B
Samedi 28 Octobre 1899
10 centimes le !N°
N°. 3492.
La R. P. a la Chambre
M. Daens et La Lutte
Nos souvenirs d'antan
Questions embarrassantes
Oü est Andrée? Vit-il encore?
La guerre Anglo-Boer
La R. P. a la Chambre
34* Ann EE.
A
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La Chambre a voté, hier, l'article premier
du projet de loi disant que l'élection pour la
Chambre des Représentants et pour le Sénat
se font par arrondissement administratis
mais que deux ou plusieurs orrondisseraents
peuvent être réunis pour l'élection des re
présentants el des sénateurs, le tout confor-
mément au tableau de répartilion annexé k la
loi en vigueur au moment de l'élection.
Cet article a étévolé par 75 voix contre 5b.
II y avait trois ou quatre proportionnalistes
absents contre un douzaine d'antiproportion-
nalistas. Ce résuitat fait prévoir une majorilé
de 5k 6 voix pour ie projet de loi.
La Chambre a rejeté un amendement de
M. Bethune proposani le découpage de 1'ar
rondissement de Bruxelles, un amendement
de M.Vandervelde proposant descirconscrip
tions proviuciales, et un amendement de M.
Henri Delvaux proposant te niaintien des
circonscriptions actuelles.
Le gouvernement s'est opposé k tous ces
amendements Toutefois le tableau de répar
tilion des circonscriptions est réservé et r,e
sera voté qu'k l'article 7.
La Séance de Jeudi
La Patrie, le raoins résignc des
journaux proportionnalistes résignés,
parlant de la séance de la Chambre
de Jeudi, écrit
Jeudi, la fin de la séance, M. Furnémont
s'est écrié Allons Qa va trés bien, les
affaires: le gouvernement me paratt terrible-
ment malade.
M. Tack venait de terminer un discours,
trés applaudi k droite, contre la R. P. Fière-
ment, énergiquement, le vieux mais vert
parlementaire s'étail"écrié, d'après le Compte
rendu analytique
Je ne puis öter de mon esprit cette idee
que nous allons traverser une dure épreuve.
Le sysième majoritaire nous laisserait au
moins l'espoir de la lutte et de la victoiie
qui nous ont permis de voter de bonnes lois
pour le pays et de démontrer k la classe
ouvrière tont l'intérêt que nous lui portons,
(Trés bien a droite). Mais on nous convie
k sortir de la forteresse au lieu de la défen-
dre Jamais je ne pourrai m'y résoudre.
J'aime mieux rester debout sur la brèche
je préfère que l'ennemi m'abatte ou m'étran-
gle, plutót que de me suicider (Applaudis-
sements et vive approbation sur plusieurs
bancs de la droite.)
Le vénérable homme d'Etat ccurtraisien
n'est certes pas un antimimstériel de profes
sion, bien au contraire. Pour qu'il aiteru
devoir tenir un langage si carré, il faut que
sa conviction sur les dangers de laR. P. soit
bien profonde.
Un autre ami constant du gouvernement
catbolique, M. Léon Visart de Bocarmé, a
combattu la R. P. Quoi qu'il advienne, l'lio
norable député de Furnes ne la votera pas.
II faut l'avouerCe que le gouvernement
demande des représentants hostiles au fond k
la R P., est fort durpas de concession, sur
rien.
Hier, c'était l'article l*r qui était en dis
cussion. II fixe les circonscriptions. MM. H.
Delvaux, de Montpellier, L. Visart deBocjr
mé formulent des objections fort graves sur
certains remaniements. Ils voudraient qu'au
moins les arrondissements uninominaux
échappent aux remaniements, ne perdent pas
leur utile, leur précieuse autonomie. M.
Hoyois demande si le gouvernement entend
imposer la répartilion en posantla question
de confiance. Et il ne repoit pas de réponse.
Pas plus que M. Woeste, qui désirerait
savoir si le gouvernement entend introduire
la R. P, iotégrale pour Ia province et la
commune.
II y a eu, au surplus, un petit échange de
vues aigre-doux, entre MM. Woeste et de
Smet de Naeyer, le premier ramenanl, avec
sa tenacité impitoyable, le dénat aux rr.êmes
questions, mettant le gouvernement en üe-
meure d'y répondre, en agitant un peu l'tio-
norabls chef du cabinet par sori insistance k
dire qu'en réalité M. Lorand était l'auteur du
projet et qu'il ne convenait pas k une majori
lé de droite de subir les ordres du radical-
socialiste. M. de Smet de Naeyer a dénié
cette collaboration.
LaLulte publie la correspondance de
Mgr l'Évêque de Gand avec M. Daens. C'est
done quel'abbé a cru devoir publier lui même
les lettres de son Évêque et les siennes!
La Luttecomrne conclusion, écrit
L'abbé veut que ce soit son juge su-
prême, le pape, qui prononce. Si son
juge suprème le privé de son droit de
citoyen, il dira: Roma locuta est et il
s'inclinera
On voil par lk quel peu de fond on doit
faire des principes et des promesses qu'un
mot de Rome peut modifier.
II est impossible de faire de la politique
avec des hommes qui reconnaissent le pape
comme juge suprème et infaillible.
Cest cela: La Lutte voudrait que M.
