COMPRIMÉS
VICHY-ÉTAT
Triomphe de la pêche
a la ligne
BN VOYAGE, A IA CAMPACNB, A IA CHASSE
Tous les journaux sent remplis encore par
des appréciations on de menus potins sur
l'affaire Dreyfus. 11 semble, toutefois, que
l'intérêt culminant de ce formidable débat
judiciaire ait désormais disparu Nous nous
en féliciions pour nos voisins, les Fran
cais, plus affaiblis par cette longue dispute
intestine qu'ils n'eussent pu letrc par une
guerre civile.
On nous rendra cette justice que nous
nous sommes tenus k l'écart des polémiques
passionnées auxquelles ce procés a donné
lieu, dans les journaux de tous les pays. Non
qu'k notre avis l'opinion publique doive se
désintéresser des causes oü la vie et l'hon-
neur d'un homme sont en jeu. Lorsqu'une
grande erreur a été commise.quel que soit le
tribunal en fauteetsi humble que puisse être 1
la victime, il est naturel et il est bon, et
l'intérêt social exige, que Terreur soit re-
dressée. Mais le róle de la presse consisle
k fixer l'attention sur l'iniquité qu'elle croit
avoir découverte, et nullement k résoudre de
sou autorité particulière un litige dont elle
ne connait pas it fond les multiples et con-
tradictoires éléments.
Surtout lorsque le pouvoir judiciaire est
saisi régulièrement, une grande réserve
s'impose i> l'opinion et aux orgartes de
l'opinion.
Reconnaitre ét la foule le droit d'empiéler
sur le pouvoir judiciaire, c'est en quelque
sorte légitimer cette sauvage loi de Lynch,
qui substitue les procédés sommaires d'une
masse anonyme, violente, aveugle, k la mé
thode raisonnée et calme des tribunaux
chargés de rendre la justice au sein des pau-
ples civilisés.
II serait, d'ailleurs, puéril de prétendre
que, dans l'affaire Dreyfus, le verdict popu
laire offre des garanties de sagesse, d'impar-
tialité et de mesure.
Parmi les milliers ou les millions degens
qui ont émis, sur la culpabilité du capitaine,
un avis catégorique, combien ontété iofl u
encés peut être sins eux mêrnes s'en ren
dre compte par des préjugés qui n'ont
aucun rapport avec le souci de la justice
Corabien, d'autre part, se sont donné la
peine d'examiner l'affaire en ses détails,
avant d'exprimer leur opinion Nest il pas
visible que les comptes-rendus, publiés par
la presse sur les audiences de Rerines, doi-
vent être contrólés avant de servir de base k
une appréciation Comparez, par example,
le résumé du réquisitoire et le résumé de la
plaidoirie de Me Demange, tels qu'ils ont été
fournis aux journaux par les agences, etvous
eomprendrez que ce reportage ne peut être
admis sans réserve comme l'exact reflet des
débats.
Est-il beaucoup de gens qui, s'ils avaient
k trancber le procés sous leur responsabilité
unique, n'éprouveraient pas le besoin d'en
recommencer ab ovo l'étude Et dés lors, ne
conviendrail-il pas qu'on fut un peu moins
net iorsqu'on apprécie lejugement qui vient
d'être rendu
11 est superflu, pensons nous, de faire
observer que la presque totalité des jour
naux, au lieu d'accepter la décisiori du Con-
seil de guerre, la commentent avec leurs
passions de la veille et la critiquent, les uns
paree qu'elle ne proclame pas l'innocence de
l'accusé, les autres paree qu'elle admet des
circonstances atténuantes k la trahison.
L'opinion du Journal des Débats, presque
isolée dans la presse, mérite d'être consi-
gnée ici
Nous avons dit que nous nous inclinerions
devant l'arrêt quel qu'il fütc'est ce que nous
faisons, et il serait k désirer que tout le monde
le fit comme nous. Nul n'a le droit de mettre
son opinion ou son sentiment individuel
au-dessus du verdict qui vient d'être rendu. La
loi a désigné les juges de Dreyfus el tout le
monde reconnaitra que, cette fois, i! a été léga-
lement condamné.
Nous ne connaissons pas loutes les charges
qui ont pu lui être imputées, puisque deux dos
siers sont restés secrets pour nous mais ils ne
l'ont été ni pour lui, ni pour ses défenseurs.
Tout a été connu, tout a été discuté.
11 n'en avait pas été de mèmeen 1894, et c'est
une des raisons pour lesquelies nous avons
cru que la revision était nécessaire. Mais
elle a eu lieu, et ceux qui se mettent k l'état de
révolte contre ses résultats ne peuvent invoquer
que deux sortes d'arguments. Ils peuvent dire,
ou que le Conseil de guerre n'a pas agi de bon
ne foi, ou qu'il n'est pas infaillible. Le pays
tout entier protestera contre la pemière alléga-
tion. Quant k la seconde, sans doute, elle est
philosophiquement sou tenable il n'y a pas de
justice humaine douée d'infaillibilité, et c'est
pour cela que la loi a entouré de tant de garan
ties la recherche de la vérité.
