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l'enquète de pellieux
Mercredi 5 Juillet
N° 8457
REVUE POLITIQUE
France
Italië
Angleterre
La fin de l'émeute
M. Daens et
les libéraux Yprois
Année.
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L'affaire Dreyfus
Plusieurs journaux continuent a
s'occuper de l'enquète poursuivie par
le general Duchesne, au sujet des faits
reprochés au general de Pellieux
d'après certains journaux, le rapport
serait entièrement favorable au géné-
ral de Pellieux.
La vérité, puisée a la meilleure
source, c'est que le general Duchesne
n'a en aucune facon terminé son en
quête. 11 a entendu jusqu'a présent de
trés nombreux témoins, et comme il
entend s'éclairer de Ia faqon la plus
sérieuse et la plus compléte, il se peut
que de uouveaux témoins soient en
core convoqués. Les faits qu'il a a exa
miner touchent a des affaires si com
plexes et si distiuetes, que le travail
entrepris par le général enquêteur rle-
vient tous les jours de plus en plus
difficile et délical
Dans tous les cas, il est certain que
le rapport du général Duchesne n'a
pas encore été transmis au minisïre
de la guerre, et il est aujourd'hui im
possible den pré voir les conclusions.
Un manifeste de l'extrême-
gauehe italienne
L'extrême-gauche vient de publier
un violent manifeste, signé par 63
députés, pour protester contre la cló-
ture du Parlement. Le gouvernement
a profité du décret de cloture pour
arrêter a sa sortie de Montecitorio, le
député socialiste Andrea Gosta, con-
darnné, en 1894, a deux mois de ré-
clusion pour délit de presse.
Le Times engage un procés contre
John Lane, l'éditeur bien connu, qui
vient de réunir en un volume les dis
cours de lord Rosebery publiés dans
le journal de la Cité. Le Times ré
clame la propriété de tous ces mor-
ceaux oratoires.
A LA CHAMBRE DES COMMUNES
La question du Transvaal
Séance du 4 Juin.
M. Henry Foster a posé aujourd'hui
a la Chambre des communes une
question a M. Chamberlain a l'effet de
savoir oü en sont exactemeut les né-
gociations entre 1'Angleterre et le se
crétaire d'Etat aux colonies,de vouloir
bien indiqner quelles étaient les pro
positions les plus récentes faites par le
gouvernement du Transvaal au sujet
des reclamations des uitlanders con-
cernant le droit de vote, et en quoi ces
propositions différaient des proposi
tions faites par sir Alfred Milner a la
Conférence de Bloemfontein.
M. Chamberlain a dit que, dans la
séance du '0 Juin, il avail dit en sub
stance quelles étaient les propositions
faites par sir Alfred Milner a Ia Con
férence de Bloemfontein. Le projet de
loi déposé au Volksraad du Transvaal
et adopté par cette assemblée ne dif-
lére pas sensihleraent des propositions
faites par le Président Krüger, mais
diffère sensiblement des revendica-
tions de sir Alfred Milner.
D'après ce systècoe, les uitlanders
résid int au Transvaal depuis 5 ans
peuvent se faire naturaliser et obtien-
nent ïmmédiatement le droit de vote,
et ceux qui, a l'heure actuelle, n'arri-
vent pas a 5 ans de résidence peuvent
aussi obtenir la naturalisation et le
droit de vote après ayoir accompli les
cioq ans.
D'aprèslesystème du gouvernement
du Transvaal, aucun uitlauder ne
peut obtenir le droit de vote avant
deux ans a partir de la promulgation
de la loi, et tout uitlander qui ne ré-
sidait pas au Transvaal en 1890 ne
peut obtenir le droit de vote avant
cinq ans d'ici. En outre, d'après le
système de sir Alfred Milner, le droit
de vote est acquis avec la naturalisa
tion. D'après le système du Transvaal,
un intervalle de cinq ans (ou de deux
ans en ce qui concerne les uitlanders
résidant au Transvaal depuis 1890) est
exigé après la naturalisation, alors
que les uitlanders ont perdu leur na-
turalité dans leur pays d'origine et
n'out pas encore acquis le droit de
citoyen au Transvaal.
la séance d'hier par la gauche socialiste que
les agitateurs agités étaient fatigués de jouer
révolution dans la Charabre et en dehors de
celle ci.
La déclaration ministérielle qui, sans re-
tirer le projet de loi, propose de renvoyer
celui ci, en même temps que les autres pro
jets électoraux, k une commission spéciale,
a calmé tous les esprits.
Quel sera le résultat de tout cela Arrive-
ra t-on k des résultats positifs
L'impression généralekdroite, même chez
les partisans de la R. P. c'est que celie-ci,
sousquelque forme qu'elle puisse se présen
ter encore, est morte et enterrée.
L'uninominal Ses chances ont monté
corisidérablement, grkce présicément k la
gauche et au parti radico socialiste qui, au
fond, ne voulaient d'aucun autre système que
de.... l'anarchie.
