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CONCERT
Samedi 24 Juin 1899
10 centimes le N°.
S49 Année. IV° 8454
m
REVUE POLITIQUE j
France
Saint-Siège
Le crime de Lille
La chasse au Sénat
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I )iuuinche S5 Juin
A MIDI
au kiosque de !a Grand'Place
par
L'HARMONIE COMMUNALE
PROGRAMME
1. La Vivandièreallegro mili
taire 0. COQUELET
2. Chceur des baigneuses des J
Huguenots Meyerbeer i
3. Rigodon de Dardanus Rameau
4. Transcription de l'opéra Le
Cid Massenet
3. La Housarde, valse militaire L. Ganne
Le nouveau cabinet
Le nouveau ministère francais est
enfin constitué. En voici la composi-
tion Waldeck-Rousseau, de l'Union i
républicaine du Sénat, présidence et j
intérieurgeneral de Galliffet, guerre
Monis, de la gauche démocratique du
Sénat, justice Millerand, socialiste,
commerce; Baudin, radical-socialiste,
travaux publics, Decrais, républicain
modéré, colonies;Delanessan, radical,
marine; Leygues, républicain modéré,
instruction publique Jean Dupuy, de
la gauche républicaine du Sénat, agri
culture Delcassé, radical, affaires
étrangèresCaillaux, républicain
modéré, finances.
Le nouveau cabinet compte 3 répu-
blicains modérés de la Chambre; 4 ra-
dicaux de la Chambre, dont MM. Mil
lerand et Baudin représentent l'ex-
trême-gauche, et 3 sénateurs dont M.
Waldeck-Rousseau cepréseote les ré-
publicains modérés, M. Jeau Dupuy,
la gauche-républicaine, et M. Monis,
le groupe de la gauche démocralique.
C'est done un cabinet de concen
tration républicaine qui compreud
toutes les nuances du parti républi
cain, a l'exception des mélinistes.
Le coup de théatre de la nouvelle
combinaison estl'attribution du porte
feuille de la guerre au général Gallif
fet, dont on se rappelle la charge
héroïque a la tête de ses cuirassiers
pendant la guerre de 1870.
D'autre part, le fait qu'un général
aceepte le portefeuille de la gnerre
implique la reconnaissance par l'état-
major de l'arrêt de la cour de cassation
qui a revisé le procés Dreyfus.
On sait que le général de Galliffet
est en faveur de Picquart, auquel pu-
bliquement il témoignait son estime
et son affection
Toutefois, on peut douter que le
général de Galliffet consente, si Drey
fus est réhabilité, a procéder aux
exécutions réclamées par une bonne
partie de la Chambre. II résulte d'une
lettre qu'il adressait il y a quelques
semaines au Figaro qu'il est plutöt
partisan d'une amnistie, persuade
qu'en dehors des cas d'Henry, du
Paty de Clam et Esterhazy, il n'y a
que des erreurs, et que l'indulgence
pour les géuéraux Mercier et de Bois-
detfre serait le meilleur moyen d'ame-
ner un peu de calme dans les esprits.
Le général Pelloux et son cabinet
out failli se trouver dans la singulière
situation de généraux obligés de mar
cher a la guerre sans troupes.
Pendant trois jours, le ministère
italien a été, en effet, condamné a
l'inaction, par suite non de l'obstruc-
tionnisme de l'extrême-gauche, mais
de l'abstentionnisme expectant des
groupesde MM. Crispi et di Rudini et
de l'absentéisme qui sévit dans les
rangsdela majorité. Depuis Samedi,
cette majorité ne s'est pas trouvée en
nombre el la Chambre n'a pu voter
que Mercrcdi, sur le projet de modi
fication au règlement de la Chambre
que le général Pelloux avait recom-
maodé dhine faijon si pressante
Samedi.
Pour réunir le quorum, il a fallu
que le gouvernement envoyat l'ordre
de rentrera Rome. Moyennant quoi,
la Chambre s'est trouvée en nombre,
hier, et a pu voter sur une question
de priorité préjudicielle, mais nou
encore le nouveau règlement.
Le cabinet Pelioux se maintent aiusi
grace a de petits succès partiels, mais
ilestsansautorité réellesurlaChambre
et sur sa propre majorité. Les députés
ministériels eux-mêmes sont las et
ennuyés des efforts qu'on leur demande
pour u'aboutir a rien de sérieux.
Une correspondance romaine donne
les renseignements suivauts sur le
consistoire du 22 Juin
Le Consistoire qui vient de se ter
miner restera inoubliable par l'influ-
euce iuusitée des assistants. Plus de
5,000 personnes emplissant la salie
de la Loggia débordent dans ia salie
Royale par l'enthousiasme de la
foule dont les immenses acclamations
out salué l'entrée et la sortie du Pape;
par la vaillancedu Pape aceomplissant
avec une résistanee remarquable cette
longue cérémonie lorsque après l'im-
position des chapeaux, il prononca,
debout, la béuédiction apostolique, sa
voix fut entendue jusqu'aux extrémi-
tés de la Loggia.
