La «Chambre des Martyrs» I Le congres West-Flamand des pensions ouvrières Chronique du vol Service de santé Nominations ecclésiastiques Les voyageurs de 3me classe, D'un confrère peu clérical du boule vardier Matin, l'article que voici et qui met en haul relief l'béroïsme chrétien. G'estbienla chose la plus banale du mon de, et la plus terrible la fois, que cette chambre des martyrs que j'ai visitée aux Missions étrangères. Les derniers massacres de Ghine, la foule des chrétiens tombant sous les coups des fils du Céleste Empire, les dernières dépêches nous apportant des nouvelles de mort et de supplices ces deux missionnaires dont les cadavres ont été retrouvés mutilés, le ventre vide de leurs entrailles, rejetten't en pleine actualité les lugubres et sanglantes histoires de ceux qui furent les martyrs de leur foi aux pays jaunes. Presque tous partirent de ce coin de la rue du Bac, de cette école d'aspirants suppliciés qu'est la maison des Missions étrangères, ceux qui succombèrent lh-bas, strangulés, empalés, découpés, déchiquetés, décapités. Un jardin aux arbres courts, aux feuilla- qes géométriques, précède les batisses des Missions, qui se dressent deux pas du Bon Marché. On traverse la rue, et, du monu ment Boucicaut, cü s'agite, bruit et bourdon- ne le peuple affairé des bougeoises économes et des calicots aimables, on tombe dans l'ombrc verte et silencieuse de ce jardin, oü de jeunes hommes pales, barbus et trapus, drapés de noir,rèvent ou causent doucement sur les blancs. Ce sont les apprentis, ceux qui partiront pour les pays d'épreuve. Les uns sont venus Ik directement du petit séminaire, la rhétorique faite, appelés paria «vocation». C'est \k qu'ils font leurs études théologiques et qu'ils se familiarisent avec leslangues nécessaires, lis restent quatre ans rue du Bac. Ceux qui viennent du grand séminaire n'y séjournent qu'un an. Après quoi, il est procédé k l'ordination et,prêtres, ils repoivent l'ordre de partir. Les éducateurs, les maitres, sont des vété- rans. lis ont combatlu. Ils sont revenusde chez les païens avec le précieux bagage d'ex- périence que se partageront les élèves. Elèves et professeur, prêtres d'avant-hier, abbés de demain, ont une allure spéciale. La tigure n'est pas ecclésiastique. Gela ne tient point simplement au port de la barbe. La pbysionomie est virile. Ce sont des hommes trés doux qui donnent une impression de rudesse et de simplicité. Les gestes sont plu tót lourds et la démarche est solide. Vous désirez voir la chambre des mar tyrs? me dit un jeune homme suivez-moi. Sa main fait sonner un trousseau de 1 >ur- des clefs. II ouvre une porte. Nous sommes dans la pièceaux reliques sacrées. Mon regard embrasse le quadrilatère, oü courent, le long des murs, les petites vitri nes bien propres et bien époussetées, les petits objels, linges et chiffons,alignés symé- triquement et piqués d'é'.iquettes. De loin,on dirait l'exposition des travaux manuelsde l'année, dans une pension de jeunes filles.Et je me disais que cette salie, destinée peut- étre k faire réfléchir les martyrs de demain, k leur faire redouler des supplices jugés tout de suite trop cruels, n'atteignait point son but et devait leur laisser l'imagination en repos. Cette impression première devait vite s'é- vanouir 1 examen attentif des choses. L'ex position est tout simplement horrible. Voici d'abord, régulièrement roulées, qua- torze cordes qui ont servi k étrangler qua- torze martyrs. A cóté, des linges maculés de taches d'un brun palé c'esi leur sang. Et il y en aura partout, du sang. Sur tous ces carrés blancs, noirs ou rouges ou bleus, qui sont des chemises, des soutanes, des ha- bits liés, pliés, brülés. Et ces habits ont des tentes, des ouvertures, des plaies. G'est par lk qu'est entré le couteau, c'est ici qu'a frappé la hache. En faisant sauter la tête, le sabre a enlevé un peu du col de la tunique. Le sang, ici, s'est coagulé et a formé une petite mare, une tache indélébile. i Get habit est de toile quasi neuve, c'est celui que s'est fait confectionner, expres pour le jour du martyre, le père Van Jean Théo- phane Vénard. Ge fut son habit du jour de fête Ce sac a renfermé pendant neuf jours la tête du vénérable Marchand, décapité. Avant de subir la décollation, celui ci fut torturé, et ces pinces aiguës qui