VILLE IT Y PU ES CONSEIL COMMUNAL Le Réveillon au Cercle Catholique La température Ge langage, messieurs, était-il bieu celui que l'honorable membre aurait dü tenir? Ne j doit-on pas le regretter plutót? Eu somtne, j les paroles prononcées tendaient faire i croire que Taction du Sénat étaii réduite k la plus infime puissance. Rien n'est moins juste, cependant. J'ai sous les yeux le tableau des lois votées par le Sénat depuis 1884 il vous prouvera que nous sommes loin de compte. Depuis 1894, nous avons renvoyé la Chambre nos projets de loi, parmi lesquels la loi sur Temploi du flamand, qui ne nous est pas revenu sous sa forme primitive, mais sous une forme absolument différente k tous les points de vue. M. Bara. Question d'appréciation que C0ia J M. le baron Surmont de Volsberghe. Naturellement, je vous laisse la vótre, vous me permettrez de garder la mienne, qui sera, je crois, partagée par la majorité du Sénat. M. Tournay. Gela vous a permis de voter la loi, voilk tout. M. le baron Surmont de Volsberghe. Nous avons encore parrai les lois que le Sénat a renvoyées Si la Chambre le litre Ier du Code de procédure pénale militaire, au- quel nous avons apporté un changement de principe des plus importants. Nous avons renvoyé également k la Chambre un budget de Tagriculture dans lequel la Chambre avait, peul-être par erreur, inscrit le mini mum de salaire, disposition de principe qui doit faire Tobjet d'une loi spéciale. Nous avons encore renvoyé k la Chambre les titres IV et V du Code éleetoral avec des modifications assez importantes, la proroga tion de la loi du 19 Juin 1894 sur les elec tions provinciales, la loi portant modifica tion aux droits successoraux du conjoint sur- vivant, et d'autres projets de moindre im portance. Au point de vue des lois renvoyées par le Sénat i la Chambre, vous voyez done qu'il y a Ik un petit bagage qui n'est pas k dédai- gnernous avons plus d'une fois rallié la Chambre k notre manière de voir. M. Bara. Vous êtes comme Jenny l'ou- vrière vous vous contentez de peu (Rires.) M. le baron Surmont de Volsberghe. Monsieur le ministre d'Etat, nous nous con- tentons de peu, dites-vous, mais le sage se contente toujours de peu. A cöté de ce tra vail effectif, le Sénat fait encore un travail indirect bien connu, beaucoup plusconsidé- rable, et celui-Ik, je pense, que vous ne le nierez pas. Ce n'est, d'ailleurs, pas la première fois que jc me permets de faire ces observations. Vous avez répondu un jour que le Sénat vous avait renvoyé autrefois le budget de la justice, alors que vous étiez ministre, et vous en tiriez grand argument. J'ai été trés étonné de vous voir prendre cette attitude k ce moment, car ce budget vous a été renvoyé dans des circonstances tout h fait spéciales dont on ne pouvait pas tirer des conséquences bien importantes. Quant aux lois que le Sénat a votées de sa propre initiative, elles sont en grand nom- bre beaucoup ont été renvoyées k la Chambre et nous restons saisis de bien d'au tres propositions trés importantes qui, je l'espère, seront discutées k bref délai. II y en a 23, dont quelques-unes des plus sérieu- ses. Vous voyez done que notre travail n'est pas aussi mince que vous voulez bien le dire et que le Sénat se grandit réellement, mal- gré le désir que vous auriez peut-être de voir le contraire. M. Bara. Ce n'est pas moi seul qui ai formulé ces plaintes des membres de la droite en ont fait également. M. le baron Surmont de Volsberghe. Ne confondons pas, je vous prie. Les mem bres de la droite réclament contre la remise tardive des projets de loi et se plaignent du peu de temps qu'on laisse au Sénat pour dis- cuter certains budgets. J'ai été le premier k réclamer contre eet état de choses et je réclamerai encore paree que le gouverne ment est ici en cause et qu'il dépend beau coup de tui de nous saisir des projets de loi en temps