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Samedi 18 Novembre 1899
10 centimes ie Ne
84a Année. N°. 3497.
IV
CANAL D'YPRE
A
A la Chambre
lis n'ont rien oublié
RE VUE POLITIQUE
Les progrès du Catholicisme
Chronique religieuse
On s'abonne rue au Rsurre, 36, a Ypres, et 4 tous les bureaux de poste du royaurae.
Nous apprenons de source auto-
risée que prochainement aura lieu
l'adjudication des travauxde creu-
sement du bief inférieur du canal.
Le mouillage sera porté k 2.15 m.
de 1.80 qu'il est aujourd'hui.
Le cahier de charges vient d'être
approuvé par M. le Ministre des
finances ct des travaux publics.
La Représentation Proportionnelle
La Chambre a rejeté 1'amenderaentTibbaut
et tous ceux qui avaient pour but de restituer
k l'électeur une partie de sa liberté.
II en a été de même des amendements qui
proposaient un quorum. Ainsi celui de M.
Hoyois, quorum naturel, ainsi celui de M.
Colaert et consorts, quorum différentiel ou
proportionnel.
Notre honorable député a soulenu énergi
quement son amendement, en citant des
exemples empruntés kla note de l'honorable
M. Struye, que nous avons publiée récero-
ment et en s'appuyant sur l'opinion des
princes de la R. P., Messieurs Pirmez,
Beernaert, etc.
Rien n'y a fail. M. de Trooz, ministre de
l'Intérieur a tout répudié, renonpant ainsi
aux idéés qu'il a lui-même öéveloppées dans
son récent rapport.
Finalement, M. Nyssens ouiM. Nys
sens a proposé uu quorum d'un dixième.
Le gouvernement laissait ici sa liberté k la
Chambre.
Les proportionnalistes de gauche et de
droite ont fulminé M. Scbollaert a prié
M. Nyssens de retirer son amendement, et,
finalement, celui ci a dévoré son enfant!
La R. P. sera votée sans correctifs, inté-
grale, antiproportionnaliste, antigouverne-
mentale. Et ce sera fini du parti catholique
Sous ce titre, et a propos d'un
mandement-programme des Évê-
ques espagnols oü «toutes les folies
de l'Encyclique et du Syllabus se trou-
vent reproduites et exacerbées», Le
Progrès,qui emprunteses divagations
a un autre journal anticlérieal, croit
devoir ajouter quelques lignes de sa
prose a celle de son confrère.
Nous copions textuellement:
N'est-ce pas un écho de ce cléricalisme
fanatique et sectaire que nous ont apporté,
su cours de la discussion législative sur la
représentation proportionnelle, les discours
de M Woeste et d M HelIeputte, auxquels
a emboité le pas du pyramidal Colaert l'aigle
de Poperinghe. (textuel)
11 faut assurer au libéralisme, disent les
hommes du Gouvernement, une part de
représentation en rapport avec sa puissance
électorale. Erreur et hérésie, clament les
ultras de la droite. Le libéralisme est une
peste et un délire, et la vérité doit être seule
avoir des droits.
Un Gouvernement clérical ne devrait son-
ger qu'k assurer k jamais,par tous les moyens,
la prépondérance politique des gens d'église.
i Ne leur parlez pas, k ces évêqueslaïcs, de
justice électorale, de sirrcérité représerita-
tive, de loyauté parlementaire. La justice et
l'équité, peur eux, consistent k ne laisser au
parti libéral aucune chance de revenir jamais
au pouvoir.
i Ilsont.en Belgique commeen Espagne, la
franchise de leur intransigeance.
Et si, pour le moment, celle-ci a cessé
d'être redoutable, ne la considérons cepen-
dant pas comme négligeable. Elle dominait
hier, elle peut redominer demain..
Or, ni M. Helleputte, ni surtout MM.
Woeste et Colaert n'ont fait usage de
['argument qui consiste a dire que la
R, P. est une erreur et une hérésie, au
point de vue catholique.
L'on sait du reste que beaucoup de
membres du clergé et detrès-hauts
dignitaires ecclésiastiques sont parti
sans de cesystème.
On peut critiquer, a un point de
vue absolu, la R. P.; mats on peut
adresser les mêmes critiques au régi
me majoritaire qui, lui aussi, laisse
place a I'erreur et a l'hérésie, si l'on
veut.
M. Colaert, entre autres, s'est placé,
dans son discours, au point de vue
constitutionnel, le seul en cause ici.
Les libéraux intellectuels auront com-
pris cela. 11 est vrai que le Progrès
n'est pas un intellectuel.
M. Colaert n'a pas prétendu que la
justice et l'équité consistent a ne laisser
au parti libéral aucune chance de reve
nir jamais au pouvoir. 11 a dit, en
termes exprès, le contraire de ce que
lui atlribue le Progrès. Mais encore
une fois le Progrès n'a pas compris,
s'il a lu le discours de M. Colaert.
Notre honorable Député a ajou'é,
il est vrai, qu'il ne fallait pas faire
une loi dont le principal effet, si non
le but, était de faire arriver les libé
raux au pouvoir. En cela, nous ne
pouvons le blamer. Reste a savoir si
la R. P. aura ce résultat néfaste.
