/\/£- Samedi 16 Mars 1901 10 centimes ie N° 36" Annee. N° S627 ETRENNESPONTIFICALES Pour les Missions de la Chine France La Guerre Anglo-Boer Nouvelles parlementaires L'éclairage public a Ypres On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D YPRBS parait Ie Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tont le pays; pour l'ótranger, le port en sns. Les abonnements sent d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossós franco de port 4 l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligue. L'es tliiméros su'pplé- mentaires coütent 10 francs les cent exomplaires. Pour les annonces de France et deBelgique exceptó les 2 Fiandras) s'adrosser 4 l'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et 4 Paris, 8, Place de la Roursa. Liste précédente 1112.70 Nog uit Becelare 4.00 Le Révérend Père Botty de la Con gregation de Scheut, récemment re- ver u de la Chine, donnera une con férence avec projections lumioeuses a la Salie Iweins, le Lundi 18 iMars, a 6 heures précises' au profit des Mis sions de la Chine. Un plateau sera déposé a l'entrée de la salie. On pout se procurer des cartes pour la conférence chez Monsieur Calle- waert-De Meulenaere, rue au Beurre, et a la salie Iweins, lundi prochain, a partir de 5 heures. Nous reproduisons la discussion qu'4 fait surgir l'amendement de M. Piou,demandant, pour les associations religieuses, le droit commun dont tous les frarigais peuvent et doivent jouir. Ce droit commun lui-même est refusé par les libéraux francais, qui se réclament, comme les cótres, des droits de l'homme et de la libeité. La discussion est instructive 4 eet égard. La voici M. Piou dómontre que le Concordat ofïre k tout le clergó, même aux congregations religieuses, des garanties qui permettent de les faire rentrer dans le droit commun. Les ordres monastiques, dit on, ne sont pas compris dans le Concordat; il reste k savoir ce que les associations religieuses d'aujourd'hui ont de commun avec les anciens ordres monastiques. Ceux-ci étaient des institutions d'Etat,au même titre que les évêchés et les paroisses. Les couvents constituaient les établissements ecclésiastiques officiels, das corporations recon- nues. La Revolution abolit les vceux monastiques et les ordres, et dès ce moment les moiues ne sont plus que dos citoyens comme les autres. Leurs couvents deviennent des associations libres; ces associations tombent done sous le droit commun. M. Piou dit qu'au moment oü se négociait le Concordat, le Pape demanda au premier consul de rótablir lescongrégations religieuses. M. Portalis et le premier consul évitèrent de répondre ouvertement, et le Concordat fut signó sans qu'il fut question des congregations. Plus tard, ils déclarèrent qu'ils se réservaient de les autoriser 4 se reconstituer. Mais cette au- torisation préalable était nécessaire a toute autre association. Les congregations étaient done sous le régime de la masse. On n'a pas aujourd'hui le droit de les exclure. (Applaudissements k droite.) M. Piou fait un long bistorique du Concordat, afin de montrer qu'il ne fut pas uu contrat passé par un suzerain avec un vassal, mais un vérita- bie traité passé entre deux grandes puissances du temps, puissance morale représeotée par Ie Pape, et puissance matérielle représentée par un général, jusque-14 invincible. (Applaudissemants a droite.) M. Pelletan. Qu'est ce que cela prouve M. Piou. Cela prouve qu'on ne peut pas trailer les membres des congregations comme des pa- rias et des proscrits. L'orateur dit que Particle i,r du Concordat spócifie que la religion catholique sera libremeDt exercée. Or, comment assurer la liberté de religion si on ne la place sous la protection des lois M. Pelletan. Portalis, dans son rapport, dit quo les congregations religieuses ne sont pas nécessaires a l'existence de la religion catholi que. (Applaudissements a gauche, bruit 4 droite. agitation. M. Deschanel. Ecoutezdonc! Les dóbats en valent la peine. Le président, s'adressant ensuite k un député de l'extrême gauche qui interrompt: Vous inter- rompezsans sesse. Je livre votre attitude au jugement de votre parti. (Applaudissements k droite et au centre.) M. Piou continue. Le Concordat, dit l'orateur en terminant, nous a donnó un siècle de paix re- ligieuse. II donne un droit absolu aux congrega tions. En