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Mercredi 12 Juillet 18119
10 centimes le N°„
34s Année. IV® 3459
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REVUE POLITIQUE
Le crime de Lille
M. DA ENS
Correspondant
extraordinaire
du «Journal d'Ypres»
jwwmi
O
On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du rovaume.
La visile que I'empereur Guillaume a faite
au bkiiraent éeole francos ïlphigénie est
l'objel de nombreux comoaentaires dans la
presse européenne.
II est certain que cet incident suivi de
l'échange de paroles el de sentiments cour-
tois entre lEmpereur et le Président de la
République franchise nest pas sans signifi
cation, si l'on se rappelle la froideur voulue
des relations de la marine francos vet de la
marine allemande, lors de I nauguration du
canal de lamer du Nord. Mais il n'est pas
indispensable de le gonfler nt d'y voir un
événement européen. La rencontre de Ber
gen, on peut en étre convaincu, n'est pas le
présage d'une alliance franco allemande
comme .onpeut le lire dans certains jou; -
naux, ni même le gage d'un rapprochement.
En France, le sentiment public n'a pas
encore atteint ce degré de sagesse philoso-
phique. Gomme il fallait s'y atlendre, M.
Loubet et ses ministres sont accusés avec
virulence par la presse nationalists d'avoir
abaissé bonteusement le drapeau francais
devant l'Allemagne. Les journaux plus sé-
rieux enregistrent avec satisfaction, mais
sans enthousiasme, les avances de Guillaume
II k la France, qui soul, après toui, un hom
mage dont on pourrait se montrer plus
flatté.
Sans insister autrement sur ce sujet déli-
cat, bornons nous constater la bonne im
pression produite en général par facte de
courtoisie de Guillaume II. On y voit, avec
raisori, un gage de ses sentiments pacifl-
queset de son vit désir de parser une bles
sure qui ne reste saignante que par la volonté
un peu puérilement obstinée du blessé.
La presse jsllemande eniière commente
trés sympalhiquement la visite de l'Empe-
reur.
Le Tageblatt fait ressorlir l'importance
de ces événements k la veille de l'Exposition
de 4900. 11 insiste sur la communauté des
intéréts coloniaux et marititr.es de la France
et de l'Allemagne, impliquant une entente
contre l'Angleterre.
Les grands journaux de province tiennent
un langage identique.
La Gazette de Magdebourg dit que, pour
la première fois depuis la grande guerre, le
souverain allemand a ngu, en terriïoire
francais, les honneurs militaires El ie
espère que le gouffre qui ex>ste entre les
deux peuples se refermera de plus en plus
En Autriche, les cercles politiques se
montrent trés satisfaits de l'amélioraüon des
rapports entre la France et l'Allemagne. lis y
voientla conséquerice de l'ceuvre pacitique
duTsar, laquelle a déjk eu un résultat dans
la conclusion de l'entente austro-russe.
La «Neue Presse» écrit k ce propos G'est
un grand succès de la campagne en faveur de
la paix, que les Allemande et les Francais
comroencent se mieux comprendre. L'Au-
triche, qui veut la paix et qui est élroitement
unie avec l'Empire Allemand, ne peut qu'y
gagner, si des rapports de confianoe s'éia-
blissent entre l'Allemagne et la France. L'é-
poque de la paix est venue pour l'Europe.
Les journaux anglais font preuve de beau-
coup de tact et d'esprit politique.
Leur tbème est que le raprocbement entre
la France et l'Allemagne aurait pour résultat
de diminuer les ciiances de guerre, el ils
discnt aussi que cet événement serail ac-
cueilli avec satisfaction par les Anglais,favo-
rables au maintien de la paix.
Le Nouveau Temps de Saint Pétersbourg,
commentant ces faas, dit que puisque c't st
un fait actueliement accompli, les protesta-
lions d'une certaine partie de la presse fran-
Caise seraient déplacées, et qa il s'agit main-
tenant de diriger le nouveau cours de la po
litique de la France k l'avantage de ce pays,
et de telle fagon que les résullais fevorables
déjk obtenus dans d'aulres directions ne
soient pas diminués.
Le journal ajoute «Oerles, c'est une tache
dilficiie et qui exige beaucoup de tact, mais
qui eontribue utilement k garantir la tran-
quililé de l'Europe contre la politique pertur-
batrice de l'Angleterre, et qui peut forcer k
la résignation la résistarice des forces unies
de l'Europe. j
Le frère Flamidien en liberté
La chambre des raises en accusations de
Douai chargée de slatuer sur l'&tfaire du
Frère Flamidien, a rendu Lu; di soir une or-
donuance de non lieu. En conséquence le
F;ère Flamidien a éié mis en liberié.
L'arrêt de non lieu a été rendu par la
chambre oidinairedes raises en accusation
et la chambre des appels correctioneels
réunies en une seule chambre des raises en
accusation, en suite d'une ordonnance spé
ciale de M. le procureur général, conformé-
ment au décret du 6 Juillet 1840
iNous avons recu la lettre sui-
vante de M. Daens:
Alost, 7 Juillet
Monsieur le Directeur,
Vous vous occupez de moi dans votre
numéro du 5 Juillet.