Nous souhaitons dr tout cceur qu'il
en soit autrement. Mais beaucoup de
bons esprits lecroient. L'avenir nous
dira s'ils se sont. trompés.
Le Progrès a manqué une nouvelle
occasion de se taire. Ses amis k? lui
diront bien.
Au Transvaal
Le bruit de la mort du général Joubert
n'est pas confirmé.
II parait que le bruit de ce fkcheux événe
ment pour les Boers faisait partie de tout
un lot de nouvelles du même genre, lancées
un peu k la légère par lesjournaux jingoes
de Londres, qui annoncaient simultariément
que les Boers étaient complètement k court
de vivres et que, de leur cóté, les Orarigistes
craignant de voir se soulever contre eux les
Basulos, se décourageaientet abandonnaient
le Gap pour rentrer en leurs foyers
Tout est possible; mais cela n'empêche
qu'il faille tout accueillir avec une patiente
réserve, dans cette campagne dont les nou.
velles mettent k voyager tant de temps et oü
olies nous parviennent, sans que nous les
puissions contróler, dune source unique et
intéressée.
Que faut-il croire aussi de la prise de
Ladysmith que l'on annonce C'est lk un
bruit qui a couru ces jours derniers k Lon
dres oü il était chaque fois démenti Un
correspondant parisien dit cependant tenir
d'une personne bien placée pour être exac-
tement renseignée, que la prise de Ladys
mith est connue depuis Mardi au War Office,
oil la nouvelle est tenue secrète encore afin
de préparer l'opinion.
Mais, ajoute-t-il, une indiscrétion a été
comraise qui décidera le gouvernement an
glais k publier aujourd'hui ou demain, la
dépêche arrivée au War Office.
Le correspondant ajouta pour préciser
l'information, que la prise de Ladysmith
remonte k Samedi et que eet événement aura
une importance considérable, car il s'st pro
duit dans les conditions les plus mauvaises
pour les Anglais.
Un moine de l'abbaye de Maredsous, le
R P. Dom Baltus vient de publier,chez M.
Delvaux k Namur,un travail du plus vif inté
iét sur la constitution, la doctrine, le culte
et la morale du Prostestantisme contempo
rain. Ge travail aboutit k cette conclusion
consolante basée sur des chiffres puisés
aux sources officielles que le XIX6 siècle,
au lieu d'être comme nos adversaires se
plaisent k le prétaudre, un siècle de déca-
dence ponr le catholicisme, est au contraire
ut) siècle pendant lequel les progrès ont été
énormes.
Voici cette statistique
En Angleterre et Ecosse, il n'y avait au
débui de ce siècle que 20,000 catholiques; k
présent il y en a 2 millions sous la garde de
trois archevêques, 18 évêques et 2,795
prêtres.
En 1800, le cioquième seulement de la
population hollandaise était catholique la
proportion est aujourd'hui des deux cin-
quièmes.
Pendant ce siècle, le norabre des catho
liques est monté en Allemagne de 6 millions
k 13 millions en Suisse, de 542.000 it
1,170,000; en Scandinavië, de 200 k 8 000;
dans la péninsule balkanique, de 270,000 k
640.000; en Turquie d'Asie, de 400,000 k
658 000; ca Perse, de 300 k 10,000, dans
l'Afrique du Nord, de 15,000 k 500,000.
En Russie, l'église rutbène qui existait au
début de ce siècle, a fait place k dix millions
de catholiques latins.
Dans toute l'Afrique centrale, oriëntale,
occidentale et australe, il n'y avail pas de
catholiques en 1800 aujourd'hui il y en a
prés de 2 millions groupés dans trente mis
sions que dirigent 250 missionnaires.
En Asie, dans rExuéme-Orient, le nom-
bre des catholiques est monté de un k six
millions.
Dans les colonies espagnoles, hollandaises
et anglaises de 1'OcéaDie, il n'y avait pas de
catholiques en 1800. A présent, ils y sont
au nombre de un million et demi. Au Cana
da, le chiffre est monté de 137,000 k plus de
deux millions et aux Etats-Unis de 36,000 k
dix millions.
Un jubilé au couvent des
Carmelites
Une féte touchante a eu lieu Mardi dernier
au couvent des R. R. Soeurs Carmélites
Thérèsiennes de la rue Saint Jacques.
Un jubilé de 50 an« de profession reli
gieuse était célébré et eet heureux et rare
événement intéresse doublement notreviile,
par ce fait, qu'il arrive non seulement dans
un couvent respecté et aimé de la généralité
des habitants de notre ville, riches et pau-
vres, mais que la vénérable jubilaire appar-
tient k une de nos principales families. Elle
est la Steurde M' Louis Vanheuie, ancien
bourgmestre d'Ypres, dont, on le sait, plu-
sieurs parents ont embrassé la vie religieuse,
notamment un frère, père Jésuile, mort
Archevêque de Calcutta.
La cbapelle était splendidement oruóe.
Ses rours disparaissaient sous les tentures.
Des drapeaux de toutes couleurs por uien
des images, racontant les principaux faits de
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