MESSIN ES Un second rapprochement Beaux-Arts - catholique a rétabli les concerts publics, que donnaienl, il y a bien des années, les rausi- ques des régiments en garnison k Ypres, il n'y a eu jamais qu'un concert par semaine le dimanehe, ou bien le jeudi, quand le mau- vais temps ou une autre cause avait empêché le concert du dimancbe. La somme inscrite annuellement au bud get, pour eet objet, ne permet pas deux con certs par semaine. Et si un jour, il en était autreinent, le Progrès se héter ait bien vite de crier k la dilapidation des deniers pu blics. Pour preuve, il le fait dans son numé ro de Samedi dernier, en parlant des fêtes de l'installatiou de M, le Bourgmestre et de l'entrée officielle de M. le Ministre, ces fêtes qui ont procuré un si grand bénéfice aux Yprois. Sa têtede linotte brille de tout son éclat, quand il ècrit ce qui suit k ce sujet Voilé cc que c'est quand un parti est obligéde relever la popularité compromise de deux grands administratrateurs, vec l'argent de tout le monde, arec la caisse communale. Gette popularité, si grandement compro mise, cher Progrès, se chiffre par la petite staiistique suivante En 1891 les catholiques eurent 40 voix de majorité. En 1895 ils en eurent 200 en moyenne. En 1899 625 E lors des dernières élections législatives, des calculs,trés sérieux, la portent, pour Ia ville seule, k 700 voix. Passons encore. Et pour finir par le cöté sérieux, nous parierons de l'article intitulé«Au Nazareth». Nous avons écrit que nous ignorions le sujet traité dans le sermon fait par M. le Curé de St Pierre au Nazareth, mais nous disions qu'il était probable,le Progrès sou- ligne ces mots, nous ne savons pourquoi que l'orateur sacré avait pris comme thème, l'un ou l'autre texte des Saintes Ecritures. La dessus, le confrère s'emballe. O non, cher Confrère, dit-il, ce n'est plus ainsi que le clergé procédé depuis qu'il a relegué k l'arriè-e plan la belle religion du Christ.... etc., etc. Suit une diatribe contre le clergé. Oh Tartufes Oh véritables Basiles que vous êtes La belle religion du Christ, cette religion que la grande part d'entre vous non seule- ment ne pratiquent pas, mais qu'ils combat- tent de toutes leurs forces, qu'ils soient libé- raux, radicaux ou socialistes adeptes de la franc-maQonnerie ou de la libre pensée Tartufes, vous qui vous vantez de vivre hors de l'Eglisequi en contestez et niez les dogmes et les vérités les plus claires et les plus évidentes et venez hypocritement parler pour la cantonade de la belle religion du Christ! Vous qui au pouvoir, tachiez par tous moyens k détourner le peuple de l'Eglise, k lui enlever sa foi Vous qui niez, k peu d'exceptions prés, la Divinité Vous qui, de 1878 k 1884, aviez banni Dieu de l'Ecole Vous, dont plusieurs ne font plus baptiser lcurs enfants, dont d'au- tresont remplacéla sainte et touchante pre mière communion, par une fête plus ou moins sacrilège, comme au Vooruit de Gand, par exemple. Vous dont un grand nombre ne veulent plus des secours de la religion, même k leur lit de mort. Vous dont quelques uns, pour ne devoir rei oncer, comme k Bruxelles entr'autres, il n'y a pas longtemps, k leur mandat politique, sous la pression de leurs partisans, firent démólir une chapelle, qui existait de temps immemorial, dans les dépendances d'un chèteau qu'ils venaient d'acheter. Et le prêire de Dieu, le défenseur naturel de l'Eglise, dont il est le serviteur, devrait rester les bras croisés devant cette marée monlante de haines, devant ces attaques in- cessantes laisser impunément et sans pro testation se continuer et se consommer le I mal, sous prétexte qu'il s'occuperait de poli - I tique s'il dénonpsit le danger, s'il montrait sous leur vrai jour ces modernes héritiques ou schismatiques ces athées, qui sont les modernes païens II serait trattre k sa foi, s'il le faisait, s'i agissait ainsi Nous qui pratiquons la religion, qui enters- dons les sermons, k l'inverse du rédacteur du Progrèsqui ne les entend que rarement ou jamais peut être, nous sommes bons ju- i ges pour déelarer que les prédicateurs s'oc- cupent seulement de politique, quand la défense de la religion et de la foi l'exigent absolument. Et ils ont plus que raison de s'occuper de I politique dans ce cas, car la nécessité le I commande. i Pour ajouter un petit mot égalemerit con- I cernant les prétsniions du Progrès, qui revient sur cette assertion que la plus gran- j de partie de l'imraense fortune des Hospices émane des dons