Par contre, lorsque toules ces garanties ont
été scrupuleusement respectées, et que la chose
jugéeprendsa force non pas seulement dans
un arrêt, mais dans plusieurs, tout citoyen est
obligatoirement tenu d'incliner son jugement
devant celui des juges. Si les jnges ne sont pas
infaiüibles, ceux qui protestent contre leur ar
rêt ne le sont certes pas davantage, et ils n'ont
pas eu les mêmes moyens de s'éclairer.
Ce sont lk des paroles sages, sans doute,
mais elles n'auront guère d'écho. C'est que la
conviction' de la plupart des gens, dans cette
affaire, a été dé'erminée par des éléments
étrangers au fond du procés. La communi
cation illégale imputée au géuéral Mercier,
le faux du colonel Henry, ont certes influé
sur l'esprit d'un grand nombre mais il faut
bien convenir qu'ils ne concernent pas l'es-
sence du fait que le conseil de Rennes avait
k juger, Au suiplus, les plus acharnés parmi
les partisans et les adversaires de Dreyfus
semblaient d'avance décidés k maintenir
leur opinion, les uns persuadés que Dreyfus
est une victime de Tantisémitisme, les autres
convaincus que l'acquiuemeht de Dreyfus
serait un soufflet magistral donné k tout le
haut commandement de l'armée franpaise.
Mauvaises dispositions pour rendre la justice
avec impartialité Encore ne parions nous
ici que des convaincus, et non de ceux qui
ont été chargés de faire l'opinion,
Si, dans cette longue querelle, il s'était
agi exclusivement de faire éclater la justice,
la frénésie de poiémique dor.i nous avons été
les témoins depuis deux ans serail un hon-
neur pour notre siècle.
Malheureusement, dans ce siècle, la cause
du Droit méconnu, de la faiblesse opprirnée,
n'a guère fait sortir les peupies de leur
apathie. On vole des provinces, on anéantit
la liberté, on massacre drs centaioes de
mille hommes sans que le monde soit
secoué d'indignation. En tout ess, l'émotion
généreuse ne dure qu'un temps les grands
malfaiteurs sont bieutót absous et de nou
veau honorés.
Si l'affaire Dreyfus a échappé k i'indiffé-
rence commune, c'est qu'elle est devenue le
pivot d'une grande agitation politique. Et
voilk pourquoi lejugement de Rennes, qui
devait mettre un terme k la poiémique, est
tout au plus un épisode auquel d'sutres épi
sodes succèderont Ce n'est pas au préioire,
c'est sur les champs de baiaille des partis
que la lutte se décidera.
Nous avons annoncé dernièrement. qu'une
réclamation avait étéadressée psr ungroupe
de pêcheurs Yprois k M. le Ministre de
1 Agriculture, au sujet de faits de braconnage
qui se pratiquaien: de nouveau au canal
dYpres k Nieuport, en dépit de la nouvelle
loi du 7 Juillet 1899, et que cette plainte
avait été appuyée par M. le Représentant
Colaert.
Samrdi passé, l'Adminis!ration des Eaux
et forets a donné la réponse une grande
nouvelle - sous la forme d'une affiche coiiée
sous le Nieuwerk et en d'autres endroits.
C'est d'abord l'annonce de l'adjudication
des droits de pêche et de chasse dans les
eaux de l'Etat, puis la lisle des eaux oü le
droit de chasse seul sera mis en fermage, le
droit de pêche étant réservé (t la pêche a la
ligne a main seule.
Nous avons partagé le plaisir de tous les
pêcheurs k la ligne de notre ville, en voyant
que dans ce dernier cas sont tous les canton-
nements du canal d'Ypies k Nieuport, k l'ex-
ceplion d'un seul, c'est k dire les 2 cantonne-
mests de l'Yperlée, les 4 de l'Yzer, le canal
de Loo etc. Le seul cantonnement de
Nieuport, Snaeskerke etc. sera mis encore
en adjudication.
Done, une étendue d'eau d'une bonne di
zaine de lieues réservée k la pêche k la
ligne
C'est lk un véritable triomphe pour les
amateurs Yprois et ceux des communes en-
vironnantes. Aussi comme les pêcheurs jubi
lent
Un fait k remarquer, c'est que la majeure
par tie des eaux, ainsi mises k l'unique dispo
sition des pêcheurs k la ligne dans notre
province, sont celles qui sont situées dans
notre arrondissement ou qui y touchent.
