m CHRON [QUE YPROISE Mercredi 1 Mai 1901 10 centimes le N° 36' Annéb. N° S640 Waldeck-Rousseau Un hommage de converti L'éclairage public Le pavage de la Grand'place Le Stand Le repavage des rues de Lille, Dixmude et Menin Un vol au Moortelkot Bris de vitres aux Halles Accident Le cri d'un enfant Vous ne les aurez pas A Bruges On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaurae. Le JOURNAL D'YPRBS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franco da port k I'adresse oi-dessus. Les annonces coütent 15 centimes ia ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et deBelgique excepté ies2 Flandres) s'adresser VAgence Bavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place da la Bourse. 0n lil dans la Vérilé L'éiat de sanié de M. Waldeck-Rous seau, contrairementaux nouvelles oplimistes expédiées d'Antibes, continue h s'ag-graver malgré les efforts des trois médeeins qui ont accepté la mission de le soigner. Ce n'est plus un secret peur personne aujourd'hui que le mal dont est atteint le ministre de l'intérieur est le cancer des fu- meurs que, pur un sentiment de délica tesse envers le malade, on a dénommé kyste d'abord et oedeuae ensuite. Le docteur Galippe ne quitte pas d'une minute M. Waldeck-Rousseau; ii laccom- pagne dans ses allées et venues, déplace- menls, croisières, qu'on lui impose pour le distraire et lui dormer i'illusion d'une gué- rison du moins momentanée. Mais aucun doute ne subsisie dans l'esprit des hommes compétents sur la gravité excep- tionnelle de la maladie et ses conséquences inéluctables. M. l'abbé Bouquet, le prêtre parisien dont la Providence s'est servi pour ramener M. Francois Goppée a la pratique religieuse, vient d'étre nommé évêque de Mende. C'est k lui que M. Francois Ccppé consa- cre une des plus belles pièces de son nouveau recueil de poésies Dans la prière et dans la lutte. Voici ce sonnet A Monsieur l'abbé Bouquet. Croyez! me disiez-vous, ami pieux et cher. Je répondaisL'effort est trop grand; j'y renonce Car je doute en priant des mots que je prononce Et l'kme est morle en moipar l'abus de la chair. El tel qu'un naufragé, jouet du gouffre amer, Jem'épuisaiscriantAusecours! Jem'enfonce!» Alors, prêtre du Christ, pour unique réponse Vous m'avez ordonné de marcher sur la mer. Miracle! Sur les flots, je vais au but sublime. Et si parfois je tombe et glisse vers l'abime Effrayé par le bruit des vagues et du vent. Vous êtes la, mon Père, et votre main bénie, Cette main qui m'absout et qui me communie, Me guide et me soulient sur le chemin mouvant. Le Progrès dit que l'éclairage serait par fait, rue au Beurre, s'il y avait un réverbère au coude de la iue, k la tnaison du libraire, M. Callewaert. Notre confrère esl-il done dans le secret des dieux? Nous apprenons que le place ment d'un réverbère k 1'endroit exact qu'il indique est décidé depuis plusieurs semaines et que déjk il est placé. Encore une victoire pour le Progrès Le rnêrae journal demandeA quand l'éclairage de la Grand'place au moyen du bee Auer Sans douta quand, grkce au repavage de la parlie qui incooabe k l'Etat et k l'élargisse- ment des trottoirs, les réverbères de Ia place seront déplacés On ne peut pourtant tout faire en un jour. Le Progrès trouveque l'on n'avance pas assez vite k repaveril faudrait dire re piquer la place. Nous avons constalé avec plaisir que la mise en état du pavage se fait aussi rapide- ment que possible. Mais il n'y pas que la Grand place, et nous voyons que les ouvriers repiquent et repavent un peu partout. Voyons, un peu de patience, cher confrère. Si le Stand pour la garde civique n'est pas établi cette année, c'est, dit le Progrès, par ee que notie premier magistral s'y est pris trop tard pour demander le crédit nécessaire k sa construction. Or, le crédit a été voté lors de la discus sion du budget de la ville Voilk comment s'écrit l'histoire k Ypres, dans nos journaux libéraux Quarit k la subvention de l'Etat, elle est toujours accordée dès que les plans et devis sont approuvés. La véritéest comme l'a déclaré M. le Bourgmestre - qu'il y a question de porter le subside de l'Etat k la moitié de la dépense au lieu du tiers. Nous estimons que M. Co- laert a raison d'attendre le vote du budget du minisière de l'Intérieur avant de donner suite k l'éiablissement du Stand. S'il agissait autrement, on le critiquerait k juste titre de ne pas avoir soigné les intéréts de la caisse communale. Teut le monde applaudit k la décision prise par le gouvernement de repaver ces rues. Après l'exécution de ce travail, la ville d'Ypres aura ses principales rues repavées en entier Les rues de la Station, du Temple et au Beurre qui le sont déjk, et celles de Lille, de Dixmude et de Menin, en même temps que la partie nord de la Grand'place. D'autres rues soul en bon état de pavage celle oe Thourout, Jansénius, le marché au poissons, la rue du