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Samedi 13 Avril <901
10 centimes ie N0
36' Année. N° 8635
La Guerre Anglo-Boer
Les Socialistes Hollandais
et Hongrois
La loi sur les jeux au Sénat
L'incident Merghelynck
en Chine
Contre la Pornographie
Chez les démocrates chrétiens
Nouveaux pourparlers anglo-boers
KITCHENER ET BOTHA AURAIENT
REPRIS LES NÉGOCIATIONS
Le bruit court avec persistance dansles
milieux habituellement bien informés que des
négociations de paix auraient été rouvertes
depuis vingt-quatre heures entre le général
Botha et lord Kitchener.
Plusieurs dépêches du Cap confirment
cette nouvelle. Mais au War Office comrae
au Colonial Office on observe le plus absolu
silence k eet égard.
Les journaux anglais publient tous jeudi
matin l'imporiante dépêche suivante, que
l'Agence Reuter a re^u dans la soirée de la
veille de son correspondant du Cap
Capetown, 10 avril. On annonce que
le général Botha a rouvert les négociations
avec lord Kitchener, k la suite de sa récente
visite dans l'Orange.
D'après les dernières informations qu'il a
été possible de se procurer, le général Botha
serait prét k trailer au nom de toutes les for
ces boers.
Lot s de la recente entrevue entre Dewet
et Botha, Dewet a signifié qu'il refuserait
de se rendre, mais son attitude n'a pas paru
satisfaire Botha qui estime que Dewet est
mentalement irresponsable et il a, en con-
séquence, décidé d'ouvrir k nouveau les
pourparlers.
On s'attend k ce que, dans le cas oil Botha
se rendrait, on pourrait avoir facilement
raison de Dewet dunt les forces diminuent.
II n'y a pas que les socialistes beiges qui
ont tenu un congrès pendant les fêtesde
Pkques. Les socialistes hollandais et hon-
grsis ont tenu également des assises extra-
ordinaires pour décider de I'altitude k pren
dre aux élections législatives qui vont avoir
lieu en Hollande et en Hongrie.
Les socialistes hollandais ont décidé de
marcher seuls k la lutte, sans alliance avec
les partis bourgeois, mais d'appuyer les
candidats bourgeois favorables k la revision
de la Constitution. Leur programme élec-
toral comprendrasuffrage universel, re-
présenlalion proportionnelle, pensions pour
les ouvriers agés ou invalides, extension de
l'assurance contre les accidents, nationalisa
tion de la banque nationale et des voies de
communication pour les colonies, crédit
agticole, fin de la guerre d'Atjeh.
Les socialistes hongrois ont également
décidé de luiter avec leurs propres forces,
sans alliance aveo d'autres partis.- Leur re-
vendication politique la plus importante est
aussi le suffrage universel; ils réclament,
en outre, la séparation économique d'avec
I'Autriche.
A propos de l'information de la Gazette
au sujet de la décision prise par la commis
sion chargée par le chef du cabinet de
rechercher quels seraient les dédommage-
ments k dunner aux villes lésées par la sup
pression des jeux, le Bien Bublic a regu de
son correspondant bruxellois les informa
tions sü es et précises que voici
La commission sénatoriale a tenu jusqu'k
présent deux réunions.
Elle a été d'avis que le joueur ne devait pas
être puni. D'autre part, elle a repoussé le
privilège d'Ostende et de Spa, ainsi que les
mesures transnoires proposées pour per-
mettre k ces villes de continuer l'exploitation
des jeux provisoirement.
La majoritéde la commission estime qu'il
y a lieu, toutefois, d'accorder une compen
sation pour la suppression des jeux, mais k
Ostende seulement, k raison des nombreux
engagements oü cette ville est impliquée.
Les partisans de cette solution justifient
l'interventïon pécuniaire de l'Etat en allé-
guant qu'il y a en quelque sorte faute com
mune.
Une dernière réunion, sur ce point, aura
lieu le 18 avril. La commission reste divisée
quant au point de savoir s'il y a lieu d'inscrire
dans le projet en discussion les compensa
tions réclomées en faveur d'Ostende, ou si
ces compensations doivent faire l'objet d'une
loi spéciale.
A cette réunion aussi, M. A. Braun donne
ra lecture de son rapport.
Quant aux commissions chargées d'exa-
rainer la situatiën éventuelle des villes oü le
jeu sera aboli, elles se sont renfermées,
sans conclure, dans les limites de leur mis
sion.
Le Sénat sera convoqué pour le 23 avril,
et abordera aussitót la discussion du projet,
qui, sauf les modifications susindiquées, sera
voté sans 3ucun doute.
Les journaux annoncent que Ie poste alle -
mand a arrêté le secrétaire de la légation de
Belgique, paree qu'il n'aurait pas observé la
convention règlant le passage de la porte
Hatamers. Le seerétaire auraitété conduit k
la préfeciure allemande, puis il aurait été
relkehé.
Les journaux rapportent l'incident de di-
verses manières. S'il faut les croire, M.
Merghelynck aurait été jusqu'k dire k ('offi
cier allemand que les Allemands ne sont
bons qu'k ennuyer tout le monde.
