m oO 0 Samedi 2 Mars 1901 10 centimes ie N° 86e Année. N° 8624. 1 JMmk p» f <s£ahK!r ETRENNESPONTIFICALES Grande Fanfare Au Vatican Le droit dissociation A la Chambre On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, el h tous les bureaux de postc du rovaumc. Le JOURNAL D YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sent d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossós franco ie nor! l'adresse ci-dessus. Los annonces coütoot 15 centimesla ligno. Les réclames dans le corps du journal codtont 30 centimes la ligno. Les insertions judieiaires1 franc la ligue. Les numéros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique oxcepté los 2 Flandres) s'adresser 4 1'Agence Savas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, s. PUc i i la Hvirse. Liste précédente 1038.70 E. H. Ed. De Beir, pastor te Ketnmel 20 00 10.00 5.00 1.00 Jufvr. Amelie Vermeersch C. D. V. E. V. H. Nous apprenons que la 4me Soirée-tabagie aura lieu k la Salle Iweins, le Samedi 9 üJars j prochain. La Campagne contre M.Deschanel en France Les amis de M. Brisson et du ministère enlre'iennent de leur mieux l'émotion arti- ficielle provoquée parI'incident Louis XVI.» Un journal demandait Mercredi matin si l'heure était venue d'entamer la revision du I procés du roi, avec Me Labori comme avocat pour M. de Malesherbes empêché. Mais ce n'est point k cette revision que prétendent s'opposer les amis de Dreyfus leur but est tout autre: en poursuivant Louis XVI e'est M. Deschanel qu'ils veulent attein- dre. lis n'ont point pardoriné au président de la Chambre les multiples échecs de M. Brisson; ils ont surtout sur le coeur le coup de Jarnac qui leur est restépour compteen Janvier dernier. Ils ont essayé de se venger et de venger le F...Brisson au moment du mariage de M. Deschanel et on n'a pas oublié l'ordu- rière campagne qu'ils entamèrent k oe mo ment. L'incident Louis XVI leur a paru une excellente occasion de prendre leur revan che et ils s'y emploientde leur mieux. Le Radical déclare que M. Deschanel est le président de la droite ÏAurore intitule ses commentairesk la porie DeschanelLa Lanlerne, la Petite République, etc., y vont chacurie d'urie bordée d'injures. Ce n'estlk, s'il faut en croire le3 on dit de couloirs, qu'une entrée en matière. On se proposerait de soulever k toute proposition de projet des incidents comme celui d hier afin de rendre la vie impossible k M.Descha nel. Le gouvernement se prête k la manoeuvre; la majorité s'efïiitait, ces incidents lui ren- dent la cohésion nécessaire pour voter sans broneher même. C'est contre Louis XVI et M. Deschahei qu'on décidera la confisca tion des biens ecclésiastiques. 11 n'y a pas de petits moyens pensesans doute M. Waldeck - Rousseau, il n'y a que de petits hommes et il s'agit de les faire marcher. Le jour anniversaire de son élection, S. S. Léon XIII a regu en audience particulière S Exe. M. le comte Fiédéric RevertetaSa- landra, ambassadeur extraordinaire et mi nistro plénipotentiaire de S. M. l'empereur d'Aulriche Hongrie, avec le personnel de l'ambassade S. Exe. M. le baron Antoine de Cello, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de Bavière, etS. Exc. M. le baron d'Erp, envoyé extraordinaire de Bel gique, accompagné par M. Joseph Mélot, nouveau secrétaire de légation. Les ambassadeurs d'Aulriche, de France el d'Espagne avaient été re^us la veille. Une lettre k M. Sarrien, président de la Commission du droit d'association On communique la lettre suivante quivient d'etre adressée k M. Sarrien, président de la Commission du droit d'association A Monsieur le Président de la Commission du droit d'association. Monsieur le Président, Sans prétendre discuter ici le projet de loi sur le droit d'association, et tout en g rrdant a eet égard chacun notre liberté, nous croyons devoir vous soumettre quelques rétlexions que nous suggèrent