0RIGINALES
GR ROM I QUE YPROISE
Le nouvel éclairage
L'Hótel des Postes
Service de Ia police sanitaire
des animaux domestiques
Actes officiels
LE MOULIN DU DÏABLE
sommeil, la nuit aux plaisirs et qu'il s'était
fait par sa paresse une réputation égale h celle
que d'autres se faisaient par le travail. Sa fran
chise était cynique et l'audace de ses discours
et de ses actes vraiment incroyable.
Ce qu'il écrivit, dans ses rares loisirs stu-
dieux, ne manque pas d'une certaine élégance,
mais fait pour donner je ne sais quel séduisant
relief h l'obscénité. Favori de Néron, complice
de ses débauches, courtisan de ses vices et
apologiste de ses crimes, il ne sort de la vie que
par un suicide pour échapper aux tortures de
Tigellin et sans avoir eu le courage de débar-
rasser Rome du plus affreux de ses tyraus. 11
ne méritait done l'écriture artiste de Sienkie-
wicz, ni l'habile mise en scène de M. Emile
Moreau.
Un de mes confrères explique le succes ex
traordinaire du roman Quo v a d i s par ces
mots G'est un chaud roman d'amour oü le
paien a eu le meilleur succès. Le maitre polo-
nais et ses traducteurs écrivent une langue
facile, claire, de molle élégance. lis ont prati-
qué Anatole France et Pierre Loys il y parait.
Dans un chapitre de souffle héroïque et chré-
tien, des coins de paragraphs semblent détachés
d'A p h r o d i t e et de B i 1 i t i s. Gela compte.
Un ouvrage n'est pas banal qui élève l'&me et
qui intéresse les sens
Le Progrès semble trés satisfait du nouvel
éclairage rue de la Station et rue du Temple,
qui sera continué, dans quelques jours, la
rue au Beurre, jusqu'è la Grand'Place.
L'amélioration est Ires sensible, dit il
l'éclairage de la rue de la Gare serait complet,
si lonplapait un réverbère au café des Bras-
seurs, A l'entrée de la rue.
Nous supposons que le collége échevinal
attend ['arrangement des abords de la gare
pour placer un et peut être deux réver-
bères h l'entrée de la rue. G'est alors que
le Progrès chantera sans doute la louange de
l'admiuistration communale,
Mais non, il parait que ce ne sont pas nos
édiles qui ont le mérite, de l'innovation l'o-
pinion publique seule a forcé administration
it améliorer ïédairage Dans son prochain
numéro, le Progrès, organe de l'opinion pu-
bliqe, chantera sa propre louange
A propos du nouvel éclairage, M. Colaert
aurait prétendu d'après le Progrès que c'est
grace h une interpellation de M. Iweins
d'Eeckhoutte, que les rues de la Gare et du
Temple sont munies du nouvel éclairage.
Comédie, dit le Progrès, de la poudre aux
yeux. Cest pour que tout le monde ait fair
de s'occuper de quelque chose etc. etc.
Or, M. Iweins d'Eeckhoutte s'est borné
demander que le sys'ê ne d éclairage fut
continué, et M. le Bourgmestre lui a répondu
qu'il le serait sous peu. Depuis la demande
de M. Iweins, d'autrts réverbères ont été
p'acés, et M. Colaert a constaté qu'ainsi sa
tisfaction était donnée l'honorable conseil-
ler. Voilé la comédie
Et encore propos de l'éclairage, le Pro
grès écrit
La question de l'amélioration de l'éclai-
rage date depuis des atmées elle a sou-
levé dans les journaux locaux une polémi-
que vive et suivieelle a provoqué des
expériences scientiflqurs d'un nouveau gaz,
piéconisé par M. le Maire, mais qui n'ont
pas abouti.
Tiens. tiens On a done fait quelque cho
se Le Progrès lui-même le constate
aujourd'hui on a étudié la ques'ion! M. le j
Baron Surmont de Volsberghe avait com-
mencé des études et des négociations. M.
Colaert a continué ces études, sans toutefois
préconiser le systême dit du Gaz a l'eau.
Les auteurs de ce sys'ême ont demandé de
pouvoir faire, a leurs frais, une expénence j
et le collége échevinal y a consenti. i
Après l'expérience faite aux Halles, le
Progrès écrivait aussi que rien neserail fait
que c était de la poudre aux yeux. Or, immé-
diatement M. le Bourgmestre s'est entendu
avec M. Valcke pour améliorer le système
existant. C'est la suite de cette ntente que
les nouveaux réverbères ont été placés.
Quant au gaz a eau, ce système nïst pas
plus abandonné que tout autre système. Si
l'expéiienee d'autres villes donne raison
ceux qui le préconisent, nous supposons que
notre ville profitera de cette expérience.
