m o^JLc l'enquète de pellieux Mercredi 5 Juillet N° 8457 REVUE POLITIQUE France Italië Angleterre La fin de l'émeute M. Daens et les libéraux Yprois Année. PJtes»® Ms mmS kJ?) On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL DTPKES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régulariseut fin Dócembre. Les articles et communications doivent être adrossés franc de port a 1'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Las reclames dans le corps du journal cofitent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les numóros supple mentaire» coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser 4 1 'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. L'affaire Dreyfus Plusieurs journaux continuent a s'occuper de l'enquète poursuivie par le general Duchesne, au sujet des faits reprochés au general de Pellieux d'après certains journaux, le rapport serait entièrement favorable au géné- ral de Pellieux. La vérité, puisée a la meilleure source, c'est que le general Duchesne n'a en aucune facon terminé son en quête. 11 a entendu jusqu'a présent de trés nombreux témoins, et comme il entend s'éclairer de Ia faqon la plus sérieuse et la plus compléte, il se peut que de uouveaux témoins soient en core convoqués. Les faits qu'il a a exa miner touchent a des affaires si com plexes et si distiuetes, que le travail entrepris par le général enquêteur rle- vient tous les jours de plus en plus difficile et délical Dans tous les cas, il est certain que le rapport du général Duchesne n'a pas encore été transmis au minisïre de la guerre, et il est aujourd'hui im possible den pré voir les conclusions. Un manifeste de l'extrême- gauehe italienne L'extrême-gauche vient de publier un violent manifeste, signé par 63 députés, pour protester contre la cló- ture du Parlement. Le gouvernement a profité du décret de cloture pour arrêter a sa sortie de Montecitorio, le député socialiste Andrea Gosta, con- darnné, en 1894, a deux mois de ré- clusion pour délit de presse. Le Times engage un procés contre John Lane, l'éditeur bien connu, qui vient de réunir en un volume les dis cours de lord Rosebery publiés dans le journal de la Cité. Le Times ré clame la propriété de tous ces mor- ceaux oratoires. A LA CHAMBRE DES COMMUNES La question du Transvaal Séance du 4 Juin. M. Henry Foster a posé aujourd'hui a la Chambre des communes une question a M. Chamberlain a l'effet de savoir oü en sont exactemeut les né- gociations entre 1'Angleterre et le se crétaire d'Etat aux colonies,de vouloir bien indiqner quelles étaient les pro positions les plus récentes faites par le gouvernement du Transvaal au sujet des reclamations des uitlanders con- cernant le droit de vote, et en quoi ces propositions différaient des proposi tions faites par sir Alfred Milner a la Conférence de Bloemfontein. M. Chamberlain a dit que, dans la séance du '0 Juin, il avail dit en sub stance quelles étaient les propositions faites par sir Alfred Milner a Ia Con férence de Bloemfontein. Le projet de loi déposé au Volksraad du Transvaal et adopté par cette assemblée ne dif- lére pas sensihleraent des propositions faites par le Président Krüger, mais diffère sensiblement des revendica- tions de sir Alfred Milner. D'après ce systècoe, les uitlanders résid int au Transvaal depuis 5 ans peuvent se faire naturaliser et obtien- nent ïmmédiatement le droit de vote, et ceux qui, a l'heure actuelle, n'arri- vent pas a 5 ans de résidence peuvent aussi obtenir la naturalisation et le droit de vote après ayoir accompli les cioq ans. D'aprèslesystème du gouvernement du Transvaal, aucun uitlauder ne peut obtenir le droit de vote avant deux ans a partir de la promulgation de la loi, et tout uitlander qui ne ré- sidait pas au Transvaal en 1890 ne peut obtenir le droit de vote avant cinq ans d'ici. En outre, d'après le système de sir Alfred Milner, le droit de vote est acquis avec la naturalisa tion. D'après le système du Transvaal, un intervalle de cinq ans (ou de deux ans en ce qui concerne les uitlanders résidant au Transvaal depuis 1890) est exigé après la naturalisation, alors que les uitlanders ont perdu leur na- turalité dans leur pays d'origine et n'out pas encore acquis le droit de citoyen au Transvaal. la séance d'hier par la gauche socialiste que les agitateurs agités étaient fatigués de jouer révolution dans la Charabre et en dehors de celle ci. La déclaration ministérielle qui, sans re- tirer le projet de loi, propose de renvoyer celui ci, en même temps que les autres pro jets électoraux, k une commission spéciale, a calmé tous les esprits. Quel sera le résultat de tout cela Arrive- ra t-on k des résultats positifs L'impression généralekdroite, même chez les partisans de la R. P. c'est que celie-ci, sousquelque forme qu'elle puisse se présen ter encore, est morte et enterrée. L'uninominal Ses chances ont monté corisidérablement, grkce présicément k la gauche et au parti radico socialiste qui, au fond, ne voulaient d'aucun autre système que de.... l'anarchie. Qui vivra verra. Nouscroyons que le ttatu quo finira par l'emporter. Les évènements de la rue ont profondé- ment ému la bourgeoisie bruxelloise, qui n'auca sans doute aucune envie de voir arri- verrupouvoir une coalition libérale socialiste. 