utile. M. Tournay. Vous oubliez Tattitude observée par M. Otlet, qui est cependant bien un membre de la droite, je crois M. le président. Veuillez coniinuer voire discours, je vous prie. M. le baron Surmont de Volsberghe. Messieurs, un mot des amendements. Je ne j crois pas qu'il y ait opportuniték les admet tre. La conséquence de l admission d'amen- dements pourrait être de faire éohouer le projet de loi c'est peut être ce que Thouo- j rable M. Bara désire. Je n'en sais rien, mais r toujours est il que je préfère mille fois le projet tel qu'il est, plutót que de nousexpo- ser k rester dans la situation désastreuse d'aujourd'hui et dont toutle monde se plaint. Je conclus done au rejet de tous les amen- dements. Celui de M. Janson, est k mon sens inopportun. II est trop tót pour arriver k ce qu'il désire, e'est-k dire aux circonscripnons provinciales. L'avenir nous dira ce qu'il y a k faire de ce cöté. Quant k la suppression de la case en tête de liste, je crois qu'il est inutile de s'en pré occuper pour le moment, puisque l'électeur conserve la liberté de voter en regard des noms. M. Limpens. Belle liberté M. le baron Surmont de Volsberghe. Quant aux aulres objections, Thonorable M. Janson en a réfuté bier, quelques-unes, de telle fagon qu'il n'y a plus grand' chose k ajouter k son discours. II me reste k dire quelques mots du scru- tin uninotninal. Ou croit qu'il est facile de faire dans notre pays ce qui a été fait ailleurs. Les circonscriptions uninominales, nous a t-on dit, existent en France, en Allemagne, et en Angleterre par conséquent, cela peut se faire ici tout aussi facilement Messieurs, restons Beiges. Prenons la situation beige telle quelle est et ne songeons pas k la com parer k des situations absolument diftérentes de Tétranger. Ce qu'il y a de plus frappant en Belgique, c'est que la situation actuelle date de 1830 et qu'elle n'a jamais été modifiée. Au con traire, elle a été renforcée. La Constitution disant qu'il faut un député par 40,000 habitants minimum n'interdit pas d'en avoir un par 50,000, 60,000 ou 70,000 habitants la chose est certame, mais, depuis 1830, la jurisprudence constante a toujours forcé la note en sens contraire. On considère aujourd'hui, en général, comme obligatoire, de donner un représentant k 40,000 habitants. Rappelez-vous, messieurs, qu'en 1864 M. O ris, qui était alors membre de la Cham bre des représentanls, a voulu devancer l'é- poque de recensement pour augment, r le chiffre de la Chambre paree que, disait il, il n'y avait plus un représentant pat 40000 habitants. Si j'ai bon souvenir, c'est le décès do M Cumont, alors député d'Alost, qui avait n.is les deux partis de la Chambre dans une si tuation d'égalité presque absolue, et c'est évidemmerit dans un intérêt politique que M. Orts avait présenté sa motion. A chaque recensement, on a forcé le norn bre des députés en se disant Le dernier recensement date de deux ans, nous pouvons nommer deux députés de plus, paree que la population de la Belgique s'accroil ebsque année de plus de 60,000 ames. Voilk la jurisprudence qui a été constam- ment suivie. Dans ces conditions, scu.il il facile d'aller k Tencontre de cette jurispru dence et de faire des circonscriptions de 40,000 k 70,000 habitants et plus Mais ce serait froisset' le bon sens beige, qui s'esl manifesté depuis si longtemps. Reste, messieurs, un dernier détail que je voudrais traiter paree que je crois qu'il n'a pas été examiné k son véritable point de vue. Les cartdidats, dit on, et les élus seront placés sous la coupe des associations de poli ticiens. J'ai entendu répéter l'objection k plusieurs reprises, surtout k gauche. Messieurs, c'est Ik un grief nouveau, mais il peut être fait également au système actuel. Ce grief existe aujourd'hui kun degré infiriiment plus intense qu'il ne se feta sentir k l'avenir. Si vous voulez, un instant, y