Mais, comme le disait M. le Bourgmestre
lors de l'expérience, la ville ne s'engageait k
rien. Et M. Colaert n'a pas plus préconisé le
système Gasche que l'électricité.
La ville a done agi sagement, et le Pro
grès doit, son corps défendant, le recon-
naitre, comme le public en général
Nous apprenons avec plaisir qu'un de nos
concitoyens, M. Alphonse Angiitis, est
déclaré adjudicataire des travaux afïectuer
pour i'aménagement de l'Hötel des Postes.
M. Angiitis avait soumisionné pour
172,500 francs ou 161,000 francs, d'aprè3
le devis A ou B.
Nous espérons que l'ouvrage sera exécuté
en pierres d'Arras, c'est 5-dire d'après le
devis A.
Du 1 au 15 Mars
ARRONDISSEMENT D'YPRES
Stomatite aphtheuse
Becelaere (un cas), Boesingbe (1), Elver-
dinghe(l), Larigemarck (2), Locre (1), Pas-
schendaele (1).
Affections charbonneuses
Wytschaete, sur 1 bete bovine Vlamer-
tinghe, sur 2 bêtes bovines.
M. George Romoiens, avocat et juge sup-
pléant du canton de Roulers, est nommé
juge de paix de ce canton.
M. Prosper Ttierry, notaireè Neuve-Eglise,
est nommé Bourgmestre de cette commune.
A un kilomètre de Guérande, au bout
de la route de Vannes, et perché sur une
haute colline, on remarque un moulm de
construction soigcée, de lorme élégante,
toui baii en pierres de granit tailiées.
Dans le pays, on ne le connait quo sous
le nom qui sent tant soit peu le roussi
Le Moulin du üiable
Le Moulin du Diable cela fleure la
légende k quinze pas: eflfectivement, il y a
une légende sous roche, et, cette légende, la
voici telle qu'elle m'a été comée.
Il était une foisdeuxamoureux qui devaient
sépoussr ii la Saint Jean prochain: José et
Euennetteet ils étaient bien heureux,
m'est avis.
Un soir d'assemblée quinze jours avant la
noce, Etiennette revenait seule k son logis
paree que José s'était attardé au cabaret.
Et voilé que sur la routte elle fut accostée
par un beau seigneur.
11 avait un justaucorps et des culottes en
satin, un manteau de velours, une toque
avec une plume couleur de feu et une épée a
poignée d'argent ciselé.
Ii se mil h marcher ii cóté d'Etiennette, et
la salua courtoisement.
Bonsoir, ma jolie fille, oil allez vous
de ce pas
Je m'en vais chez mofl père, Jean-Marie
Méchin, le meunier.
Et vous n'avez pas peur, seuleile
Peur?... Volés seraient les voleurs qui
s'attaqueraient moi
Mais les galants
Fille qui aime est bien gardée.
L'inconnu fit entendre un ricanernent
sardonique et retroussa sa moustache.
Qui done aimez-vous, la belle
José, le piqueur des meubles de mon
père, qui m'épouse h la Saint Jean.
Si un seigneur comme moi vous de
mandait votre main, Tiennette, que lui ré-
pondriez vous
Je lui répondrais, messire, que je suis
bien honorée de sa demaude, mais que j'ai
promis ma foi José.
Et s'il vous offrait de la soie, du ve
lours, des dentelles, des bagues en or, un
carrosse et un palais
Ni pour or, ni pour argent je ne re-
prendrais ma parole, que fan dernier j'enga-
geai devant la sainte image de la Vierge.
Ge disant, Etiennette se signa dévote-
merit...
Alors elle entendit un grognement, et se
retourna... prou son compagnon avait
disparu.
Cette nuit-lè même, le moulin du père
d'Etiennette brula.
Auprès des ruines fumantes de son mou
lin, Jean-Marie se lamentait grandement.
Hélas hélas malheur de ma vie
qui me rendra mon moulin
Moi dit une voix son oreille.
Le père Méchin leva la tête, et vit devint
lui uu seigneur.
II avait un justaucorps et des culottes
en salin, un manteau de velours, et une
toque avec une plume couleur de feu, et
une épée poignée d'argent ciselé.
Je terendrai ton moulin, Jean Marie,
et le plus beau, le mieuxbèti qui soit de
Guérande Redoa, si tu veux me doaner ta
fille.
Elle est promise José, mon piqueur
de meules.
Si tu ne me donnés ta fille, tu n'auras
pas de moulin, et tu seras un pauvre
bom me.
Et combien vous fiut-il de temps pour
rebitir mon moulin
Une ruit, pas plus cette nuit, si tu
le veux.
