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Samedi 23 Décembre I899
!0 centimes le N'
34' Annee. N°. 3507.
La R. P.au Sénat
Un bel exemple
Sous Ie Régime de R. P.
a Ypres
Socialisme agraire
Davids-fonds
On s'aborme rue au Beurre, 3f>, k Ypres, et A tous ies bureaux de po.ste du royaüftle.
Le JOURNAL. D YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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LeSénat a voté la R P. par 61 voix con-
Ire 26 el 6 obstentions.
M. le Baron Surmont de Volsberghe a
prononcé.dansla séance deJeudi, un impor
tant discoms rue nous nous ferons un rl voir
de publier dès qu'il aura paru aux am ales
parlementaires.
M. l'avocat Franoovte. vice président de
la Fédéraiion des cerc'es et associations ca
tholiqueset conseiller communal k Liège, a
donné, Dimanche dernier, une conférence k
l'association caiholique de Charleioi.
On sait que M. Francotte, ancien candidal
pour la cbambre el futur dépulé, esl très-
hosiile k la R P. Cela ne l'empécbe pas
d'être avanl lout caiholique el de prêcher
l'union dans le parli.
La politique, a t-il dit, a été bouleversée par
l'avèoement du suffrage universal plural et
nous venons de subir une nouvelle transforma
tion par le vote de la représentation proportion-
nelle comme système électoral. II a ajouté
LaR. P., ce n'est plusle moment de la discu-
ter. Je dois vous dire,cependant,que j'ai toujours
étéun adversaire déclaré de la R. P. et que j'ai
fait, a Liège, tout ce que j'ai pu pour la faire
échouer.
Aujourd'hui la loi établisaant la R. P. est
votée.
Les catholiques n'ont plus qu'un devoir, c'est
un devoir de ralliement généreux et complet.
Nous devons travailler avec le gouvernement
pour tirer d la R. P. tout ce qu'on peut.
Le gouvernement, certes, a employé tous les
moyens pour assurer le triompbe de la R. P.,
mais il est catholique avant tout et nous lui de
vons notre aide complet et généreuse. (Bravos.)
Nous la lui devons d'autant plus que ia R P.
va réduire dans de fox-tes proportions la majo-
rite catholique a la Cbambre.
Nous étions li2 a la Chambre, nous y avions la
plus forte majorite qu'on ait vue,nous n'y aurons
plus,après les procbaines élections,qu'une majo-
rité de quelques voix.
11 faut écarter les représailles et se rallier sans
arrière-pensée au gouvernement afin da l'aider
a accomplir l'oeuvre de bien qui est la première
de ses préoccupations. (Vifs bravos.)
L'orateur, abordant ie fond de sou sujet, a in-
diqué le moyen de préparer a la question sociale
des solutions pacifiques. Pour arriver a ce résul-
tat, il y a trois conditions nécessaires que dójk
indiquait le cardinal Manning 1° la foi en Dieu
2° l'entente cordiale entre tous les hommes 3®
une répartition équitable entre employeurs et
employés des produits du travail.
Après avoir développé ces moyens, M. Fran-
cotte, dans une belle péroraison, a fait entendre
ces paroles de conciliation et d'union.
Jecrois, a-t-ildit, que l'on peut déja voir se
lever l'aurore du jour oü les dissentiments et les
luttes entre les catholiques disparaitront.
II y a déji eu des luttes aussi vives entre catho
liques, notamment iors du l'Ultranomantanisme
et du catholicisme libéral,et l'accord est revenu,
Le jour de l'entente viéndra ce jour je le verrai
luire grSce a une tolérance mutuelle.
Faisons ce que Dieu, ceque son vicaire, son
représentant sur cette terre, nous prescritdans
una encyclique Nous devena chercher l'unité
d'action, l'unité de direction, et puis travail-
lons avee coeur, dévouementet intelligence.
Ecoutezce qua iisait un jeune Anglaia del'U-
niversité d'Oxford, qui s'était enfermé pendant
trois mois dans les quartiers misérables de Lon-
dres pour étudier de pris le paupórisme Je
commence k croire que tout secours materiel
donné 4 un homme est uue erreur profonde.
Paradoxe sans doute, car la charité conserve
toujours soa prestige, mais cela veut dire qu'il
faut apprendre aux hommes 4 s'aider les uns les
autres, a aavoir prêter son intelligence.
Nous, chrétiens, nous disons plus que lejeune
lord protestant, nous disons qu'il faut savoir
donner aussi son intelligence et son cceur.
Si cela était, nous pourrions dire qu'il y a
encore de l'amour pour les hommes et de I'espé-
rance dans le monde 1
Sous.ce. titre, la Gazette consacre un
long article a lelectioa prochaine dans
rarrondissernent d'Ypres.
