L'expédition beige en Chine
Concours de
Pêche a la ligne
Invité par son hóte k se rendre compte,
par lui-même, de la bonne organisation et de
la prospérité de nos petites sociétés de se-
cours mutuels, M. Ie Ministre aceepta cette
ofire avec empressement et accompagné de
M. Ie Comte de Mérode, sen alia d'abord k
Acoz oü les habitants, bien qu'informés tar-
divement de la visite rainistérielle, avaient
pavoisé leurs demeures et dressé des arcs de
triomphe sur lesquels on lisait notamment
Honneur au Ministre du travail.
Dieu, patrie et travail, Mercj
au Ministre du travail.
Le riant petit village présente un aspect
inaccoutumé et, de temps k autre, on entend
retentir des salves de canon.
M. le bourgmestre de Dorlodot, quoique
devant parlir pour Paris, avail tenu k sou-
haiter la bienvenue au noble visiteur et a
assister k la réunion de la mutuelle.
A son entrée au local oü les cent trente
membres sont réunis, M. le Minisire du Tra
vail est acclamé.
Dans un discours trés applaudi M. le Pré
sident souhaite la bienvenue k M. le Ministre
et fait ensuite rapport sur le premier exercice
semestriel.
M. le Comte de Mérode présente alors
M. le Ministre aux membres de la mutuelle
et dit les sentiments de profond dévouement
dont M. Surmont de Volsberghe est animé k
l'égard des travailleurs.
M. le Ministre prononce ure allocution
souvent interrompue de chaleureuses ova
tions et dans laquelleil féliciteM. Pirmez et le
comité de la prospéritéde lasection mutuelle.
On lui a souvent vanté, dit-il, le dévoue
ment et l'initiative de M. Pirmez, le zélé
président de l'Union catholique de l'arron-
dissement et il est heureux de constater que
ces éloges ne sont pas exagérés.
M. Pirmez remercie et fait remonter i'hon-
neur de la création de la société k trois
ouvriers dévouós, qui avaient compris la
nécessité d'une telle institution.
Puis, M. le Ministre, toujours salué par
les acclamations des mutualistes, quitte le lo
cal pour se rendre an cbkteau de M. Maurice
Pirmez oü eut lieu un déjeuner intime auquel
assistaient M™* la Contesse de Mérode et ses
enfants.
L'après midi, M. Surmont de Volsberghe
s'esl rendu au Trieu des Haies, k Loverval,
oü une assemblée générale de la Société
Mutuelle de Loverval devait se tenir.
M. le Comte de Mérode, bourgmestre et
président d'honneur de la société, introduisit
M. le Ministre qui fut salué d'une ovation
enthousiaste.
M. Surmont de Volsberghe écoute avec le
plus vif intérêt le rapport sur le premier
semestre de 1900, produit par M. le curé de
Loverval, trésorier de la Sociétépuis il
voulut lui-même féliciter les membres de la
Mutuelle de la situation prospère de leur
Société.
Le nom de M. le Comte de Mérode dont
M. le Ministre paria en termes élogieux,
souleva une acclamation interminable.
M. Bary, secrétaire, se fit l'interprête des
nombreuxmutualistes, ils sont une bonne
centaine pour remercier M. le Ministre
d'avoir honoré de sa visite la Société de
secours mutuels de Loverval.
M. Surmont prit ensuite congé et repartit
pour le chkteau de Loverval, après avoir été
vivement acclamé.
Nous ne pouvons reproduire complètement
les allocutions de M. le Ministre qui a expri-
mé sa satisfaction de se trouver au milieu de
réunions si nombreuses. II a rendu hommage
k M. le Comte de Mérode, membre du Senat,
qui a consenti k entrer dans cette assemblée
pour y défendre les intéréts réels des
ouvriers.
M. le Ministre a fait aussi de M. Maurice
Pirmez un élo^e mérité. C'est un homme,
dit-il, qui travaille avec simplicité mais éner
gie et opiniktreté il s'occupe activement
d'oeuvres ouvrières et poursuit sans cesse le
butqu'il a en vue, c'est k dire l'amélioration
du sort des ouvriers.
M. le Ministre a insisté ensuite d'une ma-
nière spéciale sur les immenses services que
les sociétés mutuellistes sont appelées k
rendre principalement k la classe ouvrière,
et fait ressortir en excellents termes la né
cessité et l'utilité des idéés de prévoyance.
Quelques exemples qu'il a cités ont fait
comprendre combien ces idéés sont trop
peu appréciées en ce moment at k quel point
il est nécessaire de les mettre en pratique.
La loi du lü Mai sur les pensions de vieil-
lesse, dont M. le Ministre a fait ressortir les
immenses avantages, accordés surtout aux
membres des mutuellistes, ne sera, a-t-il dit,
appréciée k sa juste valeur que dans quelques
années.
