Mercrcdi 5 Décembre 1900 10 centimes Ie N° 859 Année. N°. 8602 Soirée-Tabagie Lohengrin EN CHINE L'affaire de Bouillon La Ste Cécile On s'abonne rue au Beurre, 38, Ypres, et èi tous Ies bureaux de poste du royaurae. Lo JOURNAL D YPRKS parait le Mercredi at le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout ie pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sent d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franco de port l'adresse ci-dessus. Las annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numóros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exempl aires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser k VAgence iHavas Bruxelles, rue de ia Madeleine n° 32 et Paris, 8, Place de la Bourse. Nous apprenons que la 1™ soirée de la Grande Fanfare aura lieu ft la Salle Iweins, le Samedi IS Décembre prochain. Plusieurs artistes de mérite y prêteront leur concours. II faut avouer que, cetfe fois, le geste de Guillaume II n'est pas beau. Sur la foi des decisions du récent Congrès de La Haye, le vieux Prési dent Krueger, le pèlerin du droit se rendait, au lendemain de la récep tion enthousiaste que lui avait faite la France, auprès de l'Empereur alle- mand pour lui demander, k sou tour, d'intervenir en faveur d'un arbitrage. Et voila qu au seuil de laGermauie, le vieux lutteur est brusquement arrêté par un message oiliciel, qui lui annonce que des dispositions déja arrêtées», empêchent l'Empereur Guillaume de le recevoir. C'est, a peu prés, comme dans la Grande Duchesse. Ah que nous sommes loin de décembre 1895, quaud Guillaume II s empressa d'envoyer au président du Transvaal la dépêche trés longue que Ion connait et du 3 janvier suivant quand recevant le ministre du Trans vaal a La Haye, il lui ditJ'ai été aussi heureux de la victoiredes Boers, que si elie avait été gagnée par des soldats allemands. II est vrai que, depuis quatre ans, Guillaume II a regretté son mouve ment généreux et a pris le parti des forts. La Gazette de Cologne dit pour excuser la piètre attitude de Guil laume II, que ia démarche du Prési dent Krueger avait uu but politique. Evidemment M. Krueger veuait demander a Pune des puissances signataires de la convention de La Haye, de provoquer l'arbitrage en faveur du Transvaal. Mais il parait que Loheugriu ne s'intéresse qu'aux vainqueurs. II leur envoie même des télégramrnes de félicitations. Mais aux vaincus, il fait signifier par son organe officieux le Kölnicher Zeilung qu'il n'y a plus rien A ESPÉRER POUR EUX La politique contemporaine est vraiment navrante. Le refns trés sec et non atténué dune parole de regret ou de sympat hie, par lequel l'empereur Guillaume II répondant au télégramme du prési dent Krueger, lui annonce qu'il ne pouvait recevoir en ce moment sa vi site, a profondément afïligé et mortifié eetiliustre vieillard il modifie fatale- ment ses projets. Au lieu de continuer son voyage douloureux, le président Krueger se rendra de Cologne k La Haye. II pourra s'y concerter avec ses conseillers, qui lont imprudemment exposé a une fausse démarche, avant d'avoir seulement pris la simple pré- caution de sonder tout au rnoins le terrain a Berlin. Les journaux anglais enregistrent avec satisfaction le refus opposé, par l'empereur d'Allemagne, a la visite dn président Krueger. La plupart quali- fient ce refus d'impolitesse iuternati- onale. IIs atlribuent l'attitude prise par Guillaume II a une clause de la con vention anglo-allemande, ou du moins a une entente qui a suivi la conventi on. La presse francaise regrette cette décision du souverain allemand. Un journal parisien, organe personnel du ministre de l'agriculture de France, dit a ce sujet Le grand vieillard que Paris tout entier salua comme un ami et regut en hóte iliustre, a retrouvé, en Belgique et en Allemagne, les acclamations, les marques de sympathie et de respect que nous lui prodiguames. La route qu'il a suivie fut en quel- que sorte une voie triomphale, et jamais conquérant heureux ne fut ac- cueilli avec p'us d'enthousiasme que ce vénérable septuagénaire qui vient en Europe, selon sa conscience, parier contre la force, au nom du droit et de la liberlé. ii serait prématuré d'apprécier, dés aujourd'hui, les raisons qui ont pu déterminer l'attitude subite de Guil laume II l'accueil enthousiaste, fait par I'Allemagne au président Krueger, ne peut manquer d'avoir eu son écho au palais impérial, et il est permis de supposer qu'aujourd'hui l'empereur observe siinplement une tactique di plomatique, qui ne saurait rien faire présager du résultat fiual des reveudi- cations que le président Krueger vient soumettre a l'Europe. Merveilles astronomiques enievées Pékin, 29 novembre. Les géaéraux fracgais et allemands, avec