Les amateurs de la pêche, rendant justice k
qui de droit, n'y voient pas une simple coin
cidence. II est évident que les démarches de
notre sympathique représentant M. Colaert,
et la part active qu'il a prise k la discussion
de la loi du 7 Juillet dernier, y sont pour
beaucoup. Aussi, si nos renseignemerits sont
exacts, les sociétés de pêche Yproises ont
elles décidé de lui adresser une nouvelle
lettre collective de remerciments pour le
grand succès de leurs désirs et réclamations,
succès qui lui est dü en grande partie.
Après de tongues' années d'attente, de
patience et de luttes, voilk done la question
de la pêche k la ligne définitivement résolue
k l'entière satisfaction des nombreux ama
teurs de ce sport. Nous le répétons, c'est un
grand succès et nous comprenons fort bien
la joie des pêcheurs.
C'est k eux maintenant k veiller avec soin
que les clauses du nouveau règlement soient
strictement observées par tout le monde. Ils
ont le droit de signaler et de faire poursuivro
par la voie légale toutes les infractions k la
loi qui seraieni encore commises. Nous avons
appns de bonne souice qu'ils comptent le
faire avec fermeté surtout si les agents, que
la chose concerne, agissaient mollement, ce
qui n'arrivait que trop souventsous l'ancienne
loi. La nouvelle législation sur la pêche
donne d'ailleurs aux sociétés de pêche un
droit de surveillance officiel, puisqu'elles peu
vent déléguer un de ieuis membres, comme
garde de pêche assermonté, avec pouvoir de
dresser procés verbal le casécbéunt.
II est certain que notre canal est peut être
l'eau la plus favorable du pays pour la repro
duction. Ce qui le prouve c'est la quantité de
poisson qui y subsiste.malgré les razzias con-
tinuelles, qui y ont été opérées depuis nom
bre d'années, k l'aide d'engins défendus par
la loi. Maintenant qu'il sera laissé tranquille,
il fourmillera litéralement de poisson, ce
qui ne sera pas un mince profit pour la ville
et les communes situées sur ses bords.
Comme de plus notre ville possède ses fossés
des remparts fort poissonneux également et
auxquels il ne manque jusqu'ici qu'un peu
d'entretien, on peut prédire avee assurance
quon sera étonné du nombre d'étrangers qui
viendront k Ypres pour selivrer au plaisir de la
pêche. lis ne partironi jsma>s sans avoir fait
plus ou moins de dépenses.
C'est ce qu'avait compris un intelligent
cabaretier restaurateur, habitant k quelques
lieues au nord d'Ypres. II avait pris en fer
mage un cantonnement de pêche dans le seul
but de laisser se multiplier Ie poisson en n'y
pêchant au moyen d'aucun filet et d'attirer
par lk chez lui les pêcheurs étrangers. Et il
faisait des affaires d'or, car on venait de dix
lieues k la ronde et de fort loin pour pêcher
dans cette eau.
Des pêcheurs de Lille, Armentières, etc.,
faisaient dans ce hut 7 k 8 lieues de chemin
defer et de tram. Les dépenses faites par les
pêcheurs le rémunéraient et au delk de ses
frais et de son prix de fermage.
Quand il y aura autant de poiseon chez
nous que de ces cötés, ces messieurs de
France préfèreront évidemment ne plus
devoir faire un trajet aussi long.
Pour finir, signalons k Messieurs les
chasseurs de natre ville un beau coup de
fusil k tirer dans un de nos fossés.
Ceux qui pêchaient Dimanche passé au
Kasteelgracht ont vu sortir d'un trou.perforé
dans les murs des remparts, entre les portes
de Menin et de Lille quatre magnifiques
loutres.
Ce sont Ik des braconniers d'eau qui font
complètement fi des lois et règlements sur
la pêche et auxquels la seule peine k appli-
quer doit être la peine capitale.
Avis done aux chassours Yprois. S'ils par-
viennent k tuer ces animaux malfaisants, ils
rendront service k leurs frères les pêcheurs.
Huwelijksafkondigingen
Josephus Dubois, kleermaker, te Yper, en An
na Verleure, werkvrouw, te Yper.
Josephus Vanbleu, timmerman, te Yper, en
Elisa Deleu, zonder beroep, te Yper.
Julius Lamond, dienstknecht, te Yper, en
Cesarina Verhaeghe, dienstmeid, te Vlamertin-
ghe.
Achillus Houwen, landwerker, te Rening-
helst, en Sabina Dauchy, dienstmeid, te Rening-
helst.
Camille Nevejan, bakker, te Yper, en Maria
Senave, naaister, te Leysele.
Mauricius Spinnewyn, pannebakker, te Yper,
en, Leontina Potillius, spoelster, te Meenen.
Victor Vangheluwe, hovenier, le Yper, en
Juliana Legrand, zonder beroep, te Yper.
Henricus Roosebeke, hovenier, te Yper, en
Zoé Mantez, huishoudster, te Poperinghe.
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