I 1 10 centimes !e N Samedi 28 Avril 1900 fte 1 La candidature de M. Lefevre L'ünion SUPPLÉANTS 'i 1 i ft On s'abonne rue au Beurre, 36, 4 Ypres, et k tous les bureau* de poste du royaurae. ARRONDISSEMENT de C0URTRA1 YPRES Election pour 3 Sénateurs le 27 Mai 1900 ARRONDISSEMENT D'YPRES Election pour 3 Représentant:s le 27 Mai 1900 M. Lefevre parait décidé, dit-on de loutes parts, k se porter candidat dissident pour la chambre des Représentants. Quand on lui demande s'il a des griefs contre le parti catholique ou contre l'un ou l'autre de nos candidats.il répond loyalement qu'il n'en a pas. Comment justifier alors sa candidature Elu, il ne le sera certainement pas, et il doit bien se rendre compte de son impuissan- ce k conquérir le troisième siège. En effet, s'il peut escompter quelques milliers de voix catholiques deux k trois mille au plus il ne peut espérer décrocber que quelques centaines de voix libérales. La masse des radicaux et des socialistes voteront pour leur candidatcela est incontestable. La même situation se présenterail chez nos adversaires, si, au dernier moment et cela n'est pas impossible une candidature socialiste surgissait. Quoi qu'il en soit,. M. Lefevre, qui se dii catholique, prend sur lui une lourde respon- sabilité en posant sa candidature II est en effet plus que probable que la fuiure majo rité, k la chambre des repiéseniants, ne sera que de quelques unités. Notre troi sième siège, comptant double dans la balan ce, peut ou renforcer cette légère majoriié ou mêmedonner une simple majorité k la dioite. II peut done déperidre de M. Lefevre que la majorité catholique et le gouvernement soient renversés. Est ce Ik vraiment l'oeuvre d'un homme qui se dit catholique et qui, eomme tel. a eu le courage de refuser 1'offre faite, par les radico socialistes, d'une candidature sur leur lisle? La chute de la majorité catholique, e'est l'anivée au pouvoir d'un gouvernement radiao socialiste. C'est k-dire h uerre k l'E; lise, k l'enseignement religieux, k nos libe. tés constitutionnelles. C'est, en même temps, l'aggravation certaine de nos charges mili aires, i'abolition du remplacement, le service général sans immunités ecclésiasti ques. C'est, k bref délai, la chute de la mo- narc ie, qui seule peut garantir notre iudé- pend ince nationale et l'arrivée d'une républi- que analogue ou même pire que celle dont souff. ent nos voisins du midi. Est ce lk vraiment l'oeuvre d'un catholique? M. Lefevre neus répondra peut-être qu'élu il soutiendrait le gouvernement et la cause catholiques. C'est possible mais pour cela il devrait être élu. Or, cela est absolument impossible, nous venons de le prouver. D'aulres diront que M. Lefevre pouvait figurei sur la liste catholique et représenter spéoiaiement l'agricullure. Nous répondons que la candidature de M. Lefevre n'eut pas été accueillie favorablement par la 'énéralité des catholiques, et, dès lors, notre troisième siège éiait bien plus exposé avec lui que sans lui. N'est il pas vrai du reste que M. Theveiin défendra au moins aussi bien les intéréts de l'agriculture que M. Lefevre Et ne pouvons nous pas prétendre, sans froisser celui ci, que nos candidats ont plus d'autorité et de talent pour parler au nom de nos cultivateurs et favoriser leurs légitimes aspirations Qu'on se rappelle la loi sur les tabacs. Est-ce que M. Lefevre aurait obtenu le même résultat que M. Colaert, dont les efforts ont été couronnés.en 1895, d'un éclatant succès? Et pour parler de la chasse, n'est ce pas, en grande partie, grace k l'énergie dont nolre Député a fait preuve pendant de longues années, que déjk la loi a été considérable- ment améliorée, en raatière de destruction de lapins, et le sera encore k l'avenir 11 nous en coüte de devoir combattre de nouveau la candidature de M. Lefevre. Mais c'est notre devoir et nous ne transigeons pas avec ce devoir, surtout dans les circonstan- ces actue!les, oü la perte d'un seul siège peut compromettre la majorité catholique. Nous faisons appel k la conscience de M. Lefevre. S'il persiste k vouloir être can didat, nous montrerons toutes les conséquen- ces de sa funeste décision, et nous espérons bien que le corps électoral catholique, mieux éclairé qu'en f896, mü surtout par les arguments que nous