Saiot-Siège.
Une déclaration
de MM. Lorand et consorts
Menace d'agitation nouvelle
Assaut d'un couvent
A Ia rue de Chabrol
cheur de notre ville. Je finirai mon article
par cette joyeuse histoire.
II pêcbait au brochet. Tout k coup le flot-
teur plonge, il laisse aller et ferie au mo
ment apportun. II sent une résistance inat-
tendue.
Ecbevin pour tout ce qu'il avait fait en fa
veur des pêcheurs la ligne, a la chambre et
au Conseil Communal. D'autres présidents
de société se joignirent k M Ketelers pour
appuyer ses paroles, qui furent unanimement
acclamées par l'assistance. M. Colaert touché
de cette cordiale manifestation, qui prouve
que les pêcheurs ne sont pas des ingrats,
répondit en termes émus qu'il continuerait k
faire tout ce quiétait en son pou voir, pour avan-
tager ia pêchck la ligne, sport aussi hygié
nique au point de vue moral qu'au physique.
Une déclaration de l'orateur fit surtout plai -
sir aux pêcheurs Yprois. C'est ['assurance que
M. Colaert appuyera de tout son pouvoir la
demande d'entretien et de curage des eaux
des Kasteel et Majoor gracht, que les sus-
dits amateurs d'Ypres ont l'intention de faire
k l'Administration communale.
Bref, l'assistance sortit, enchanlée de la
cordialité et de l'aménité de l'honorable
Echevin.
De l'hötel de ville, le cortège se rendit
par la rue des Halles, grand'Place et rue de
Dixmude au quai oii le concours commenpa
vers 3 heures.
C'est toujours un spectacle intéressant que
ces certaines de lignes qui monterit et des
cendent continuellement autour de notre an
tique quaipuis les cris visch qu'on
entend k tont instant quand un heureux pê-
cheur a le bonheur de tirer un poisson de
l'eau, uri poisson, qui sans grande valeur en
d'autres circonstances, rapportera cette fois
k son fortuné possesseur, de 15 a 30 fr.
C'est la ville d'Ypres et surtout la société
des Taartevisschers dont nous avons rappor-
té le brillant succès k Dixmude dernièrement
qui it remporté le plus grand nombre des
prix. Voici d'ailleurs la liste de proclamation
Au plus lourd poisson
lr Prix M. ch. Cnockaert, d'Ypres. Ind.
2' Ed. Bouckaert, T. V.
3* Gust. Derolez, Ind.
4e Jéróme Coutelle, T. V.
5® Flor. Meskens (fils)Ind.
Au plus grand nombre de poissons
ir Prix M. Léon Raepsaet, ëeRoubaix
2* Jean Duprez, de Bruxelles
3® Pierre Paket, d'Ypres Ind.
4° Cam. Clarysse, T. V.
5° Valère Lebbe, T. V.
Les médailles et primes out été décernées
Stpristi crie-t il k deux camarades pê-
chant k ses cötés, venez m'aider, j'emmène
un père
On tir peu k peu, et k grande peine la
ligne et que voit-on quand la prise approche
du bord
Une cage k perroquet
Mais ce qu'il y avait de mieux, c'est qu'un
petit brochet était dans la cage
Se sentant pris, le poisson éperdu s'était
élancé dans cette vieiile cage, tombée pro-
bablement d'un bateau,
Mais c'est égal, prendre un brochet dans
une cage k perroquet, voilk qui n'est pas
banalMas-Anidlo.
A Vatican.
Dimanche a Rome, a I'occasion de
la fêtede Saint-Joachim, le Pape a tenu
audience a midi, pendant plus d'une
heure, dans sa bibliothèque privée.
Trois cents personnes étaient présentes,
parmi lesquelles seize cardinaux, de
nombreux prélats et un graud nombre
de notabilités de la société catholique.
Le Pape a parlé d'abord de Saint
Joachim, disant qu'il était heureux de
célébrer la fête pour la 90e fois; puis
il a parlé de la prochaine année jubi-
laire. II a rappelé la solennité de la
célébration du jubilé de 1825.
Des missionnaires, dont il a rappelé
les noms, prêchaient sur les places
publi jues, Léon XII intervint nu pieds
a fa procession de pénitence.
Regrettant que les circonstances ne
lui permetteut pas de faire de inême,
le Pape a ajouté Suppléons par une
piélésirrcère et par un veritable renou-
vellement intérieur. C'est pour cela
que j"ai ordonné la consécralion du
monde entier au Sacré-Cceur.
Le Pape a terminé err encourageant
aux retraites spirituelles le clergé
romain.