Après avoir retrace l'histoire de nos
dernières luttes éleetorales pour la
chambre, la feuiile bruxelloise s'en
proud a nos caudidats M. Ivveins
d'Eeckhouüe dort a la chambre! 1
est trés riche. Ayant voté la R. P. il
est très-menacé il ira au Sénaf, elc.
M. Colaert, 1 e Janus, le Zeemt r, ne
manque assurement ni de talent ni
d'audace et réussit très-bien dans les
meetings non contradictoires. Al ais il
a tant promis et si souvent lenrré
le corps électoral qu'il s'est créé contre
lui une opposition formidable, etc. etc.
M. Van Morris est un obscur, etc.
Nous ne répöndrons pas a toutes
les insanités de (a Gazette. II est enten-
du que le correspondant Yprois de ce
journal, comme tout liberal, a 1'iutel-
ligence, le talent et tous les dons de la
nature eu parlage les cléricaux sont
tous des idiots. Passons done, et art i-
vons a ia seconde partie de la lettre
qui traite déslibéraux.
Remarquons toutefois que l'Yprois,
correspondant de la Gazette, quaiilie
M. Rossaert de dernier Bourgmestre
libéral d Ypres. Mais a cela prés
Ecoutez
Voyons le camp Iii éral
ll existe' assurément les suffrages ob-
tenus en 1894 sont lb qui l'atteslent uue
armée libéralemais cette arrnée manque de
chefs
L'état-major élait jadis forrné par les
représenianls de nos vieilles families patri
cieunes, imbues de l'esprit voltairien du
XVIII6 siècle et partisans déclarés de la dy
nastie Orange-Nassau (le buurgmestre de
1830, M. Henri Carton père, morl il y a
quelque vingt ans, resta fidéle k son set mem.
de fiaéiité et ne eonsenlit jamais a occuper
un mandat public sous le nouveau régime).
De ces families,quelques uoessont étemtes
les descendants actuels de certaines autres
onl quitté 1-j ville et de celles qui sont res
ides fidèles k la vieille cité, ceux qui ont
l'hormeur den porter les noms ont ou b;en
désené le drapeau, ou bien déserté la lutte.
Et si I on pardonue aux premiers, qui ont
peul-êire obéi k une conviction sincère, on
ne saurait ou'olier que les autres sont, par
leur coupable abstention, la cause directe
de la chu.e de (administration libérale k
Ypres.
De ce cólé done, il n'y a rien k attendre
et quelqu'un d'entre ces nobles le voulüt-
il, maintenant que la victoire est certaine,
il trouverait certainement devant lui tout
l'élément démocratique, qui, seul, tant k
Yp res que dans les c.mpagnes, a maiutenu
le drapeau libéral et qui rappellerait aux
ambuieux qu'il est des abstentions qui fii
sent la trabison.
M. Bossaen, le deruier bour-raestre
libéral d Ypres, est un homme de talent,
mais son grand kge ne lui permet plus d at
fronterlés fatigues d'une lutte de l'importan-
ce de celle de Juin 1900.
Nous pouvons faire connaltre dès main-
tenant que des ouvertures onl été lanes k
diverses personnaliiés émiuentes du parti
libéral en dehors de ['arrondissement. Elles
ont été trés favorablement aecueillies et nos
amis peuvent être certains dès k piéseut que
la campagne électorale sera rneoée comme
elle ne l'a jamais été en West Ftaudre.
Pour ce qui concerne ie Sénat, n >iro ar
rondissement est joiut k celui de Coufirai et
la nouvelle circonscripiion ainsi formée
aura k élire trois sénateurs en remplace
ment de MM. Surmont de Volsber^be, Bó-
tbune et Lammens. II est a présumer que
l'un des trois mordra la poussière si l'on
trouve un candidal sérieux k leur oppos^r.
A notre avis, M. de Vol3beighe, est le
[dus menacé, malgré i'influeuce que peuvent
lui valoir sa place de bourgmestre d'Ypres et
la grande autorité qu'il a su acquérir au Sé
nat. Le motif en est que ses amis poiitiqurs
iui en veulent pour son attitude dans la
question de la R. P.
Des ouvertures ont été faites k M. Ca-
milleDeBast, grand industrial ganlois, qui
passe d'ailleurs uue partie de t'atuié dans
notre arrblidisssbieiit, ou il possèdc, k Da
dizeëie un superbe domaine. Ce choix, s'il
est confirmé par la prochaine assembiéo des
Associations libéraies, serail trés heureux el
serail un gage de succès.