venons de faire valoir, donnera au pays l'exemplè de l'uriion qui sera la garantie de notre victoire com j plète sur la coalition radico-socialiste. Nous appelons Tattention de tons nos amis sur ['article suivant que nous extrayons du Petit Beige, et dont les considerations, aussi judicieuses qu'ex- actes, peuvent sappliquer a la situa tion electorale de rarrondissemeut d'Ypres L'uriion est plus impérieusement néces saire sous le régime de la réprésentation proporlionnelle que sous le système majo- taire. Pourquoi Mais tout simplement paree que, sous le régime proportionnaliste, il n'y a pas de ballottage. Avec le procédé majoritaire, au premier tour, les partis peuvent se fractionner et s'émietter presque impunément, s'ils ont le bon esprit dn revenir k l'union et de former bloc au ballottage. Mais sous le règne de la proportionnalilé, c'est dès Tabord au seul et unique tour de scrutin qu'il faut farrö preuve d'esprit poli tique, de cohésion et d'union. Supposez qu'il y ait k Bruxelles 9,000 voix pour une liste aülimilitariste 8,000 pour une liste indépendante 4,000 pour les daensistes 3,000 pour les négociants, et que toutes ces voix émanent d'électeurs catholiques. Si le diviseur électoral est 10,000, tou tes ces voix données k des listes particula- ristes sont perdues sans retour. Faisons en le compte 9,000 antimilitaristes 8,000 indépendants 4,000 daensistes 3,000 négociants 24,000 voix inutiles. Ces 24,000 voix égarées sur des listes particularistes qui n'obtiennent pas de siège sont des voix stériles, inefficaees, inopé- rantes. Elles représentent deux sièges, deux mandats perdus pour la droite. Supposez qu'en outre la liste catholique ait elle-même un excédent de 6,000 voix n'entrant pas en compte, le total des voix perdues sera de trente mille et représentera trois sièges. Que les scissionnaires et dissidents y pren- nent garde, les chifïres les accuseraient peut- être de trahison au lendemain de la procla mation des résultats. Les funestes efïets des déchirements ridi cules et inconsidérés, qui s'annoncent de-ci de-15, seront faciles k ealculer, et des repro- ches amers confirmés par l'éloquence inéluc- table des chifïres, atter.dent peut-être ceux qu'une vaine ambition personnelleou un mo ment de cnauvaise humeur auront rendus traitres au parti. Plus un camp politique a de listes, moins il aura de sièges c'est inévitable. Si les catholiques n'ont qu'un siège k en- lever dans tel district, et s'ils présentent deux candidatures, que ces deux champions se rappellent en temps utile les deux chèvres du bon Lafootaine toutes deux voulaient passer k la fois sur le petit pont d'un torrent toutes deux tombèrent k l'eau. S'il y a plusieurs sièges k conquérir, Ia droite n'obtiendra touts sa part de mandats que par l'union. Un majoritaire des plus éminents écrivait avec infiniment deraison C'est une grave erreur de prétendre que, sous le futur régi me, il sufltira que trois partis entreat en lut- te, dans une circonscription appelée k nom- mer trois députés, pour que chacun obtienne un siège. II pourra se faire, alors comme au- jourd'hui, qu'un seul parti obtienne les trois sièges. Cela est parfaitement évident. Un seul parti peut enlever tous les mandats ou une forte partie des mandats, s'il est fort, s'il se présente au scrutin uni et compact, et si dans le même temps, les autres partis sont faibles ou divisés. Ne perdons pas de vue cette vérité banale, et que la colère ou le ressentiment ne nous aveuglent pas au poin d'oublier pareil axiome politique. L'exemple classique de Pémiettement des partis est celui-ci II ya élection pour cinq sièges. La droite a 5,000 voix. La gauche est divisée eu 999 Oantillioii Van Merris -v fuuucigue, Minisira Les annonces content 15 centimes la Ugne. - Les réclames dans ie corps du journal coütent 30 centimes la ligne.- Les insertions judiciaires1 franc Sa ligne. - Les n tméros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flan'dres) s'adresser k 1 'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 3, Piaee de la Bourse. 60 c. par an pour tout Le JOURNAL DTPHB8 parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. 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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 1