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Bulletin politique
Les pensions ouvrières
Nominations écclésiastiques
Chronique judiciaire
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ne veut pas qu'k vingt ans il devienne intrai-
table un mors énergique. Or, depuis sept ans et
plus void le système qu'il a vu adopter: chaque
fois que M. René, lors même qu'il avaita peine
six mois, manifestaitundésir violent de quitter
le bras de sa bonne, de jouer avec l'épingle de
papa, de faire de la musique avec une coupe de
Bohème, cela lui était défendu avec de gros
yeux en boule de loto, des dénégations éner-
giquesde latête, des gestes impérieux de l'in-
dex, des menaces dele mettre dans le coin, de
le livrer au loup-garou, d'appeler le père fouet-
tard, d'en avertirSaint Nicolas.
M. René ne s'en souciait pas, continuait k
mener son train de beau diable, tricotait des
jambes, criait comme une pintade, décidé ap-
paremmènt k se laisser mourir de faim et de
soif s'il n'en pouvait faire a sa tête. Maman
commenqaita craindre les convulsions; Papa
quidéteste les scènes, se disaitBah! pour une
fois, et M. René, apaisé, jouissail voluptueuse-
ment de sa victoire. Peu a peu, instinctivement,
s'était ancrée en lui une conviction qui peut se
résumer ainsi Mes parents ne croient pas un
mot des menaces qu'ils me font, ce sont de
pieux mensonges; pourvu que je m'entête je
suis sur de la victoire.A huit ans, le petit jeu
commencé au berceau continue avec un succès
croissant, plus de bruit, et beaucoup plus d'en-
nui pour toute la maisonnée. On le menace
maintenant du fouet, du chevalet, du cachot; i
est bien tranquille, M. René. 11 boude, il in-
siste, il revient k la charge, il éclate, il devient
cramoisi et il triomphe. Cela promet, se dit
l'oncle.
Prenez encore les jouets. Quelles absurdités
on met aux mains des enfants Ces poupées
a dessous de linon et de dentelle, k robe de
soie ou de velours, avec falbalas sans fin, cha-
peau du dernier chic et coiffures du dernier
bateau. Mile Fifi qui manie ce patron de modes
peut bien, en dorlotant la précieuse donzèlle,
éveiller les sentiments maternels dormant déjk
dans son coeur d'enfant mais en faisant cha
que jour l'inventaire du trousseau lilliputien
elle avivera bien plus sürement la coquetterie
qui sommeille au fond de sa nature féminine.
II lui faudra des dessous aussi fins et des des
sus aussi riches que ceux de son enfant en
carton.
8 £Et dans les ménages modestes dont l'héritier
présomptif n'aura jamais, fort probablement, k
mener épuipage, qu'on na destine pas non plus
a devenir cocher de fiacre, le voyez-vous, le
bouillant Jujules a cheval sur un Bucéphale en
bois, secouant la bride, les pieds pris dans de
vrais étriers, fièrement campé sur une vraie
selle, faisant hue dada avec un plaisir et
une conviction qu'il neretrouvera pas plus tard
pour la bonne raison qu'il n'y a dans la remise
d'autre voiture que celle de St Francois, et
qu'en fait de chevaux on n'use que ceux du
tram.
Ce n'estpas bien grave, direz-vous. D'accord.
Mais ne vaut-il pas mieux au moyen de ces jou-
joux tropsouvent prodigués au hasard,employés
maintenant rationnellement, faire pénétrer dans
l'esprit de l'enfant, lentement, systématique-
ment, agréablemenl toute une série d'utiles
notions. Je connais un père de familleavisé qui
met dans le choix des cadeaux qu'il donne k
ses enfants une intention pédagogique. II leur
donne en abondance, entr'autres, ces feuilles
de fort carton, copieusement colorées, oü se
trouvent représentés tous les animaux de l'arche
de Noé, des bonshommes de toutes les nations
et de toutes les époques, costumés selou les
modes de leur pays et de leur temps, des meu-
blesde la Grèce,de Rome, de l'Ëgypte,de toutes
les périodes de l'ébénisterie.
