Échec de l'alhance La Ligue nationale contre la tuberculose VÏI.LE O'YPUES CONSEIL COMMUNAL Chronique électorale Nouvelles diverses Adjudication par MM. Vandervelde et Defnet, et, d'autre part, par MM. Magnette et Journez. L'article 7 dispose que l'occupant peut, en tout temps, prendre et détruire Ie lapin sauvage sur les terres qu'il occupe, Gette disposition donnera satisfaction aux culti vateurs, qui sont ici les seuls intéressés, je pense, et qui ne se plaignent guère des dégits causés par le lièvre et par le gibier en général. (Interruptions d gauehe.) II y en a qui se plaignent, je le reconnais, de certains dégkts commis par les faisans mais, dans mon arrondissement, les culti- vateurs n'en veulent généralement qu'k la grande quantitéde lapins qui dévasterit leurs champs lit, leurs plaintes sont fondées. C'est k telle eriseigne que, récemment, j'a- vais l'occasion de causer avec un cultivateur habitant une commune de mon arrondisse ment, voisine de la France, qui m'affirmait qu'il lui était impossible de continuer ex ploiter sa ferme, paree que, disait-il, je suis absolument mangé par les lapins. M. Tack. Ge sont ses choux qui sont mangés (On rit.) M. Golaert. Non seulement ses cboux, mais toutes ses récoltes J'ai examiné la situation avec ce fermier Rien n'est plus utile que d'étudier avec l'in- téressé lui-même ce qui pourrait étre propo sé pour remédier k l'état de choses dont il se plaint. J'ai done discuté longuement avec lui. C'était, du reste, un homme fort intelligent et trés raisonnable. II proposait de permet- tre la destruction des lapins, même avec des armes k feu, ainsi que le demande l'honora- ble M. Vandervelde mais quand je lui fis voir tous les inconvénients qui résulteraient de cette permission, il finit par dire En effet, lk ne se trouve pas le remède au mal. Le mal provient de ceque certains chasseurs peuplent leurs bois de lapins et font garder leurs chasses non seulement contre la des truction des lièvres, ce dont je ne me plains pa», mais contre celle des lapins. Ainsi, ces rongeurs se multiplient, vivent de mes récoltes et dévastent mes champs Je lui objectai l'article 7 de la loi sur la chasse et je lui conseillai de s'adresser k la justice. La loi de 1882 vous permet, lui dis- je, de réclamer une indemnité et même des dommages-intérêts qui s'élèvent jusqu'au double du préjudice subi. Non, répliqua t-il, je ne puis le faire, paree que je devrais agir contre mon propriétaire, car c'est lui qui place des lapins dans les bois voisins L'observation était juste, il faut le recon- naitre. Comment un fermier pourrait il agir contre son propriétaire Je pense que le cas ne s'est pas présenté jusqu'ici devant les tribunaux. II faut done permettre k l'occu pant, comme le fait le projel de la commis sion, de prendre et de détruire le lapin sau vage sur les terrains qu'il occupe. Mais faut il, en général, autoriser l'em- ploi d'armes k feu A mon avis, ce serait extrémement dangereux, paree que ce serait créer des conflits entre cultivateurs et gar- des-chasse. En effet, un garde chasse voyant un fermier se livrer k la chasse du lapin, contondrait aisement ce fermier avec celui qui chasse le lièvre vous n'ignorez pas que tous les gardes-chasse ne sont pas re- commandables et les procès-verbaux se multiplieraient comme les lapins. (On rit.) II arriverait ainsi que la disposition propo- sée par l'honorable M. Vandervelde, au lieu d'étre favorable aux cultivateurs, leur serait défavorable. C'est ce que mon interlocuteur de tantót a fini par comprendre. II y aurait encore eet inconvénient, parmi d'autres, de voir se transformer en bracon- niers la plupart des fils de fermiers. Après mur examen, je ne puis me rallier h cette disposition, et la Ghambre ne doit pas l'accueillir. C'est assez dire quejevole- rai contre l'amendement deM. Vandervelde. Quant k l'amendement déposé par MM. Magnette et Journez, il contient un principe qui me paralt admissible. Get amendement porie II est interdit, en tout temps, de 'veridre, acheter, exposer en vente, transporter ou colporter, par quel- que moyen que ce soit, des lapins ou des renards vivants, sous peine d'une amende de 200 k 1,000 francs et d'un emprisonnement de huit jours k trois mois ou d'une de ces peines seulement. Bien qu'il ne s'agisse pas dans eet amen dement de la destruction du lapin, vous serez convaincus comme moi que le principe en est admissible et je ne doute qu» M le ministre de ['agriculture ne s'y rallie. Mais l'amendement ne me paralt pas com plet. Puis, je trouve les peines exorbiiantes. 11 faudrait, k mon avis, empêcher les pro- priétaires chasseurs de plaeer des lapins dans leurs bois. Mais le moyen Le délit de placement de lapins dans des bois serait difficile k const i- ter paree qu'on peut faire procéder k ce pla cement pendant la nuit ou par des tiers. 