Paspeuprésomptueuxces Messieurs
les radicaux qui s'appellent Lorand,
Mouton, Heupgen, Hambursin et Ma
gnette
Dans une déclaration signée par
eux, il est dit que ces Messieurs sont
prêts a voter le système du gouver
nement si les circonscriptions electo
rates qu'il prévoit sont élargies, si la
R. P. est appliquêe aux éleclions com-
munales et provinciates et si le nombre
des dépntés et sénateurs est augmenté.
Nous espérons que legou vernement
et la droite auront assez de courage
et de dignité pour résisler a pareilles
injonctions et pour, au besoin, se
passer du concours de ces mohicans.
L'Etoile beige reQoit de Charleroi la
lettre suivante sur laquelle nous ap
pelons l'attention de nos législaieurs
et du gouvernement, dans l'espoir
qu'ils sauront déployer au tant de
courage et de fermeté que nos ad-
versaires emploient de moyens vio
lents pour arriver a leur but.
La lettre dévoile en même temps,
au sein du parti socialiste, des dis-
sentiments profonds qui sont le pro
logue d'une scission.
Voici cette lettre
Charleroi, 21 Aoüt.
Les délégués des groupes socialistes de
l'arrondissementde Charleroi se sont réunies
Dimanche au Temple de la Science pour
décider de leur attitude vis k vis du projet
électoral de M. de Smet de Naeyer.
Tous les députés de l'arrondissement
étaierit présents, sauf M. Vandervelde, qui
s'était fait excuser.
La discussion qui s'y est produite a été
trés animée. Des orateurs ont vivement cri-
tiqué les socialistes bruxellois qui ont décidé,
comme on sait, de ne pas faire du mouve
ment de rue contre un projet de R. P. inté-
grale. Ces critiques atteignent indirecte-
ment M. Vandervelde, qui est, dit-on, pour
beaucoup dans l'atutude actuelle des socia
listes de la capitale.
Finalement l'assembiée a voté un ordre du
jour dont la gravité n'échappera k personne.
Voici la dernière partie de cette résolution
quia été votée k l'unanimité
Elle (l'assembiée) adjure les députés so
cialistes et démocrates de pousser jusqu'au
bout la résistance au projet de M. de Smet de
Naeyer
Elle déclare étre prêle k reprendre
l'agitation et k recourir k tous les moyens,
pour faire rejeter l'odieux coup de parti qui
se prépare, sous prétexte de faire triompher
la R. P.;
Elle affirme qu'elle n'hésitera pas k re
courir le cas écheant, k la grève générale
pour assurer la victoire du S. U. pur et
simple.
Elle demande au Conseil général de se
réunir d'urgence, pour provoquer, k bref
j délai, un congrès extraordinaire k Bruxelles,
pour prendre les mesures que la situation
comporte et assurer la défense du S. U.
menacé.
Dimanche pendant que se passaient en
l'église St. Joseph, k Paris des scènes d'hor-
reur, une autre bande anarchiste essayait de
prendre d'assaut le couvent des soeurs de
Sainte-Marie, 64, rue Saint Maur.
lis s'amusent d'abord k briser k coups de
pierre une statuette de ia Vierge qui domine
la porte d'entrée.
Des demi briques des moellons, des dé-
bris de fonte, d'énormes boulons sont lancés
sur cette statuette qui, malgré de nombreux
chocs, n'est pas renversée.
A bas la calotte A sac orient les
manifestants.
Et une nouvelle grêle de projectiles s'abat
dans les vitres de l'immeuble, qui sont toutes
brisées.
L'envahissement de la maison va se pro
dutre déjk les manifestants se précipitent
vers la grande porte, lorsque le concierge,
M. Diot, la referme brusquement.
Une douzaine de vieillards et quelques
soeurs priaient et s'apprêtaient k mourir.
Fort heureusement, dit la supérieure,
personne d'entre nous n'a été blessé. Quel
ques meubles et divers objels sont endom-
magés. Nos pauvres vieillards ont eu,comme
vous pouvez le penser, une assez forte émo-
tion, mais Dieu nous a protégés.
Outre un asile de vieillards l'établisse-
ment des religieuses de Sainte-Maric com
porte une école libre de jeunes filles.
La physionomie de la rue bloquée était
Lundi, un peu différente de celle des autres
jours l'aspect était raoins tumultueux, plus
sévère.