Loin d'etre éprouvé par la longue
cérémonie du double Consistoire pu
blic et secret d'aujonrd'hui, le Saint-
Père, une fois rentré dans ses appar-
tements, y a reQu en audience parti-
culière les nouveaux cardinaux, ac-
cueillant leurs sentiments de recon
naissance et leur adressant encore des
paroles pleines d'affection envers
leurs personnes et de confiance dans
leurs dévoués services.
Le Frère Flamidien, en presence
de son avocat, a subi un interrogatoire
qui a duré prés de trois heures.
Au cours de eet interrogatoire M.
Chesneloug a déposé, entre les mains
du juge d'instruction, trois lettres
émanant de sommités médicales pari-
siennes, qui font autorité dans le
monde de la science, lettres qui con-
firment les conclusions déposées par
la defense lors de la première instruc
tion.
Le Frère Flamidien a demandé a
être confronté avec différents témoins:
il a insisté, en outie, pour que Ie
jeune Colliche fut, de sou cóté, con
fronté avec les personnes qui se trou-
vah'ut avec lui, Flamidien, au buffet
de la première division a l'heure
ruême oü Colliche prétend l'y avoir
cherché sans l'y reucontrer.
L'instruction touche done a sa fin
mais si l'on tient compte des deruières
formalités judiciaires, ce n'est que le
Vendredi 23 Juin que le dossier se
rail envoyé A la Chambre des mises
en accusation, que se prononcerait ia
semaine prochaiue sur cette affaire.
Ils ont arrêté les lignes générales de la
déelaration ministérielle qui sera communi-
quée Lundi aux Chambres. Les termes défi-
nitifs en seront arrêtés dans le nouveau
Conseil qui se tiendra Diraancbe matin. Ge
documeut sera trés court, et dira que le ca
binet s'est formé surtout dans le but de
défendre les institutions républicaines.
M. Waldeck Rousseau a annoncé qu'il
adressera, dés ce soir, aux préfets, une cir
culaire disant qu'ils doivent s'appliquer a
garder la plus grande impartialité en ma-
tière politique etélectorale, et pour leur don-
ner l'ordre de réprimer tout incident qui se
rait de nature k troubler la tranquillité publi
que et porter atteinte au fonctionnement ré
gulier du gouvernement républicain.
Le général de Galliffet a annoncé qu' il al-
lait adresser une circulaere aux généraux
pour les iuviter k rappeler aux militaires de
tous grades le respect absolu de la disci
pline.
Le conseil a décidé, sur la guerre, de dé-
placer quelques officiers supérieurs qui se
sant livrés k des manifestations incompati-
bles avec les principes de discipline qui
doivent régner dans l'armée.
11 a été soumis k la signature du président
de la République un décret nommant préfet
de police M. Lépine, en remplacement de M.
Charles Blanc, nomméconseiller d'Etat.
Le premier conseil des mi nistres
du Cabinet Walbeck-Rousseau
Les nouveaux miuistres ont tenu k cinq
heures k l'Elysée le premier conseil sous la
présidence de M. Loubet.
La loi sur la chasse a fait l'objet d'un dé
bat, dans la discussion du budget de l'agri-
culture.
Nos lecteurs connaissent les idéés de nos
Députés sur cette question qui intéresse si
fort l'agriculture. Le premier, k la Chambre,
M. Colaert a criliqué, dés 1883, la loi de
1882, que nos représentants d'alors no-
tamment l'honorable M. Struye n'ont pas
votée.
Les idéés de M. Golaert, combattues na-
guèfö k la Chambre par M. le Comte de Mé-
rode et au Sénat par M. le Baron de Goninck
de Merckem, viennent de rencontrer une ad-
hésion suggestive dans la haute assemblée.
M. le Baron Surmont de Volsberghe et M.
l'abbé Keesen ont résolument soutenu la
thèse contraire k celle de MM. Finet et Tour-
nay, qui trouvent la loi de 1882 trop débon-
naire
Notre honorable Sénateur a cité quelques
faits frappants qui montreut combien la loi
est défectueuse et a besom d'etre modifié
notamment la condamnation d'un fermier
aveugle, déjk cilée par M. Golaert, pour dé-
tention de lacets, alors que cos lacets avaient
été laissés dans la ferme par u:i domestique
congédié
M. Touniay s'est écrié c'est la justice qui
est aveugle II ignorait sans doute que les
tcibunaux doivent appliquer la loi- et que le