l'approbation du comte de Waldersée, ont enlevé de la muraille de Pékin les superbes instruments astronomiques qui avaient été construils par les Pères jésuites et qui,depuis plus de dtux siècles, constituaient une des principales gloires de Pékin. Les deux lu nettes étaient tellement belles que les Gbinois eux mémes, qui ont saccagé lout ce qui était étranger, ont hissé ces instruments intacts. Une de ces deux lunettes ira k Berlin,quoique I'Allemagne n'y ait aucun droit, k moins que ce droit ne résulte de la nomination du comte de Waldersée. L'autre ira k Paris. Get acte de vandalisme est profondément legreltable el l'explication qu'on en donne est instructive on dit que, puisque le retour de la cour k Pékiu est improbable et que Pékin n'est plus la capitale de la Gbine, il ne con- vient pas de laisser d'aussi beaux instru ments k la merci d'un accident quelconque. Bouillon, 1" décembre. Le complot de Bouillon a eu cette après- midi un commencement d'épilogue. Tout l'école régimenlaire du 12e de ligne se trouvait réunie dans la cour de la caserne, k 3 h, Quelques curieux stationnant devant l'entrée sont priés de circuler. Quatre des détenus arrivent devant leurs compagnons. Le commandant Delsaux proclame leur dégradation et donne l'ordre k un sous-offi cier de leur arracher les galons. A ce mo ment un léger rourire ironique e file ure les lèvres des caporaux A... et L... les deux autres ont l'air trés abattu. Trois de ces ex-caporaux rejoindront leur régiment de- main, sous la conduite d'un sous-officier. Le quatrième est un jeune soldat du 10" de ligne, attendant encore la décision du colo nel, mais il est probable que lundi ils rejoin dront k leur tour leurs corps respectifs. Quand au sixième inculpé, il conserve ses galons. Ajoutons que les six écervelés ont subichaoun une dixaine de jours de prison militaire. Exécution de la Chorale L'orphéon Dimanche passé, pendant la messe de 11 1/2 heures k St Martin, k son tour, la Cborale L'orphéon a teou k fêter digne- ment sa patronne Ste Cécile, en donnant une audition de musique religieuse. Depuis quelques années, notre chorale s'applique k l'interprétation des chefs d'oeu- vre de musique religieuse, ancienne et moderne. C'est ainsi qu'k diverses reprises, cette société, k la demande de M. le chanoine Duclos, curé de St Jacques, a rehaussé les offices solennels de cette église, en chan- tant des oeuvres de Palestrina et autres grands maitres des temps passés. C'est lk une oeuvre fort louable, de nature k faire connaiire et apprécier par nos con- citoyens, les grandes conceptions musicales dans le domaine sacré, malheurcusement encore trop ignorées jusqu'ici. Elle est de plus de nature k combaltre le goüt malsain de cette musique par trop pro fane qui constitue en quelque sorte le pain quotidien de nos jubés, jusqu'k présent, dans notre musicals cité... Nous en félicitons et remercions de tout cceur la chorale yproise, au nom de l'art musical bien entendu. Les oeuvres interprétées dimanche, étaient du grand maitre frangais Ch. Gounod. La première, un hymme, dont le commencement était k l'unisson, et la fin en choeur k 4 voix. L'effet produit était grandiose. La seconde oeuvre était le Super /lumina Babylonisce sujet qui a inspiré tant de grands compositeurs de diverses écoles Aussi le peuple de Dieu, exilé sur la terre étrangère, et plewant sa palrie perdue, sur les rives du fleuve de Babylone, quel sujet mystique autant que poétique L'introduction de cette belle oeuvre était impressionnante dans sa plainta friste le final était superbe, dans son majeur d'un effet si imposant, On sentait l'espéranca da la dé- livrance prochaine, dans ces notes majestu- euses. Si nous pouvions risquer pourtant une légère observation,qui n'est pas une critique, loin de lk, mais une impression toute person nels, nous aurionsvoulu un accompagnement un peu plus doux dans quelques parties du Super fluminu babylonis De cette fagon, les piano et les pianissimo des voix, eussent mieux ressorti.... L'orphéon, il n'y pas k le corrlester, s'est acquitté supérieurement de la tache aride et difficile qu'il s'était imposé en intreprêtant des oeuvres de cette envergure La fugue finale du 1'Hymne a été splen- didement enlevée. Honneur k notre chorale Honneur k ses membres exécutants si dévoués Honneur k son zélé directeurM. Jules Tyberghien, qui ne redoute aucune peine, pour inculquer ses connaissances artistiques aux membres de l'Orphéon. Honneur k sa commission et spécialement k son digne présidentM. Jules Antony Une mention toute particulière doit être faite également k M. Louis Vanhoutte, matire de chapelle de I'église St Martin, qui a tenu les orgues avec talent.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 1