Le suffrage universel pur et
simple etses conséquences
Le nouveau système
d'égouts a Ypres
couveni, il a joué la triste comédie de taire
des sermons et le róle sacrilège de dire la
messe, tout en pronongant des paroles
c'est lui qui le dit k certain interloculeur
auxquelles il ne croyait plus.
M. Sallé a quitté le couvent de Chèvre-
mont, dont il avait la garde et la direction,
dit le Progrès, d la suite d une crise psychu-
logique.
a Un beau jour, le père Sallé, un hotnme
fort instruit il est licencié ès-lettres
qui était chargé d'enseigner la morale reli-
gieuse aux autres moines, s'est apergu qu'il
ne croyait plus et il est parti. II a quitté
la Belgique, il est venu Paris oil il fré-
quente les bibliothèques et termine dans
soti esprit le travail de démolilion que la
réflexion y avait commencé.
M. Sallé va done démolir! C'est-k dire
que l'ex-père Carme va faire la même beso
gne que tous ceux qui, sous un prétexte ou
l'autre, ont quitté l'Ordre et la Religion. II
va.bruler ce qu'il avait adoré, ce quoi il
avait juré d'être fidéle toute sa vieil imitera
l'époux concubinaire, la femme adultère, qui
ont juré un jour aussi, au pied de l'autel,
amour et fidélilé. II va adorer ce qu'il avait
brulé dans soncoeur: le bien-être, la con
cupiscence et l'orgueil. II imitera en cela
l'exemple de tous les hét iliques, de tous les
apostats. Puis, comme eux, il combattra
i'2glise,ses dogmes et sa morale, ses prêires
etses religieux, finissant, comme les moder-
nes apostats, par attaquer l'ordre social lui-
même.
Voulez vou8 suivre M. Sallé dans ses évo-
lutions? Vous verrez que ce sera lö son
bistoire.
Mais, suivons d'abord l'ex-père depuis son
adolescence jusqu'au jour oü il quitta Chèvre
mont.Donnons la parole au licencié es lettres
qui, tant qu'il était au couvent, eut passé
pour un ignorantie, et qui, depuis sa chute,
est un homme fori instruit.
A dix-huit ans.je devins précepteur dans
une familie trés religieuse qui me fit suivre
ma retraiteune sorte d'hypnotisme se
produisit en moi et peu après j'entrais au
séminaire de Liège. Gherchant les précep-
tes dégagés de toute préoccupation rna-
térielle, je choisis l'antre des carmes oü
j'ai vécu, du reste, très-heureux jusqu'au
jour oü mon esprit a rejeté le dogme que
j'avais enseigné jusque-lü.
Un antre, c'est dire une retraite de
bêtes féroces, oü Ion vit heureux
11 n'y avait du reste aucune béte féroce
chez ces braves carmes, et M. Sallé déclare
lui-raême: Je vivaisen trés bonne harmonie
avec les autres religieux qui sont en général
de braves gensJ'étais prieur, e'est-d dire
supérieur de mon couventj'étais mon maitre;
mes supérieurs mhonoraient et les autres
RELIGIEUX ÉTAIENT PARFAITS POUR H«1 Jamais
je n'ai eu de froissement. Au reste, je tiens a
vous dire que dans ma vie religieuse je «'at eu
qud me louer des autres frères de mon ordre...
Je quittai de braves gens.
Quel antre, n'est-ce pas, qu'un couvent de
carmes
Le motif, alors La femme
Mille fois non, Écutez M. Sallé, qui se
livre iai des accusations aussi ineptes
qu'ignoble3 et injustes
a Un prêtre qui est hanté par le désir de
la femme n'a pas besoin de quitter la sou-
lane; un moine qui est tracassé par les
visions d'amour n'est pas forcé de sortir de
son couvent pour si peu. Au contraire,son
état de prêtre, sa situation de moine, lui
donneront cent occasions el cent facilités
que vous ne soupponnez pas. Un jeune
prêtre défroqué, dans un intervieuw que
j'ai lu, vous disait que le modèle de l'hom- j
me polygame, ayant autant de femmes
qu'il peut en désirer, c'est le p-être catho-
lique. Rien de plus exaci, et l'abbé Haute-
feuille qui nous parlait ainsi avait raison
Pauvre M. Sallé Voulez vous un instant
suivre mon raisonnement Vous n'avez
jamais découvert rien de pareil dans votre
couvent, n'est-ce pas? En quittaiit vos fières,
ce fut pour vous une vraie douleur, dites
vous, paree que vous quiitiez de braves gens.
D'oü vols vienl alors votre audace de salir
ces braves gens et les prêtres en général
Gonnaissez vous des membres du clergé et
des religieux qui ont usé des cent occasions
et cent facilités dont vous parlez?
Sans doute, il y en a eu dans l'histoire
il y eu aura encore l'avenir. Mais, la grace
de Dieu aidant, il n'y a jamais eu d» puis
Judas, il n'y aura jamais plus un traitre sur
douze apótres
Vous le savez bien et il vous est impossible
de spécialiser. G'est pour cela que vous
restez dans le vague,faisant le jeu du Progrës
et l'affaire de tous les journaux irreligieux.