se referment en cercle sont celles qui agrippèrent les chairs de la victime. G'est le tour de Mgr Borie, évêque au Ton kin si nous voulons connaitre son histoire avant de regarder ses reliques, levons les yeux. Ces tableaux nous la racontent. lis sont remplis de petites figures aux attitudes cassées, qui prêtent k rire d'abord et qui sont épouvantables k contempler. Ils ont été dessi- nés et peints par des fidèles indigènes qui assistaient aux supplices et expédièrent leurs oouvres en France, accompagnées des vête- ments, des instruments de torture et quelque- fois des restes du patient. Les têtes sont fort expressives et respirent, chez les man darins juges, une grande sérénité chez les bourreaux, une ignoble sauvagerie. Le tableau concernant Mgr Borie le montre d'abord se cachant dans les sables des sol- dats indigènes le découvrentils'enfuit, on le joint. 11 est conduit devant le mandarin qui le condamne, après lui avoir vainement ordonné d'abjurer sa foi. On le charge d'une cangue, et il est conduit k l'endroit du sup- plice. Cette cangue est sous nos yeux. C'est un objet trés lourd deux bktons énormes et parallèles sont reliés entre eux par deux autres bktons courts. Dans le carré formé ainsi, le patient ft la tête emprisonnée et porte tout ce fardeau sur les épaules. II y en a qui conservèrent cette chose pendant des mois, dans les cachots. Au bas du tableau, Monseigneur Borie est k genoux son cou et ses épaules portent la trace des coups de sabre qui n'arrivèrent point k lui trancher la tête. Le boureau, derrière lui, fait un moulinet si terrible avec son couperet que la tête flnira bien par rouler. Dans une miniscule chapelle dorée.on voit le crucifix, teint de sang, que portait alors Monseigneur Borie. Au-dessous, il y a une case vide. Cette case est ordinairement oc- cupée par le calice dont se servait le martyr. Le calice est absent. C'est qu'avant de partir pour les missions, les jeunes prêtres l'em- poi tent pour faire lamesse; or, prochaine- ment, des missionnaires vont partir. Dans la case suivanle, des objets ayant appartenu au vénérable Chandelaure, qui fut décapité en Cochinchine. A cóté, on voit le lambeau de vêtement qui couvrait le corps de Luyz, quand il fut dévoré par les loups et puis un vêtement de des sous d'une vierge chinoise Les vierges chinoises sont les bonnes soeurs indi gènes. Voici les couteaux qui tranchèrent le corps de Brieux, au Thibet, en 1881. Et les habits de Michel Hy, grand mandarin oonverti, supplicié en Cochinchine, et sa boite k bétel. Des hiéroglyphes sur un bout de boisc'est la sentence de mort du prêtre Tuy. A retenir le tableau concernant le P. Cor- nay. Le corps est étendu sur un tapis; les bourreaux coupent les quatre membres, puis font quatre morceaux du corps, et, quand ils ont accompli cette belle besogne, ils lèchent, avec une joie formidable dans le regard, les coutelas sanglants un autre s'apprête k dévorer les yeux du chrétien. Le tapis sur lequel on l'étendit a été rapporté en France. II est lk les coups de couteau l'ont tranché k différents endroits. Le défilé de ces choses lugubres continua longtemps encore. Un jugement de chrétiens tonkinois pour finir. Ils sont amenés devant le mandarin, chargés de la cangue. Les uns apostasient. Aussi sont-ils représenlés, par l'artiste indigène et chrétien, tout petits. D'autre, un peu plus loin, hésitent et font des concessions on les a peints de gran deur moyenne quant aux quatre fidèles qui proclament leur foi sans crainte de la mort, il se dressent, géants, la hart au col sous la cangue, avec des yeux d'extase. Mon cicerone me parle des derniers mar tyrs, du P. Verlier, au Loas tonkinois, el du P. Goreau, en Corée, et d'autres encore. En ce moment, c'est la Corée qui éclaircit le plus souvent le rang des missionnaires. Quant aux derniers massacres de Chine, ils n'ont pas eu beaucoup k en souffrir. On s'est attaqué surtout aux protestants. Combien êtes-vous demandai-je. Nous sommes neuf cents pour catéchi- ser 250 millions d'infidèles. Ici, nous som mes environ deux cents. Une cinquantaine partirent prochainement par Marseille. Et vous Moi aussi,j'aurai la joie de partir bien- tót. Et cela vous est égal de partager le sort de tous ces malheureux Dites de ces bienheureux me répondit le jeune prêtre,pendant que son ge.