Mercredi 17 Avril 1901 10 centimes le 869 Annér. N° 8636
REVUE POLITIQUE
Espagne et Portugal
La session des conseils
généraux en France
Hollande
Angleterre
Saint-Siège
CQNSEIL COMMUNAL
Neuve-Eglise
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Des individus out tenté d'incendier le cou-
vent de Jésus, k Aveiro (Portugal). Une
porte enduile de goudroti prit feu. Des habi
tants et la police arrivèrent k temps pour
éteindre l'incendie.
Les coupables n'ont pas été déeouverts.
Les autorités ont pris des mesures pour
éviter des désordres k l'occasion des mee
tings antireligieux annoncés k Bilbao et dans
quelques localités voisines.
A Valladoiid, des placards ont été posés
dans les rues, invitant la population k faire
une manifestation et k demander au gouver
nement l'expulsion des congrégations. Ls
collèje des Jésuites est surveillé par la gen
darmerie.
C'est lundi 16 avril que s'ouvrait dans
toute la France la session des conseils
généraux dite de Quasimodo
On a dit, ii y a quelque temps, que des
voeux seraient soumis aux délibérations de
ces assemblées pour ou contre ia loi sur les
associations.
Les ministériels, inquiets, auraient déjk
préparé, dit-on, des motions approbatives
de la politique du gouvernement.
On annonce que, suivant l'usage, le raini-
stre de l'intérieur a envoyé des instructions
aux préfeis, les invitant k s'opposer k toute
discussion ou motion relative k la loi sur les
associations soumise au Sériat.
En outre, des instructions spéciales au
raient été adressées aux préfets des départe-
ments oü la question ouvrière s'est posée
d'une facon grave, notamment par des
grèves.
Enfin, le ministre de l'intérieur par inté
rim, Leygues, leur aurait également prescril
de lui adresser un rapport immédiat sur les
voeux relaiifs au service de deux ans, k l'im-
pót sur le revenu, aux retraites ouvrières et
aux aulres projets de loi soumis aux Cham-
bres. L'avis de M. Leygues serail que la
session sera courte presquc partout.
On nous écrit de La Haye
Les Etats Généraux ont été saisis, par
message royal du 25 septembre dernier, d'un
projet de revision du Code pénal de 1886,
comprenant entre autres innovations l'intro
duction de la condamnalion cor.ditionnelle.
Le message rappelie que, sur le continent,
c'est la Belgique qui, la première, en 1888,
a adopté celte réforme, La France suivit en
1891, le Luxembourg en 1892, le Portugal
en 1893, en 1894 la Norwège et quelques
cantons suisses.
En 1895. le ministre de la justice en Saxe
prescrivit au ministère public de suspendre
l'exécution de la peine prononcée, quand il
estimerait que le condamnése conduira bien
k l'avenir. Dans ce cas, le ministre fixe la
durée du temps d'épreuve etce temps étant
écoulé, sans défaillances pour le condamné,
grkce est accordée k celui ci. Pareille dispo
sition est admise en Prusse, en Bavière et
dans le Wurtemberg.
Le système Franco Beige, on le sait, aban-
donne au juge l'appréciation des cas oü il y a
lieu de condamner conditionnellementseu-
iement il lui est interdit de faire bénéfier de
cette faveur le prévenu qui, antérieurement
déjk, a subi une condamnation. Sur ce der
nier point, le projet de loi hollandais s'écarte
de la loi beige dont il adopte toutes les autres
dispositions.
II accorde au juge eutière liberté d'appré-
cialion comme aussi il lui laisse toute res-
ponsabilité, lui permettani même en cas de
condamnation antérieure el k bon droit
k notre avis de prendre en considération
lage du délioquant, sa conduite, la minime
importance du fait, les circonstances dans
lesquelles ce fait avait été commis, l'aveu
sincère, indiee d'un sincère repentir, la ré-
paration faite, le cas échéant, du préjudice
qui avait été causé, etc.
Celte disposition nous semble constituer
un progrès sur la legislation franco-beige
nous ferons remarquer au surplus qu'elle a
été empruntée k la Norvége oü l'exécution du
précédent jugement n'est prescrite que dans
le cas oü pendant la durée du temps d'épreuve
le prévenu s'est rendu coupable d'une infrac
tion grave.
Edouard VII et les catholiques
Londrcs, 14 aviil. Le roi Edouard VII
recevra, le 2 mai, une délégation de l'épis-
copat et de la noblesse catholique anglaise
qui lui sera présentée par le cardinal
Vaughan.
On attribue une grande importance k cette
réception, et Ion espère qu'elle servira k
apaiser les susceptibiiités et les colères sou-
levées dans les milieux catholiques par les
termes du serment prété par le roi lors de
son avènement.
Un fait digne d'être noté, c'est que le
cardinal et les évêques seront revêtus de
leurs robes, bien qua ia loi ne les autorise k
les porter que dans les cérémonies du culte
et interdise le port de la soutane sur la voie
publique.
