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Mercredi 15 Novembre 1899
10 centimes
IV0. 3496.
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Ville d'Ypres
Année.
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume.
Inauguration du portrait de M. le
Baron Surraont de Yolsberghe,
Bourgmestre de la ville d'Ypres
Nous rendons compte plus loin de
la séance de Samedi dernier, oü le
conseil communal d'Ypres ainauguré
le portrait de M. le Bourgmestre de la
ville.
Cette seance marquera dans les An
nates de la ville, k cause de sa solen-
nité et plus encore a raison des dis
cours remarquables prononcés par
M. Colaert, Echevin de l'lnstruction
publique et par le Bourgmestre, M. le
Baron Surmont de Volsberghe.
Nous sommes heureux de pouvoir
metfre sous les yeux de nos lecteurs
ces deux morceaux qui, a part même
leur mérite littéraire, constituent des
documents importants au point de
vue de l'histoire de la ville et du parti
catholique.
Gr&ce a une proposition faite par
M. Iweins d'Eeekhoutte, notre sympa-
thiqueconseillercommunal, le compte-
rendu de la séance sera tiré a part et
distribué a MM. les conseillers com-
munaux.
Séance publique du
Samedi 11 Novembre 1899.
La séance s'ouvre a 5 1/2 heitres,
sous la présidence de M. l'Echevin
Colaert et en présencede MM. J. Bergh-
man, Echevin, E. Struye, H. Iweins
d'Eeekhoutte, C. Boone, B. Begerem,
E. Fraeijs, H. Fiers, E. DeCaestecker,
H. Yan der Ghote, H. Van den Boo-
gaerde, C. D'Huvettere, conseillers et
M. Gorrissen, secrétaire.
Un public nombreux et choisi assiste
a la réunion. Nous remarquons aux
places réservées: Melle DeHem,l'auteur
du portrait de M. le Bourgmestre,
Meiiessurmont de Volsberghe, plusieurs
Dames ou parentes de Messieurs les
conseillers, MM. Vandenpeereboom et
Bouquet, les nonveaux élus du 15 Oc-
tobre, et tous les fonctionnaires et em
ployés dépendant de ['administration
communale.
Le portrait de M. le Bourgmestre,
placé sur un chevalet et très-bien
éclairé, produit le meilleur efl'et.
M. le Président. La séance est
ouverte. Le procés-verbal de la séance
du 23 Septembre, n 'ayant donné lieu
a aucune observation, est approuvé et
celui du 28 Octobre soumis a l'inspee-
tion des membres du conseil.
Vousavezpu leconstater, Messieurs,
par votre convocation, il n'y a qu'un
objet a l'ordre du jour inauguration
du portrait de M. le Bourgmestre. J'ai
1'honneur de vous proposer que M.
l'Echevin Berghman et MM. Yan der
Ghote et D'Huvettere, nos plus jeu nes
coliègues, dans l'ordre du tableau,
introduisent M. le Bourgmestre.
(M. le Bourgmestre entre en séance
saluè par les applaudissements de MM.
les conseillers et du publicj.
M. l'Echevin Colaert prend immé-
diatement la parole
Monsieur le Bourgmestre,
Le Collége échevinal, en votre absence, a
convoqué le Conseil en séance publique, pour
inaugurer, dit l'ordre du jour, le portrait de
M. le Bourgmestre.
Je ne sais si cette convocation est rëgu-
lière rnais votre présence k la délibération
couvrira tout vice de forme, et, s'il y avail
une illégalité quelconque, vous voudrez bien
ne pas recourir k l'autorité supérieure qui,
de son cöté, je i'espère, n'agira pas d'office
(Sourires).
Le conseil est du reste aippelé k détibérer
sur un objet d'intérêt communal. Guidée
par un sentiment des plus louable, la Ville
d'Ypres, depuis longtemp3, fait exécuter les
portraits de ses Bourgmestres pour les pla
cer k l'hótel de ville et conserver ainsi la
mémoire de ceux qui ont présidé k son ad
ministration et k ses desttnées.
L'Administration actuelle, qui a voulu, k
l'unanimité de ses membres, continuer cette
tradition, a chargé le Collége de l'exécution
de sa délibération du 4 Septembre 1897.
C'est pour rendre compte de ce mandat que
nous vous avons convoqué, M. le Bourg
mestre, en même temps que nos honorables
coliègues du Conseil.
Vous pourriez, Messieurs les Conseillers,
si vous jugez que nous avons bienrempli
notre mandat, vous borner k en ratifier l'ac-
complissement, et décider simpfemenl de
prendre possession du portrait de notre pre
mier magistrat. Mais vous estimerez saris
doute, comme nous, qu'il y a lieu de joindi e
k cette formalité, un bommage k l'éminante
artiste, notre concitoyerme, M011" Louise
De Hem, qui a grkcieusernent accepté l'exé
cution de cette oeuvre. (Applaudissemeuis).
Ce portrait est sorti de ses mains, ayant
non seulement le mérite d'un document his-
torique, mais toute la valeur d'une oeuvre
d art de premier ordre. Ce portrait est vrai,
profond, pénétrant, vivant. Notre Bourg
mestre est lk arec ses pensées, son tempé
rament, son caraetère, toutes ses qu «lités
mattresses.
Nous vous en félicitons, Mademoiselle.
