Mercredi 22 Aoüt 1900 10 centimes le N° 333 Année. N°. 3573. Les affaires de Chine La guerre Angio-Boer Ma soeur Norbertine Le Shah a Bruges chez les soeursde Saint-Vincent de Paul On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimesla Lgne. Les réclames dans la corps dn journal coötent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligno. Les nnméros suppló- montaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté los 2 Flandres) s'adresser a l'Agence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le JOURNAL D'YPRKS paraït le Mercredi et lo Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossós franc de port k l'adresse ci-dessus. Après Ir prise de Pékin Maiaténant que Pékiti est pris, une question capitate va se poser, d'oü dé- pendra, sans doute, la suite des évène- ments. II s'agit de savoir si les puis sances doivent se contenter d'une réparation uiatérielle pour le tort qui a élé cause a ieurs nationaux et de garanties sufKsantes contre le retour, a l'avenir, de scandales semblabl.es a ceux auxquels n.ms venons d assister, ou si, en outre, elles doivent deman- der le chatiment des auteurs respon- sables de ces scandales.Sur le premier point, tout le monde est d'accord. 11 faut instituer un gouvernement a Pékin qui, ayant assez d'autorité sur toutes les provinces, et netant plus hostile aux étrangers, inspire assez de confiance aux puissances pour qu'elles n'aient plus aucune crainte quaut a leurs intéréts en Extrême-Orient. D'autre part, de fortes indemmtés fmancières devront être exigées pour le meurtre des missionnaires et des autres étrangers laïques, ainsi que pour les dommages énormes subis par les entreprisesdiverses des Ëuropéens. Mais faudia-t-il laisser impunis les conseillers duTróne, cette clique qui a été la cause de tout le mai On a une tendance, depuis qu'on a appris que les ministres n'avaient pas été massacrés, a oublier lenormité de l'at- tentat que représententlesoulèvemeut des Boxeurs, le siége des lègations,et, enfin, les nombreux meurtres commis soit a Pékin, soit dans les provinces. On pourrait presque croire que les Ohiuois out voulu créer eet état d'es- prit en annoncant olliciellement le massacre des ministres, puis en le dé- mentaut ensuite. Toute question de vengeance mise apart, ils'agit du prestige du monde civilisé,qui patirait d'un excès de clémence. On dit que le Japon, tout en mettant hors de cause l'empereur et Timpératrice douairière, réclamerait ie chatiment de leurs con seillers. Si les puissances adhéraient a ce programme, il s'agirait d'obtenir de l'impératrice-douairière, nous ne parions pas de l'empereur, qui nest qu'un jouet entre ses mains, quelle séparat sa cause de celle de ses funes- tes conseillers, dont le plus coupahle est le prince Tuan. A cette condition, 1 e, statu quo ante pourrait être rétabli, une fois les indemnités payées et les garanties données pour l'avenir. Mais, si la douairière ue voulait pas désavouer ses conseillers, il ne reste- rait plus aux puissances qu'a continuer la lutte contre elle. II ne saurait être question de poursuivre la cour dans sa retraite, une telle entreprise com- portant un effort considérable. Mais les alliés auraient a envisager la ques tion de savoir s'il n'y aurait pas lieu dedéclarer ladéchéance de l'empereur actuel, et de mettre sur le tröne un prince auquel ils accorderaieut leur protection. L'ancienne conr, se trouvant en fuite et étant privée de la réalité du pouvoir, perdrait sans doute assez de son prestige aux yeux des vice-rois pour que ceux-ci se ralliassent au nou- veausouverain de fait. Peut-êtremême la seule éventualité de cette solution amènerait elle rimpératrice-douairière a capituler devant les puissances.Quoi qu'il en soit du parti auquels les gou- vernements alliés s'arrêteront on voit que 1'ere des difficultés pratiques va peut-être s'ouvrir. C'est dire que les renforts considé- rables qui sont en route pour la Chine trou veront saus doute encore l'occasion de s'y signaler. C'est dire aussi, que les puissances doivent, plus que ja mais, rester étroitement unies, car les causes de désaccord vont apparaitre, et, si on ne lescoujurait pas, i'oeuvre commune, jusqu'ici bien menée, pour rait être compromise. Une prétendue grande victoire Boer 4LOOO anghas prisonniere 7 canons peis L'Agence Haoas communique aux journaux beiges, Dimanche, la dépê che suivante, qui trainait dans toutes les feuilles de Loadres dès Samedi Loudres 19 Aoüt. Une dépêche de LaurenQo-Marquez 19, publiée pat- les journaux, dit, suivaut les informa tions de source boer, que Delarey a effectué sa jonction avec Dewetcelui- ci a battu les troupes anglaises, a cap turé 4,GOD Anglais et pris 7 canons. II ne faut pas attacher grande im portance a cette information, qui est suspecte, venant de Lauremjo-Mar- quez, et qui a peut-être été frahriquée par les Anglais, dans le but de discré- diter les informations boers. S'il est un instant