11 est certain que les délinquants seraierit mis trés rarement en contravention. Mais on pourrait ajouter k ce moyen celui préconisé par MM. Magnette et Journez, que je me proposais moi-même de présenter, sauf k ne pas comminer les peines excessives que je trouve dans l'amendemet de ces hon.o rabies membres. Si vous admettez que les propriétaires de chasses ne puissent plus transporter ou faire transporter des lapins vivants et si, d'autre part, vous faites du pla cement de lapins dans les bois un délit, il est certain que la race ne se multipiiera plus d'une fapon aussi nuisiblek l'agriculture. M. Heupgen. Et que fera-t-on k l'égard des bois qui sont actuellement infestés de lapins M. Colaert. L'abondance provient de ce qu'on place des lapins dans les bois ou de ce qu'on les laisse s'y multiplier. Quant aux mesuresk prendre k l'égard des propriétaires dont les bois sont actuellement infestés, il y est pourvu par d'autres dispositions du projet de loi. Il faut done faire un délit du trans port de lapins sauvages vivants et de leur placement dans les bois, bruyères, etc. Ainsi, vous atteindrez la plupart des abus. Ge que je ne puis admettre, c'est qu'on prévoie des amendes variant de 200 francs k 1,000 francs et des peines d'emprisonnement de huit jours k un mois. Cela me paralt excessif J ai toujours protesté contre ce que la loi de 1882 a de draconien et, conséquemment, je m'élève ici également contre les peines excessives prévues dans l'amendement de MM. Magnette etJournez.il faudra des peines moindres et mieux en rapport avec celles prévues par la loi sur la chasse par exem- ple, une amende variant de 50 a 100 francs outre des dommages-intérêts élevés. D autre part, il ne faut pas que Tarnende soit minime, car si elle était trop légère, les propriétaires continueraient k placer des la pins dans leurs bois ou les feraient placer par des liers qui subiraient l'amende, sauf k se la faire rembourser. Le propriétaire serait indemme et nous n aurions pas atteint le but que nous avons en vue. Je pense bien que telle a été la pen- séedes honorables MM. Journer et Magnet te, mais j'estime que les peines sont trop élevées. Je dirai, lors de la discussion des autres modifications k introduire dans la loi de 1882, que c'est la trop grande sévérité de cette loi qui l'a rendue odieuse et l'a fait si souvent violer. M. Woeste. 11 faudra modifier la ré- daction de l'amendement. M. Colaert.. Nous sommes d'accotd, et c'est ce que je viens de dire. Je proposerai des amendements dans le sens de mes ob servations. M. Nerincx. - On pourrait réuaier les deux faits. M. Golaert. PrésisémentDe cette fa- tor?, tout le monde obtiendrait satisfaction. 11 faut bien le reconnaitre, c'est un fait absolument inadmissible que celui de pro priétaires qui, pour leur plaisir, vont placer dans leurs bois des lapins qui dévastent les propriétés votsines, même celles oceupées par leurs fermiers. Le propriétaire lui même ne subit pas de préjudice celui ci retombe tout enlier sur les cullivateurs. Quelqes hommes politiquesde l'oppositiori, libéraux,schismocrates et soctalistes, se sont réunis Dimanche k Bruxelles afin de recher- cher les moyens de réaliser une entente en vue des prochaines élections législatives. Laissons parler ici un journal ltbéral Pour faire saisir plus facilement le sujet de la discussion, dit le confrère, il suffira de se souvenir que si l'oppositiori s'entend, elle obtient un stègek Dixmude, Courlrai, ïtiielt, Ypres, Bruges, Sint Nicolas, Termonde, Audenarde, Hasselt, Tongres, et deux siêges k Alost. Si l'opposition ne s'entend pas, il lui reste, de tous ces arrondissements, un dépu- té démocrate-chrétien k Alost... Au lieu de douze mandataires. elle en obtient un seul... Les socialistes avaient eu une séance préparatoire le matin, et, après un long examen de la situation, ils avaient décidé de réclamer un siège pour chacune des provin- ces de la Flandre occidentale, de la Flandre oriëntale et de Limbourg. Les conciliabules n'ont pu aboutir, fait remarquer tristement le confrère les libé- raux doctrinaires n'avaient pas envoyé de délégués, de sorte qu'il a fallu abandonner toutes les combtnaisons. C'est évidemment tant mieux. Le bureau du comité directeur de la Ligue nationale beige contre la tuberculose s'est réuni Samedi dans son local, l'hótel Raven- stein, et a décidé de faire appel k la presse et au public, et d'adresser aux administra tions, aux iristituteurs, au clergé du pays, une circulaire exposant le but et les statuts de l'oeuvre; les moyens de prévenir, de eom- battre et de guérir la phtisie, qui ravage tou tes les classes de la société et qui fait chaque année.en Belgique, plus de 16,000 victimes. La phtisie est la maladte