faits par les libéraux, nous répéterons ce que nous avons dit déjé que cette fortune prend sa source dans la nuit i des temps. Qu'elle date de plusieurs siècles et a grandi petit k petit, au fur et k mesure des legs faits par les hmes pieuses. i Que des ancêties pieux et même dévots j peuvent avoir des descendants moms reli- gieux et vice versk. Que si la fortune des Hospices a commen- cék se fonder il y a plusieurs siècles,le parti libéral ne date lui que de 1847 ou tout au plus de 1830. Est-ce corapris, confrère Quelle candeur l'on rencontre toujours chez le Progrès. Dans son numéro du 8 Juïllet dernier, le Progrès, eet organe vengeur des martyrs, fait un rapprochement qui en fait naitre un autre. Ce journal écrit«Pendant toute la pé riode électorale M. Alfred de Nsckere, Juge de Paixk Messirtes, beau frère de M.Colaert, bat la campagne avec curés et vicaires. Le 28 Mai M. Louis Biebuyck, président du tri bunal d'Ypres, se rend, en sa qualité de vice- président de 1 association, en même temps que la manifestation catholique, k la demeure des élus pour les féliciter. Et cependant il existe une circulaire ministérielle qui défend aux fonctionnaires de l'état de se jeter dans la mêlée des partis, lei le gouvernement ne bouge pas. Nous n'irons pas vérifier l'exactitude des assertions du Progrès, concernant la con duite de ces deux honorables magistrals s'ils le trouvaient nécessaire ou utile, ils sau- raient se défendre eux-mêmes. Pour le quart d heure, nous nous conten- terons de poser quelques questions aujournal, Le Progrès, qui dans un autre article du même numéro, se reconnait être curieux par nature, ne ferait il pas bien d'aller s'infor- mer de la fagon dont le Juge de Paix libéral de Mouscron, se jette dans la mêlée des partis? Et d'un. Le charitable Progrès n'enverrait-il pas un exemplaire de la circulaire ministérielle précitée k M. D'Hondt, qui, président de la musique de feu Jules Van Merris, et Juge de Paix de Poperinghe, a signé le manifeste des iibéraux lors des dernières élections? Et de deux. Le Progrès ignore t-il que M. le Baron van Grave et, après lui, M. Desimpel, ancien bourgmestre de Warnêton, furent tous les deux Juges de Paix k Messines, et en même temps conseillers communaux de cette ville Et de trois et quatre. Suffit pour aujourd'hui. Nous continuerons ultérieurement cette litanie, si le Progrès en exprime le désir. Et, horresco reftrens, la circulaire ministé rielle existe et le gouvernement catholique ne bouge pas! Que dirait le Progrès si le gouvernement sévissait Le Progrès voudra bien neus réporidre. Mais en attendant ne trouve-t-ü pss qu'il a perdu une belle occasion de se taire Le Progrès est terrible pour ses propres amis il met un peu souvent les pieds dans le plat. On fait ce que l'on peut, n'est ce pas, Progrès Une exposition des oeuvres de femmes la plus importante et la plus compléte qui ait jamais eu lieu, s'est ouverte au Queen's Palace k Londres. II vient de paraitre au sujet de ce Salon, une intéressante ëtude-critique dans le English Gazette. Dans le dernier numéro, le journa liste s'occupe particulièrement de l'muvre de Mile Louise De Hem. La imputation de notre artiste, passant nos frontières, s'est affirmée en France, en Angle- terre,autant que chez nous. Nous sommes done heureux de publier l'ar ticle de 1' English Gazette qui rend a Mile De Hem un hommage mérité auquel nous nous associons de fagon empressée. Les impressions d'enfance, mêlées aux critiques et aux opinions de l'age mür, s'y révèlent par une étrange et profonde émo- tion et leur donnerit la délicatesse et la vie». J'ai été heureux de retrouver, l'autre jour, au cours d'une lecture, ce passage de 1' Essai de Sainte Beuve sur Balzac car rien ne saurait mieux exprimer l'idée que je tiens k placer en tête de cette courte étude sur Louise De Hem. J'ai toujours pensé, en effet, que, s'il était possible de remonter jusqu'k l'origine des traits caractéristiques de chaque personnalité, on s'apercevrait que, dans la plupart des cas, c'est dans les im pressions recueilliesdurant la toute première jeunesse que résident les éléments constitu- tifs de l'originalité de chacun. Je priais un jour Mile Do Hem de me dire ses premières impressions d'enfance. «Pour ma part, m'écrivait-elle, je me rappelle trés nettement l'influenee exercée sur le dévelop- pement de mes goüts par certaines choses. Deux surtout sont demeurées k mon esprit. Je me souviens notamment d'un vo lume des