Puis M. Surmont de Volsberghe a ajouté
La loi sur les pensions n'est qu'une pre
mière étape, d'autres suivront. Si, en géné-
ral, la pension de vieillesse ne doit com-
mencer qu'k 65 ans, il y a des catégories
d'ouvriers auxquels il faut recorder d'autres
faveurs ce sont les ouvriers des mines, des
carrières, de la métallurgie et d'autres ertcore;
ces ouvriers sont exposés par la nature
même de leur travail k des accidents graves
et malheureusement trop fréquents ils
sont soumis, en outre, k un travail plus dur,
plus épuisant et qui les met k un age beau-
coup moins avancé dans l'impuissance de
gagner leur vie.
C'est le problème k résoudre par la loi sur
les accidents et sur ïinvalidité personnelle.
La question n'est pas facile k résoudre, elle
présente bien des cótés qui doivent tous être
examinés avec soin et attention. Le travail
est commencé. J'espère, a ajouté M. le Mi
nistre, qu'il pourra bientót être terminé et
que les Chambres voteront la loi dans la
prochaine session. J'y appliquerai tous mes
efforts et ce sera une nouvelle preuve non
seulemenl des bonnes intentions du gouver
nement k l'égard des ouvriers,maisde sa ferme
volonté de travailler d'une manière efficace
dans leur intérêt.
Cette allocution de M. le Ministre a été
fréquemment interrompue par les applaudis-
sements de l'assistanco.
A l'occasion de la Tuindag, le Journal
d'Ypres ne paraitra pas Mercredi prochain.
Le projet d'une expedition beige en
Chine a fait tressaillir noscoeurs d'une
patriotique ailégresse. Immédiatenient
un vaste mou vement de sympathie s'est
élevé pour soutenir et réaliser cette
haute idée. Les principaies persou-
nalités politiques et miiitaires ofFrent
leur concours nombreux sont les offi
ciers qui, brülant du nobie désir d'uti-
liser efficacement leurs talents, ofFrent
leur vaiilante épée. Des sous-officiers,
des soldats, et des pékins aussi et parmi
eux des fils de families, et des enfants
du peuple, ofFrent leurs bras et leurs
services pour aller soutenir la-bas la
cause des nótres dont la vie est en
danger, Da mihiBelgies: Ouidonnez-
moi des Beiges et, a eet appel, les
Beiges se lèvent et s'apprêtent a aller
déployer leur drapeau a cóté de ceux
des grandes puissances.
Ce n'est pas tout, Ie concours de
toutes ces bonnes volontés eüt été in-
suffisant. Le nerf de la guerre maa-
quaitaujourd'hui, plus de trois mil
lions sont fournis et même les frais de
lexpédition peuvent être considérés
comme couverts.
Cetélan unanimede la population est
chose consolante, car il prouve qu'il j
existe en Belgique des coeurs nobles et
courageux, il montre que le patriotisme
nest pas encore prêt a y mourir. Na-
turellement, cette constatation remplit
de colère les feuilles socialistes et
leur fait dévoiler une hostilité qui leur
vaudra la réprobation universelle.
Notre ministre résidant en Chine est
en danger, peut-être est-il massacré
déja. Nos ingénieurs, nos commer-
Qants, des employés, des ouvriers bei
ges sont la dans une situation critique,
avec nos missionnaires, et leur vie est
menacée. N'importe, les feuilles rouges
s'en lavent les mains, sans doute au
nom de la fraternité
Que les puissances étrangèresdéfen
dent nos nationaux! "Vaiilante conduite
qui remet la sauvegarde des nótresaux
mains du voisin. Oui, ces paroles font
penser a celle de Caïn, Suis-je done
le gardien de mon frère
Pour nous, avec tous les coeurs vrai-
ment beiges, réjouissons-nous de l'ex-
pédition en Chine, sürs que les nótres,
la comme a Rome, au Mexique et au
Congo, sauront courageusement faire
leur devoir et maintenir haut et fier
l etendard aux couleurs nationales.
Le concours de pêche k la ligrie, organisé
par le Cercle Lafaugère, sous les auspices
de la ville, le second Dimanche de notre
kermesse, promet d'être des plus biillants.
Nos renseignements nous permettent
d'ores et déjk de prédire qu'il sera de loin le
plus beau concours de ce genre qui ait eu
lieu jusqu'ici daas notre ville, non seulement
pour ('importance des prix k décerner
525 fr. mais surtout par la quantité et
aussi la qualité des sociétés participantes.
Les primes ou médailles k remporter par
les sociétés les plus nombreuses et les plus
éloignées, ne le seront pas cette fois par des
sociétés de 15 k 20 membres et éloignées
seulement de notre ville d'une dizaine de
lieues au plus. II y aura, parait-il, des so
ciétés dequarante, de cinquante membres et
plus; il y en aura qui viendront de Bruxelles,
de Gand et d'Anvers. II y en aura qui vien
dront du pays wallon. Un grand norabre de
sociétés franchises ont promis déjk leur con
cours. Les membres de quelques unes de
ces sociétés sont des gens tout k fait select,
ce sont des personnes appartenant aux clas
ses moyennes et fortunées. Un assez grand
nombre de ces pêcheurs comptent même
rester en ville jusqu'au lendemain.