11 semblerésulter des déclarations faites k la séance de Vendredi par les citoyens Fur- némont et Denis, et de l'attitude prise dans Depuis quelques mois, on avail annoncé deux ou trois fois déjk, l'arrivée de M.Daans k Ypres. Ghaque fois l'attente des organisa- teurs libéraux et radicaux du meeting avait été dépue, et sous i'un ou l'autre prétexte, M. Daens s'était fait excuser en se faisant remplacer par un de ses lieutenants. Mais cela ne faisant pas l'affaire de nos excellents libéraux Yprois, qui, ne sachant quoi inventer pour faire sortir notre paisible population du calme indifférent avec lequel elle contemple leurs visées, ont jugé la pré- sence de Pastor Daens absolument né cessaire. En effet, un orateur en frac noir ou en habit, fut ce en blouse, pérorant sur l'op- pression de l'ouvrier ou autres billevisées, il n'y a rien d'extraordinaire k cela et rien de nature k faire accourir la fuule plus qu'k l'ordinaire; mais un prêtre, portant soutane, qui vient déclamer contre les eatholiques et les capitalistes dans un meeting, dont les principaux oi ganisateurs sont des ennemis jurés de la religion, dont il a été le ministre, et cela devant des gens, qui paraissent avoir autant d'horreur de l'église que le diable de l'eau bénite, qui, lorsqu'ils font acte de présence k un enterrement, retournent sur leurs pas quand le cortège entre k l'église, voilk ce qui vaut la peine d'etre vu et entendu. L'on comprend done, que, Dimanche après dinée vers 3 heures, une foule nombreuse stationnait place de la gare et que plusieurs centaines de personnes attendaient avec im patience k la Citadelle oü devait se donner le faaaeux meeting, l'arrivée de MM. Daens et Plancquaert. Et rien d'étonnant par conséquent dans eet empressement du public k satisfaire sa curiosité. Une supposition Quand un prêtre séculier ou un religieux monte k la chaire de vérité, dans une de noséglises, il n'y a )k rien de nature k faire accourir la foule plus que d'habitudemais si, un jour, on annonpait que M le brasseur Pol. Vermeulen y fera un discours sur H qualité de l'eau du cbkteau d'eau, ou mieux encore, que M. Brunfaut, en grande tenue de commandant des anciens pompiers, y fera un sermon sur l'un ou l'autre commande- ment de Dieu ou de l'Eglise, voilk ce qui ne serait pas banal et nul doute que toute la ville y serait. Le train de 3 heures arrive et pas plus de Pastor Daens ni Plancquaert que sur la main. La foule dépue et raécontente, s'écoule lenteraent en maugréant contre les singu- lières fapons d'agir du curé Daens, envers ses excellents amis les libéraux d'Ypres. Mais au local de la Citadelle, ce fut bien autre chose. Lk, l'Etat Major étaitréuni. A trois heures, rien. A 3 1/2 heures rien encore et l'on commence k se regarder avec effarement et inquiétude. Ge n est pas croyable cependant que M. Daens pour la quatrième fois nous fasse l'affront de ne pas venir, pensent ces mes sieurs, maintenant que nous avons envoyé partout en ville des circulaires, annonpant son arrivée et que nous avons remis le con cert des anciens pompiers k son intention. Enfin vers quatre heures, M. le brasseur Jonckheere ayant constaté que ces messieurs, pour prendre patience, ont absorbé quelques verres de sa bière et que le choc de la mau- vaise nouvelle qu'il avait en poche sera ainsi amorti, montre une dépêche annonpant que M. Daens, étant indisposé, et M. Planc quaert ayant une soeur malade, ne viendront pas. 11 faut l'avouer, M. Jonckheere a agi avec sagacité et prudence et on ne peut que l'ap- prouver, car s'il eüt annoncé la chose trop tót, la douleur et le saisissement eussent pu rendre ces Messieurs aussi indisposés que M. le curé Daens. Geia ne les a pas empêchés, parait-il, d'é- clater en reproches et récriminations contre le malheureux et malade orateur manqué, le traitant de pis que pendre, pendant qu'ils contemplaient d'un oeil mélancoliqne l'im- mense bouquet qu'ils lui destinaient et pour 1 achat duquel ils s'étaient fendus tous d'un i/j franc. II est pourtant une chose évidente, c'est que le premier orateur venu peut attraper

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1