Je ne répondrai pas pour le moment k
ouies vos accusations injustes je le ferai
la première fois que je viendrai parler dans
votre ville.
Je n'ai jamais accepté de donner un mee
ting k Ypres le 1" Dimanche de Juilletje
savais depuis longtemps que je serais em-
pêcbé ce jour Ik.
J'espère venir sous peu défendre devant
voire population les deux réformes poli
tiques que poursuit la Démocratie chrétienne
la Rep> ésentation proportionnelle et le Suf
frage universel pur et simple, c-k d l'êga-
lité politique des citoyens et la justice pom
tous.
Veuiilez insérer cette courte réponse et
agréer mes civibtés.
A. Daens
prêtre
N'est ce pas, chers lecteurs, que
nous avons aujourd'hni un correspon
dant extraordinaire?
Un monsieur qui porie soutane et
qui se dit prêtreUn prêtre qui se
plaint du Journal d'Ypres, organe
ca'holique de la ville et de l'arrondisse-
ment 1C'est vraiment tout-a-fait
extraordinaire.
Et ce prêtre nous parle d accusations
injustes, a nous qui avons toujours
défendu la Religion et ses ministres,
aucun excepté, aussi longtemps bien
entendu que, fidèles a leur sermeut,
ils étaient soumis a lours chefs ecclé-
siastiques et que leur vie publique ne
devenait p is la cause ou l'occasion de
scandales.
Nous avons très-souvent,il est vrai,
attaqué les Loyson et les Charbonnel a
cause de leurs actes publics, deleurs
heresies, de leur impiété et, en outre,
pour ce dernier, de sa campagne anti
sociale. Un prêtre socialiste est, a nos
yeux, un mauvais prêtre.
Et voulez-vous distinguer le bon
prêtre du mauvais
Le premier est soumis a son Evêque;
iljouit de l'estime, de l'affection, de la
confiancq des autres membres du cler-
gé et des catiioliqnesit est l'objet de
la hairje des socialistes et des libéraux
de iouies les couleurs il est blamé,
conspué, persecute par les cnuemisde
la Religion.
Le mauvais prêtre, au contraire, se
révolte contre ses supérieurs ecclésias-
tiqwes il se sépare de ses collègues
il n'est point, il est vrai, considéré par
les adversaires de la Foi, mais, pour
les besoins de leur cause, il est recu,
flatté, mis au piuacle, proclamé saiut
j par les incrédules, jusqu'au jour ou,
reveuant de ses erreurs, il reutre dans
le giron de l'Eglise.
Quand nous disons que le mauvais
prêtre n'est point considéré par les ad
versaires de la Religion, nous ne nous
trompons pas. Quel est le libéral qui,
faisant donner l'iastruction religieuse
a ses enfants cela se voit heureuse-
ment souvent encore choisira un
abbé en révolte contre son Evêque II
s'adressera, sans aucun doute, a un
prêtre soumis aux enseignemenls de
l'Eglise et en communion d'idées avec
ses ebefs. Ce libéral hurlera peut-être,
dans les meetings, avec un Charbon
nel quelconquemais il donuera sa
confiance, pour les locons du caléchis-
me, au digue curé de sa paroisse ou a
un prêtre agréé parcelui-ci.
Mais revenons a M. Daens. II nous
parle d accusations tn/MsJes.Lesquelles,
s'il lui plait? L'avons nous comparé a
qiuelqu'un de ceux qu'uu éminent
prélat comparait a des fruits gates qui
tombeut de l'arbre de 1 Ëgiise. Nous
n'avons rien dit de pareil.
Nous avons écrit que M. Daens dé-
clame, dans les meetings, contre les
catiioliqnes et les capifalistes. Est-ce
faux
Nous avous dit encore que les pria-
cipaux orgauisateurs de ces meetings
sont des ennemis jurés de la Religion?
Est ce une accusation in juste
Nous aurions pü dire que récem-
raent M. Daens a fait cause commune
avec les révolutionnaires de Bruxelles
et de Gaud. Ëut-ceété un rnensouge
Pour le reste, nous nous sommes
fait l'éclio des plaintes des libéraux et
de socialistes furieux de n'avoir pas
vu M. Daens, a la Citadelle, le U Di-
maacbe de Juillet.
Le Recht et La Latte avaieut annon
cé son arrivée.Nous n'eu avions guère
par lé.
Le Progrès s'est plaint de l'absence
de Ai. Daens, disant que cette mau-
vaise piaisanterie est déja arrivée deux
fois a Ypres.
Nous avons protesté contre les gros
mots adressés a M. Daens par des libé
raux leurrés, et nous avons mis son
absence sur le compte d'une maladie.
Que peut done nous reprocher M.
Daens? II n'a point accepté, dit-il, de
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