Jean-Marie était avare, ii pro nit sa
fi'ie mais avant de taper dans la main du
seigneur, il alla consulter sa femme Cathe
rine qui était de bon conseil.
Qui pleura, qui implora, ce furent les
deux promis...
Si je ne me marie pas avec José, mon
père, bien sur de chagrin je mourrai.
Fa ut se faire une raison, raa fiüo si
tu épouses José, je n'aurai pas mon moulin,
je serai un pauvre homme, et tous nous
irons da porte en porte chercher notre pain.
Catherine réfléchissaitelle embrassa
Tiénette.
Ne pleurs point, ma tourterelle, le
seigneur ne te tient pas. Toi, mon homme,
accepte le marché, mais k la condition qu'il
sera rompu si une pierre manque k ton mou
lin quand le cop chantera.
Jean-Marie revint vers le seigneur, qui
s'amusait f aire sauter dans ses mains des
charbons ardents, et formula sa condition.
Tope, fit. l'autre, marché conclu
Bonne nuit, Jean-Marie Méchin
A ai in uit, il s'éleva un grand soufile de
vent, et une rouge lueur s'alluma sur la col
line.
Tous les quatre, Etiennette, José, Cathe
rine et Jean-Marie regardaient h une lucarne;
et ils voyaient des ombres, passer dans Ia
lumière, el ils entendaient un bruit de scies
qui grinpaient sur la pierre, de ciseaux qui
laillaient, et de noirteaux qui tapaient.
Et le moulin s'élevait, s'élevait, rond,
élégant, coquet, cintré par le bas, svelte
comme une taille de demoiselle, avec son
corset de pierres neuves.
Les amoureux se désolaientmais Jean-
Marie, l'avare, se frottait les maius, car il se
voyait propriétaire du moulin le plus beau,
le mieux bèti qui soit de Guérande Redon.
R garde, regarde done, Catherine,
tous les meuniers de Guérande en crèveront
de jalousie. Enfin on vit le seigneur gravir
lui-même l'écbelle, portint sur son épaule
la dernière pierre.
Avant de la placer dans son alvéole, il se
tourna vers la lucarne et envoya un baiser.
Puis, tandis qu'Etiennette et José s'em-
brassaient, éperdCiment, il saisit une truelle
et,..
Et Catherine, la fine mouche, décapu-
chonna son coq, qu'elle tenait serré sous
son manteau le coq voyant de la lumière
crut l'aube venue, et lanpa dans les airs un
triomphant cocorico
Cocorico cocorico
Ii manquait une pierre et le coq avait
chanté
II se fit un épouvantable branie-bas on
entendit des grognenaents, des miaulements,
desfut... fut... rageurs, comme dematous
en colère, et la rouge lumière, balayée par
une rafale de surouat s'éteignit.
Volé, bafoué, honni, furieux, le seigneur
ou plutót le diable, car c'était lui s'en-
fuit dans la nuit noire, laissant derrière lui
une abominable odeur de soufre brülé.
Maxime AUDOUIN.
Huwelij ksafkondigingen
Aimé Van Nieuwenhoven, Onder Luitenant
bij het derde linie regiment, te Yper, en Clo-
tilde Brunfaut, zonder beroep, te Yper.
Julianus Vanpeteghem, bakker, te Kemmel,
en Eudoxia Destrooper, zonder beroep, te Loo,
voorgaandelijk te Yper.
Georges Lernould, bouwkundige, te Yper,
en Alice Vertneersch, zonder beroep, te Dix-
mude.
Gustavus Depuydt, slachter, te Yper, en Pela-
gie Debergh, naaister, te Yper.
Alidorus Bogaert, ketelmaker bij den ijzer-
weg, te Gent, en Maria Vandaele, huishoudster
te Yper.
Camillus Glarysse, timmerman, te Yper, en
Pharaïlda Descamps, dienstmeid, te Yper.
Librairie CALLE WA ERT
rue au Beurre36, Ypres.
Vient de
paiaitre
1 vol. grand 1118° de 250 pages, par Ch.
Legrand P:ix2fr. 50.
ORIG1NALES. Sous ca tiire, qui tient
toutes ses promesses, l'auteur a réuni trois
peiiis romans, dont les deux premiers ont eu
Ie plus vif suacès dans la Revue Générale.
Ge sont des réeits de belie et bonne humeur
et de la plus par faite convenance, qui peu-
verit et qui doivent être mis enire toutes
mains.
On sourira de l'ingéuieuse adresse avec
laquelle ia nièce da tante Gertrude finit par
forcer sa tante se marier, pour être mariée
elle-même.
Les incroy.ibles péripéties du mariage des
sept demoiselles Tonnelet seront suivies avec
un plaisir croissant et une joie bien naturelle.
Oa se plaira également aux incidents qui
ft