les inquietudes de notre patrio tisme. Nous placant au-dessus des luttes de partis et des rivalités confessionnelles, nous n'avons en vue ici qu'un seul intérêt, celui de la France et de la grandeur fran?aise. Nous sommes des adversaires résolus de toute immixtion des ordres religieux dans la politique, et nous condamnons énergiquement toute tentative de leur part pour sortir de leur röle qui est un róle d'enseignement et de charité, mais nous n'admettons pas davantage que la législation interdise ou paralyse leur action au dehors, soit directement en les sup- primant, soit indirectement en leur enlevant les ressources indispensables eten leur rendant tout recrutement impossible. La France a la juste ambition de maintenir, et, si faire se peut, d'étendreson influence dans le monde. Or, s'il n'est pas exact qu'en Orient, en Chine, en Afrique, les missionnaires soient les seuls défenseurs et propagateurs de la iangue et de l'influenee fran<;aises, ilssont sans conteste les plus en vue et les plus nombreux. Grace a eux et au prolectorat calholique dont ils sont les agents naturels, la France avait gardé, de son giorieux passé, une pri- mauté justement enviée de ses rivaux. Cette primauté séculaire, ce proteclorat con- voité de l'étranger, la France va-t-elle s'en dé- pouiller elle-même en frappant, de ses mains les instruments tradition nets et nécessaires Nous ne sanrions perdre de vue que eet antique héritage des compétiteurs jaloux de nos préro- gatives s'apprêtent a se le partager, si nous ne savons veilier sur lui. Nousavions déja peine a le maintenir intact en face des menées de nos concurrents. Anglais, Américains, Allemands, Itatiens, Russesmêmes, soutiennent de leur argent et de leur influence, comme un précieux agent d'expansion morale ou matérielle, leurs missionnaires d'Orient. En ce temps de eompétition universelle, la France, qui restait a eet égard, privilégiée entre les nations, doit-elle désarmer ceux qui iuttent au loin pour elle. Nous savons que Ie projet de loi en discus sion épargneles congregations non reconnues. Mais, il no nous est pas permis d'oublierque les congrégations non reconnues, sont souvent celles qui nous rendent au dehors les services les plus éclatants. Nous joignons a eelte lettre une liste incomplète de leurs établissements a l'étrangerbeaucoup sont d'une importance considérable. En Syrië, par exemple, l'universi- téde Beyrouth, ciladelle de l'influenee fran^aise dans le Levant, et l'école biblique de Saint- Etienne, a Jerusalem, centre d'étndes ouvert aux savants de toute religion et de toute natio- nalité, appartiennent toutes deux a des congré gations non autorisées. La chute de pareils éta blissements frapperait au coeur l'influenee frangaise. Telles sont, Monsieur le Président, les in flexions que nous soumettons respectueusement a,ïx membres du Parlement, en dehors de toute inspiration de parti, en esprits fibres, convain- cus que Ie souci de la grandeur du pays doit dominer toutes les discussions parlementaires et toutes les dissidences politiques ou religieu- ses. j Veuillez, Monsieur le Président, agréer l'assurance de notre hauts considération. Ontsigné: MM. Barlhe, membre de l'Insti- tutBonnet-Maury, professeur k la Fa- culté de théologie de l'Uuiversité de ParisGebbart, membre de Tlnstitut Analole Leroy-Beauüeu membre de l'In- stitutPaul Melon, membre du conseil supérieur des colonies; Paul Meyer, membre de TlnstitutMorel-Fatio, pro fesseur au Collége de France Georges Picot, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences morales et politiquesP. Royer-CollardA. Sabatier, directeur adjoint de l'Ecoie des haules études Schlumberger, membre de l'Inslitut Stourm, membre de l'lnstitutSully Prudhomme, de l'Académie franqaise Tarde, membre de l'lnstitutVaucher, professeur a la Faculté de théologie de l'Université de Paris. U-i ouvrier liberal