leur refusant ce droit, on déchire le concordat. On cherche aujourd'hui a joindre la baine religieuse a la haine sociale; on cherche 4 détruire ce qui reste en ce pays de force, de sta- bilité et de repos. Trouillot, rapporteur, estime que l'amende- ment de M. Piou n'est que la reproduction de Dropositions dix föis repoussées par la Chambro et que celle-ei rejettera comme les autres. (Ap plaudissements a gauche.) Finalement l'amendementde M. Piou est rejeté par 358 voix contre 163. M. d'Etchepare présente un autre amendement portant qu'aucuue congrégation religieuse ne peut se former sans une autorisation donnée par un décret rendu en conseil d'Etat, qui dótermi nera les conditions de son fonctionnement, et que les congrógations pourront toujours être dissoutes par décret rendu en conseil d'Etat, C'est au milieu du bruit des conservations que M. d'Etchepare développe son amendement. L'orateur dit que l'existence des congregations ne peut nuire en rien dans l'Etat républicain. Aussi ne comprend il pas que la Chambre qui a tant de lois a son ordre du jour, passe son tenps 4 discuter la question de savoir si les congrega tions doivent être ou non autorisées. (Applau dissements 4 droite.) M. d'Etchepare critique ensuite Partiele 12, qui donne au Parlement des pouvoirs excessifs, contrairement 4 la Constitution. L'orateur termine en disant qu'avec la loi en discussion le gouvernement sera désarmé et ne pourra dissoudre en temps opportun les congre gations qui, au moment des elections, se lance- raient dans la Jutte politique pour combattre la République. Avec l'amendement propose par moi, dit-il, un simple deeret suflirait pour dis soudre les congrégations qui s'insurgeraient contre le régime actuel. (Nombreux applau dissements au centre.) M. Trouillot combat eet amendement, qui selon lui, détruirait toute la loi. (Applaudisse- ment a gauche. Protestations Nous ne demandons qu'une chose, ajoute le rapporteurla ratification de ce qui existe actuellement. M. Trouillot constate ensuite qu'il n'y a pas en de congregations d'hommes autorisées par décret et on a pu constater que leur nombre monte avec les flots du cléricalisme. (Applau dissements 4 gauche). Le nombre des congrega tions est si considerable que la vie devient diffi cile et que, pour vivre, elles sont obligées de faire concurence au commerce. (Applaudisse ments 4 gauche.) Bien que le commerce soit formellement interdit au clergé séculier, il y a en France 5,613 maisons de congréganistes pra- tiquant le commerce et souvent un commerce des plus étranges. 11 y en a qui font concurrence 4 1'agence Cook (Rires.) II y a des Soeurs voyageuses de com merce. (Mouvements divers.) Dans quelles con ditions se font ces concurrences Les commer- qants civils ont des charges et des frais géné- raux. Or, pour les congréganistes, le célibat et les voeux suppriment ces frais généraux. (Bruit 4 droite applaudissements 4 gauche.) Le commergant laïque, dit encore M. Trouil lot, n'a que ses ressources propres pour exercer son industrie. Si le commergant congréganiste manque de ressources, il a recours 4 la mendi citó. (Mouvements divers.) Ajoutez 4 cela que les commargants congréganistes vendent toujours un peu de paradis avec leur marchandise. (Applaudissements 4 gauche.) Ils font done aux laïques une concurrence ruineuse, rendue plus ruineuse encore par la manière dont ils se pro- curent la main-d'osuvre 4 bon prix. (Applau dissements 4 gauche.) M. Ribot róplique qu'il est au contraire a tous les usages que le rapporteur vienne imposer 4 la Chambre sa volonté morale pour lui faire voter une mesure, ou menace de donner sa démission. Tout le monde sait que le président du conseil était d'abord partisan de Tautorisation par dé cret. (Applaudissements 4 droite et au centre.) L'orateur déclare qu'il accepte le régime de Tautorisation que la Chambre a adopté. Faut-il maintenant suivre le système de la loi de 1825 Lastituation n'est pas la même. II semblerait que nous pouvons avoir un peu plus de liberté que sous la Restauration L'autorisation legislative est une impossibilitémorale et même matérielle. (Mouvements divers.) La Chambre ne peut pas s'ériger en conseil d'Etat pour examiner les demandes des congre gations et leurs statuts. Nous avons un avant- goüt de ce que seraient ces