Mercredi b27 Février i 901
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86" Ann Et
Grande Fanfare
Congo
La récolte du blé
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Le Bien Public s'occupe de la déclaration
faite, au sujet de la reprise du Congo, par
M. de Smet de Naeyer,le 15 Février dernier,
la Chambre des Représentants.
Nous reproduisons volontiers Particle de
notre confrère gantois, qui nous semble
appréeier sainement la situation.
M. le comte de Smet de Naeyer, mi-
nistre des finances,a fait, le '15 Février,
a la Chambre des Représeuiants, une
declaration dune porlée considerable,
immédiatementactéeau procés-verbal,
maisdont il nous semble, a première
vue, que ni l'assemblée, ni ['opinion
publique, en general, n'onl suffisam-
ment saisi l'importance.
Cette declaration touche cependant
a des intéréts poliiiqiies, religieux,
financiers, commerciaux de tout pre
mier ordre.
Nous sommes, en effet, arrives,
depuis le 18 Février, a l'échéance de
la convention conclue, le 3 Juiliet
1890, entre la Belgique el I'Etat indé
pendantdu Congo.
Cette convention, comme nos lec-
teurs le savent, met notre pays en
demeure d'opter entre la reprise ou
l'abandon du vaste empire colonial
placé sous la souveraineté de S. M.
Leopold II.
La discussion de cette option a etc
remise, de commun accord avcc I'Etat
intéressé, jusqu'après les vacanccs de
Paques.
II convient cependant, pour exposer
la situation dans son intégrilé, de rap-
peler que cette alternative n'est pas
aussi imminente, aussi inéluctable,
aussifatale qu'elle le parait au premier
abord. Des dispositions testamentaires
dont leRoi lui même a donné eonnais-
sance, permettent a la Belgique
d'ajourner, Ie cas échéant, sa résolu-
tion définitive jusqu'aprós le décès du
royal testateur. 11 y a, toulefois, lieu
de remarquer que, dans ce cas, le
contrat a la veille d'expirer risque
d'etre considéré comme cadue, quant
aux stipulations fiaaucières qui s'y
rattachent. Ce point, mérite d'etre pris
en trés sérieuse consideration.
Pourquoi le cacherions-nous En
pesant la gravité de ce débat, nous
sommes avant tout frappés du peu de
preparation sérieuse des assemblées
pubiiques appelées a en formuler la
solution.
II convient d'ajouter que l'opinion
elle-mêmene semble pas sutfisammeut
se rendre eompte de Ia portee décisive
de la resolution a adopter.
Le vote qui interviendra sera, en
effet, un vote bistorique et il n'y en
aura guère eu de plus solennel et de
plus décisif dans notre pays depuis le
vote du traité des XXIV articles et la
reconnaissance definitive de la Belgi
que iudépendaute.
Lorsqu'il s'est agi naguère de la
reprise de I'Etat indépendant du Con
go, nous nous sommes prouoncés pour
i'ajournement de la question. C'était
la solution obvie et, I'expérience l'a
démoutré, le meilleur parti a prendre
dans i'intérêt de la Belgique d'abord
et dans 1'intérêt de I'Etat indépendant
lui-mêmc. Ici, nous avons eu le temps
d'observer la has, on a eu le temps
de se consolider. En résumé, il y a eu
profit des deux cötés.
La question se pose f-elle encore
aujourd'Hui dans les memos tormes
Cost cequ'il convient d'èxaminer.
Du cótë beige, nous avons a consta-
ter, depuis dix ans, un revirement
considérable en faveur de I'Etat du
Congo- Et cependant, il faut le dire,
nullc part, et dans tous les pa- lis, la
grandiose oeuvre coloniale de Leopold
II n'a rencontré de détracleurs plus
aveugles et plus systématiques qu'en
Belgi jue même. Ces préventions sont
aujourd'hui en trés grande partie
désarmées. Le monde industriel et
commercial prend de plus en plus au
sérieux, et pour de bons motifs, la
colonisation de l'Afrique centrale.
Quant a lepiscopat beige, il considère
l'évangélisalion du Congo comme an
aposlolat de prédilection et e'est avec
joie qu'il voitnos missionnaires et nos
religieuses y multiplier leurs stations
bienfaisantes et véritablement civitisa-
trices. Les travaux de ces pionniers
de 1'Evangile sont un des beaux cba-
pitres de l'histoire de l'Eglise au XIX0
siècle tout permet de prévoir pour
ces chrétientés naissantes de nouvelles
conquêtes et de nouvelles gloires.