Nous necroyons pas le secrétaire de la
légation beige capable de tenir un langage
aussi peu diplomatique et aussi maladroit.
Un diplomate peut penser ces choses, mais
il ne peut les dire.
Quoi qu'il en soit, un télégramme de Ber
lin du 11 Avril dit que le gouvernement alle
mand a demandé par télégramme au maré-
chal de Waldersée des explications au sujet
des récents incidents auxquels des membres
du corps diplomatique anglais, allemand et
beige ont été mêlés.
D'autre part, des journaux prétendent qu'il
ne faut pasattribuer une grande importance
k l'incident, puisque notre département des
affaü-es étrangères n'en a rien appris, bien
qua, presque journellement, des télégrara-
mes lui arrivent de notre légation k Pékin.
Fspérons que l'incident n'aura pas de
suites facheuses pour la carrière de notre
jeune diplomate.
Le Journal des Tribunaux imprime ces
excellentes réflexions
A l'heure actuelle, il se répand de plus en
plus des journaux ineptes et sordides oü ne
se rencontre que de la bêtise et de la mal-
propreté. Pour augmenter la vente et recru-
ter la clientèle, on les décore en première
page d'un dessin systématiqusment obscène.
Enfin, pour corser encore le programme, la
quatrième page, sous prétexle d'aunonces,
affiche une Bourse spéciale, oü les offres et
les réponsent témoignent du cynisme le plus
avéré. II y a des mois que cela dure. Tout
le monde s'insurge contre une pareille li
cence. Personne ne bouge. Nous demandons
formellement que cela finisse. Pourquoi Ie
tolérerons-nous? Le constant souci de tous les
parents qui aiment leurs enfauts en est il
d'autres 1 est de leur éviter dans la mar-
che des années le spectacle des corruptions
et des laideurs humaines. De plus en plus
chacun cherche, dans cette poursuite incons-
ciente de i'amélioration de l'espèce, k don-
ner aux siens l'amour des grandes créations
de la vie, k faire passer en eux le frémisse-
ment exquis que donne la vue des grandes
et bt Hes choses. Ge travail acharné, cette
moralisation familiale, eet effort incessant,
qui grandissent le père et élèvent l'enfant,
risquent de s'effondrer devnnt l'oeuvre cor-
ruptrice de quelques individus.sans conscien
ce mais pleins d'audace. Au détour d'un
chemin, par hasard, e'est la vision nélaste
entrevue elle dure, tenace et obsédante.
La curiosité est suscitée et sans cesse,
systématiquemenl et hebdomadairement, la
voici éveillée, alimentée, travaillée. II en est
que l'équilibre physique et la santé morale
rendent intangibles, mais l'immense majori-
té... mais ceux qui ri'ont point de soutien,
point de guide, comment ne pas croire qu'ils
finissent par subir cette influence permanente.
Que l'on supprime ces journaux comme on
ferme une maison de débauche clandestine,
en traquant les auteurs, qui n'ont ni talent,
ni esprit, ni probité. Qu'on les empêche,
sans rémission, de pétrir ces jeu nes esprits^
argile vivante qui, comme le disait récem-
ment un grand orateur, gardera toujours la
trace des empreintes quelle a subies.
II est vrai que la pornographie illustrée
n'est pas la cause unique de la démoralisation
et de la soif de jouissance qui gangrèuent
nos citées modernes.
Mais il faut, k certains moments, courir
au plus pressé. Qu'on éloigne, par une cam
pagne coura?euse, les tentatioris qui sont
souvent l'unique cause occasionneile d'une
foute de pervertissements. On aura fait assez,
quoi qu'on fasse, si on a fait reculer un
danger.
Si l'immense foule des gens honnêtes est
d'accord avec le Journal des Tribunaux
d'aujourd'hui, elle n'en répudie pas moins
le Journal des Tribunaux d'octobre 1900
qui, au mépris du plus élémentaire bon sens
et de la plus vulgaire probité, mettait hors
cause en la coiffant du diadème de l'Art la
pornographie manifeste des clients de la
cour d'assises.
Les démocrates chrétiens, malgré leurs
échecs répélés, ne peuvent se décider k dé-
barrasser l'horizon politique de leur présence.
Ils rêvent en ce moment rénovation et regain
de popularité et organisent une assemblée
générale de tcus les membres influents du
parti.
Cette réunion aura lieu dans quelques jours
k Anvers. A l'ordre du jour se trouvent,
entre autres points le S. U., la rénovation
du parti démocratique et la question de la
création d'un parti démocrate chréiien inter
national.
L'abbé Daens présidera la réunion, ayant
comme acolytes l'abbé Fonteyne, MM. Lebon
et Wildiers, avocats k Anvers MM. Rierre
Daens et Van Schuylenberg, d'AlostMM.
De Backer, représentant et Lambreeht de
Ninove M. Plancquaert, de Gand M. Du-
catillon, de Bruxelles M. Simons, avocat,
de Verviers, etc.
Le jour et l'endroit oü aura lieu l'assem-
blée ne sont pas encore définitivement fixés.
La campagne pour le S. U. s'est ouverte
au quartier des bassins k Anvers par un
meeting précurseur tenu, mercredi, au
local De Waterrat quai Ste Aldegonde.
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