la plus conta- gieuse et la plus répandue dans le monde ci- vilisée elle cause plus de décès que toutes les épidémies et les guerres réunies, mais ce qu'il y a de consolant, c'est que la tubercu lose est une maladie évitable et cura ble par l'observation de mesures spéciales d'bygiène publique et privée, et par un trai- tement rationnel au grand air et dans des sanatoires (sanatoriums) spéciaux. La Ligue nationale contre la tuberculose a pour mission d'étudier toutes les condi tions indispensables k I'hygiène et au traite- ment curatif des tuberculeux d'instruire le public par des conférences,des publications, sur les précautions et les mesures k prendre contre cette horrible maladie de favoriser la création de sanatoires, de villas et de colonies sanitaires k bon marché et k la por- tée des malades pauvres.ou peu aisés; d'étu dier les conditions et de rechercher les localités les plus favorables k la cure des tuberculeux, au point de vue géologique, hydrologique, climatologique, et de la con struction économique des installations sani taires, d'après des devis et des plans ty pes qui pourront servir de guide oude modèles La Ligue Nationale contre la tuberculose, représentée dans chaque province par une section provinciale, favorisera la création et créera elle-même, lorsque ses ressources le permettront, des sanatoires k bon marché pour le traiiement des tuberculeux pauvres ou peu aisés. Pour atteindre son but humanitaire la ligue a besoin du concours pécuniaire de tous. C'est pourquoi elle a fixé k 1 franc la souscription annuelle et minimum de chaque membre. La Ligue Nationale fait un pressant appel k la générosité des riches pour l'aider k com- battre et détruire. Ie fléau de la tuberculose, qui ne resppcle et n'épargne aucune condi tion, ni classe sociale. Elle recevra avec reconnaissance Ips dons et souscriptions qu'on voudra bien lui adresser. Séance publique du Samedi 24 Février 1900, k 5 h. du soir ORDRE DU JOUR 1. Communications. 2. Dispositions k prendre en vue de l'instal- lation de M. le Bourgmestre. 3. Propriétés communales location des prés de Zillebeke. 4. Propriétés communales concession d'un bail emphytéotique 5. Vente d'arbres. Un journal libéral de Bruxelles ai.conce que M. De Ridder, notaire k Kerkhove, a accepté urre candidature libérale pour le Sé- nat dans l'arrondissement Gourtrai-Ypres. On mande de Warneton que le corps du nommé Aug. Lima, agé de 38 ans, origi nate de Ruysselede, a été trouvé hier matin dans le petit bois de la Tribonnerie. Le corps portait k la tête une plaie profonde d'oü le sang s'était échappé en abondance. 11 est k supposer que tandis que le bücheron abat- tait un arbre, celui ci, dans sa chute, aura causé en partie, sans la faire tomber, une branche d'un arbre voisin. Les premières constatationsen font foi.Lebücheron s'apprê- tait k s'en aller. II ramassait sa pelle et sa hache, lorsque, agitée violement par la tempête qui faisait rage, la branche brisée s'est abattue, foudroyant instantanément le malheureux bücheron. des travaux des installations maritimes de Bruxelles L'adjudication de la première partie des travaux des installations maritimes a été approuvée hier par M. de Smet de Naeyer. C'est done la firme Blaton, Declercq et Georges Lapiere d'Ypres qui est déclarée adjudicataire provisoire l'adjudication sera déflnilive l'orsqu'ils auront. fourni, avarit le ler Mai, les plans complets, avec les amélio- rations qu'ils se sont engagés k accomplir, ce qui leur sera aisé. La soumission s'élève k 14,291,517 francs. Elle comporte le bassin de batelage et le bassin maritime qui seront construits sur remplacement actuel de la rue des Moutons, de la place Sainctelette k l'avenue de la Reine, le canal actuel disparaissant sur cette longueur, le canal de 1 avenue de la Reine k l'avenue Van Praet, avec ses ponts et ses mursle pont tournant de l'avenue Van Praet, qui aura dix sept mètres de largeur, et le bassin de refuge pour le yacht du Roi. Tout cela constitue environ lamoitiédu travail total k accomplir. Le délai accordé est de cinquante six mois. On commencera sans doute les travaux au mois de Juin. Et comme lrs ingénieurs espèrent que l'adjudi cation pour le second lot pourra se faire cette anriée encore, on estime que nos in stallations maritimes pourront être termi- nées dans sept ans. Ges travaux ri'occuperont guère cette année qu'un millier d'ouvriers sur les chan cers mais la construction des ponts, la fourniture des pierres, la confection des briques vont en occuper un grand nombre dans les usines, les carrièreset briqueteries. Enfin, la construction des nouveaux quar ters qui vont s'étendre jusque Jette-Saint- Pierre exigera, elle aussi,beaucoup de main- d oeuvre.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 2