Les soirsd'hiver.autour de la table de familie,
sous le large abat-jour de la lampe, enlre le
souper et le coucher, les mioches s'amusent a
découper ces grandes feuilles. Pèle-mêle les
Louis XIV en perruque, les Henri IV, en pour-
point tailladé, les M.Grëvy en redingote tombent
sur la table parmi les crocodiles du Nil et les
hippopotames du Congo, s'éborgnant a des lits
étrusques, des cabinets florentins, des consoles
Régence, des fauteuils Chippendale.
Alors le pére intervient, II apporte quelques
vieilles boites de papier k lettres; chacune porte
une étiquette: animaux, hommes, meubles.
C'est une première division. Bienlót de nouvel-
les boites développent le triage: quadrupèdes,
bipèdes, mammifères, etc.; costumes de tel
siècle; meubles de tel époque. N'y a-t-il pas lk
un enseignement progressif, graduel, et avec
quelques explications appropriées un véritable
cours d'histoire naturelle, politique et somp-
tuaire l
Bref, si on y veut réfléchir, il y a encore dans
l'éducation première des enfants de grands
progrès de forme et de méthode a introduire.
Je sais bien que les parents font généralement
grise mine a ceux qui veulent risquer une in
trusion dans ce domaine intime qui est le leur.
lis n'ont pas toujours tort. Je suis prêt k reeon.
naitre que la rnère, malgré son égoïsme mater
nel et sa tendresse un peu aveuglante, trouve
souvent dans son coeur, pour mener a bonne fin
la tache sacrée de l'éducation, des raisons pro-
fondes que la raison ne connait pas et que j
l'oncle célibataire, malgré toute sa clairvoy- j
ance, ne découvrirait jamais. Elle a les intui
tions de l'amour et gagne ses inespérées vic-
toires. Mais est-ce un motif pour ne pas
chercher k glaner une instruction complémen
taire dans les travaux de ceux quiontfait.de
cette pédagogie initiale une étude compléte, qui
ont consulté et contrólé la pratique des parents
de divers pays, creusé les théories déjk si
nombreuses qui se sont fait jour en d'innom-
brables livres et constituent déjk une véritable
science, ont enfin consciencieusement appiiqué
leurs doctrines a l'éducation de leurs propres
enfants et sont prèts k donner aux autres ie bé-
néfice de leurs recherches et de leur expérience
Ne serait-ce pas de l'obstination déraisonna-
ble que de prétendre, sans preuve, par préjugé,
par routine, qu'il n'y a plus rien k enseigner
aux parents? Tenez, on a scientifiquement, phy-
siologiquement établi quelles sont les heures
de la journée le plus vraiment et complètement
utiles pour donner aux enfants leurs lecon
d'arithmétique, et ladurée pendant laquelle les
élèves peuvent. donnerleur maximum detravail
fécond. On peut rire de cette minutie, mais il
mesemblequ'un père de familie doit naturelle-
ment être curieux de savoir sur quels faits s'ap-
puient ces constatations et que s'il se convainc
de leur exactitude, il doit être heureux d'affran-
chir son fils ou sa fille de migraines intempesti-
ves produites par un effort mal réglé.
Eh bien! ilexiste en Belgique un groupe de
personnes dévouées qui ont fait ces études spé-
ciales, noté ces observations personnelles. Ei les
ont formé k Bruxelles une association dite de
1'Education familiale et qui a pour but général
de répandre dans les families et particulière-
mentparl'intermédiairedela femme, les nol ions
pédagogiques indispensables pour l'éducation
physique, intellectuelle et morale des enfants et
de suppléer aux lacunes des programmes ac-
tuellement suivis dans les maisons d'éducation
en vulgarisant la connaissance pratique des
sciences naturelles, économiques et sociales
Les moyens que cette association met en
oeuvre sont k la disposition des personnes habi
tant la province aussi bien que de celles résidant
k Bruxelles.
Peut-être les lectrices du XX' Siècle me sau-
ront-elles gré de leuravoir fait connaitre cette
oeuvre nouvelle oü elles pourront puiser des
notions nouvelles, intéressantes et curieuses
I mais surtout pratiques pour l'accomplissement
de ce noble devoir qui fait k la fois la noblesse
et l'angoisse de leur viela formation de leurs
enfants (1) P. Lerouge.
les
la
La révolte s'étend au Gap. Le correspon-
dant du Daily News k Capetown, dii que
plus de 5,000 Hollandais du Cap se sont j nuts
aux Boers depuis le commencement des
hostilités.
