A la Chamhre
CHRONIQUE YPROISE
A la Garde civique
Eligibles au Sénat
Nouvelles diverses
de danse2* le siège de la société libérale
du cru; 3* uu estaminet libéral au possible.
Et le tenancier, M. De Witte, qui est-il?
Le vendeur du Lautste Nieuwt. Cette
feuille bruxelloise est la plus impie du pays.
Comparée k feu le Wettvlamingla palme de
la modération, du bon ton, de la retenue
dans les attaques contre les dogmes de la
religion aurait dü être décernée k l'organe
brugeois. Voilk ce quest le Laatste Nieuws.
Le propagateur officiel de cette feuille,
qui a trainé dans le bone tout ce qu'un catho
lique aime et vénère, sera après demain
l'höte de M. l'abbé Daens.
Nous ne commentons pasnous relatons.
Est-il rien de plus éloquent que de tels
fails? (La Patrie).
A la séance du 13 Juin, M. Colaert, qui
avait pris une part si importante kla discus
sion de la loi sur la pêche fluviale.a prononcé
également un discours important dans la
discussion du budget du ministère de la
Justice.
Nous tkcberons de le résumer pour autant
que possible en faisant remarquer que plu-
sieurs députés M. le Comte A. Visart de
Bocarmé et MM. Destrée et Heupgen de la
gauche radicale etsocialiste, ont appuyé les
idéés de notre honorable Député.
M. Colaert commesce par dire que M.
Woeste a parlé d'un projet de loi ólaboré par
Is commission de rnoralité publique. L'ora
teur insiste pour que ce projet, fait par une
commission spéciale, soit soumis aux délibé-
rations de la chambre.
La conclusion en est hostile k la règle-
mentation de la prostitution et M. Colaert
espère que le gouvernement s'y ralliera.
Puis cette question touche k une autre
celle de la protection de l'enfance.
L'orateur en rappelant que le projet de loi
datede 1889, dit qu'il a eu l'honneur de ia
rapporter trois fois k la suite des dissolutions
qui ont eu lieu pendant la période révision-
niste.
Avantd'étre ministre, M. Begerem s'était
joint k moi, dit l'orateur, pour réclamer la
discussion de ce projet. II faut espérer par
conséquent qu'il insistera pour qu'il soit mis
k l'ordre du jour.
M. Colaert ne partage pas les idéés de
M. Woeste qui n'est pas grand partisan des
écoles de bienfaisance. On peut d'ailleurs
placer les enfants moralement abandonnés
dans des institutions privées ou chez des
particuliers.
M. de Broqueville qui prétend qu'il y a
des abus tant qu'il y aura des hommes, il
y aura des abus s'est rencontré avec un
médecin dont j'ai combattu les idéés au
Congrès d'Anvers en 1894.
En pays flamand, partout, les enfants
placés en nourrice sont traités comme les
enfants mêmes de la maison.
On lutte eontre l'alcoolisme pendant que
l'immoralité court les rues et f sit des victi-
mes partout, surtout chez les enfants. La
familie est la base de la sociéfé, rendons la
meilleure par l'amélioration morale de l'en
fance. On sauvera ainsi la société.
Puis M. Colaert parle des réformes k
réaliser dans le domaine judiciaire en matière
de frais de justice.
M. Destrée a appuyé ses idéés Vendredi
dernier, en ce qui concerne le système appelé
abusivement la justice par correspon-
dannce. Dans ce système, un juge, lors-
qu'il s'agit de simples contraventions, peut
jugei sur le vu du procés-verbal. Le con-
damné peut, lecas échéant, faire opposition
aujugement. Les instructions couteuses et
superftues sont évitées ainsi.
Ce n'est pas contraire k la dignité de la
Magistrature de procéder ainsi. Je recom-
mande mon système k M. Begerem, qui,
bien qu'opposé il y a quatre ans, a promis
depuis lors d'examiner la question.
La presse en général et grand nombre de
jurisconsultes ont approuvé les idéés de
l'orateur.
Quelque chose d'analogue est pratiqué en
Italië, en Hollande et aux Etats Unis.