heureux dans la vie, c'est celui oü l'enfant devenu homme peut remercier eeux dont il tient l'éducation et le savoir, principes pour le dur combkl de la viec'est son devoir d'ailleurs, et rem- plir un devoir c'est être heureux. Ce fut aux anciens élèves de Soeur Norber tine de la Ste Familie que fut donné ce bon- heur, hier; tous ont tenu k fêter le 25® anniversaire de professorat de cette vaillante religieuse. A 9 heures, en la chapelle de l'lnstitut, une messe d'action de grkces fut célébrée par un ancien élève; la Soeur Norbertine agenouillée au milieu d'eux tous, priaitsans doute pour leur bonheur,tandis qu'ils remer- ciaient Dieu et le priaient pour elle. Lorsque le prêtre, dont elle guida les premiers pas, entonna le sublime Te Deum beaucoup de larmes hésitèrent au coin des paupières, larmes de bonheur et de reconnaissance. Après cette touchante cérémonie, eut lieu la réception en la salie de fête de l'lnstitut, splendidement óécorée. Après une séance musicale des plus agréa- bles, Monsieur l'avocat G. Soenen un des plus anciens élèves, se leva, et, en termes éloquents et partis du cceur, retraga la vie toute de devoir et d'abnégation de la vail lante religieuse. 11 y a 25 ans, dit-il entr'autres, j'étais assis sur les bancs de voire classej 25 ans, c'tsl long! Ehbien! il m'arrive souvent, dans mes momenis de rêve, d'évoquer tous les souvenirs si bons, si doux de mon enfance, et c'est toujours aux années que je passai sous voire garde que je me plais k m'arrêter davantage. II m'est doux de me rapeller les legons et même les corrections si pleines de tact que vous nous donniez tant.que nous n'éiioos pas k même de comprendre encore. Et plus loin Merci! au nom de tous! nous demandons k Dieu que vous qui fines notre boussole si longtemps, vous le puissiezétre de longues années encore pour nos plus jeunes D'unanimes applaudissements, approuvè- rent les chaleureuses paroles du jeune avocat qui remit ensuite au nom de tous les anciens élèves une superbe chape brodée,don préféré par la sainte religieuse qui toujours toute d'abnégation voulut offrir au service de Dieu un don que lui offrait la reconnaissance de ses anciens élèves. Ce fut Monsieur l'abbé Moureaux,directeur de l'lnstitut qui les remercia tous au nom de la bonne Soeur Norbertine qui ne trouvait pas de mots, elle, pour remercier, elle pleurait de bonheur, c'était, trop bon, trop beau elle nous aimó tous, disait elle voilk 1 Levin d'honneurcircula, puis tous voulu- rentrevoir les bancs ou tout petit ils passé- rent de si doux instants. La classe est tou jours la même me disait un ancien élève, toujours telle qu'il y a 25 ans, c'est bien tou jours le même Christ au dessus de l'estrade de notre bonne Soeur Norbertine,toujours les mêmes statues de la Vierge et de St Joseph, k gauche et k droite toujours la même Carte de Belgique, lk bas dans le coin, k l'entrée; la cour, elle n'a pas changée non plus, voyez les deux noyers, et dans le fond la colline, ou tout petits, nous allions les après- midi de Mai, chanter au pied de la statue de laVierge qui la domine. C'était bon, c'était beau, de voir tous ces anciens élèves, devenus prêtres, membre du barreau, de l'armée, négociants se précipiter pour s'as- seoir encore une fois sur les petits bancs oü ils apprirent l'A B C aux multiples efforts de leurs petites mémoires, et la silhouette discrète, si bien connue, de Soeur Norbertine qui riait maintenant de sa première émotion, se mouvait au milieu des ses garpons conirae elle se plait k les nommer encore. Que de longues années encore Soeur Norbertine puisse continuer sa vaillante car rière, c'est le voeu ému et sincère que for- ment pour elle tous ses anciens élèves que Dieu exaucera s'il écoute leurs prières. Merci, Soeur Norbertine et que Dieu vous récompense. Mouzaffer-Ed Din est arrivé dimuiche après-midi k Bruges. L'intérieur de la gare était décoré de drapeaux aux couleurs per- sanes. M. le baron Ruzette, gouvern. ur de la province et M. le comte Visart, bourg- mestre, attendaient le train royal, qui est arrivé k 4 heures. Le Shah fut salué par des acclamations enthousiastes. 11 était accompagné de son grand vizir, de M. Coetermans, consul géné- ral, de M. le généralTheunis, de M. le baron d'Etp, etc. une dizaine de voituivs les attendaient. Le souverain est monté dans la première en compagnie de son grand vizir et de M. le baron Ruzette, précédé de 20 gendarmes k cheval sous le commandement de M. le capitaine Archambauld. Le cortège est parti immédiatement au galop par la rue des Pierres oü flotlait par- tout le drapeau national. Quelques minutes après, leShah et sa suite arrivaientk l'hópi- tal oü il a été repu par la commission des hospices civils et par M. Yserbyt, curé de l'höpital. Prés de l'entrée'du célèbre musée se trouvaient rangées les soeurs de l'hópital auxquelles le Shah adressa un saiut trés cordiah maw'

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 1