On télégraphie de Laurenpo-Marquez,
que le gouverneur général portugais a notifié
aux consuls qu'ils devront personnelle nent
garantir que les solliciteurs de passeports
ne sont pas des militaires se rendant au
Transvaal, autremerit les passeports stront
refusés.
Le War Office continue de publier par
fractions la liste des pertes anglaises k Spioen-
kop. Le funèbre total grossit chaque jour.
en vue de généraliser, autant que possible,
les pensions de retraite.
j[. Cette intervention peut être suffi-
samment efficace sans comprendre l'obliga
lion de la part des ouvriers et des c sets
d'entreprises.
Elle peut se borner aux mesures qui ont
pour objet de faciliter, d'et courager, de
dévolopper et d'assister la prévoyance todi-
viduelle, encouragements divers, assis'ance
administrative des pouvoirs publics, dispen
ses fiscales, larges subsides, et mesures
di/erses pour encourager et intéresser
d'entreprises. k assister les ouvr iers pou
constitution de pensions.
III.-- Néanmoins, des pensions de retraite
seront insiituées par la voie de l'obligation,
en faveur des ouvriers appartenaut aux in-
dust ties qui dérivent dune concession per- i
manente de lËtat, ainsi quaux minièt s de
fer exploitées en travaux souterrains.
IV. L'intei vention de l'Ëtat doit se pro
duire en faveur des personnes, apparteoant
aux catégeries ci-après indiquées, pour les j
versements quelles effectuent, k partir de
l'kge delöans.k la caisse générale de retraite
sous la garantie de l'Ëtat ou k une caisse de
retraite dont !"S statuts et les bases techni
ques ont éié approuvés par le gouverne
ments.
a) Les. ouvriers, les domestiques salariés
ains'que les cultivateurs et les artisans qui
iravailleni pour leur coinpte sans l'aide régu-
lière d'un ouvrier salarié, que ces diver
ses catégories de personnes soient affifées k
la caisse directement ou par l'i:itermédiaire
d'une société mutuaiiste de retraite.
b) Tous ceux qui font partie d'une société
mutuaiiste, conslituée noiammeni en vue de
l'assurance contre la maladie, sous la coudi
tion que la cotisation. destiuée au service
d'assurance contre la maladie, ne dépasse
pas 2 fr. 50 par mois
vLes pc tits employés dont le traitement
est de 2 000 frau maximum, k condition
qu'ils fasseut parti d'une société mutuaiiste
de retraite
V. L'entrée en jouissance de la pension
peul être fixée a tous les kges eutiers com-
pns entre 55 et 65 ans, au gré de l'affiiié.
En cas d invalidité préruaturée, düment
coristatée, survenant aniérieurement k l'épo-
que de l'entrée en jouissance de la rente,
1 intéressé pourra être admis k jouir itnmé-
diatement de la pension acquise.
VI. Les versements peuveru être faits
k capital abandoned ou bien k capital léser-
vée, soit au profit des hériliers du bénéfici
aire, soit au profit de ce dernier, au moment
de l'ouverture de la pension.
Le subside de l'état sera toujours veisé k
capital abandouné.
VII. Le subside de l'Ëtat est acquis aux
intéressés pour la partie de leurs vers ments
qui tie dépasse pas 24 francs par an et aussi
longtemps que l'ensemble des versements
effectués correspond k une rente qui ne dé
passe pas 25 francs par mois.
VIII. Le subside de l'Ëtat est tixé k
100 p. c. sur les 6 premiers francs
50 p. c. sur les 6 francs suivants
25 p. c. sur les 12 derniers francs, pour
les versements individuels effectués k Capital
abandonné si l'entrée en jouissance de la
rente est fixée a 65 ans.
II est réduit.d'après le tableau ci-dessous
1° si les versements som effectués k capital
réservé 2° si l'entrée en jouissance de la
rente est fixée k un age inféqieur k 65 ans.
Voici le texte des résolutions de la com
mission extra-parlementaire des pensions
ouvrières qui serviront vraisemblablement
de base au projet que le gouvernement a
promis de dépeser au cours de la session
actuelle
1. II y a lieu pour l'Ëtat d'intervenir
dustrie et du travail, un crédit ainsi libellé
Frais de propagande en vue de l affiliation
des ouvriers k la caisse générale de retraite».
