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Mercredi 1 Decern bre 1899
10 centimes fe IN0
34° AnnéEo N0. 3504,
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La guerre Anglo-Boer
Hollande
Le socialisme en France
Les catholiques au Transvaal
Les couvents du
Bon Pasteur
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Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume.
La semaine a mal commencé pour les An
glais dans le Sud Africain. lis viennent d'y
subii' uri nouvel et grave échec dans cede
region de la colonic du Cap, oü le soulève-
rnent des colons d'origine néerlandaise a
transformé leur propre territoire en un sol
ennemi. Le général Gatacre a été battu dans
des conditions telles que, de l'aveu rnême
des journaux de Londres, ;1 ne peut plus
songer avancer.
Ce qui rend eet échec pariiculièrement
grave, c'est qu'il s'est produit au coeur de la
région en partie soulevée. Les Boers vain-
queurs sur ce point, c'est le soulèvement gé
néral des Afrikaahders inévitabfe. Avec une
révolte sur ses derrières, la division des gé
néraux Gatacre et French ne peut plus son
ger envahir l'Elat libre d'Orange par le
Sud et se porter sur Bloemfontein par Bur-
ghersdorp et Bethulie, tandis que lord Me-
thuen aurait poussé sur la capitals de l'Oran
ge, par Jacobsdal et Kiqjberley. Deplus, au
point de vue stratégique, c'est ia position de
^a colonne Methuen rendue trés difficile, car
si ia division French-Gatacre est immobiiisée
par le soulèvement des Afrikaanders dans la
régiori montagneuse et trés acéideaiëe oü
elle opère, il faudra que lord Méthuen assure
ses communications par lui rnême afin de ne
pas être exposé être coupé toüt moment
de ses communications.
La Situation pour les forces bfitanniques
resie, ensomme, plutöt mauvaise. Même de-
varit Ladysmith, elle n'a pas améiiorée
sensiblemarit par le succès partiet qua la
garrison de cette place a remporté Lom
bard's Kop. L'enlèvcHü'nt de la redoute éta -
blie sur oe point par les Boers fait grmd
honneur'au général Hunter, au 500 vofim
taires du Natai et rux 100 hommes de cava
lerie légère qui i'ont fait réussir. Elle aura
pour effet de refèver le moral de la garnison
et de l'emrainer a une sortie plus importante
et plus nécessaire encore pendant que le gé
néral sir Rod vers Bulier et sir F. C. Glory
tenteront uu mouvement d'ensemble. Mais
voilü tout. Gar si ce mouvement ne réussit
pas, l'investissement sera plus étroit que ja
mais et la situation de Ladysmith désespérée.
II n'en est pas moins vrai qu'ayant dos
les garnisons de deux vides, Ladysmith et
Kimberley, qui paraissenten état de faire un
effort utile, les Boers se trouvent dans une
position assez difficile, lis se fient sans douie
la mobilité dont ils ont donné tant de
preuves.
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Le punch de réconciiiation offert dans
l'après midi de dicaaoche, la salie de St-
Mandé, par les délégués parisiens au Gon-
j général socialists leurs compagnons
j de piovince, a fail éclater de nouveau la
discorde, et c'est encore M. Jules Guesde
qui en a donré ie signal. La majorité de Ia
léunion ayant acclamé le nom de Joindy
comme président du bureau,ledéputé deRou-
baix s'est levé en s'écriantJe ne puis
rester ici plus longternps. Je rtesaurais ad
msttre le nomination de M. Joindy au point
de vue international
M. Jules Guesde, quia les rancunes le-
naces, faisait ainsi aliusion l'incident de
i expulsion de Joindy d'une des premières
séances du Gongrès paree qu'il avait iutèr-
par le cri bas
rompu son discours
Liebknecut
Ainsi dit, ainsi fait, M. Jules Guesde a I
quilié aussitöf la salie suivi de ses fidèfes,
MM. Navarre, Zevaes, Ebers et d'autres
nondbreux assistants, en annonpant qu'il
adresserait encore dans la soirée une pro-
testation aux journaux,
Décidém'ént la Petite République s'est
trop hatée, en écrivant dimariche matin
Le congrès a donné hier au parii socia j
lisle'une constitution. C'est iü uu grand évé
nement... Le temps est mort jamais des
rivaiités, dts divisions, des déchirements,
de l'impuissance. Une direction unique har-
tcouisera dorénavant mos forces.
Au ueu de ('harmonie, c'est la désharmo
nie qui reparait inalgré tout le replatiage.
Chassez le naiurel, il revient au galop. M. j
Jean Jaurès i.rouvera toujours Jules Guesde
sur son chemin.
La bonne entente entre les chefs des diffé
rents groupes qui a marqué la fin du Congrès
socialiste national Paiis n'a vécu que ce
que vit ia rose, l'espace d un matin.
A Amsterdam, le nombre des ouvriers
tailleurs de diamants actuellement sans
ouvrage est d'environ 1,600. Quelques cen-
- does d entre eux sont encore occupés quel
ques jours par sewaine, mais n'ont p; s de
travail assuré.
C'est une conséquence de l'état de guerre
au sud de l'Afrique.
Une petite quantité de diamant brut est
pourtant arrivée la senr e dernière. Aussi,
en Décembre, la situation sera encore sup
portable. Mais on calcule que le ctiómage
forcé pren ra une grande extension et qu'cn
J invier.au plus fort de 1 hiver.3,000 ouvriers,
ia plupart chargés de familie, seront dépour
vus de toute ressource.