Puis M. Colaert demande contrairement
k l'opinion du rapporteur M. Bilaut, la sup
pression des minima en matière pénale et dit
qu'en bien des cas, ie juge -applique la loi k
contre cceur, paree qu'il doit l'appliquer.
Je m'appuie sur l'autorité de M. Van [la
mel. professeur de droit pénal k l'universiié
d'Amsterdam. En Hollande la loi est appli-
quée depuis 13 ans avec de bonsrésultats.
En Belgique.un pain volé k travers un mui
en torchis délabré est puni du minimum de
la peine3 mois d'emprisorinement, comme
vol avec effraction
En France, des tribunaux ont acquitté une
mère de familie ayant volé un pain paree que
ses enfants avaient faim. Nous devrions êire
aussi larges qu'en France. La condamnation
conditionnelle est un correctif.interrompt M.
Hoyois, maïs comme le dit M. Colaert, el le
n'est plus applicable, ce qui est un tort,après
une première condamnation, datkt-elle de
30 ans!
On devrait abaisser les peines. Eu cer
tains cas une amende de 26 francs est mé ne
trop élevée.
M Heupgen appuie M. Colaert en faisant
remarquer que la Hollande a mis60 anspour
élaborer son Code Pénal que l'orateur cite k
l'appui de sa thèse qui combat l'opinion de
M. Bilaut.
M. Colaert finit en insistant de nouveau
sur la nécessité d'assurer la protection de
l'enfance.
Le Progrès, le Nieuwsblad et la
Lutte publient, sous forme d'inter-
view, un article au sujet de certains
incidents, qui se sont produits a la
Garde civique.
On nous prie de publier eet inter
view, dont on nous a envoyé un ex-
emplaire.
Nous le faisonssous toutes réserves,
ne désirantassumer ici aucune res-
ponsabilité. Nous constatons toutefois
que linsertion ne peut être envisagée
comme revêtant un caractère politique.
Si la relation de ces faits par le
Garde interviewé sont exacts, nous
ne pouvons que les regretter.
Voici l'interview
A propos des derniers incidents survenus
k la Garde civique, nous sommes allés inter
viewer un des gardes, qui a bien voulu nous
donner quelques renseignements en nous
posant cependant deux conditions la pre
mière,de conserver l'incognito la seconde,
de reproduire l'intervieuw dans les jour-
naux locaux de toutes nuances, ne voulant
en aucune fapon que la présente insertion
puisse être envisagée comme revêtant un
caractère politique. Ces engagements pris,
nous avons posé k notre estimable garde les
questions suivanies
D. II est k voire connaissance que plu -
sieurs manifestations se sont produitf-s ces
manifestations ont elles eu un caractère per
sonnel
R« Je puis vous assurer que les inci
dents qui se sont produits k la garde n'ont
eu aucun caractère personnel. S'ils avaient
eu semblable portée, ils eussent été désap-
prouvés par la plupart d'entre nous si des
cris séditieux ont été proférés, ils ont été
isolés.
D- Quelle est alors la portée qu'il faut
altribuer aux incidents survenus?
R. Les gardes n'ont eu d'autre but que
de protester contre l'esprit de militarisme k
outrance que Ion essaie d'introduire dans la
Garde civiqueles gardes entendent être
conduits en bourgeois, et non pas plus dure-
ment qu k I armée le règlement organique
exige du reste que les chefs soient courtois
vis-k-vis de leurs subordonnés. Or, la Garde
civique telle quelle est aujourd'hui consti-
tuée, contraste par trop avec l'ancienne garde
toute paternelle que beaucoup d'entre nous
ont connue.
Vous n ignorez pas que l'esprit politique
a été exdu dès le commencement de la Garde
civique d'Ypres, et que catholiques et libé-
raux se sont eniendus pour présenter de
commun accord un cadre complet d'officiers
et de sous-officiers. Je puis ajouter aussi, k
l'élogedu cadre,que l'esprit de solidarité et
de camaraderie y lègne dune fapon paitaite,
or, les premiers froissements ont surgi lors
dei inspection d'armes au premier ban un j
membre de ce cadre qui ne s'était jamais
équipé et qui, par conséquent aux termes
de la loi était démissionnaire de droit, avait j
cru poli d'adresser némmoins sa démission j
par écrit, suivant en cela, parait-il, ies avis
d'un chef, ce qu'il fit du reste observer. Or,
il lut pour ce fait appelé devant la troupe et
traité d'individu de peu d'éducatioo. Ce pro
cédé ne pouvait manquer de provoquer un
premier mécontentement.