Historiettes de Grimm, qu'on 1 m'avait donné quand j'étais enfant. Get ouvrage contenait des illustrations qui me frappèrent vivement et qui, par bonheur, avaient assez de qualités artistiques, de déli catesse et de finesse pour ne pas fausser mon sens esthétiqui. Elle ajoute qu'elle est née et vit dans un pays catholique. Les cérémonies du culte romain agirent puis- samment sur ses dispositions artistiques, et elle attribue, sans hésiter, au plaisir res- senti devant la splendeur des processions et fêtes religieuses, le sens et la passion de la couleur, qui, joirite k une pointe de mys- f ticisme, apparurent plus tard dans ses j oeuvres. II ne suffisait pas d'être émue et de res- sentir vivement des jouissances esthétiques. II fallait encore traduire ces impressions Louise Do Hem, en cela, appartient k cette classe de privilégiées qui ont trouvé leur voie de bonne heure. Après avoir suivi les cours d'art de son pays natal, elle alia faire de nombreux sé- ours k Paris Ces années passées dans la capitale de France furent, en définitive pour elle, des années utilement employées. Elle y acquit de la "facilité, de la dextérité dans la mise en oeuvre, la composition d'un tableau. Ses idéés, un peu flottantes et nuageuses firent place k une logique rigoureuse elle se créa des régies de méthode, k force d'observation patiente des faits. II est rare que l'enthousiasme d'un débutant soit gra- tifié par le professeur d'un prophétique vous arrivez ce fut cependant le cas pour Mile De Hem. Après 6 années de séjour k Paris, elle regagne la Belgique reconnaissant volontiers aujourd'hui que cette période de sa vie fut une periode d'épreuves, d'efforts continus pour acquérir le plus de oonnaissances, certaine qu'elle était de les utiliser toujours' tót ou tard. C'est en 1891 que l'artiste songea, pour la première fois, k envoyer au Salon de Paris une figure humaine Jusque lk elle s'était vouée tout entière k l'étude de la naturemorte dont le Musée de Rouen possède son plus beau spécimen. Son effort fut cou- ronné le Sacristain (Musée d'Ypres) attira l'attention de la presse et le jury lui accorde une mention honorable. On y sentait des dispositions marquées pour le genre, avec des doris de grandeur, de puissance, un sens particulier de la couleur. Elle se sou- ciait peu alors de la ligne bien que son dessin indiquat déjk ces qualités psychologiques qui ont joué un röle si important dans ses oeuvres plus récentes. Suecessivement, elle produit les Cro- que Morts (Musée de Courtrai), Coin de Sacristie (Musée de Namur), le Rouet, Eglantine, Devant le Calvaire, le Bedeau exposés au Queen's Palace, Sa palette s'y allume, son pinceau y fait chanter la gamme éperdue des rouges, des jaunes en des ac cords de fanfare d'une magnifique sonorité. Ailleurs, au contraire, elle s'apaise. Dans la Vision de Ste Cécileet une autre composition idéaliste Chimères (Musée de Lausanne), elle s'attendriten des mélancolies, et ce sont alors de pénótrantes harmonies, indécises, subfiles, visions de crépuscules légendaires, fantómes des autre fois mystérieux, qu'elle ressuscite dans leur grace triste, parmi des décors de douceur et d'indolence. Je voudrais pouvoir analyser minuteiuse ment la plupart des toiles, des pastels pro duits par Mile De Hem. On y apprendrait comment une artiste de science süre et dimagination créatrice sait transporteren belles formes, en vibrants accentsde couleur, sa vision originale et ardente. Sans dresser une liste compléte de ses envois aux Salons de peinture et aux Pastel- listes oil elle s est imposée d'ailleurs du premier coup, avec éclat, par ses audacesde fac'ure, sa richesse dVxéeution, traitant le pastel avec une ampleur inaccoutumée, en obtenant des effets d une puissance extraor dinaire (ne suffit-il p&s de donner un coup d'oeil sur son pastel du Musée de Toulon Enfant de la terre sans cileries norn- breuses oeuvres qu'elle a signées et appurte nant aux plus belles collections de son pays, il me faut cependant nr ntionner son «por trait de Sénateur pai u avec honneur au Salon de Paris l'année dernière®uvre définitive oü elle me somble s'être le mieux livrée, dans toute la gé: érosité de son talent.. Ainsi s'avoue, k travers une oeuvre déjk nombre jse, k travers u ie considéiable série d efforts de toutes sortes, la personnalité de cette brillante artiste. Eprise d'idéal, pas- sionnée de traduire et de produire par de CP X

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 2