Samedi 11 Yovembre 1899 1.0 centimes le 84H Année. N°. 3495.
VILLE D'YPRES
CONSEIL COMMUNAL
La R. P. a la Chambre
On s'abonne rue au Bearre, 38,, k Ypres, et tous les bureaux de posle du royaume.
Séance du
Ge soir, a 5 1/2 heures, séance pu-
biique et solennelle inauguration du
portrait do
M.le Baron Surmont de Volsberghe
Bourgmeslre d'Ypres.
Le Journal d' Ypres
et le Transvaal
A la Chambre
La Chambre a perdu hier les deux tiers de sa
séance en discussions inutiles de motions
d'ordre.
11 en est résulté qu'elle n'a pas voté sur Fa- I
mendement Thibaut et sur ceux produits k l'oc- i
casionde eet amendementpar le gouvernement.
11 restait la question très-grave du quorum.
M. Colaert s'est opposé énergiquement et avec
raison h ce que lu discussiou et le vote de cetle
question fussent escamotés.
Elle sera done discutée la semaine prochaine
en même temps que celle des circonscriptions
oil il y a beaucoup k dire.
La session de 1898-1899 n'est done pas finie
avant celle de 1899-1900. Nous l'avions prévu
et prédit.
Nous donnons iei le texte des amendements -
présenté par M. Colaert et consorts et relatifs
au quorum.
Aug. Delbf.ke.
Discours de M. Colaert'
Suite et fin.
M. Colaert. Messieurs, je viens de dire
que je ne suis partisan ni de la représenta-
lion proportionnelle ni du système uninomi-
nal. J'ai indiqué, comme remède k la situa
tion dans laquelle nous nous treuvons, le
décou page des grands arrondissetnents et,
pour commencer, le découpage de i'arron-
dissrment de Bruxelles.
Si on le voulait, il y aurait lk un lerrain
d'entente et une majorité. C'est une simple
question de vouloir. On n'est done pas ac-
culé, puisqu'on peut aboutir si on le veut.
Plus tard l'on pourrait réduire tous les ar
rondissetnents k des circonscriptions de trois
sièges, en niaintenant les uninominaux et
les binominaux actuals. Approbation sur
certains bancs).
L'bonorable ministre de la justice nous a
dit que ce n'est pas le moment de disculer
les formules du gouvernementmais en
attendant la discussion des articles, il a Ikcbé
de juslifier le vote unique de l'électeur, la
désignation des candidats par les parrains
ou par les associations politiques et l'ordre
des candidats présentés de la même la<?on.
Mais il ne nous a rien dit du quorum pas
un motEt cependant, aux yeux d'un grand
nombre de nos collègues, proportionnalistes
par conviction ou par résignation, le quorum
est uri tempérament iudispensable de la re
préseniaiiou proportionDelle, Approbation
d, droile Je vois de tous cóiés des signes
d'assentimerit
Le vote unique, l'bonorable M Van den
Heuvel l'a justifié en théorie. 11 est emprunté,
dit-il. k rurinominal. Je cherche en vain ce
vote unique dans le système du gouverne
ment. Eu fait, l'électeur qui votera pour un
candidat votera pour toute la liste, n'est-il
pas vrai Et oü est alors le vote unique
La désignation des candidats et l'ordre
des candidatures j'y vois un correctif de la
représentaiion proportionnelle. Je m'y ralhe-
rai dans le cas oü votre projet est voié.
Je dois dire cependant que vous enlevez
ainsi k votre habii proportionnaliste un pan
et il devient singulier, eet habitEt si vous
en ótez le second pan, le quorum, comme le
veulent les proporlionnaltstes purs, il ne vous
reste plus, messieurs, qu'uue veste, (flirts).
Je ne puis m'empécher de cnnsiater que
plus la representation propor tionnelle est elie
même, c'est k-dire véntablement proportion-
nelle et si vous le voulez vraiatent
logique, plus elle est réprouvée par ses
partisans mêmes. On en arrive ainsi, chose
la plus singulière peut-être du monde, k
Ikeher la représentation proportionnelle
dans ce qu'elle a de plus juste, sans douie
par un de ces sentiments dont on peut
dire qu'on les éprouve, mais qu'ils ne se dé-
fioissent pas. (Rit es).
