu par
FAllemagne, et Malietoa, soutenu par
les Anglo-Américains, déposent simul-
tanément les armes, en attendant le
parfait accord des commissaires.
Une lettre datée d'avril, antérieure,
par conséquent, k ce commencement
d'arrangement, et qui nous arrive par
le dernier courrier de FOcéanie, nous
communique certains détails rétro-
spectifs du plus haut intérêt. Nous en
extrayons le passage suivant
F action combinée des Anglais et
des Américains n'a pas réussi k inti-
mider les partisans de Mataafa. Ceux-
ci ont cependant été vaincus par les
partisans de Malietoa, soutenus par
un corps d'infanterie de marine bri-
tannique, qui ont emporté d'assaut un
fort et, enlevé le drapeau allemand qui
y flottait.
Ce drapeau, offert paries vain-
queurs au capitains du vaisseau de
guerre anglais, u'a pu être conservé
par celui-ci. Néanmoins, il a saus
doufe craint de n'être pas compris par
les Samoans s'il le faisait parvenir au
consul allemand, et il a cru devoir
reudre le trophée a ceux qui s'en était
emparés.
Malgré l'entente des commissaires,
qui est compléte a en croire les cabi
nets européens, il sera sans doute
difficile de faire déposer les armes a
Mataafa, qui est l'élu de la trés grande
majorité des indigènes et qui dispose
do beaucoup plus de ressources que
son rival. Si la paix est obtenue, elle
aura été due plus a la, correction des
Allemands qu'aux procédés peu parle-
mentaires des Anglais et des Améri
cains.
La section centrale chargée d'exaroiner le
projet de loi électorale, se réunira ce matin
k 10 1/2 heures M de Trooz y donnera lec
ture d- son rapport qu'il déposera le même
jour sur le bureau de la Chambre.
L'impression, ast déjfi terminée en épreu-
ves pour une bonne partie du rapport. La
distribution pourra done avoir lieu tout au
début de la semaine.
Dans ces conditions la discussion pourrait
commencer le Mardi 27 Juin k la Chambre.
Nous lisons dans I'Escaut:
Demain, Vendredi 16 juin, il y aura juste
quinze ans que M. Van den Peèreboom fait
partie du gouvernement. L'honorable député
deCourtrai possède done, incontestablement,
Ie record de la détention du portefeuille
minis tériel.
Charles Rogier, Frère-Orban et Bara ont
été, k plusieurs reprises, membre d'un cabi
net,mais aucun d'eux nest resté aux affaires,
sans interruption, durant quinze ans.
Gest la plus grande longévité ministérielle
que la Belgique ait connue, depuis 1830.
Oil sont maintenant ceux qui,souriant lors
de son avènement, prédisaient sa chute pro-
chaine?
Oil sont-ils, ceux qui l'ont chansonné avec
la marche funèbre: 0 van den Peereboom
Ces propbètes de malheurs en sont réduits,
pour Ia plupart, k faire, maintes fois, son
éloge et k reconnaltre que le R. P. Boom
est un travailleur infatigable et le meilleur
ministre du chemin de fer que notre pays
ait jamais eu.
A l'occasion de l'anniversaire de demain,
il serait intéressant de compulser et de relire
les articles dont, depuis 1884, ce ministre a
été I objet, dans la presse libérale; mais, au
demeurant.dans ces appréciations, la somme
des éloges i'emporterait et de beaucoup sur
celle des critiques.
Heureusement M. Van den Peereboom
n'est pas prés d'étre déboulonné du piódestal
gouvernemental.
Et quand nous opposons cette longévité
beige aux éphémères cabinets francais," nous
avons quelqua peu le droit d'être fiers et
d'acciamer le distinguéchef du cabinet actuel
en lui criant: Ad muitos annos!
M, l'abbé Daens passé maintenant presque
tous ses Dimanches en Westflandre, en
meetinguant
C'est son droit de citoyen, que nous ne
songeons pas k lui contester. Mais les condi
tions d as lesquelles ce prêcre se produit, les
lieux qu il fréquente ostensiblement, les amis
dont il s ehtoure partout ne laissent pas que
d'impressionner péniblement et de justitier
de plus en plus, s'il en était besoin, la sévère
mesure disciplinaire dont il a été l'objet de
la part de son évêque.
De nombreux faits, publics du resie, ont
été portés k notre oonnaissance. Nous en
avons consigné ici quelques u s, en négli-
geant d'aulres,
A quoi bon, en effet, donner tous ces
détails? C'est le même refrain partout: les
libéraux regoivent ce prêtre, le fêtent, l'in-
troduisént et l'acclaraent dans leurs locaux.
Tenez, voulez vous un nouvel exemple?
Voioi
Les journaux daensistes annoncent que M.
labiié Daens fera, Dimaoche prochain son
entrée triomphale k Furnes. M. Daens ydes-
cendra et y pariera k la Rhétorique, chez
M. E. De Witte.
Or, qu'est-ce que ce local? 1' Une salie
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