Dans l'allocution qu'il a prononcée, hier
matin, au consistoire tenu pour la nomina
tion des nouveaux cardinaux, Léon XIII s'est
montré affligé des hostilités rallumées con
tre l'Eglise, simultanément en plusieurs par
ties de l'Europe. II a particulièrement parlé
de la loi destinée k frapper les ordres reli-
gieux en France.
D'autre part, l'Agence italienne, dont on
connait les attaches officieuses, publie une
note disant en substance que les espoirs
que le Vatican fondait sur la République
fran^aise se sont évanouis devant les dé-
monstrations d'amitié toujours croissantes
entre la France et l'Italie.
Enfin, le nonce apostolique k Paris, Mgr
Lorenzelli, fait annoncer que, sur le eonseil
d son méaecin, il va passer quelques se-
maines k Bologne, son pays natal, et qu'k la
fin de son congé il se rendra k Rome.
II est aisé de conclure que le Sainte Siège
trouve le moment de parler venu.
Séance publique
du
du Samedi, 20 Avril 1901,
k 5 heures du soir.
Orrlre du Jour.
1° Communications.
1° Procés verbaux d'adjudications afour-
niture de bordures pour trottoirs b)
fourniture de réverbères pour le marché
au bétail c) égout rue St Jacques.
3° Ecole moyenne: compte 1900.
4° Participation des pompiers aux fêtes
d'Alost.
5° Fabrique d'Eglise St MartinBudget 1901
6° id id St Jacques: Compte 1899.
7° id id id Budget 1901.
8° Hospices: venle de sapins coupés et
arbres.
9° Bureau de bienfaissance location d'im-
rneubles.
10° Règlement fixant 1'intervention de la vil-
le en faveur des afïiliés k la caisse de re
traite.
11° Grande voirie: renouveilement du pa va
ge de la rue de Lille; remaniement des
trottoirs.
12" Féte Communale.
Installation de M. P. Therry
comme bourgmestre
La belle commune de Neuve Eglise, une
des plus importantes de l'arrondissement
d'Ypres, étaiten liesse Dimanche dernier.
C'était le jour de l'installation de M. Prosper
Therry, son nouveau bourgmestre.
La Grande Fanfare d'Ypres prêtait son
concours k la fête et c'est ainsi, qu'avec
nombre de nos concitoyens, désireux d'y
assister, nous primes le tram vers deux
heures de i'après-dinée.
Malheureusement, k peine en route, nous
eumes le regret de constater que le temps
n'avait aucunément rintentiou de favoriser
les braves Neuve Eglisois. Pourtant, ils
avaient bien fait les choses, comme nous le
constations k l'arrivée sur les lieux des
festivités. Malgré le brouillard, qui s'était
condensé en pluie maussade et persistante,
les rues de la populeuse commune gardaient
un aspect, fort riant. On ne voyait partout
que drapeaux, festons, fleurs, feuillage,
guirlandes reliant deux rangées de sapins,
etc. etc.
De plus, plusieurs arcs de trio nphe et
une quantité de chronogrammes, qui chan-
taient sur tous les tous, les vertus civiques
et privées, les excellentes qualités et surtout
l'aménité et l'esprit de justice et d'impar-
tialité du nouveau premier magistrat.
Pour dire notre pensée sans détours, en
voyant cette quasi-unanimité des habitants,
dans l'oeuvre de décoration, aussi distinguée
que riche, de leurs maisons, nous nous de-
mandions oü étaient ces terribles protesta
tions des gueux de l'endroit, dont certains
avaient voulu nous faire le sombre tableau
dans un but intéressé sans doute k
Ypres. Tout ce que nous avons vu et entendu
sous ce rapport, ce sont quelques cris
d' a bas les tratlres a bas la calotte
poussés par deux ou trois ivrognes, dont l'un
d'eux fut plus tard fourré k 1 'amigo de Neuve-
Eglise par les gendarmes puis une dizaine
de gueux Yprois, rari nantes in gurgite
vasto qui s'étaient rendus k Neuve-Eglise,
dans le but sans doute, de chauffer le zèle des
amis de lk bas, mais qui ont remporlé sous
ce rapport une veste de dimension et s'en
consolaient en criant dans les rues de
Neuve-Eglise Vive la sociale Et c'est
tout
Ajoutons pour être tout k fait exacts et
même généreux k l'égard des libéraux de
Neuve-Eglise qu'il y avait bien dix maisons
dans toute la commune.... qui n'étaient pas
pavoisées
Mais voici que le canon tonne dans le
lointainon entend une sonnerie de trom-
pettes de cavalerie. Tout k coup débouchent
d'un chemin encassé entre deux élévations
de terrain une trentaine de véiocipédistes,
dont les machines sont ornées avec un goüt
parfaitpuis, une bonne centaine de cava-
lieis, fleurs oucocaidrs k la boulonnière et
dont les chevaux sont couverts ichement de
housses ou de rubans. C'est le bourgmestre
qui vient d'arriver en landau, en compa-
