s§J2l%; smw Etrennes Pontificaies wmmu o Samedi 3 Février 1900 10 centimes ie N° N0. 3519. iSii r^ÊÈ Nomination du minislre des chemins de fer L'élection législative prochaine La vie future et les libres penseurs Éducation On s'abonne rue au Beurre, 38, k Ypres, et Lo JOURNAL DYPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doirent être adrossés franc de port a i'adresse ci-dessus. tous les bureaux de poste du royauuie. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. - Les réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires 1 franc ia hgne. - Les numéros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Balgique exceptó les 2 Flandres) s'adresser A !'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et A Paris. 8. Place de !a Bourse. Listes précédentes 918.50 Onbekende uit Yper 5.00 La nouvelle de ia nomination definitive de M. Liebaert, comme ministre des chemins de fer, et de M. le Baron Surmont de Volsber- ghe, comme ministre de l'lndus- trie et du Travail, a couru Mercredi la Chambre des lle- présentants et a étè répandue dans la presse. Gette nouvelle est pour le moins prématurèe. Nous croyons k la combinaison et même sa realisation. Mais, pour employer l'expression dont s'est servi l'hono- rable M. de Smet de Vaeyer lui- même, Jeudi dernier, en réponse aux membres de la Chambre qui lui demandaient des nouvelles au sujet de la double nomination rien ne nous autorise a confirmer cette nouvelle Nous ajoutons que si nous nous plains au point de vue de l'inté- rêt de notre ville, nous exprimons le voeu de conserver notre eminent Bourgmestre k la tête de l'admi nistration communale. Mais, si nous envisageons les intéréts de l'arrondissement d'Ypres, la nomi nation de M. le Baron Surmont de Volsberghe au ministère de l'ln- dustrie et du Travail donnerait évidemment des avantages consi derables k l'arrondissement qu'il représente avec tant d'autorité au Sénat. et que tous nos amis sont décidés k aller au combat avec une ardeur et un courage di- gnesde la cause que nous défendons. Les catholiques ont, de grands devoirs k remplir dans les circonstances actuelles, dit notie confrère, qui place au premier rang de ces devoirs celui du sacrifice chrétien En fait de candidatures,il faudra peut êt e ici, comme ailleurs, certaines modifications, imposées pat la nécessiié de donner une re- présentation k tous les intéréts de l'arrondis sement. Nous savons que nosSénateurs et Députés ne serorit pas les derniers donner au pays l'exemple de l'abnégation absolue et du dévouement le plus complet k la chose publique. Habitués k commander, ils sauront au he- soin entrer dans les rangs comme simples soldats de la cause cathohque, laissant les mandats k ceux qui auront été désignés pour les remplir, par la volonté ou les désirs de la généralité du corps électoral. Nous ne pouvons que rendre hommage k un pareil esprit de sacrifice. Ceux qui savent se résigner k remplir ainsi leurs devoirs, sont dignes de notre admiration. Aux, yeux du public ils grandiront plus encore par leur résolulion k quitter le pouvoir qu'ils s'é taient élevés en consentant k y monter, sauf k remplir de nouveaux devoirs quar.d les circonstances l'exigeront. Le Progrès, qui nous a demandé ce qui se passera chez nous, sera sans doute satis- fait de cette déciaration, qui sera bientot faite par tous nos raandataires. Ce sera aux mandants k se prononcer, et leur jugement, exprimé par les délégués de ['Association, sera confirmé par le corps électoral catho- lique. Nous espérons que sous peu 1'Association sera convoquée et que son règlemern sera modifié dans le sens d'une plus grande ex tension des droits et du nombre des mem bres qui la composeront. Après cel a il reste ra k nommer les délégués et, k ceux ci, de désigner les candidats. Notre confrère 't Nieuwsblad, dans un excellent article, se joint k nous pour re- commander k nos amis l'union et l'entente en vue des élections législatives du mois de Mai prochain. Nous pouvons dire dès mairitenant que cette union exists dans les rangs catholiques (Encore k propos d'un enterrement civil) Une phrase d'un discours funèhre;pronon- cé riaguère sur la tombe d'un libre penseur enterré civilement,éoiaire d'une lumière nou veile 'les idéés de ceux qui ont renié la fri J ctirétienne ,de ceux qui battent eu brèche lts j idéés religieuses sur la vie future et l'imrnor talité de l'ame. L'ami du mort racontait, on pourrait dire naïvement, que dans leurs entretiens inti mes, lui et le défunt, causant de ce qui lui I arrivera après la mort de l'homme, par tageaient l'opiuion qu'il existe un au de la de cette vie présente, dans laquelle se per- fectionne l'humanité. Ainsi, tout en répudiant l'enseignement de l'Eglise sur l'kme immortelle de rhomtne, sur la vie future dans laquelle l'être humain reeevra la réeomponse ou le cbatiment du hi.