Daens, prêtre catbolique, ne se soumlt pas
méme au chef suprème de la Religion. Si
M. Daens se révoltait contre la décision de
Rome, La Lutte et consorts se réjoui-
raient, paree qu'il yaurait un scandale dans
l'Église. Ce n'est pas autre chose.
II s'agit vrairaent, du reste, des droits de
M, Daens comme citoyenUn prêtre qui
s'allie k tous les ennemis de la Religion, les
libéraux, les radicaux et les socialistes, ne
fait qu'exercer ses droits de citoyen
Pas n'est besoin,d'après nous, de s'adres
ser k Rome pour savoir si un prêtre catbo
lique peul agir de la sorte.il suffisait ample-
ment du simple boa sens pour décider cette
question. L'avis donné et les mesures disci-
plinaires prononcées par son Evêque
devaient faire rentrer M Daens, depuis 1 Jtig-
temps, dans l'obéissance et la soumission.
La Pairie reproduit notie article de
Merctedi dernier au sujet de l'üisloire de
nos luites et de nos succès.
Elie ajoute: catholiques, inspirons nous
de l'exemple d'Ypres
Ce serait peul-être présomptueux de notre
part de vouloir servir d'exemple aux autres
catholiques du pays et noiamment k ceuxde
Bruges. Mais nous pouvonsêire fiers de nos
succès et nous enregistrons volontiers l'hom-
mage que nous rend La Patrie.
Les catholiques d'Ypres ontremporté une
brillante victoireaux élections communales du
15 Octobre. Ce résuitat est dü a un travail in
cessant et h une propagande opiniatre. II est
intéressant de constater par queiles luttes ar-
dentes nos amis ont, conquis l'hótel de ville,
ou les libéraux dominaient depuis prés de 50
ans.
Le Progrès nous pose la série de
questions que voici
l°Quel est le nombrc exact de built tins
de votes qui ont ëté imprimés
2' Quel est le nombrc exact d'élecleurs qui
out pris part au scrutin du 15
Quel est le nombre exact des votes que
ces éltcieurs ont dü émettre
4' Quel est le uoinbre exact des bulb tins
trouvés dans les unies
5° Ge nombre correspond-il exactemtnt au
nombre de votes que les électeurs volants
ont dü émettre
6' Quel est le nombre exact des bulletins
non employés
7° Quel est le nombre exact des bulletins
repris
8° Le total des votes émis, des bulletins
non employés et des bulletins repris, donne-
t il exactement le nombre de bulletins qui
ont été imprimés?
Réponse Les libéraux avaient leui té-
moin dans cbaque bureau. Que le Progrès
s'adresse k ses témoins et il sera de suite
édifié.
Or, aucun de ces témoins n'a fait acler la
momdre protestation, ni la moindre réserve
dans le procés-verbal
Si, après coup, il s'est aperpu qu'il y avait
des irrégularités, pourquoi nos aaversaires
n ont-iis pas réciamé contre l'élection, dans
le déiai légai
La réponse est facile il n'y avait aucune
irrégularité, aucune inexactitude. S'il y en
avait, c'est au Progrès k les signaler et non
k nous poser des questions auxquelles nous
n'avons pas k répondre.
Le Progrès sernble du reste se cor.snler
car il écrit que l'horizon s'éclaire et que
bientót, nous aurons au pouvoir un
gouvernement honnète, qui saura pren-
i dre des mesures ènergiques contre la
fraude, la pression et la corruption.
Le Progrès entend parler d'un gouverne
ment libéral. Cela arrivera en effet avec la
R. P. Mais nous défions ce futur gouverne
ment libéral d'annuler des élections commu
nales comme celles qui ont eu lieu k Ypres
1 le 15 Octobre dernier.
Le Times a recu communication du contre-
amiral anglais Campon, d'une letire de son
neveu, commandant le fort Churchill, dans
la partie nord de la baie d'Hudson.
Deux Esquimaux sont venus lui faire le
récit suivant L'un d'entr'eux cbassant l'été
dernier le buffle, ren contra une petite
troupe de quatre hommes biancs qui tirèrent
sur une rentte.
Les Esquimaux qui arrivaient juste au
même moment, ne virent pas la renne et
crurent que les hommes biancs étaient en
train de leur tirer dessus.
lis pointèrent en conséquence leurs arcs
et tuèrent, k coups de fièches, deux biancs
les deux autres purent s'enfuir, poursuivis
par les Esquimaux. On ne sail, k Theme
actuelle, s'ils ont pu éehapper ou non.
S'agïrait-il d'Andrée
L'Esquimau présent regarda l>s deux
pauvres diables qui gisaient k terre le corps
percé de fièches. L'un deux était un homme
d'kge moyen, court, ux épaules larges et
trapu. L'autre était un jtune homme.
Le plus kgé portait des knickerbockers
avec des bas rayés; le jeune portait un com
plet en drap. II s'agirait d'Andrée et d'un de
ses compagnons.
Décidément le sort des armes se
prononce en faveur des Boers. Les
anglais ont évacué Glencoe, et les
journaux annoncent de nouvelles vic-
toires pour lescourageuxtransvaliens.
Tant mieux
Discours de M. Colaert
Suite
Mais ort sigrale, messieurs, un autre mal
k cöté de celui-lkpar suite de Te>tension
du.droit de suffrage, le parti libéral est exclu
de la representation k laquelle il a droit, et
et cela n'est pas juste.