Le quorum, toui le monde en était partisan
autrefois. C'éiait le système de l'bonorable
M. Beernaertcetait celui de l'honorable
M. Vandenpeereboomc'était encore ré-
cemment celui de l'bonorable M. de Smet de
Naeyer et que, dis je, c'était même, par ré
signation, le système de l'honorable M. La-
rand.
Mais M. Lorand et ses amis ont parlé et
par je ne sais quel sentiment d'amour-propre
ils nous ont imposé, k nous ou pluiót au
gouvernement, quatre conditions qui sont les
quatre articles de leur protocole pas de
quorum, la représentation proportionnelle k
la province et k la commune, augmentation
du nombre des sénateurs et députés et mo
difications aux circonscriptions proposées
par le gouvernement.
M. Rosseeuw. Quatre hommes, quatre
conditions c'est une proportion parlaite.
M. Colaert. On peut facilement se met-
tre d'accord sur l'augmentation du nombre
des sénateurs et représentants. C'est pour
plus tard, après 1900, a dit le gouverne
ment. SoitMais le quorum, est ce que le
gouvernement n'admet aucun quorum Va-t
il suivre jusqu'au bout le berger et ses mou-
tons? RiresAvons-nous k courber l'é-
chine devant la volonté d'un petit groupe.
cinq membres d'une minorité qui n'a d'auue
mérite que de nous avoir fait incliner la tête,
lors de la revision
Et les circonscriptions, messieurs
Dans La Réformt du 12 Mars 1894, l'ho
norable M. Lorand considérait comme a une
garantie précieuse le maintien des circon
scriptions existantes». II acceptait même le
quorum pour en finir, disait-il, avec le ré
gime majoritaire et pour rallier une majorité
k la représentation proportionnelle.
L'honorable M. de Smet de Naeyer, qui ne
varie guère dans ses systèmes, dans une en-
trevue accordée k un rédacteur du Petit-Bleu,
disait Je suis partisan de la représenta
tion app iquée aux arrondisscments actuels,
sans aucun n mamement des circonscriptions
aciuelles Comment en un vil plomb For
pur s es1 il cbangé
J'msisie pour que le gouvernement neus
dise s'il se rallie uux quatre conditions dis
radicaux.
Va-t il nous proposer la représentation
proportionnellpour la province et h com
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Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Pari3, 8, Place da la Bourse.
La lutte qui se poursuit en ce moment avec
acharnement entre les Anglais et les Boers, dans
le Sud de l'Afrique, donne uu nouveau regain
d'actualité aux articles que le Journal d'Ypres
a publiés le 8 Janvier et le lor Fóvrier 1890.
Nous croyons faire plaisir a nos lecteurs en
en donnant aujourd'bui quelques extraits.
Ceux qui possèdent la collection de notre
journal, pourront, s'ils le désirent, revoir ces
deux articles in extenso.
N° du 8 Janvier 4896.
Nos lecteurs seront étonnés sans doute qu'un
journal de province ait des correspondants dans
un pays aussi éloigné que le Transvaal
A l'extrémité Sud de l'Afrique se trouve le
Cap de Bonne Espérance, nommé encore le Cap
destempêtes. Ce cap fut découvert par Barthe-
lemy Diaz, un amiral portugais, en i486. Les
habitants nègres des contrées qui l'avoisinent
sont les Catfres, les Hottentots et les Zoulous;
c'est chez ces dei niers que le tils de Napoléon III
trouva la mort.