Hyacinthe a converti lui M"" Loyson,
selon l'expression de Pie IX. Hélas.M. Sallé,
ne seriez-vous pas un second Hyacinthe
Puisque, de votre propre aveu, les autres
moines étaient bons, vous ne pouvez purler
que de vous-même, n'est ce pas?
IVorc, dit M. Sallé, ma resolution ne fut
üictée ni par aïappétit de la femme», comme
certains journaux l ont écrit,nipar un orgueil
froissé, mais settlement par une raison plus
simple. Je métais égaré dans une religion que
j'ai reconnue fausse el j'ai changé de route.
Voila.
Done ni la femme, ni l'orgueil. Faisons
grace M. Sallé de la première et croyons
le sur parole, quoi qu'en disent certains
journaux. Mais l'orgueil?
lei, je vous tiens, malheureux égaré. Je
découvre dans vos propres paroles que ia
superbe vous a perdu.Ëcoutez.chers lecteuis.
Le premier moment de doute me virit
quand, comme prieur, je fus amené ré-
fléehir sur les moines de l'ordre dont la
conduite m'était contté; la plupart étaient
trés bons,mais cependant tellement impar-
faits que je me disais qu'avec la grace de
Dieu ils auraient dü vaincre ces défauts;
or,ces défauts ne faisaient que s'acceniuer.
Done, c'est que la grêce était inefficace,
autant dire qu'elle n'existait pas«.
Ces paroles font supposer que l'ex prieur
était lui-même un homme parfait. Comment
l'était-il devenu? Par la grüce de Dieu?
Non, puisqu'il la dit inefficace. Done, par
son propre fait, par sa bonne volonté, ses
efforts constants,ses privations,ses sacrifices.
Voilk déjSi une prétention,une présoroption
rare chez un religieux
Mais quand on est si parfait que cela, on
supporte les défauts des autres il y avait
des moines parfaits d'autres étaient bons,
mais imparfaits.
Pourquoi ne pas chercher les corriger
en continuant prêcher d'exemple
Quelle belle chose et quel mérite êire
parfait et rendre les autres serablables
soi-même
II est vrai que la perfection n'est pas de ce
monde, ni même toujours du couvent, et les
plus grands saints ont péché sept fois par
jour
Le parfait prieur de Chèvremont ne pé-
chait jamais!Assez de raisonnement, n'est-
ce pas, chers lecteurs? Vous avez déjü, dans
votre esprit, comparé le langage de M. Sallé
celui des Pharisiens du temps du Christ,
qui aflectaient de se distinguer par ia sain-
teté extérieure de leur vie. Nous ne rappel
lerons pas les paroles de Jésus qui les com-
parait des sépulehres blanchis. Mais si
l'ex-père se les rappelie encore, il se dira
que eest paree que le Christ avait démasqué
1 orgueil des pharisiens que ceux-ci se li-
guèrent contre lui avec les princes des prê
tres et le firent condamner h mort.
Nous voyons déjü l'ex carme se ligurr
avec les protestants et les libre-penseurs. II
ira jusqu'au bout dans la voie oü l'orgueil,
sinon la femme, l'a conduit.
L'orgueil, nous venons de le découvrir.
Seul M. Sallé ne l'apercevra pas, parcequ'il
est orgueilleux Mais les gens modest-s di-
ront, comme nous, que l'ex-père a suecorabé
en eftet une crise pscychologique, celle
qui fit tomber les premiers anges du Ciel.
Puisse-t il, avec le secours de la grace,
s en apercevoir uu jour
Nous ne suivrons par M. Sallé dans ses at
taques contre les moines et les prêtres 11
n'y a que haine enlre moines, haine entre
prêtres. Savez vous ce que c'est qu'un cou-
vern Sallé va vous le dire une réunion 1
d'hommes qui s'assemblent sansse connaitre,
viverit sans s'aimer et meurent sans se re-
gretter
Et pourtant, nous venons dele dire, le
couvent de Chèvremont, que seul l'ex père
semble connaitre, fait exception
Nous disonstel Chèvremont, tels les
autres. 11 n'y a que Sallé et peut-étre Loyson
pour dire le contraire.
On peut faire un rapprochement entre les
faits scandaleux qui se sont passés Bru-
xelles, il y a quinze jours, désordres montés
et organisés ouvertement par les mandatai-
res des socialistes la Chambre Beige, afin
de violonter du pays dans sa représentation
légale, et le tapage que les socialistes fran
cais ont fait Lille autour de l'arrêt de la
Cour de Douai, rendant enfin justice ce
pauvre martyr, le frère Flamidien, victime
des manoeuvres odieuses de ce parti révolu-
tionnaire.
Cela prouve une fois de plus ce que serail
un gouvernement qui reposerait sur une ma-
jorité socialista. Ce serait une répétition de
la Terreur de 1793, de la Commune de
Paris ou pis encore peut-êlre.
