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INAUGURATION DU PORTRAIT DE
Bourgmestre d' Ypres
Mercredi 8 Novembre 18'9
10 centimes ie N
N°. 3494,
da i mot jl
Nous apprenons que le Conseil Communal d'Ypres, en suite d'une décision prise, l'an dernier, lors du
vote du budget, se propose d'inaugurer le superbe portrait de M. le Baron Surmont de Volsberghe, dü au
pinceau de Téminente artiste, Mellc Louise De Hem, noire sympathique concitoyenne.
A cette occasion, le Conseil Communal se réunira en séance publique el solennelle le Samedi, 11 courant,
a cinq 1/2 heures.
La séance sera suivie d'un banquet, offert par MM. les Conseillers communaux a M. le Bourgmestre.
Pendant le Banquet, I'Harmonie communale, sous Thabile direction de son chef, M. Wittebroodt, sefera entendre.
La R. P. a la Chambre
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«21 rPAi!
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Discours de MColaert
Suite
Et combien de fois, messieurs, dans noire
histoire parlementaire, avons-nous vu ie
trioraphe de la moitié plus uo Une seule
fois, Bruges, en faveur d'un sénateur libé-
ral, qui a pu décider par sa voix, seule
aussi, du sort de la loi scolaire de 1879
Encore y avait i! une majorité k la Chambre.
El c'est alors, messieurs, que la représentK-
tion proportionnelle s'est afïublée de ce
manteau de justice qui peut éblouir, mais
qui ri'est qu'un trompeToeil.
La situation que nous avons connue it
Bruges peut d'ailieurs se présenter sous le
régime de la représentation proportionnelle.
Prenez, par exemple, le futur arrondisse
ment de Neufcbateau-Virton oil, par une
singulière exception prévue dans le projel
de loi, il n'y aura que deux sièges. Je sup
pose que le corps électoral émette 24,001
votes valables et que notre ancien collègue,
M. le comte de Briey et son co-candidet ob-
tiennent 46,000 suffrages, tandis que M.
Lorand n'en recueille que 8,001. Le tiers
plus un aura un siège et les deux tiers au-
ront l'auti e Et l'on prétend que c'est Ik la
justiceDemandez it un écolier, en lui
posant mon bypothèse, cequi lut paraii p1 us
juste, ou le système de la moitié plus un
ayant deux sièges, ou celui du tiers plus un
ayant un siège, c'est-k-dire le tiers valant la
moitié? 11 vous donnera un sourire.
Je vous démontrerai, dans la discussion
des articles du projet de loi, que l'injustice
que je signalo pour le futur arrondissement
de Neufchateau-Virton se présentera dans
beaucoup d'arrondissements, surtout si le
gouvernement s'obsline it ne vouloir d'aucun
quorum.
Et si l'on me répondaithypothèsesje
répiiquerais La moitié plus un n'est qu'une
bypothèse non plus.
Messieuis, je prévois une objection. L'ho-
norabie ministre de l'lntérieur me regarde
d'un air qui me fait croire qu'il va me la
lancerVous vous êtes pourtant rallié au
système du gouvernement précédent
C'est vrai, et je reconnais que le système
Vandenpaereboom présentait, au point de
vuede la justice, it peu ptès les mêmes in-
convénients que le système du gouvernement
actuel. Alors, comment ai-je pu m'y rallier
Je l'ai fait comme l'horiorable ministre de
l'lntérieur, nous étions d'accord dans
notre section, par esprit de conciliation,
dans un but d'union, mais un peu la mort
dans l'kme, déclarant, comme l'honorable
M. de Trooz, que js n'étais pas partisan de
la représentation proportionnelle. Rires
J'avais, moi, un motif de plus que l'hono
rable ministre de l'lntérieur d'aujourd'hui.
Comme je le disais mes honorables col-
lègues de la section, je consentais k falie
un essai de représentation proportionnelle,
et je proclamais que le système Var.den-
peereboom était un essai loyal et honnête.
Cela me valut alors d'amers rèproches de la
part de certains collègues antiproportionna-
iistes. (Rires).
Sans doute, les antiproportionnal sles
pouvaient voir dans le projet Vandenpeere
boom uneétape, un premier pas vers la re
présentation proportionnelle intégrale et
c'est pour cela qu'ils ne s'y sont pas ralliés.