Les Hollandais, sous la conduite du chirurgien
Van Riebeek, y fondèrent les premiers une
colonie en 1648.
lis érigèrent un fort sur les teries qu'ils
avaient achetées aux indigénes pour la sornme
de cinquante mille florins en diverses marchan
dises, et bientót plusieurs villes s'élevèrent.dout
la principale fut Cape-Town, ville qui conipte
actuellement vers les 20,000 habitants. Cette
colonie resta Hollandaise jusqu'au commence
ment de notre siècle, puis elle passa aux Anglais
Les habitants d'origine Hollandaise eurent
bientót des démêlés avec les autorités Anglaises
et plusieurs d'entre eux résolurent de s'avaneer
plus avant dans les terres du Nord et de fonder
une colonie agricole ïndéperidante Ce fut la l'o
rigine des Républiquesdu Transvaal etd'Orange.
lis s'intitulèrent Boers, un nomflamand et hol
landais qui signifie la bas, comme lei, cultiva-
teurs.
Les Boers eurent a soutenir dèsle commence
ment de leur établissement, des attaques de di
verse nature, d'abord contre les Zoulous, et fina-
lement contre les Anglais. Plusieurs fois leurs
plantations furent saccagées, mais a la fin ils
parrinrent a se fixer définitivementdans ce pays.
Les deuxétats Boers sont, relativement aux
vastes contrées qui les entourent, seul-ment de
petits payscependant ils ont ensemble la super-
ficiedes deux tiers de la France et le Transvaal
seul a prés de dix fois la erandeur de la Belgi
que. En effet sa superfleie est de 30".000 kil.
carrés; sa population est de 130,000 blancs et
400,000 noirs. II est gouvernó par un Président,
assistéde quatre conseillers. II y a au Transvaal
deuxchambres législatives appelées le premier
et le second conseil populaire. Sa force armée se
compose de tous les citoyens §gés de 16 a 50 ans
et se monte k 20,000 hommes environ
Laseule armée régulière est une compagnie
d'artilleurs a cheval comptant 200 hommes en
viron, qui font en même temps le service de la
gendarmerie.
Tous les citoyens sont obligés de servir en cas
de guerre et doivent répondre a l'appel du chef
de leur district, a la première alarme, amenant
leur cheval s'ils en possèdent un. En temps de
paix il n'y a jamais de convocation, puisqu'il n'y
a pas d'exercices militaires. Tous les Boers con-
naissent d'ailleurs le manicmentdesarmes.
I e capitale du Transvaal se nomtno
Pretoria, nom qui dérive de Pretorius, son fon-
dateur.Cellede laRépubliqued'Orange se non ine
Bloemforteyn, un nom flamand s':l en fut. II s'y
trouve des montagnes et des vallées du nom de
Warm-Bohke veld, Middel en Klein Roggeveld,
Nieuwveld, Zxcai teberg, etc., etc.les rivières
II est évident que de nos jours ces chiffres
sont plus élevés. N. d. 1. R.
sontEeste rivier, Steenbrasrivier, Onrustrivier
Zoutrivier, KarnemelhrivierZonder ende ri
vier, Zoetmelhrivier, vette rivier et une foule j
d'autres toutes de nom bollandais ou flamand.
Certains buissons d'épines et de ronces sont
appelés desWacht een beetje; enfin il serait j
trop long de mentionner les noms fiamands des j
choses de la bas,noms qui,baroques et iDCompré-
hensibles pour des Anglais et des Franqais, se- j
raientimmédiatement compris-par le plus hum
ble habitant des Flandres
Un certain docteur Jameson tenté par Tap-
pat des mines d'or dócouvertes dans le pays des 1
Boers, essaya de s'emparera latêted'une bande
d'aventuriers de Pretoria. Mal lui en prit il
recut. une bonne raclée, fut fait prisonnieret le
gouvernement Anglais le désavoua.
Aujourd'bui les Anglais ont levé le masque et
s'attaquent ouvertement aux malheureux Boers.
Jusqu'ici ils ne réussisseut guère mieux que
Jameson et il se pourrait fort bien même
Dieu le veuille pour l'honneur des nations,
qu'au lieu de prendre Ie territoire des Trans-
valiens ils fussent eux mêmes d la mer.
ft
N° du ir Février 1896.
