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CONCERT
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Samedi 23 Juin 1900
10 centimes Ie N°
35" Annék.
IV0. 8558.
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Turin e.
La guerre Anglo-Boer
En Chine
II faut socialiser toutes
les propriétés
Après les moines,
les bourgeois
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On s'abonne rue au öeurre, 36, k Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume.
L@ JOURNAL D'YPRES paraït lo Mercredi et le Samedi.
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I >imanehe 34 «Tuin
de midi k 1 heure
donné par
LA GRANDE FANFARE
au kiosque de la Grand'place
Programme
t. Face au drapeau, pas redoublé
2 Ouverture de Nabuchodonoser Verdi.
3. Djemmilch, danse nubietine Turine.
4. Roméo et Juliette de Gounod
fantaisie arrangée par Labory.
5. Aubade Espagnole Van Perck.
6. Violetta, valse J. Strauwen.
C'est avec une vive impatience que les
Anglais constatent qu'ils sont encore loin
d'en avoir fini avec le Transvaal.
Ge sentiment vient de se faire jour dans
deuxjournaux importants ainsi le Standard
dit que, si les Transvaaliens montrent aulant
de ténacité que les Orangistes, les Anglais
no sont pas encore au bout de leur tkcü'.
C'est vraiment dommage, ajoute le journal
anglais, que nous ne soyons pas capables
de porter un coup mortel k la résistance d'un
pays occupé par nos troupes.
De son cöté, le Daily News dit que les
Boers ont un excellent allié dans la fièvre
entérite. 11 est vrai que, chaque fois qu'un
Anglais disparait, deux autres le remplacent.
Gepenaant, dans l'intérêt de l'humanité, dit
ce journal, la fin prochaine des hostiiités est
k désirer...
Depuis quelques temps, les Anglais croy-
aient k une rapide et définitive victoire.
Mais ils se heurtent en ce moment k une ré
sistance, de la part des Boers, qu'ils ne
peuvent espérer vaincre de si tót.
Au point de vue militaire, la position des
Anglais n'est pas brillante. La vérité telle
qu'elle perce k travers les maigres dépêches
qui passent, reste toujours facheuse pour
eux. II est évident que ie maréchal Roberts
n'a pu faire un pas en avant sur la route de
Lydenburgqu'en arrière, sa ligne de com
munications a eu k essuyer ces jours ci des
attaques dont on nous tait les détails que
dans le sud-est de l'Orange, la division
Rundle est immobilisée par les Boers et
ankylosée par les froids que le fameux gé-
néral Buller, que le maréchal Roberts
croyait k Standerton il y a déjk six jours,
n'était encore le 20 qu'k Sand Spruit, k 50
kiiomètres en arrière, n'ayant avancé que
d'une vingtaine de kiiomètres depuis qu'il
occupa Laing'sNek et Voiksrust, il y a onze
jours.
Done, piótinement sur place. Et k moins
qu'on n'arrache une capitulation k M. Krue-
ger en Ie trompant sur la situation générale,
le maréchal Roberts parait, k Prétoria, aussi
éloigné du triomphe final qu'il en était éloi-
gnélors de l'occupation de Bloemfontein.
Renouvellera-t-on, en Chine,sur une vaste
échelle l'expérience faite en Grète, oü le
concert européen, après bien des tktonne»
ments et des difficultés, et non sans avoir
eu kcraindre un moment des complications
redoutables, a fini par substituer au régime
arbitraire turc un régime constitutionnel
moderne, sous le règne du prince Georges
de Grèce
II en est sérieusement question dans les
deux mondes, et peut être eet expédient
vaudra-t il mieux que le partage, gros de
compétitions, que l'on ne saurait provoquer
saus risquer la paix du monde. Le projei de
détröner Pimpératrice douairière, aup'ofit
de son tieveu, n'a rien qui puisse révoiter
la conscience universale.
L'impératrice douairière en Chine est une
des souveraines les plus mys'érieus s du
globe et l'une des plus cruelles dit on L>s
voyageurs ou diplomates qui l'ont appio-
cliée la comparent k Aarippine. Elle est née
de race tartare en 1834. Vendue comme
esclave au vice-roi de sa province, elle se
fit adopter par son mailre qui la donna k
l'empereur Tcbien Ftng. Devint favorite,
puis épouse en second. L'empereur mort,
s'empara du pouvoir en mettant sur le tiöne
un de ses neveux enfant, l'empereur actuel,
derrière lequel elle s'abrite pour diriger
l'empire.
Quant k Konong-Son, il n'a d'impérial que
le titre. Tenuen tutelle depuis 1875 par la
vieille impératrice, il a 28 ans. li se maria
en 1889 avec sa nièce Yek-No Na-La et
son ministro Li-Hung-Tchang, que les euro-
péens connaissent bien, dirigea l'empire de
concert avec Tsou Hsi. Le jeune empereur
essaya bien en 1898, d'une petite révolution
de palais, mais la douairière veillait et le
tenait prisonn er elle lui fit signer un
décret nommantson successeur éventuel, le
jeune Pou-Tsing.
II pourrait être l'homme des puissances,
auxquellesil a d'ailleurs fait vainement appel,
quelque temps avant l'explosion de l'insur-
rection des Boxers.
Les socialistes, parvenus k être députés,
préte ident qu'ils n'en veulent qu'k la grande
propriété et qu'il faut respecter celle du
petit cultivateur et du petit bourgeois.
Gette prétention, faut-il le répéter
est contraire k l'essence même du collecti
visme, qui n'est autre chose que la mise
entre les mains de l'Etat de toutes les pro
priétés.
Les socialistes sincères ceux qu'un
mandat de député n'a pas encore matés
disent bien haut qu'il faut tout socialiser.