aux prises avec les socialistes Un incident, ou plutót plusie urs incidents se sont produiis k la Ghatcbre, Jeudi dernier, pendant le discours de M. Verheyen, repré sentant libéral d'Anvers. Nous reproduisons son discours d'apiès le compte-rendu analytique. M. Verheyen (en flamand). Je voterai l'am- jiistie et je prie mes collégues de suivre mon exemple J'estime que nous devons être géné- reux el étendre le voile de 1'oubli sur les délils politiques. Nombre de malheurtux condamnés qui sont encore en prison ont agi sans discer- nement, victimes qu'ils étaient d'excitalions coupables. (Protestations sur les bancs socialistes.) M. Terwagne. Allons done M. Verheyen. On a parlé de fails, de délits commis h l'occasion de la campagne entreprise pour obtenir le suffrage universel et h l'occasion de grèves; on oublie volontairement que nous, ouvriers libéraux, nous avons également coni- baltu pour le suffrage universel et pour l'amé- lioration de notre classe le parti socialiste, en proposant l'amnistié, ne fait que remplir des engagements pris vis-k-vis de ceux qu'il a jetés dans la mêlee el qui... M. Van Langendonck (en flamand). C'est grace au suffrage universel, obtenu par nous, que vous êtes ici M. Verheyen. Nous n'avons pas, nous, d'hommes payés pour aller exciter le peuple, sauf k ces meneurs k se tenir prudemment der rière le rideau. (Nouvclles protesta tions sur les bancs socialistes.) M. Anseele(en flamand). Nommezces me neurs M. Verheyen. Pour démontrer que le parti socialiste seul visait un but politique, je dirai que lorsque les ouvriers libéraux bruxellois ont organisé une manifestation en faveur du suffra ge universel, ils onl été hués et sifllés par la jeune garde socialiste, qui les a même criblés de pierres. Voila les hommes qui réclament pour eux seuls lo mérite d'avoir revendiqué et obtenu le suffrage universel M. Anseele. C'est idiot M. Verheyen. -- Je suis au-dessus de ces in jures M. Anseele et ses amis ont dépeint la situa tion ouvrière sous les plus sombres couleurs. lis ont parlé de la lyrannie ües patrons et de la misère des travailleurs. Cerles, il reste beau coup a faire en faveur des ouvriers, mais ce ne seronl pas les socialistes qui feront régner le paradis sur la terreet en feront disparaitre tous les malheurs et toutes les misères. Non! Sur ce terrain-la, ils sont aussi impuissants que quieonque. Ce mot de tyraunie devrait brüler les lèvres aux socialistes, partisans de la tyrannic dc i'Etat et qui ne vi vent que de pressionetd'oppression. (Bruit sur les bancs socialistes.) Oui lout est pression pour vous, et vous l'exerceza l'aide de meneurs payés. M. Anseeie. Ce n'est pas vrai M. Verheyen. Quand un ouvrier parle ici... M. Terwagne. Etes-vous un ouvrier par hasard? (Bires sur les bancs socialistes. M. Verheyen.Certainement! Jegagne mon^ pain quotidien par mon travail manuel, M. Terwagne. Vous n'êtes pas un ouvrier manuel. (Interruptions.) M. Verheyen. Jene répondrai pas au doc- leur (Rires.) M. Terwagne. Vous n'êtes pas un ouvrier manuel. Voire place est k l'extrême droite (Le bruit persiste Les interruptions se croisent.) M. Verheyen. Et votre place, a vous? oil est-elle? A Gheel(Nouveaux rires.) M. le Président. Je prie les membres de ne pas interrompre l'orateur. La plupart d'entre eux sont inscritsils auront done l'occasion de répondre. M. Verheyen. Je citerai des excmples pour prouver ce que j'ai avancé. Quelques oraleurs socialistes ont dit que des grèves avaient été nécessaires pouraugmenler le taux des salaires. Or, toutes les grèves n'ont pas eu ce hut. Celles des verriers de Charleroi... M. Terwagne. Passez a droite M. Verheyen. Et, vous, docteur, retournez klhöpital! Vous ne connaissez rien des ques tions ouvrières. (Bruit prolougé sur les bancs socialistes.) M. Terwagne. Passez a droite 1>-N. «31

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1