Quant au Congo lui-même, oil ne
saurait méconnaitre que sa constitu
tion intérieure ne se soit affermie et
que sa prospérité ne se soit dévelop-
pée dans des proportions et avec une
rapidité véritablementextraordinaires.
A ce point de vue, ses voisins, nous ne
voulons pas dire ses rivaux, des pos
sesions francaises, allemandes, por-
tugaises et même anglaises lui out
rendu des témoignages d'une signifi
cation et d'une autorité véritablement
indiscutables. Ce n'est pas a dire que
lout ait été absolument parfait dans la
plus belle des coloniese'est encore
beaucoup moins a dire qu'il n'y ait pas
eu et'qu'il n'y est pas encore des abus
a réprimer; mais cela montre, tent au
moins, que les Beiges n'ont pas de
comparaison a craindre et que, d'une
manière générale, ils n'onl pas plus
démérité qu'ailleurs de la vieille et
trés honorable reuommée de notre
pays.
On pent done affirmer que si, de
puis tanlót onze ans, la question con-
golaise s'est modifie'e, e'est plutót dans
[e sens des partisans d'une politique
I colonisatrice.
Voila ce que nous constatons loyale-
meut, sans parti pris et en recouuais-
saut que nous mêmes nous avons été
amenés a abandonner bien des pré
ventions, a rectifier bieu des jugements
précipités.
Est ce a dire néanmoius que ce
vaste et épineux problème soit abso
lument mür pour une solution et
qu'il faille clóturcr celte longue con
troverse par uu vote d'euthousiasme,
enlevé, pour ainsi dire, au chant de
la Brabanqonne ?-...
Ce n'est point notre avis.
Nous estimons, au contraire, que
plus les Ghambres feront oeuvre de
prévoyance et de reflexion, plus elles
feront oeuvre de patriotisme.
II y a des objections qu'on peut dé-
daigner d'avance celles, par exernple,
qui sont dictées par un sentiment per
sonnel d'hostilité contre le Souverain
du Congo, celles qui sont hosliles a
toule expansion de la Belgique l'ex-
térieur, celles enfin qui pourraieut
être dictées par des mobiles d un
ordre inférieur ou intéressé.
Mais dans un ordre d'idées, il est
permis, il est même nécessaire de se
rendre un co.-rpte exact des relations
éventuelles de I'Etat du Congo avec la
mère-patrie il faut faire Ie compte
approximatif des profits et des pertes
inhérents a l'entreprise il y a lieu de
faire état des conflilsqui peuvent
su rgir avec de puissants voisins el de
la situation réelle du pays la paix
intérieure est-elle bien assise on bien
l'oeuvre d'une conquête, d'ailleurs
généralement humanitaire et bienfai-
sante, n'est-elle plus exposée a de
nombreux retours offensif.s de la
sauvagerie vaincue
Voila des questions qui demande-
raient a être élucidées, non point par
des rapports officie's et complaisants,
mais par une enquête, indépendante,
impartiale, faite avant tout daus lebut
de révéler ia vérité et de servir
loyalement les intéréts beiges
Cette enquête, si elle est favorable,
serait Ie meilleur exposé des motifs a
donner a un projet de loi favorable a
la politique coloniale. Le pays ne de-
mande pas mieux que d'être convain-
cu et, si l'ou n'a rien a lui cacber,
pourquoi lui refuserait-on Ia tumière?
Fan te de lui accorder cette légitime
satisfaction, on risque d'éveiller de
générales défiances et de se voir ac-
cueillir partout par le vieux proverbe
flamand ïFij koopen geene katten in
zakken.
La réputation de bonhomie du
people beige est beaucoup ébrêchée
depuis quelques années. Jacques
Bonhomme se souvient trop bien des
fortifications d'Anvers et du Palais de
Justice de Bruxelles. A plus forte rai-
son, se défie-t-il instinctivemeut des
enlreprises lointaiues.Si l'on veut con-
quérir sou assentiment, il faut bien
mettre noir sur blanc, juer franc jeu
et cartes sur tables.
A bon entendeur salut I C'est Ie
conseil d'un ami.
Le Bulletin des Halles vierit de publier une
estimation de la récolte du blé dans le monde
pendant la campagne 1900 1901.
Pour ètablir cette évaluition de la pro
duction universelle du blé, le Bulletin des
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