Ils profiteronl de leur présenee a Ypres
pour en visiter les monuments et nos trésors
artistiques puis, au point de vue de leur
sport favori, la pêche, pour explorer un peu
nos environs, dont les eaux jouissent au loin
d'une excellente réputation, d'ailleurs méritée.
Si nous ne craignions d'être par trop in-
discrets, nous pourrions prédire, k coup
sür, qu'il y aura plus de 600 concurrents.
Nous pourrions dire encore qu'une des so
ciétés apporlera son cartel, qu'elle n'amène
avec elle que dans les grandes circonstances;
cartel si pesant, qu'il faut une voiture pour
le transporter k la gare....
Mais oessons toutes ces indiscrétions
ceux que nous avons intervieuwés ainsi, k
leur insu, nous en voudraient k mort peut-
être....
Nous avons parlé, il y a quinze jours, de
la question de la pêche k l'anguille au moyen
du poer ou peur II paraitrait qu'un
procés-verbal a été dressé k charge de quel
ques amateurs de cette pêche. Ge procés-
verbal aurait été fait sur l'ordre d'un fonc-
lionnaire supérieur de l'administration des
eaux et forêts, qui prétend que dans le
canal d'Ypres k l'Yser, réservé k la pêche k
la ligne k main, la pêche au poer se-
rait défendue
Nous donnons ci après tous les articles
des iois de 1883 et 1899 qui se rappor
tent k la pêche au «poer» ou «peur».
On y verra que la circulaire du fonc|
tionnaireen question est en opposition com
pléte avec les articles de la loi qui sont
clairs et formels, puisque d'abord d'après
le 2" de l'art. 12 du chapitre I du titre II,
la pêche au poer est permise dans tous
les cours d'eau indistinctement; ce sont les
propres termes de la loi, votée par les
Chambres, signée par le Roi et promul-
guée par arrêté royal paru au Moniteur du
16 Juillet 1899. Aucun fonctionnaire su
périeur, fut-ce le Ministre lui-même, par
conséquent, ne peut les etianger. En
suite on verra, d'après la définition de la
ligne k main donnée k l'art. 27 du même
arrêté royal, que l'engin dit poer ou
«peur» est bien une ligne k main.
Voici ces articles
Arrêté royal pour l'exécution des lois sur
ia pêche fluviale du 19 Janvier 1883 et du
5 Juillet 1899.
(Moniteur du 16 Juillet 1899).
Leopold II, etc. vu la loi du 19 Janvier
1883 et du 5 Juillet 1899 sur la pêche
fluviale etc.
Titre lr. Est maintenu, tel qu'il se trou-
ve annexé au présent arrêté, le tableau des
fleuves, rivières et canaux navigables ou
flottables, par bateaux, trains ou radeauxou
des parties de ces cours d'eau oü la pêche
est susceptible d'être raise en adjudication.
Titre II Dispositions communes k tous
les cours d'eau et canaux indistinctement t
Chapitre I.
Art. 12. La pêche est interdite 1°
2° du lundi de Mars inclusivement au
1 Dimanche de Juin exclusi vement dans tous
les autres cours d'eau et rivières (applicable
aux eaux situées de nos cötés).
Toutefois
1° Pendant la période d'interdiction, du
troisième Lundi de Mars etc. la pêche k une
seule ligne k main, sans l'aide de l'épuisette,
reste autorisée, les Dimanches et jours de
fête légale
2° La pêche k l'anguille peut av lir lieu k
toute époque
A. Dans tous les cours d'eau avec l'engin
dit «poer» ou «peur» (pêche k la pelotte,
vermée ou vermiile);
Art. 14
La pêche k l'anguille pratiquée avec l'en
gin poer ou peurest autorisée k
toute heure.
Chapitre II.
Art. 16. Som interdits, les modes et en-
gitis et appareils de pêche quelconques k
l'exception d s suivants les lignes etc
le poer ou peur vermée ou vermiile.
Chapitre V.
Art. 23. Le prix des permis est fixé 1°
klOfr. pour la pêche k tous les engins
autorisés
2"
3* k 2 fr. pour la pêche au poer ou d
la ligne ci main
Annexe k i'ar; êté royal du 7 Juillet 1899
(art. 1pour l'exécution de la loi du 19 Jan
vier 1883 sur la pêche fluviale.
(Moniteur du 4 Aoüt 1899).
Tableau des fl mves, des rivières et des
canaux navigabks ou flottam, s avec bateaux
trains ou radeaux ou des parties de ces cours
d'eau oü la pê ;be est susceptible d'entre
mise en adjudication publique.
au
w