discussions. (Rires.) M. Ribot montre les contradictions qu'il y a entre i'article qu'on propose et celui qui donne au gouvernement le droit de dissoudre les con gregations par décrets. La Chambre doit se réserver le droit de cont' óle et de haute surveil lance et laisser au gouvernement le droit d'exó- cution. L'orateur ajoute Le rapporteur a dit qu'il y avait assez de congrégations en Franse. C'est dire qu'on n'en autorisera plus. Mieux vaudrait franchement les supprimer. Pour nous, nous ne prendrons pas cette responsabiiité. Vous n'êtes pas préparé 4 remplacer les congrégations qui assistent les pauvres et les malades. (interrup tions 4 l'extrême gauche.) M. Ribot déclare qu'il y a des congrégations auxquelleg il ne saurait refuser de rendre hom mage, notamment celles qui concourent 4 éten- dre l'influence et le prestige de la France dans le monde. (Mouvements divers.) M. Waldeck-Rousseau soutient Ie texte de la commission. II dit que, s'il est démontré qu'uno congrégation peut rendre des services, il n'hési- j tera pas 4 demander Tautorisation pour elle aux Chambres. II fait ses réserves sur le délai de 6 I moisque propose la commission pour Tobtention de Tautorisation, mais sous bónéfice de cette ob- servation il demande 4 la Chambre de voter le j texte de la commission. L'amendement d'Echepare est rejeté par 281 voix contre 258. La suite de la discussion est 5 renvoyée 4 lundi et la séance est levée. Une dépêche d'Utrecht au Daily Mail dit que le docteur Leyds est arrivé pour conférer avec le président Krueger. Le correspondant déclare que les propositions faites par le gouvernement britannique et qui ont été communiquées au président Kruegcr, sont 1) Une amnistie générale s'étendant 4 tous les combaitants boers, y compris le président Steijn et De wet. 2) Les rebelles du Gap ne seraient punis que de la privation de leurs droits de vote. 3) Des emprunts seraient accordés aux Boers pour la reconstruction et le rétablis- sement de leurs fermes. 4) L'établissement du gouvernement civil pour les deux Etats sousle gouvernement de sir Alfred Milner. Le correspondant ajoule que si ces condi tions sont acceplées p4b Botha, la deuxième et la quatrième clause seront certainement rejelées par Dewet et les autres cbefs boers. MM. Carton de Wiart, Dr Delporie, Gb. de Pombière, Michel Lévie, Léon Mabille et Vei haegen viennent de déposer sur le bu reau de la Chambre une proposition de loi relative it l'insaisissabilité et 4 l'exonéraiion de la petiie propriété familiale. En vertu de cette proposition, le bien de familie c'est 4 dire la propriité foncière appartenant 4 un Beige, marié et ayant des enfants légitimes ou naturels reconnus, et dont le revenu cadastral ne dépasse pas 100 francs,est exempt de la contribution foncière et personnelle et de toute taxe provinciale ou communale, 4 raison de la valeur loca tive, des portes et fenêtres et du mobilier, Le bien de familie ne pourra être saisi que par les constructeurs, le fisc et quelques autres créanciers, limitativsment déterminés. M ie Baron Surmont de Volsberghe, mi nistro de Tlndustrie et du Travail a déposé le projet de loi sur les accidents du travail. La reprise du chemin de fer de la Flandre Occidentale a été de nouveau mise en dis cussion, 4 la suite de 1'accident de Heule. MM. Tack et Nolf ont démontré la nécts- sité d'introduire dans l'exploitation de nes lignes des réformes urgentes. La société se montre toujours revêche. Nous apprenons qu'un grand débat sur- gira, au sujet de la reprise, tors de la dis cussion du budget des Cbemins de Fer. Des dépulés de nolre Flandre et de notre arron dissement interviendront, nous dit-on, éner- giquement. Puissent leurs efforts être couronnés de succè3 Nous consiatons avec plaisir que, suivaut la promesse faite par M Colaei t, Bourg- mestre de la ville, 4 M. Iweins d'Eeckhoutte, oonseiller communal, la rue de la Station est entièrement éclairée par le système 4 incan descence, dit becAuer. II y a un réverbère en plus dans cette rue. L'effetest excelh nt, de Taveu de tous. Nous insistons, avec le public, pourque le système soit éiabli, dès cette atinée, jusque et y compris la Grand'Place. Nous savons que iel est l'avis du Collége Echevinal. Mais ne pourrait-on avancer un peu plus vite

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1