Mesures transitoires
X. Le subside de l'Ëtat est fixé comme
il suit
100 p c. sur les 6 premiers francs, 50
p. c. sur les 48 fr. suivants, pour les inté
ressés agés au moment de la rnise en vigueur
de la loi, de 45 k 50 ans
400 p. c. sur les six premiers francs, 75
p. c. sur les 48 francs suivants, pour les per
sonnes a^ées k ce moment de plus de 50 ans.
j 400 p c. sur les vingt quatre premiers
francs versés, pour les personnes kgées, k la
méme époque, de plus de 55 ans.
XI. Des allocations, k la charge de l'Ë
tat, seront, sur leur demande, et sans préju-
dice des secours ordinairesde la bienfaisance
publique, accordées aux travailleurs kgés,
beiges ou bien étrangers ayant travaillé en
Belgique depuis dix sns au rnoins au moment
de la promulgation de la loi,aussi longtemps
qu'ils sont dans le besoin et dans la mesure
du bosoin
XII. Les personnes agées de plus de 60
ans et de moins de 65 ans, au moment de la
promulgation de la lot, ne pourront préten
dre k ces allocations, si elb s n'ont, dès le
moment précité, jusqu'k I'age de 65 ans ac-
complis, effeciué un versement de 6 francs
par an k la Caisse de retraite.
XIII. Les allocations seront distribués
k 1 intervention des administrations commu-
nales, en dehors de faction directe des bu
reaux de bienfaisance.
L<*s communes dresseronl les relevées des
personnes k subventionner, suivant les mo-
dèles fournis par le gouvernement.
Ges relevés seront approuvés par l'auto-
rité provinciale nuprès de laquelle les inté
ressés aurorit un droit de recours.
Les autorités provinciales exerceront leurs
attributions avec le concours de comités
riornmés par moité par elles et par möitiépar
le gouvernement,
Ges comités comprendront.au moins k con
currence de la moitié, des représentants des
mutualités ou associations professionnelles
ouvrières, choisis sur les listes présentées
par celles-ci.
XIV. Pour faire face k ces allocations,
la commission estime en se basanl sur l'ex-
périence danoise qu'un crédit de sept mil
lions au moins devra être por té au budget,
la première année.
Mode de versement
£.2
2 a 03
«Hog
ifS
a s
65 ans 1
Capital abandonné. 6 a 40 ans 60 k 64 ans 0 75
55 a 59 ans 0 45
65 ans 0 65
6 k 20 ans 60 k 64 ans 0 49
55 a 59 ans 0 29
65 ans 0 60
Capital réservé. 21 k 30 ans 60 k 64 ans 0 45
55 k 59 ans 0 27
65 ans 0 55
31 k 40 ans 60 a 64 ans 0 41
55 k 59 ans 0 25
IX. La Gommission émet le voeu de
voir inscrire au budget du ministère de l'in-
M. Delamioye, vicaire k Dudzeele, est
nommé vicaire k Notre Dame, Poperinghe.
Mathilde Bulckaert, épouse Van Merris,
k Locre, accusé de plusieurs infanticides,
comme nous l'avons dit dans notre précédent
numéro, a été condamné par la cour d'assi-
ses de la Flandre Occidentale, .Vlercredi der-
nier, aux travaux forcés k perpétuité.
Toux, Rbumatismes. Le Thermogène.
sMC
otfregratuitemeut de faire
.1 connaitre a tous ceux qui
fcOiit attemts (1 une maladie de la peau, dartres
eczemas, boutons, démengeaisons, bronchites
cliromques, maladies de la poitrine. de l'esto-
'a vess'e, d0 rhuraatismes, un moyen
ïnfaillible de se guérir promptement ainsi qu'il
I aete radicalementlui-mêmeaprès avoir souffert
et cssayé en vain tous les remódes préconisés.
Cette offre, dont on appréciera le but humani
taire, est la conséquence d'un voeu
Ecrire par lottre ou carte postale a M.Vincent
S, place Victor Hugo, aGreiioble, qui répondra
giatis et franco par courrier et enverra les
indications demandées.
UNE \I1.RVE1LLE. Pourquoi vouloir
touss-r quand je garantis publiquement, que
le birop 1) p 'tere au goudron décoloré et
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De Boey et Hulpiau.
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