Les mesures militaires étaient plus mena-
pantes, le blocus se resserrait. Au lieu des
escouades d'agents qui se contentaient ces
jours ci, dans la matinée, de parcourir la
rue en tous sens faisant circuler les pas-
sants, l'on voyait autour de la maison une
ligne ininterrompue de fantassins de la garde
républicaine, l'arme au pied, baïonnette au
canon, interdisant toute approche, loute
circulation.
Un roulement a étéétabli entre les com
missaires de police.de sorte qu'il y en ait un
constamment de service cité d'Hauteville.
Le commissaire fait tous les matins sa
ronde autour de la maison assiégée s'assu-
rant que toutes les issues sont gardées et
qu'on ne peut y introduire une bouchée de
pain.
A 3 heures, le cordon d'investissement est
renforcé par une compagnie de 74° régiment
de ligne et par 25 gendarmes k pied qui for-
ment les faisceaux dans la cité d'Hauteville.
La foule des curieux augmente. M. Guérin
k l'arrivée do la troupe parait sur la plate -
forme de la maison.
La soirée a été assez calme k Paris. M.
Guérin est toujours dans sa fonteresse. On
raconte aujourd'hui que dans la crainte que
ses amis, énervés, tirent le premier coup de
fusil, M. Guérin a seul la clef du coffreaux
munitions. II ne la donnera qu'après avoir
lui mêrne tiré'le premier coup.
Bien que la prolongation de cette situa
tion ne puisse que l'aggraver, on peut encore
espérer d'éviter que dénouement tragique,
Hier, l'un des amis de M. Guérin, un gar-
pon de café nommé Gry, qui faisait la cuisine
depuis le commencement du blocus,est sorti
k cause de son état de faiblesse. II a été
envoyé k l'inflrmerie du dépól. D'après lui,
la petite garnison se compose de 12 hommes
k qui il ne teste plus que quelques kilos de
pomraes de terre et des boites de conserves
de petit pois.
Le bruit avait couru cette nuit que l'assaut
ser8itdonné ce matin. M. Lépinea luimême
démenti la nouvelle.
M. Guérin a fait clouer sur la fapadeune
immense bandede calicot avec ces mots:
Mort aux traitres
Officiers fran9ais assassin^s
par d'autres officiers francais
Une grave nouvelle a circulé Lundi matin, et
a été confirmée dans l'après-midi par le
ministère des colonies de France. Deux offi
ciers franpais, le colonel Klobb et le lieute
nant Meunier, envoyés au Soudan pour
prendre le commandement de la mission ont
été assassinés par les troupes que comman-
daient les officiers Voulet et Chanoine
Voici les faits
Le colonel Klobb avait été chargé de pro
céder k une enquête sur place afin de vérifier
le bien ou le mal fondé d'accusations graves
portées sur les capitaines Voulet et Chanoine
par un de leurs compagnons, le lieutenant
Peteau. Dans leur marche k travers le Sou
dan franpais, ces officiers auraient commis
ou laissé commettre des atrocités qui avaient
pour point de départ soit la nécessité de
vivre, soit la satisfaction d'exigences toutes
particulières. Ces accusations étaient d'ail
leurs corroborées aussitêt par les plaintes
que les populations molestées avaient adres-
sées aux officiers résidents qui se trouvaient
au milieu d'elles.
Le colonel Klobb reput l'ordre de prendre
le commandement de la mission, et ramener
k la cöte les officiers coupables pour lej
faire passer devant la justice.
Le capitaine Voulet, chef de la mission, fil
prévenir le colonel Klobb que s'il exécutaitles
oi dres qu'il avait donnés, il pouvait se con-
sidérer comme un homme mort
Le colonel Klobb ne prit point garde
cette menace; mais quand il arriva en pré-
sence de la colonne commandée par le
capitaine Voulet, celui-ci, entouré de tous
ses officiers et de tous ses hommes, lui inti-
ma l'ordre de rebrousser chemin, le mena-
pant de tirer s'il avanpait encore d'un pas, et,
comme le capitaine Voulet donnait l'ordre k
ses hommes de mettre en joue le colonel
Klobb et les hommes qui l'accompagnaient,
le colonel réponditMoi, je ne fais pas
charger les armesmaintenant, tirez si
vous l'osez
Et il avanpa, accompagné du lieutenant
Meunier.
Feu cria le capitaine Voulet.
Une décharge générale des hommes de la
misson retentit, abattant le colonel Klobb, le
lieutenant Meunier et quelques indigènes de
leur escorte.
Le colonel Klobb, blessé k la jambe, se
releva et voulut quand rnême avancer vers
le capitaine Vouletmais une nouvelle dé
charge l'étendit raide mort.
Le reste de l'escorte du colonel prit la
fuite.