-n ou du mal -les-li bres penseurs admet- tent p >urln!it qu iout n'esi pas fini quand l'enveloppe charnelle se bnse et se dissout. II y a un au-delh. Ce qu'il sera, ils l'igno- rent ou feignent de l'ignorer. La réuélation si simple et si naturelle, l'idée d'un Dieu, créateur de toutes cboses, qui récompense les Lons et punit les méchants, ils n'en veu- lent pas. Mais le principe de l'immortalité de l'kme profondémerit gravé par Dieu dans l'esprit et le coeur résiste k leur impiété, et pour expliquer ce sentiment plus fort que leurs erreurs voulues, ils se lancent dans toute espèce de thèses, plus absurdes les unes que les autres. Cet au-delü, entr'autres, ressemble furieu sernent k l'idée paienne, vieille «Ie plus de vingt siècles sur le métempsycos°, sur la transmission des esprits du corps d'un sni mal dans un autre. Si cette idéé sur l'au-delk ne veut pas dire eela, ii serait fort difficile de l'expliquer autrecnent. Car pour que le perfectionne- ment humain puisse se continuer dans utie vie au delk de la tombe, ce ne peut être que par suite d'une transfusion de l'ame terrëstre dans un être plus parfait, supérieur au corps quelle a animé ici bas. Et de ce principe il fautdéduire également qu'avant d'afriver k re un ê.re humain, en raison de cette même loi de perfectionnötnent, elle doit avoir ha- bité autrefois un corps, moins perfectiooné, done un être inférieur, soit un singe per exemple suivant la théorie Darwinienne, et, en reculant ainsi les ages, jusqu'aux êtrës les plus vulgaires. Ces savants, qui se croient si avancés dans leurs doctrines, reculent done en réal'ité d'une quantité de siècles. Leur science date en somme de centaines d'années avant l'ère chrétienne. Ces thèses ne sont pus aeuves Nous lisions l'autre jour un article, soit disant scienlifi- que, sur cette même question, écrit il y a 50 ans environ et qui souten ait une chose k peu piés identique. Parlant de la mémoire d'une vie antériru- re, l'auteur conclüait que notre métnoire trop bornée ne garde pas le souvenir de nos existences, passées. II comparait les suites de l'existence successive dans une foule d'êtres différents, k cos fusées qui montent vers Ie ciel éclairarit leur route k mesure qu'ils s'é- lèvent et laissant dans l'obscurité les parties précédemment éclairées. Tout cela est fort beau peut-être, mais laissant l'idée religieuse de eöté pour un mo ment,ces tbéoriessont bien plus compliquées et beaucoup moins raisonnables et compré- hensibles que la simple doctrine évangéll- que et chrétienne. Combien de fois, en passant quelques jours dans une maison amie, entre Monsieur, Madame et Bebé, l'hóte, peut-être un célibataire endurci et impénilent, mais n'en aimant pas moins les enfants n'a-t-il pas euff'occasion de faire, k part lui, des constatations déconcertantes sur la fapon dont le père et la mère entendaient l'édu- cation de leur Jeanne ou de leur René! Jeanne ne peut tenir en place. Elle gambade et caracole sans cesse sous la poussée d'une santé vigoureuse qui met dans ses yeux une flamme pétillante, sur ses joues fermes les frai- ches couleurs d'une pomme d'api. Elle galope un dada imaginaire k travers les méandres du salon.entre les poufs,les guéridons, les fauteuils et les socles. L'impétuosité du dada et de son cocher cause des accrochages. Une bergère vole les quatre fers en l'air, un jeune Mozart qui, debout sur une stéle, accorde son violon de bronze, re$oit une secousse et se livre a des balancements précurseurs d'une catastrophe. La mère arrive a temps pour rétablir l'équilibre. Aussitöt elle gourmande Jeanne qui est trés méchante, qui doit se tenir tranquille comme toutes les petites titles sages, qui n'aura pas de dessert et qui, ajoute gravement !e père, devra aller a l'école si elle ne se corrige pas. Le célibataire mettons que ce soit un oncle risque un plaidoyer en faveur de la délin- quante. Son intervention est accueillie avec politesse il a du sucre, l'oncle mais le sourire un peu goguenard du papa semble dire Mêle-toi de ce qui te regarde, tu n'v connais rien aux enfants, soigne ta goulte. Et l'oncle s'en va réfléchissant. II n'y a pas si longtemps que lui aussi, k 45 ans encore, sentait parfois en lui un soudain bouillonnement de vie, qui lui faisait faire des cabrioles dans son salon, dans son bureau, trotter aulour de ses plates- bandes, esquisser desgestes désordonnés, chan- ter k tue-tête, que sais-je? ouvrir une soupape de süreté et laisser échapper un peu de cette surabondance de vie pour ne pas éclater. II ne lui semblait pas du toulquecette exubé- rancefütcondamnable. C'est vraiSesgambades a lui respectaient les meubles, ses ruades mesu- raient les distances. Mais a 45 ans on sail ce que coüteun Mozart de bronze etona la religion du tout puissant dollar, almighty dollar que Jeanne heureusement n'a pas du tout. Et Jeanne est punie; a cette enfant pétulante pan nature, em- porlée parle sang, on impose, si elle veul des recompenses, l'idéal d'une petite fille chloqo- tique et rêveuse qui passe ses journées sur un tabouret k désbabiller et rhabiller sa poupée Plus fort encore; si elle n'est pas sage de cette facon somnolente, son père la menace de l'école, comme si l'école, qu'il faut faire aimer aux petils, .devenait une sorte d'enfer ffes. en fants méchants. Résultat certain elle la pren- dra en grippe avant d'y avoir mis les pieds, elle n'y apportera que du dégout, et s'y fera difli- cilement. Mais voici René. C'est un garqon de buil ans, volontaire, un peu têtu, impatient de la contra diction, sacbant pour imposerses petites volon- tés inventeruu simuler des colères piaffantes. Le célibataire visiteur, l'oncles'est déjk dit,plus d'une fois qu'il faudrait pour ce caractère, si ou v^''. „JPST.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 1