Qui vivra verra. Nouscroyons que le ttatu
quo finira par l'emporter.
Les évènements de la rue ont profondé-
ment ému la bourgeoisie bruxelloise, qui
n'auca sans doute aucune envie de voir arri-
verrupouvoir une coalition libérale socialiste.
11 semblerésulter des déclarations faites k
la séance de Vendredi par les citoyens Fur-
némont et Denis, et de l'attitude prise dans
Depuis quelques mois, on avail annoncé
deux ou trois fois déjk, l'arrivée de M.Daans
k Ypres. Ghaque fois l'attente des organisa-
teurs libéraux et radicaux du meeting avait
été dépue, et sous i'un ou l'autre prétexte,
M. Daens s'était fait excuser en se faisant
remplacer par un de ses lieutenants.
Mais cela ne faisant pas l'affaire de nos
excellents libéraux Yprois, qui, ne sachant
quoi inventer pour faire sortir notre paisible
population du calme indifférent avec lequel
elle contemple leurs visées, ont jugé la pré-
sence de Pastor Daens absolument né
cessaire.
En effet, un orateur en frac noir ou en
habit, fut ce en blouse, pérorant sur l'op-
pression de l'ouvrier ou autres billevisées,
il n'y a rien d'extraordinaire k cela et rien
de nature k faire accourir la fuule plus qu'k
l'ordinaire; mais un prêtre, portant soutane,
qui vient déclamer contre les eatholiques et
les capitalistes dans un meeting, dont les
principaux oi ganisateurs sont des ennemis
jurés de la religion, dont il a été le ministre,
et cela devant des gens, qui paraissent avoir
autant d'horreur de l'église que le diable
de l'eau bénite, qui, lorsqu'ils font acte de
présence k un enterrement, retournent sur
leurs pas quand le cortège entre k l'église,
voilk ce qui vaut la peine d'etre vu et entendu.
L'on comprend done, que, Dimanche après
dinée vers 3 heures, une foule nombreuse
stationnait place de la gare et que plusieurs
centaines de personnes attendaient avec im
patience k la Citadelle oü devait se
donner le faaaeux meeting, l'arrivée de
MM. Daens et Plancquaert.
Et rien d'étonnant par conséquent dans
eet empressement du public k satisfaire sa
curiosité.
Une supposition
Quand un prêtre séculier ou un religieux
monte k la chaire de vérité, dans une de
noséglises, il n'y a )k rien de nature k faire
accourir la foule plus que d'habitudemais
si, un jour, on annonpait que M le brasseur
Pol. Vermeulen y fera un discours sur H
qualité de l'eau du cbkteau d'eau, ou mieux
encore, que M. Brunfaut, en grande tenue de
commandant des anciens pompiers, y fera
un sermon sur l'un ou l'autre commande-
ment de Dieu ou de l'Eglise, voilk ce qui
ne serait pas banal et nul doute que toute la
ville y serait.
Le train de 3 heures arrive et pas plus de
Pastor Daens ni Plancquaert que sur la
main.
La foule dépue et raécontente, s'écoule
lenteraent en maugréant contre les singu-
lières fapons d'agir du curé Daens, envers
ses excellents amis les libéraux d'Ypres.
Mais au local de la Citadelle, ce fut bien
autre chose.
Lk, l'Etat Major étaitréuni. A trois heures,
rien. A 3 1/2 heures rien encore et l'on
commence k se regarder avec effarement et
inquiétude.
Ge n est pas croyable cependant que M.
Daens pour la quatrième fois nous fasse
l'affront de ne pas venir, pensent ces mes
sieurs, maintenant que nous avons envoyé
partout en ville des circulaires, annonpant
son arrivée et que nous avons remis le con
cert des anciens pompiers k son intention.
Enfin vers quatre heures, M. le brasseur
Jonckheere ayant constaté que ces messieurs,
pour prendre patience, ont absorbé quelques
verres de sa bière et que le choc de la mau-
vaise nouvelle qu'il avait en poche sera
ainsi amorti, montre une dépêche annonpant
que M. Daens, étant indisposé, et M. Planc
quaert ayant une soeur malade, ne viendront
pas.
11 faut l'avouer, M. Jonckheere a agi avec
sagacité et prudence et on ne peut que l'ap-
prouver, car s'il eüt annoncé la chose trop
tót, la douleur et le saisissement eussent pu
rendre ces Messieurs aussi indisposés que
M. le curé Daens.
Geia ne les a pas empêchés, parait-il, d'é-
clater en reproches et récriminations contre
le malheureux et malade orateur manqué, le
traitant de pis que pendre, pendant qu'ils
contemplaient d'un oeil mélancoliqne l'im-
mense bouquet qu'ils lui destinaient et pour
1 achat duquel ils s'étaient fendus tous d'un
i/j franc.
II est pourtant une chose évidente, c'est
que le premier orateur venu peut attraper