Qu? féront ies pariis sodialiste et daen-
siste 1
Le dernier a annoncé ia lutte k grand
fracas le premier n'a pas encore fait con
naltre ses intentions Nous estimons que
seuls, ni l'un ni l'autre n'arrivera k un ré.;ui
tal appréciable, car leur propaganda a été
presque nulle et les populations lescmanais-
sent mal.
Le succès des daensistes nous semble
dépendre uniquementde i'aitiiude du candi
dat dissident de 1896, M Lèfèv.e, et ses
amis: avcc leur aide et grace k une cunp-i-
gne active et immédiate, les daensistes p xur-
i-uient peut être enlever un second siège au
vieux parti catholique.
Le correspon luut de la Gazette
pourrait bieu se faire d'étranges illu
sions.
de eet arrondissement, l'organisatioh récen l
mais déjk active, de la propagande socfaliste,
depuis le vote de la Représentation propor-
tionnelle k la Cbambre aes Représeatants et
a la veille de l'adoption de la mèqae réforme
électorale par le Senat.
En organisant cette propagande, les chefs
du Vooruit ont «videmment pour but d'ac-
croltre leur importance électorale par l'ad-
jonction de socialistes agraires. Us espèrent
arriver, de la sorte, a diminuer. k leur pro-
fit, la représentation parlementaire des éatho-
liques et des libéraux dans l'arrondissement
nouveau de Gand-Eecioo.
Comme les daensistes,les hommes du Vooruit
cherchentk fomenter la guerre des classes et k
monter les* fermiers et les ouvrjers agrjcoles
contre les propriétaires terriens. C'e'st en pous-
sant aux dernières Rmites l'antagonisbie des
intéréts qu'iis eSpèrent provoquer la crise
sociale décisive.
D'après leur théorie, l'Élat seul esLproprié-
taire legitime du sol: ies propriétaires privées,
toutes usurpées, doivent être eïpropYiées, ou,
pour mieux dire, cofifisquées pour cause d'uti-
iité sociale. L'Êtat ies fera ensuite exploiter,
d'après les meiileurs méthodes seientiflques au
profil de la collectivité.
On ne nous explique pas, bien enteudu, com
ment cette oeuvre de spofialion pourrait se con-
cilier avec la justice; on nous explique encore
moins comment la condition despaysans et des
manouvriers ruraux, travaillaut aujourd'hui
pour leur compte personnel, s'améliorerait le
jour oil ils seraient attachés, comme dés sérfsa
la glèbe, au domaine du plus arbitraire,du plus
dur de tous les propriétaires.
11 y a 14 cependarit deux paradoxes>qui >nous
paraissent assez diffleites k faire avaler dans un
district rural oü la propriété est fort morcelée,
et oil la dictature de EÉtat n'est pas précisétnent
en honneur.
Les paysans a qfii ces discourss'adressenl,
sediront sans doute que la Sujétion eoritre la-
quelle on cherche k les ameuter, n'estipasex-
traordinairement lourdek porter, taudis que la
vassalité qu'on leur fait entrevoir comine une
délivrance, constiluerait, tout au contraire, la
pire et la plus inlolérable des servitudes.
Décidément, le pain frelaté du socialisme
n'est pas fait pour lever et pour euire ,en ,pays
flamand.
La presse catholique de l'arrondissement
d'Eecloo inutile de dire qu'elle est exclusi-
vemeat flamande signale, dans le ressort
La section yproise du Davidsfonds a pro-
curé,Mercredi dernier,kses membces.et k de
nombreux iuvi'és une séance pleinVd'.ittran
et d'actualilé. M Iweins d'Éecith vutte, vic*-
président de cette association catholique et
littéraire,av-ut mis k sa disposition s i spie i-
dide salie des fêtes.
Le R. P. DelplaceS. J qui pendant sept
ans a évangélisé le Zululand, a donné une
conféreuce sur I's Boers et le Transvaal, k
qui les événe nents du jour out acquis u e
glorieuse célébrité.
Dans un langage simple et familier, le con
férencier a raconté les origines de la Répu-
blique du Transvaal datant de la fi i du 17*
siècle, les .tfflnsiftigr.airipus cette pel its
nation aventureus'e, le'dévelóppement de sa
puissance el de san bien étre,au miljeu des
difficultés qu'k différerrtee reprises les em-
piétemems de la jalouse Angleterre.- Jui onl
susci.é 'S.
L'orateur, explorant un terrain kufai per-
sonnellement connu, s'est étendu suriout
sur la situation religieuss et sociale; sur le
caractère entrepreuant et teuace, 1-s-moeurs
encore primitits du peuple transvallieir, Les
détails originaux et piquants, oü ileal entré
au cours de ses hécits, entreméléS'de saillies