Les honnêtesgens n'auraient plus aucune
sécurité, ni matérielle, ni morale, et seraient
la merci de ia tourbe qui grouille dans les
bas-fonds des oentres populeux et qui impo-
serait sa domination barbare et honteuse sur
le pays.
Dieu préserve la Belgique d'une calamnité
pareille
On voitce qui se passe en France, cette
grande nation de jadis, qui descend de plus
en plus sur la pente fatale mènant k l'abime:
un socialism fait partir du ministère aetuel.
La faute de cette situation troublée et né-
faste de la France git dans le système élec-
toral qui la régit, dans le suffrage universel
pur et simple, qui crée la prédominalion
dans une élection de la masse ignorante et
souvent corrorapue.
Et dire que des gens sensés et honnêtes
pourtant, font cborus souvent avec les am-
bitieux qui voudraient introduire ce système
électoral en Belgique
C'est tout simplement de l'aberration car
nous voyons déjü ce que le suffrage plural
même fournit dans quelques arroiidisse-
ments du pays, en fait de mandataires.
Si jamais, pour le malheur de Ia Belgique,
le vote unique était introduit, c'en serait fait
du calme, de la paix et du bonheur de notre
pays. Le pays risquerait a chaque élection
d'être représenté en majorité par des me-
neurs ambitieux qui séduisent et égarent les
masses par des gens, qui, selon le mot sa-
tirique d'un publiciste faangais, mot vrai
dans sa forme ironique, n ayant pu réussir d
faire leurs propres affaires, se sont mis en
tête de faire celles des autres...
Les acles de certains membres de la
Chambre en Franc-; et malbeureusement
aussi en Belgique, ont prouvé que leur place
est éminemment plus prés du comptoir d'un
cabaret, que sur la basane parlementaire.
Dans notre pays ils forment et ne seront, il
faut l'espérer, jamais qu une infime minorité,
avec le sysième électoral actuel, oü le savoir,
la fortune, le travail sont représentés par le
vote plural et contrebalancent l'intluence de
la masse ignorante, en un mot oü la qualité
n'est pas la merci de la quantité Si jamais
le vote unique triomphail,ce serait l'inverse.
Sur la foule, un blagueur de cabaret a
plus d'influence,la plupart du temps, qu'un
orateur sérieux.
Plus il raconte d'absurdités, plus il est cru
sur parole.
C'est incroyable comment un grand nom-
bre de gens qui veulent s'occuper de politique
et discuter les affaires du pays, n'y com-
prennenl rien.
Ainsi, ie mouvement qui a eu lieu la
Chambre et dans la rue Bruxelles avait
ilea sur la question de la représentation pro-
portionnelle.
Eh bien la maj >rité du peuple et de la
petite bourgeoisie croyait bénévotement, et
ne voulait pas en démordre, que ce mouve
ment n'avait pour but que d'introduire le
vote unique.
Ce qui prouve une fois de plus, comment
un meneur intelligent dans sa méchancelé,
serait capable de faire gober par la masse
les tbèses les plus insensées, les utopies les
plus ibsurdes.
Comme nous le disions en commsneant,
Dieu préserve le pays d'un système électoral
qui amènerait une majorité la Chambre
provenant d'une source pareille
Loin d'introduire le suffrage universel pur
et simple, on ferait sagement, si jamais
l'article de la Constitution, qui a introduit le
suffrage plural, devait étre revisé, de ren-
forcer le nombre de votes en proportion de
la situation matérielle et intellectuelle des
citoyens, afin d'épargner la Belgique une
ère de catastrophes. C'est ce que M. Graux
lui-même a proposé lors de la révision
constilutionnelle.
Le Progrèspour critiquer le sys
tème d'égouts, attribue a ce système
le fait que lors du récent orage plu-
sieurs caves ont été inondées.
Nous ne répondrons pas a cette sot-
tise, nous bornaut a signaler au bon
senspublie, l'article du Progrès:
Notre maïeur-ingénieur a doté la ville
d'Ypresd'un nouveau système d'égouts. Mai-
heureusement pour les contribuables, ce
nouveau sysième est défectueux et laisse
énormément h désirer.
Pour s'en convaincre, que le Père de la
Cité fasse une enquête sérieu3e et il nous en
dira des nouvelles.
Par suite du règlement sur ia matière, les
propriétaires ont été astreints se mettre en
frais pour le racoordement des égouts de
leurs propriétésils se plaignent, non sans
raison, de la défectuosité du sysième próco-
tiisé par notre Premier.
Nous avouons que leurs plaintes sont fou-
dées, et la preuve, c'est qu'un grand nombre
de caves orit été inondées, Mercredi dernier,
au beau milieu de forage
Le Moniteur de l'Hótel de Ville nous objec
tera foitprobablement que la cause doit en
être altribuée aux pluies torrentielles, mais,
avant la construction de3 nouveaux égouts,
nous avons eu également de fortes ondées
et les caves de la ville n'étaient jamais inon
dées.
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