Les principaux animaux qui habitant le
Sud de l'Afrique sont le rhinocéros, l'hippopo
tame ou vache marine, la hyène, la girafe, l'an-
tilope. le zorille, Téiéphant, le lion, le quagga,
sorte de cheval, le zèbre, encore une espèce de
cheval, le leopard, le gnou, le buffle et le daim.
Les singes y sont nombreux aussi.
II y a cent vingtcinq espèces d'oiseaux, dont
quelques unes sont trés rares. M.Alexandre, uu
ancien explorateur de ces contrées, en a rappor-
té une collection de trois cent vingt individus
différents.
Nul _doute que ces contrées doivent avoir
connu jadis l'oiseau nommé Rock, dont parient
les contes de Mille et unenuits, et qui a réelle-
ment existé on a trouvé il n'y a pas fort long-
temps, des ossements fossiles d'un gigantesque
oiseau dont les proportions étaient si grandes,
que ies plus grandes espèces connues, y compris
le condor des Andes cordillères, n'en peuvent
même donner uneidéo.
Le célèbre voyageur Marco Polo, raconte
d'ailleurs, qu'il a vu vivant dans l'ile de Mada
gascar -- voisine des pays en question un im
mense oiseau, qui ne peut-étre que ce fameux
rock, et qui éiait de force a enlever un bceuf.
Quant a la flqre, d après Lamarck, il n'existe-
rait dans l'Afrique Australe que trois families
de plantes Les Diosmées, les Protéacées et les
Restiacées Ces plantes sont comme les Hotten-
tois, les véritables indigénes du Gap de Bonne
Espérance.... La contrée située entre le Kloof
et le Klaar water offre les plusgrandes richesses
botamques.
On trouve également sur les cötes du Sud de
1 Afrique des phoques et dans les terres une
espèce de serpent vénimeux qui lance son venin
de loin, et qui a donné son nom une source
spuigsfontein - prés des affluents du gciriej)
grande rivière d'Orange.
II y a en somme beaucoup d'affinité entre la
flore et la faune des pays du Cap et celles de l'ile
de Madagascar.
Comme nos lecteurs ont pu Ie remarquer par
ces quelques détails, le pays babité par les Boers
d Orange et du Transvaal est riche sous tous les
rapports, et il n'est done pas étonnant que ses
habitants défendent leur sol natal avec énergie.»
Comme nous le disions en commencant, nos
lecteurs jugeront comme nous, sans doute, que
ces deux articles de 1896 sont assez intéressants,
a 1 heure présente, pour les reproduire.
Supprimer les litteras H et /et les remplacer
par les dispositions suivantes
H. (Art. 260). Le bureau principal détermine
le quotient électoral en divisant, par le nombre
des membres a élire, le total des chiffres électo-
raux des listes admises a la répartitioo des
La répartition entre ces listes s'opère en at-
tribuant k chacune d'elles autant de sièges que
son chiffre électoral comprend de fois eutière-
ment le quotient. Aueune fraction n'est forcée.
Les sièges non attribués par l'opération qui pré-
cède sont conférés a la liste dont le chiffre élec
toral est le plus élevé.
Lorsque deux listes out le mème chiffre élec
toral et qu'un partage égal entre elles n'est par
possible, le siège en litige est donné d la liste oü
ngure celui des candidats, dont l'élection est en
cause, qui aobtenu le plus grand nombre de voix.
I. (Art. 281). Sontseules admises a la réparti
tion des sièges, le3 listes qui ont obtenu les quo-
titës suivantes
Les 2/5 des voix dansles colléges électoraux
élisant 2 membres
1/3 dans les colléges de 3 membres
1/4 dans les colléges de 4 a 6 membres
1/5 dans les colléges de 7 k 12 membres
et 1/6 dans les colléges de plus de 12 membres.
Toutefois, lorsque la quotité requise n'a été
atteinte par aucune liste ou que les listes Tayant
atteinte n'ont pas obtenu ensemble plus de la
moitié de la totalitó des voix, on admet a la ré
partition les listes les plus favorisées dont les
chiffres électoraux réuuis comprennent plus de
la moitié des voix.
L. Beihune.
R. Couaert.
J. Maenhaut.