Séminaire, le marché aux poulets, et d'autres. L'on commence k repaver entièrement la rue de Cassel et l'on mettra en bon état la rue du Verger. Au bout de peu de temps toutes nos rues seront ou repavées ou repiquées et nous aurons une voirie urbaine des meilleures possible. La rue de Lille sera plantée, de même que la Place, sur les trottoirs élargis. Nous ne pouvons qu'approuver cette décision, sur tout en ce qui concerne la Grand'place. Le Progrès parle d'un vol d'outils qui aurait éié commis au Moortelkot Informations prises, nous pouvons assurer noslecteurs qu'aucun vol n'a été commis Un bris de quelques carreaux a été commis au grand marché au beurre, dans la nuH de Samedi k Dimanche. Une glacé de la guérite du pesagea été brisée par une pierre lancée k travers les carreaux extérieurs. On soupconne toujours certains individus qui désirent devenir.... veilleurs de null. Le cadavre du nommé Hazebrouok, ouvrier k Viamertinghe, a été retiré Samedi matin des eaux du Boterplas prés de la gare. Le raalheureux, pris de boisson, s'y était noyé il y a une huitaine de jours. La lecture de l'observation judicieuse, que M. R Bouquet fit au conseii communai lors de la discussion da voierie, qui visait la mo dification des rues de notre ville, me frappa vivement. Comme lui, je pense qu'il n'y a rien de plus esthétique que de conserver k une antique cité son cachet natif. Voyez de quelle vénération les archéologues, les pa- léonthologistes, les exégètes, les numisma- tes, les antiquaires entourent les débris, les vestiges et les ruines du passé. La science et l'art s'accordent pour donner k tout ce qui révèle le goüt et le savoir faire des ancêtres une place d'honneur dans les annales de l'bumanité. Pourquoi le brutal cordeau et l'engouement simiaque viendraient ils sans molif sérieux, sansnécessité, détruire l'ceuvre d'autrui et déchirer le glorieux accoutrement d'une mère qui a laissé des siècles édifier son giron et dresser son aspect. Ypres est une mère qui charme sous ses vieilles hardes, sous ses vieux décors si l'on veut la moderniscr, elle perdra avec son individualité austère son séiuisant prestige et tombera dans la masse des vulgaires qui n'ont k leur crédit, ni prouesses, ni grandeur, ni cachet, ni gloire. Au nom de l'amour que nous lui portons, souhaitons que nos édiles ne travertissent point notre antique cité en l'aftublant de draperies qui ne lui sièront point. (Communiqué) Serait-ce au nom de la Liberté sainte Que vous voulez, nous ravissant nos fils Parquer leur ame en votre étroite enceinte De préjugés, de haine et de mépris Tant que nos coeurs battront dans nos poitrines, Nous garderons nos enfants dans nos bras Etrepoussant vos funestes doctrines Nous vous crierons «Vous ne les aurez pas.» Done vous régnez, vous occupez la place Levez la herse et crénelez la tour. Point de répit, déja la populace Rugit haineuse «A nous! chacun son tour!» Enrichissez vos amis et vos proches, Mais pressez-vous, car la fouie est en bas Allons, prenez notre argent dans nos poches, Mais nos enfants, vous ne les aurez pas 1 Vos devanciers avaient volé l'Eglise; Sur ses trésors ils avaient mis la main, Mais au clergé leur apre convoitise En rougissant avait laissé du pain. Plus imprudents que vos hideux ancêtres, Gardant les biens, déchirez les contrats; Ce sont des saints, laissez mourir nos prêtres, Mais nos enfants, vous ne les aurez pas! La Loire a vu la phalange héroïque De leurs ainés, les zouaves du Mans, Qui, sans crierVive la République En rangs pressés,brisaieut les Allemands G'est que le Dieu, gardien de leur enfauce, Les soutenait au milieu des combats. Nous verserons notre sang pour la France, Mais nos enfants, qu'on ne les souille pas Enfants, debout! Eormez la sainle Ligue! Que votre voix proteste avec fierté Célébrezceux dont l'amour se prodigue Sans se targuer de la Fraternité. Et si presents par une force altière A l'étranger ils vont porter leurs pas, Vous passerez avec eux la frontière. LesFrancs-macons, ne vous saliront pas! L. V. Le lundi 6 mai 1901 sera une date mémoriale dans l'histoire de noire cité. Ge jour-Ik, l'héri- tier présomptif du tröne, le comte de Flandre, qui porie un titre illustré par les Robert de Jérusalem, les Thierry d'Alsace, les Baudouin de Constantinople, etc., se rendra a Bruges pour y vénérer la plus précieuse des Reliques en assistant a la célèbre procession du Saint Sang. En acceptant l'invitation de la Noble Confré rie, LL. AA. Ril. le Comte et Cla omtesse de Flandre ne font que renouer la chaine des anti ques traditions. Les anciens comtes de Flandre et leurs héritiers des maisons de Bourgogne et d'Autriche ont toujours excellé par leur devo tion envers le Précieux Sang, et les noms des souverains les plus populaires sont ceux des princes et princesses dont ies sentiments de f~ m V v V

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1