re- garder avec attention, vous enserezplus que convaincu. Prenez n'importe quelle grande ville ou quel grand arrondissement, par exemple Bruxelles, Anversou Liège. Partout, c'est le comité des associations qui indique les can didats. Ici, k Bruxelles, le comité de TAssociation libérale a toujouis indiqué les candidats qui ont été béuévolement acceptés. Je me souviens même d'une publication, qui a été faite il y a quelques années, d'une liste don- nant un ordre de candidats suivant lequel ils j devaient être présenlés au corps éleetoral j au fur et k mesure que des vacatures se pro- duiraient. Voiik, messieurs, le jeu des poli- tieiens. II sévit aujourd'ïiui, non settlement daus les grarids, mais rnêrne dans les petits arrondi sements.Je pourrais citer des xem- plt-s partout il faut bien que je le constate, c'est surtout dans le parti libéral que ce système est suivi. Dans le système nouveau, au contraire, les associations oü les comités électoraux ne prendront plus la responsabiliié de la dési gnatton des candidats, car cette responsa biliié sera beaucoup trop grande. Voilk quelle est mon opinion et, en ce qui me regarde persounellement, moi qui connais la malière électorale pour y avoir mis la main pendant de longues années, jeslime que, dans tous les arrondissements, surtout ceux que je connais d'une manière un peu spéciale, il faudra nécessairement composer des comités comprenant 400 k 500 membres, e'est-k dire arriver devant Topinion publique avec des appuis sérieux, M. VanVreckem. C'est ce qui existe depuis longtemps déjk en maint arrondis sement et, noiamment, k Alost. M. Solvay. Oa pourrait établir le vole postal pour les associations politiques. M. le baron Surmont de Volsberghe. Le vote postal peut être excellent en Fran ce, mais nous ne pourrions Tétablir dans noire pays, qui est trop petit. II s'agira de donner aux candidats un appui sérieux devant Topinion publique. Lk est vériiablement Tintérêt des partis et eet appui sera en raison du nombre de ceux qui patronneront les candidats. 11 est cer tain que, lorsque des associations nom- breuses viendront appuyer un candidat, eet appui sera trés important et lèvera loutes les hésitations. On dira Nous sommes certain que le choix est bon et nous vous suivons M. Bara. Vous n'aurez pas besoin d'un grand appui. Libéraux comme catholiques, nous sommes certains de notre affaire l'élection sera faite avant et Ton n'aura pas besoin de se déranger. M. le baron Surmont de Volsberghe. J'accepte ce que vous dues, mais sous béné- fice d'inventaire. M. Bara. Vous verrez cela M. le baron Surmont de Volsberghe. Nous verrousce quale résultat du sorutin donnera, mais je suis bien convaincu que la voie quej'indtque ici sera suivie. C'est une conséquence torcée, obligatoire. Une conséquence évidente encore da la representation proportionnelle, c'est que la multiplication des coteries deviendra absolu ment impossible. Au lieu d'aboutir k Témiel- tement des partis, qui vous a été prédit nous arriverons, j'en suis persuadé, k une cobésion parfaite en fort peu de temps. La loi aura, eu outre, un avantage im mense c'est de supprimer la situation tran- chéeentre les villes et les campagnes, entre libérauxet socialistes, d'une part, les catho liques de l'autre. Grkce k Tapplication de la représentation proportionelle, nous verrons cesser dans le pays ces divisions qui ne peu- veut que le conduire k sa ruine. C'est ik un immense avantage; le projet de loi n'en aurait il pas d'autre que celui-ci me parait suffisamment important pour que je lui donne mori approbation. Nous assistons aujourd'hui, messieurs, k un spectacle extraordinaire. Combien de fois n'avons pas entendu le parti libéral se plain- dre de ce qu'il n'avail pas dans le parlement, la part que son importance lui donne, car il se considère toujours comme un grand parti. Eh bien, nous lui