Comme beaucoup de ces malheureux sont
hors d'état de payer leurs impots, des péti-
tions vont être adressées aux autorités com-
pétenles pour les prier d'user d'indulgeneo
en faveur des viotimes de cette crise.
catholiques l'égalité civile et politique. Le
docte-ur Leyds,représentant de Ia République
sud-africaine pour ses ralations avec l'Eu-
rope, a envoyé k ce sujet M. William Red -
mond, membre du parlement britannique,
la lettre suivante
Cher monsieur, en référence ma pré-
cédente lettre du 14 Novembre et après avoir
lu quelques correspondances adressées aux
journaux,oü il est affirmé que. nul catholique
romain ne peut être nommé fonctionnaire
de la République sud-africaine, je crois qu'il
peut être utile de vous informer des faits
suivants
Par l'article 20 du Grondwet de 1858,
il était décidé que l'église réformée hollan-
daise était i'Eglise d'Etat, et l'article 21 sti-
puiait que la nation n'admettait pas l'établis-
sement chez elle d'églises catholiques, et
n'autoriserait, comme églises protestantes
dissidentes que celles professant les doctri
nes chrétiennes du caléchisme de Heidel
berg. Mais ces clauses ont été abolies par
une résolution du Volkraad du ler Juin 1870,
article 151, par laquelle la liberté religieuse
absolue a été accordée,
En ce qui concerne la nomination des
fonctionnaires, il était stipulé par l'article 68
du Grondwet de 1889 que tout fonctionnaire
devait être un burgher pleine franchise, ou
présenter des eerlificats satisfaisants. Par
résolution du 21 Juillet 1894, le Volksraad
fit interdiction au gouvernement de nommer
desfonctions pubiiques des persannes ap-
pat tenant i'Eglise catholique romaine. Mais
celle résolution fut abrogée deux ans ap,ès
par une autre rendue par le Volksraad du 10
Juin '1896. article 874. L'article 93 du
Grondwet de 1896 dispose que seuls les
burghers d'origine ou naturaiisés peuvert
être appointés comme fonctionnaires. Dons
le cas d'une vacance, la gazette du gouver
nement publie une notice dans laquelle il est
dit que les candidate doivent faire con na lire
la religion laquelle ils appartiemient; mais
l'assertion que dans cette notice il est dit
que les candidais doivent justifler qu'ils sont
protestants, est inexacte.
On a dit plusieurs reprises en Angia-
t ire, dans la presse et dans des réunions
pubiiques, que le Transvaal refusait aux
Récemment, a propos d'une admo-
nestation adressée par l'Evêque diocé-
sain a une supérieure d'uu convent du
Bon Pasteur ia presse libérale, a
laquelle la uótre a fail écho, a vio-
lemment attaqué les bons Pastenrs
et lós couvents en général.
Voici ces admirables institutions
vengéès aujourd'hui, et vengées par
un journal radical, presquo toujours
ministeriel, le Journal des Débats.
Nous dédions aux journaux radi-
caux et libéraux l'article si juste et si
sensé de la feuille francaise
On a beaucoup parlé, ces temps der-
niers, des maisons dites du Bon-Pasteur
et, en général, des maisons de correction
I usage des fllles perverties ou criminelles.
Pour une supérieure qui avait peut-être pris
avec un peu trop de partialité les intéréts
spéciaux de son établissement contre eeux de
son évêque et avait provoqué de la part de
celui-ci une semonce de familie un peu verte,
des politiciens frangs mapons ou socialistes,
qu'oo ne savait pas si jaloux des droits épis-
copaux, sont descendus en lice avec fracas.
lis ont lancé contre les religieuses chargées
de 1 éducation correctionnelie des accusations
violentes dont pas une n'a l'ombre du bon
sens. Le ministère lui-même s'est vu obligé
d'en faire justice. Ses représenlants et ses
délégués savent trop bien quelle est dans cette
triste population Thabitude.je ne dirai certes
pas innée, mais précoce et professionnelle,
du mensonge, de la ruse et du chantage:
c'est paree qu'elies en vivaient aux dépens des
liberties jeunes ou vieux, imprudents par
excès d'audace ou trop uaïfs, que la police a
dü intervenir contre eiles et les recueillir.
Je n'insiste pas.
Les pauvres gens qui se sont fails la
tribune de la Chambre les échos de ces
histoires de brigands n'avaient cependant
qu'ü ouvrir les statisliques du ministère de
1 intérieur et qu'ü les lire, si c'était possi
ble, avec un peud'intelligence et de bonne
foi. lis y eussent trouvé dans des ehiffres
authentiques, les proportions des journées
d'infirmerie, drs aécès, des punitions et ars
récompenses, soit des maisons de correction
privées, soit des maisons de correction de
l'État.
II y eussent vu. même avant les récents
certifleats des rnédecins d Augers, ia pué-
rilité des romans macabres avec lesqueis on
s'était probablement atuusé d'eux.Ils eussent
pu caiculer que le pécule de sortie des en-
fants des maisons privées est en moyenne six
fois supérieur, comme je le disais il y a
quelques jours, au pécule des maisons de
l'État et qua, dans les secondes, le nombre
des punitions est le double de ce qu'il est
dans les premières.
S'ils eussent pénétré ua peu plus avant,ils
eussent appris que l'État, pour les petites
détenues>el petits détenus dont il se charge
lui même, dépenseoslensiblement et inutile-
ment 100°/o de plus que ne lui coütent ceux
qu'il confie aux établissements fibres. II est
même certain qu'ü plus d'une époque, ouatid
lts établissements officiets avaienl trop
gaspillé d'argcut, on le dissimulait avec des
virements faits au préjudice des maisons pri
vees auxquelles on faisait attendre quinze
asBS.-''
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