0. Est-ce lk le fait qui a donné lieu
aux premières manifestations?
H. Non, malgré le vit' ressentiment
éprouvé par les gardes en cette circonstance,
I ils ont laisssé passer la chose, estimant de
voir pardonner une première incartade. Mal -
heureusement k celle-ci sont venus s'ajouter
des incidents de moindre importance tels
que observations par trop vives pour les
gardes venant k l'exercice uue minute après
l'heure, même lorsqu'ils invoquent un motif
légitimé par leurs affaires des mots raal-
sonnants et des expressions par trop cava-
lières adressés au cadre des humiliations
subies publiquement par des officiers, etc.,
etc. Toutefois ce qui a particulièrement donné
lieu aux premières manifestations, c'est la
suppression du repos si cher et si justifié,
étant donnée la longueur des exercices, et
aussi, la menace d'introduire dans la Garde
le système vexatoire et inique de faire subir
k certains camarades la responsabilité de
faits, qu'ils sont dans l'impossibilité d'em-
pêcher. Ces derniers incidents ont fait dé-
border la coupe et ont donné lieu k la mani
festation du Vendredi 9 courant.
D. Le repos a été accordée quelle a
été la cause de la manifestation de Lundi
R. Les gardes n'avaient aucunement
l'intention de manifester, satisfaits de la
mesure prise leur accordant un repos d'un
quart d'heure.
Après l'exercice, ils se sont rendus au
Sultan, quelques uns exprimant peut être
d'une facon un peu bruyante.mais tout k fait
inoffensive, leur contentement au sujet du
repos accordé Le Major a cru devoir les
suivre. La plus grande partie des gardes
qui éiaient k l'intérieur du café, quittèrent
l'établissement par la porte de derrière
quelques gardes étaieut restés attablésk la
terrasse. A l'arrivée du Major, ils rendirent
les honneurs au commandement d'un des
gradés qui se trouvait avec eux. Le Major,
après avoir rendu le salut, rentra au café et
n'y trouvant plus personne appela les deux
sous officiers d'élite qui se trouvaient k la
terrasse, leur intimant l'ordre de dénoncer
les camarades qui avaient quitté le café
c'est alors que, faisant preuve de caractère
et d'un courage admirable, l'un d'eux lui
donna la Hère réponse Je m'appelle un
tel, et je ne suis pas un mouchard. A quoi
le Major répondit Vous paierez les pots
cassés pour les autres. Lk dessus le chef
de la garde s'en est allé, et quelques instants
après de nombreux gardes mis au courant
des faits, vinrent faire une chaleureuse ova
tion au camarade qui en se sacrifiant pour
eux, avait refusé de les dénoncer.
D. Qu'elle sera, d'après vous, la suite
de ces incidents
R. Je n'en sais rien, mais ce que je
puis vous assurer c'est que les gardes sont
forts par leur solidarité. lis sont décidés k
se soumettre aux exigences du service et k
accorder obéissance même passive k leurs
chefs, maïs ils entendent avant tout être
traités avec les égards auxquels ont droit de
paisibles bourgeois car l'uniforme ne les
transformers jamais.
Lk-dessus nous nous sommes retirés en
remerciant notre charmant interlocuteur de
la gracieuseté toute militaire avec laquelle
il nous a donné ces renseignements.
Le Progrès revient sur l'incident
de la procession.
Pourquoi, dit-il, le commandant des
Pompiers se mèle-t-il de ce qui ne le
regarde pas Depuis quand la Grande
Fanfare doit-elle se soumettre a ses in-
jonctions Si M. Ch. Bans s'était sim-
plement occupé de ses pompiers, cette
affaire n'aurait pas fait Ie sujet de
toutes les conversations.