dorinons le moyen de rentrer k la Chambre, et il proteste, il combat la loi. il se plaint des coalitions qui vont nécessairement se faire. II va plus loin. II n'hésite pas k s'allier même au parti socialiste. Veut il, parhasard, réaliser cette parole d'Ariseele Ou vous suivrez le drapeau rouge, ou vous ne serez plus rien Parole trés profonde, qui est une traduction un peu brutale d'une autre Le libéralisme dispara!1 ra devarille catho- licisme dont il est Tantillièse, ou dans le so cialisme, qui est sa conséquence. Cette attitude, du parti libéral, ou du moins d'un grand nombrede ses membres, estétonnante, elle affl.ge. Et, k cóté de cela, nous avons entendu ici, je le constate avec peine, certains oraleurs faire appel k la revolution et d'autres la pré dire en ajoulant même qu'il n'y aurait plus que ce moyen de faire tnompherledroit.il est regrettable qu'un langage pareil soit tenu dans une assemblée comme celle ci. On peut, k l'occasion d'une loi organisatrice des co rnices électoraux, recourir k des raoyens violents, nous Tavons vu. Mais ceux qui les préconisent doiverit en assumer toute la res ponsabiliié, et elle sera lourde k porter. Je crois avoir justifié suffisamment mon vote je voterai la loi. Séance du 1" Janvier 1900. Le conseil communal s'est réuni k 9 h. du matin, sous la présidence de M. le Bourg- mestre et en présence de MM, les Eche- vins, conseillers et secrétaire. A Tordre du jour flguraient la prestation de serment des conseillers élus le 15 Oo- tobre dernier et la nomination d'un Ecbevin. M. le Président, après avoir donné lecture du procés verbal de Télection du 15 Octobre, a donné la parole aux conseillers réélus et k MM Vanden Peereboom et Bouquet, nou- veaux élus, qui ont successivement prêté en flamand, le serment preset it par la loi. 11 a procédé erisuite k la nomination d'un Ecbevin. M. Berghman, ayant obtenu 14 voixetM. Bogerem uoe votx, Ie premier a été proclamé Echevin et a prêté aussitót son serment comme tel. La séance a été levée k 9 heures 1/2. Suivant une tradition qui remonte k la fondation de leur Cerch, les catholiques d'Ypres se sont réunis Dimanche soir peur faire le révi illon. Beaucoup de monde comme d'habitude. Au coup de miriuit, M ie Président Iweins d'Eecktioutte a buk la santé des membres du Cercle et de leur familie, ainsi qu'k la jeu- nesse. II a été spécialemetti heureux dans sou toast en adressant ses félicitations et ses vceux k Tadministration communale per- sonnifiée en M. le Bourgmestre. M. le Bourgmestre a répondu en termes excellents,recommandant l'union etl'enterite, d'autant plus nécessaires que le nouveau ré gime éleetoral pourrait avoir des conséqu-ni- ces plus fkcheuses si cette entente et cette union n'exisiaient pas ou n'étaient pas cotn- plètes. Ses paroles, comme celles de M. le Pré sident, ont été vivement applaudies. La Noël et la Nouvel an 11 y a eu une différence notable entre le temps qu il a fait eet hiver lesjours de Noël et de Nouvel an. A la Noël les rues étaient transformer en glacières el pour y circuler on aurait bien pu s'armer de patins. Plusieurs personnes ont fait des chutes graves Des bras et des jambes ont été cas- sés. Ei c'est mcore heureux que la chose soit arrivée au jour de Noël, car si el le eüt eulteu huit jours plus tard, au nouvel an, il y eut eu prohablement une quantué de malheurs k déplorer. En eftet la circulation i st bien plus grai de, ce jour, saus compterautre chose. L i température a éié douce comme en unejournés de prin emps le ie Janvier 1900. Le dégel, qui, airisi, que nous Tavons prédit, a commencé au dernier quartier de la lunej marche rapidement. La nouvelle lune ayant commencé avec un vent du Sud Ouest nous pramet une pé riode de boti temps pour un naois environ ce qui fait qu'en somma Ie restant de Thiver sera plutót doux.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 2