Le temps, disais-je, nous démontrera si
ce système est viable. Quant moi, je ne le
croyais pas, paree que nous avons pu con-
stater que, dans tous les pays iibres, oü l'on
a introduit ia ieprésentation proportion
nelle, la considérant comme une panacée
universelle, on l'a répudiée bien vite comme
une vulgaire pastille Géraudel. (Rires).
A ce sujet, on a cité l'exemple de l'Angle-
terre. 11 parait que l'exemple est mal choisi
quoique l'Angleterre ait rejeté la représenta
tion proportionnelle, après un essai de dix-
buit ans Argument qui appelle un sou
rire nous a dit dédaigneusement l'hono-
rable ministre de la justice.
Comment! l'Angleterre a aboli la repré
sentation proportionnelle et cela prouverait
que le système est bon et juste Mais, si
demain il était adopté en Belgique, que di-
raient les proportionnalistes de France et
d'ailieurs Ninvoqueraient-ils pas notre
exemple pour le faire admettre chez eux?
Vous aurez beau parler d'intérêts de parti,
de calculs politiques, l'Angleterre a répuóié
voire système
Ehmessieurs, la représentation pro
portionnelle beige serail dans une plus sin
gulière posture que l'anglaise. Dans notre
parlement, qui compte cent cinquante deux
membres, elle n'a pas plus de trente cinq
adhérenls convaiucus
Si les Anglais, qui sont des hommes pra-
liqaos, s'étaient trouvés bien du système,
n'esl-il pas évident qu'au lieu de l'abolir ils
l'eussent gardé, en l'améliorant s'il n'avait
que des inconvénients pratiques, et en l'é-
tendant si ses résultats étaient bons Or,
aucun des partis qui se sont succédé au
pouvoir n'a songé k le ressusciter
Tout valait roieux, k mes yeux, que le
projei du gouvernement actuel, notamment
le système proposé en 1894 par l'honorable
M. Beemaert, système que nous avons re-
poussé, nous le regretterons, si le projet
actuel doit passer, avec le concours de
ceuxqui se résignent aujourd'nui 5 un mal
plus grand.
Avec le concours je devrais dire k la
suite de mes amis antiproportionnalistes
d'alors. Car, un jour, presque vaincu par
l'autorité qui s'attache au nom de M. Beer-
naert et par les profondes sympathies que
j'ai pour lui, plus que par la force et la vi-
gueurde ses arguments, je me trouvai dans
un de ces sentiers qui conduisent k la large
voie de Damas. (Rires) Ma foi proportionna-
liste chancelaitj'allais succomber et je m'en
erprimai k l'honorable M. Woeste, qui me
laissa cette fois saus réponse.
M. Woeste. Commentj'ai réponse it
tout. (Rires).
M. Colaert. Vous m'avez répondu par
voire discours de 1894. II était convaincant,
mais ce qui ne l'était pas moins, c'était ('opi
nion, c'étaient les arguments de mes hono
rables amis, MM. Liebaert et Schoilaert.
(Rires).
Ces honorables collègues s'étaient donné
une mission d'apótres. Ils se référaient aux
discours de MM. Helleputte, Woeste, Ros-
seeuw et Heynen. M. Liebaert ajoutait k ces
discours des arguments qu'il produisait lui-
même comme décisifs et, messieurs, ils
l'étaientCe sont ces arguments que l'hono
rable ministre de la justice place aujourd'hui
dans le rnusée des horreurs politiques».
Crueile ironie, n'est-ce pas? M. Van den
Heuvel devait être le défenseur du gouver
nement et c'est lui qui contribue le plus
peut être k le combattre, en nous forpant k
rappeler les condamnations sévères pronon-
cées contre la représentation proporiionnelie
par MM. de Smet de Naeyer de 1892, et M.
Liebaert de 1894
L'honorable ministre de la justice a appelé
leurs arguments des fantaisies Nous
aliens voir s'il est vrai de dire que ces fan-
busies n'appellem qu'un sourire.
i J'ai vu, en effet, sur les ièvres de l'hono
rable ministre de ia justice ce sourire, mais
je l'ai cherché en vain sur celles de ses ho
norables collègues du gouvernement.
Ces arguments fantaisistes, ces horreurs
i. le BARON SURMONT11 "OL.BEhGHE