Ceux lk même qui ont été députés ou le sont
encore, mais qui enlendent rester fidèles k
leurs convictions,et ceux-lk seront lesmai-
tres si jamais le socialisme triomphe, par
ient tout autrement que certains députés
beiges.
Ecoutez la revue le socialiste, organe de
MM. Guesde et Lafargue, que les socialistes
beiges n'oseraient pas désavouer
Toute propriété capitaliste représente le vol
au détriment de la classe ouvrière. Toute pro
priété capitaliste donne done justement lieu a
reprise au profit de tous. Que ('expropriation
commence puisqu'il faut commencer par un
bout, par la soi-disant propriété ecclésia-
stiquenous le voulon>. Bien mieux, c'est nous
qui n'avons cessé de crier aux champions du
radicalisme que, sous peine d'être de simples
farceurs, ils devaienl le vouloir avec nou*.
MAIS CE QUE NOUS NE VOULONS PAS,
C'EST QU'ON BORNE LA ^EXPROPRIATION
QUI S'IMPOSE AU PRO ÉTARIaT. Ce que
nous ne voulons pas. c'est qu'on urélende faire
oublier au peuple Iravailleur qu'lL N'Y A LA
QU'UN COMMENCEMENT et que le reste
s'ensuivra.
Les producteurs de toute richesse, dans la
mine, l'atelier ou la manufacture, ne se laisse-
ront plus trompercette fois. Ils ne prendront
plus le change LA CIIASSE AUX CURÉS NE
LEUR FERA PAS PERDRE DE VUE LA
CHASSE AUX CAP1TAL1STES. Ils sont düment
avertis; l'expérience leur a montré ce que vaut
l'aune des déclarations du radicalisme et de
la libre-pensée.
CLËRICALE OU LAIQUE, LA PROPRIÉTÉ
BOURGEOISE EST UNE. Le morceau que les
prolétaires seront mis k même de recouvrer ne
fera que leur ouvrir l'appétit. Une fois l'opéra-
tion commencée, ils la continueront, et, n'en
déplaise au radicalisme, ils ne s'arrêteront, une
fois en train, que quand ils I'auront complétée,
c'est-k-dire quand ils auront repris le tout.
Les socialistes ne seront done satisfaits c ue
quand ils auront repris le tout.»
Est-ce k dire qu'ils se borneront k prendre
les grandes propriétés et les moyennes
Eh.que signifierait la socialisation de ces
propriétés sans la main-mise sur toute pro
priété quelconque
Imaginerait-t-on le maintien des petites
propriétés Pourraient-elles exister sans les
grandes Pourraient-elles s'étendre
Supposons qu'elles puissent exister, elles
ne pourraient évidemment pas se développer,
sans devenir, k leur tour, de grandes pro
priétés. CoDQoit-on une petite propriété qui
n'est susceptible d'aucun développement
A quoi servirait le travail de l'homme, k
moins qu'il nesecondamne k une immobili
sation compléte? Etoüs'arrêterait d'ailleurs
la petite propriété
N'insistons pas. Ge n'est que par tactique
que nos députés socialistes se déclarent par
tisans de l i petite propriété. Le jour oü la
gn nde propriété aura disparu, la petite
suivra. Nous remercions Le Socialiste de sa
franchise.
On saitque les radicaux francais, secon-
dés par M. Waldeck-Rousseau, poursuivent
Impropriation brutale des biens des Con-
grégations religieuses. Toute la meute des
bourgeois francs-macons et anti-cléricaux
pousse k la réalisation de ce plan.
Nous avons dit que les socialistes y ap-
plaudissent avec une franchise dont il faut
les louermais on connait le secret de leur
satisfaction lis avouent que la confiscation
des biens de main-morte raonacale n'est
qu'un expédient dont ils auront soin de tirer
profil L'extrait du journal le Socialiste, or
gane de Jules Guesde et Lafargue, ne laisse
aucun doute k eet égard.
Ghose reraarquable, la Flnndre libérale
cite avec complaisance l'avis de s<n corres
pond d P 'us u sujei de l.< spoliation
pn.j di-s p. opi ïéiés des rehg'.eux. La
feuille doctrinaire est heureuse de pouvoir
annoncer k ses lecteurs que la Chambre fran-
Caise suivra les traditions des jacobins de la
première Révolution.
Ecoutons-la parler
Si la majorité de la Chambre ne veut
pas être traitée aux élections de 1909 comme
l'ont été les modérés du conseil municipal
qui ont commis la faute de ne pas désarmer
les ciéricaux, elle a pour devoir de porter
des coups décicifs aux congrégations. L'heure
des résolutions viriles est venue.
La fortune immobilière monacale doit,
après liquidation, être employée aux retraites
immédiates des travailleurs des villes et des
champs.
Je sais bien qu'il y aurait des résistances,
des dissimulations, mais rien ne serail plus
aisé que de pratiquer une saisie-conserva-
toire sur les biens de toute nature apparte-
nant aux congrégations.
Vous l'entendez, MM. les doctrinaires, rien
ne sera plus facile que de pratiquer le vol
légal des biens de main-morte.
Veuillez toutefois ne pas perdre de vue
qu'il sera également très-aisé d'exproprier
vos usines, vos terres, vos capitaux. N'ou
bliez pas l'avertissement que vous donne la
presse socialiste et qu'on peut résumer en cr
peu de lignes
Confisquez dit-elle, les biens des congré
gations religieuses, si vous voulez. Mais
nous vous prévenons que ce ne sera pour
nous qu'un apéritif, et lorsque les moines
seront dépouillés, ce sera k votre tour, k
vous autres bourgeois laïcs, de passer k
la tondeuse collectiviste
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