-te faisait le tour des reliques sacrées. Gaston LEROUX. C'est lundi, a. 9 4/2 h., que s'ouvri- ra le congrès de Roulers pour lequel, a l'heure qu'il est, plus de mille adhe rents sont inscrits. C'est dans la vaste salie de la Gilde der Ambachten qu'auront lieu les as semblees générales. Vu le grand nombre d'adhérents, le comité a dü renoncer a loger les trois sections du congrès sous le même toitM. le supérieur et M. l'économe du petit séminaire ont bien voulu mettre deux grandes salles de leur établissement a la disposition du con grès. Voici comment les travaux sont réglés A 9 1/2 h. Courte assemblée générale. Souhaits de bienvenue au nom de l'adminis- tration communale de Roulers. Allocution du président du Congrès, M. le doyen De Gryze. A 10 1/2 h. Réunion des trois sections. Première section. (Au petit Séminaire. Salie de droite). Président, M. Eug. Standaert, conseiller provincial k Bruges. Assesseurs MM. Maeieu Liebaert, prési dent de la caisse des pensions de Roulers Em. Van de Vyvere, industrie!, Thielt, Deuxième section. (A la Gilde der Ambach ten. Grande salie.) Président M. Eug. De Groote, député, président du comité de pa tronage de Dixmude. Assexseurs MM. Ern. Reynaert, commissaire d'arrondisse- ment k Courtrai Caemerlynck, professeur de sciences sociales au grand Séminaire de Bruges. Troisième section. (Au petit Séminaire. Salle gauche). Président, M. De Cock, inspecteur de l'enseignement primaire k Bruges. AssessewrsMM. Vanderheyde, président du comité de patronage k Ostende; Bris. instituteur, Harlebeke. A3 h. après-midi Assemblée. Commu nications des sections. Discussions. A 9 1/2 h. Continuation des travaux des sections. A 3 h., après midi. Assemblée générale. Communication des travaux des sections. Discussions. Discsurs de; cloture par le président. Le comité du congrès, voulant con- server aux déiibérati.»ns un caractère pratique, a décidé que, dans les dis cussions, nul ne pourrait prendre la parole pendant plus de dix minutes. Le comité invite tous les adhérents a se souvenir que le but primordial du congrès est d'amener en West-Flandre une application urgente et générale de la nouvelle loi sur les pensions ou vrières. 11 y a lieu decroire que le butpour- suivi sera atteint, car il n'y a presque pas une commune de la Flandre occi dentale qui ne sera représentée a Roulers. Dans la nuit du 5 au 6 Septembre, des in- connus ont escaladé le mur de clóture du couvent des Dames de Rousbrugge et ont enlevé des fruits du jardin. Par arrêté en date du 5 Septembre 1900, le Ministre de l'agiculture, en application de l'arrêté royal du 5 Avril 1897, a rendu les dispositions des articles 1" k 4 de eet arrêté applicables aux provenances de Glascow contaminé par la peste. Les dites provenan ces arrivant par mer seront soumises k la station sanitaire de I'Escaut et dans les ports d'Ostende et de Nieuport, ainsi qu'k Selzaete, au régime stipulé par les chapitres II, III et IV du règlement sanitaire général annexé k la Convention sanitaire internationale de Venise, en date du 19 Mars 1897. Mgr l'Evêque de Bruges a nommé Curé du Béguinage princier, k Bruges, M. Hoornaert, administrateur-adjoint de la fon- dation St-André des Flamands, k Madrid. Curé k Dottignies, M. Coornaert, licencié en droit canon, curé k Pervyse. Curé k Pervyse, M. Pisson, curé k Locre. Curé k Locre, M. De Ruytter, vicaire de St Nicolas, k Ypres. Vicaire de St-Nicolas, k Ypres, M. Denys, directeur-adjoint des écoles catholiques en la même ville. Vicaire k Vlamertinghe, M. Tyteca, pré- cepleur. Directeur des Soeurs Noires et des écoles de l'institut Amerlinck, k Courtrai, M. Hol voet, professeur au collége épiscopal de Thielt. sur nos lignes de chemin de fer, ne parais- sent pas aimer décidément que l'administra- tion leur accorde quelques commodités On se souvient que des rideaux bien nécessaires durant les fortes chaleurs fu rent placés, k litre d'essai. L'essaia donné des résultals déplorables. Les rideaux ont été soulliés, lacérés, déchirés... Ils étaient solides, pourtant Cela n'est pas fait pour encourager l'ad- ministration k persévérer dans la voie des innovationset si les voyageurs ne veulent pas être livrés éternellement aux simples LuNDI 10 SEPTEMBRE. MarDI 11 SEPTEMBRE.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 2