L'ceuvre fait honneur k l'artiste, et vous-
même, vous faites grand honneur k votre
ville natale. (Applaudissements)
Nous ne sommes pas les premiers k ie
dire. Je ne suis ici que l'écho les grands
critiques d'art de [Exposition Mondiale de
Paris, commedu salon International de Gand,
oü le portrait du Bourgmestre d'Ypres a été
classé au tout premier rang des portraits
psychologiques de France, d'AUemagne et
d'Angleterre.
Mademoiselle De Hem, au nom de la ville
d'Ypres que vous honorez, nous vous féli
citons et nous vous remercions. (Braves
Mesdames et Messieurs, je serais infidète
k vos sentiments et aux miens, si, aprés
avoir rendu ce juste hommage k l'artiste, qui
a immortaiisé en traits si caractéristiqu s la
puissante physionomie du Bourgtnt stre
d'Ypres, je n'exprimais la reconnaissance
que tous nous devons k notre premier magis
trat pour les éminents services que, depuis
huitans, il rend k ses concitoyens. (Applau
dissements).
Nos Annales dironl, Monsieur le Bourg
mestre, ce que vous avez été comme admi
nistrateur de la ville. Mais déjk les fails par-
lent trop haul pour que je puisse les passer
sous silence nos finances améliorées et
notre delte convertie d'imrnenses tiuvaux
exécuiés et projetés la question de l'eau
aiimeutaire résolueet celle de l'eau disiioée
k [industrie mise k 1 étude la ville assónie
par le placement de nombreux égofns ia
ciéation d'uas école industrielie fréquentée
par plus de deux cents élèvi s et reuomméa
dans tout le pays l'enseignement primaire,
public ou privé, mis k la libre disposition de
tous; l'amélioiation du sort de l'ouvrier,
assui ée par une intervention juste et progres
siva dans les questions de salaires, d'aeci-
dents du travail et de pensions de retraite
enfin, dans [administration de Ia chose pu
blique, la justice et 1 imparlialité pratiquées
k 1 égard de lous nos concitoyens. (Applau
dissements).
Je pourrais m'éiendis sur ces sujets et faire
ressortir ainsi tous vos mérites. Mais vous
protesteriez en disant que vous n'avez pas
été seul k réaliser tout ce qui a été fait.
L'honneur en retomberait ainsi, en parlie,
sur vos coliègues du Collége et du Conseil
mais nous nous batenons de répliquer. En
toute vérité vous seriez autorisé k dire
quorum pars magna fui j'y ai été en effet
pour la plus grande part.
C'est vous, qui arez été l'initiateur, l'orga-
nisateur, lYxécuteur des travaux importants
et des sages mesures que je viens de signaler
rapidemeut. L'Administration communale,
plus que partout ailleurs peut-êire, c'est
vous, M. le Bourgmestre Tonjours k votre
poste, passiomié pour le travail, n'épargnsnt
aucun effort, affrootant les fiifficullés, l'oeil
ouvert de tous les cótés, économe des deniers
publics plus que des vótres, cooseryateur
sage et avisé, progressiste modéré, accessi
ble aux idéés nouvelles, mais vous inspirant
volontiers dc l'expérience des autres, ne
dédaignant pas les avis et les conseils de vos
coliègues et, s'il y a lieu, lessuivant de pré-
férence aux vótres, juste envers tout le mon
de, toujours correct et loyal en tout, telles
sont los qualités qui vous dislinguent et qui
font de vous un administrateur apprécié
même par ses ad versa ires (Applaudissements)
Je n'ai pas k m'occuper ici de vos autres
charges ou mandats. Je ne dirai rien du
Sénateur d'Ypres, si ce n'est pour apprendre
ou rappeler k nos concitoyens, dans cette
circonstance solennel'.e, que la place émi
nente que vous avez conquise dans la pre
mière assemblée du pays, vous a valu 1'hon
neur d'être désigné récemment pour remplir
une plus haute position, et que si vous n'avez
pas consenti k entrer dans les conseils de la
Couronne, vous vous êtes laissé guider uni-
quement par l'intérêt que vous portez k cette
ville d'Ypres, devenue votre mère, k qui vous
avez voué toute votre activité, tout votre
dévouement, toutes les ressources de votre
intelligence et de votre coeur. (Bravos!)
Merci, M. le Bourgmestre, d'être resté
parmi nous et avecnous. Nous aurons be-
soin longtemps encore de vos services.
L'ceuvre de régénération, de progrès, de
prespérité de la ville. si heureusement com-
mencée, n'est pas aehevéeil reste beaucoup
h faire dans tous les domaines. Sous voire
administration sage, modérée, intelligente,
hous maroherons de piogiès en progrès,
lemement prut être c'est la garantie du
suceès, mais sürement c'est notre
espoir et notre conviction.
Puissela Providence nousy aider et vous
conserver longtemps encore k la têïe de notre
Administration Communale
Votre portrait sera placé dans la ga
lerie des Bourgmestres de la ville. Il y
ügurera avec honneur, et sera salué avec
reconnaissance (Longs applaudissements),
Ce magistral discours, interrompu
a chaque instant par les bravos et les
applaudissements, prod uit ie m - ir
effet.
M. le BourgmVioifc, qui pmVd la
présidence'de l'assembiéé, répöfid en.
termes irnpi e drum
Me/uturnen t )i - c-f.-s.
Qu: répondi t; hi dromes que v« - -
d'entendri-? Que d'éi _es éb>, x
surtoui, auxquels je ne pouvais tn aUendte.
Je vous remercie cepeudant, mon ami M.
Coiaert, pour ses bonnes paroles; et vous
t«us, messieurs, de vos applaudissements.
sêbbe&
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