Comme le Progrès se plait a grossir
lesrnoindres incidents! Mais, ce n'est
plus qu w« sujet de conversations. La
Justice n sera done pas mêlée a l'af-
faire?!
Le Progrès continue la Grande
Fanfare a done été arrêtée par M. Ch.
Baus. Pourrions-nous savoir de quelle
facon elle a été arrêtéeen d'autres
termes quels moijens M. Baus a-t-il
employé (sic) pour l'arrêter 11 y a
diffèrentes manières d'arrèter.
Mais oui, Progrès, vous pouvez
savoir cela Le commandant a pris
par ie bras.uu a uu, les cent membres
de la Fanfare et les a mis au violon.
Et les membres se sont laissé faire 1
C'est le seul moyen d'arrèter,
A propos des courses
Le Progrès dit qu'il est parfaite-
ment au courant du mobile qui a
déterminé le refus de subside de la
part de ('administration communale,
pendant deux ans.
Nous avons donné ce mobile. Le
Progrès voudra bien donner le sien.
II ne comprend pas qu'en mêlant
la question politique a cette affaire,
il a com mis une maladresse.
Ce n'est pas notre faute si le Pro~
grès ne comprend pas cela.
I. Ciioyens de l'arroridissement d'Ypres
justifiant comme propriétairesouusufruitiers
d'un revenu cadastral de 12,000 francs au
moins ou imposés au profit de l'Etat pour
un total d'impóis directs de 1,200 francs
au moins
MM. F. Berten, propriétaire, Poperinghe;
L. Biebuyck, président du tribunal de 1"
instance, YpresJ. Boedt, propriétaire,
Ypres G. Breydel, id., Brielen G. Cardi-
nael, id., Ypresbaron E. de Page, id.,
Locre E. de Thibault de Boesingbe, id.,
Boesinghe L. de Tnibauli de Boesingbe,
id., id. baron G. de Vinck, id., Zillebeke
A. Donck, brasseur, YpresJ. Floor, no-
taire, Rousbrugge-HaringheE. Fraeys,
propriétaire, Ypres E. Iweins, id., Zonae-
beke H. Iweins d'Eeckhoutie, id., Ypres
baron R. Mazeman de Gouthove et deTou-
lieu id., Proven J. Meersseman,id.,Ypres
F. Merghelynck, commissaire d'arrondisse-
merit, Ypres A. Poupart, médecin, id.
E. Rabau de Roriff, propriétaire, id.
Baron A. Surraont de Volsberghe, id., id.
L. Tack, id., id. E. Valcke, fabricant, Po
peringhe P. Van den Berghe, brasseur,
Ypres; A. Van Eecke, notaire, Wervicq
C. Van Elslande, propriétaire, id. Ch.
Van Elslande, id., id. L. Vanheule, id.,
Ypres; J. Verhaeghe, id., Wervicq; T.
Veys, fabricant, Vlamertinghe.
II. Parmi les dix citoyens les plus im
posés de la province, n'atteignant pas
1.200 francs de revenu cadastral, et qui
réumsserit les autres conditions d'éligibilité
au Sénat, se trouve
M. H. Vuylsteke, brasseur, Gheluwe,
1021 28.
Accident au bassin de natation
Au moment de mettre sous presse, nous ap-
prenons qu'un nouvel accident est arrivé au
bassin de natation.
Un soldat d'ordonnance du 3m" d'artillerie s'y
est noyé hier, Vendredi, k 4 1/2 heures, en pré-
sence de ses camarades qui n'ont pu le sauver.
A Wytschaete
On a trouvé dans un bois de cette commune le
cadavre d'un individu, kgé d'environ 60 ans, qui
s'était pendu k uu arbre.
La bande de voleurs
Dans la nuitde Mardi a Mercredi, la gendar
merie a arrêté, entre Gheluvelt et Zonnebeke,
deux individus qui conduisaient uu chariot
chargé d'étoffes. Un des voleurs a pu s'échapper,
l'autre a été conduit k la maison d'arrêt d'Ypres.
„.«1