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OH ROK/QUEYPROISE
Samedi 25 Mai 1901
10 centimes ie IV0
36e Année. IV0 3647
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BULLETIN POLITIQUE
La guerre Anglo-Boer
Italië
Les droits de place
A Bruges ei a Ypres
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Harmonie Communale
DImancbe 96 Mai 1901
k midi
PROGRAMME
1. Tananarive, marche militaire
D. Trave.
2. Le Maréchal Chaudron,
ouverture P. Lacome.
3. La Guerre Joyeuse,
poipourri, J. Straüss.
4. Danse des fées, gavotte Cyr Tieberghien.
5. I Mosnadieri, fantaisie Verdi.
6. La Scandinavc, mazurka
norvégienne L. Ganne.
Mort d'Andries Pretorius
Une dépêche de Johannesburg annonce
queM- AndriesPretorius, ancien président
du Transvaal, est mort k Poichefstroom,
age de 83 ans.
II avail 20 ans lors du premier grand
«trak.» des Boers quittant le Cap, pour
échapper k l'oppression anglaise. Attaqué
avec les siens par les Zoulous, il les vain-
quit, avec .ine poignée d'hommes, sur les
bords du fleuve ÏJhmlatoozi. Relancé plus
tard (1848) dans l'Orange par les Anglais, li
franchit le Vaal el contribua k fonder la
République du Transvaal, dont il devint
Président et dont la capitale, Prétoria, lui
doit son nom.
Ge glorieux vieillard n'avait pris qu'une
part trés effacée dans la guerre actuelle, oü,
toutefois, tiombre de ces fils et petit fils se
sont distingués et se distinguent encore.
La demission de Kitchener
On télégrapbie de Loridres que le Daily
Mail regoit une lettre de Johannesburg di-
sant que la démission de lord Kitchener est
imminente. Le général en chef est trés fati-
gué, et il serail résolu k donner sa démis
sion, quand sir Alfred Milner retournera
au Cap.
Une lettre Anglaise
Londres, 23 mai. Le Daily Mail pu-
blie les extraits suivonts d'une lettre d'un
officier de cavalerie qui se trouve actuelle-
ffientdans I'Afrique du Sud
Le grand mouvement du général French
vers 1 Est a complèlement échoué. II ramène
rapidement ses troupes en arrière. La seule
idéé des commandants de colonne semble
être de se porter en touie hate d'un point k
on autre. Nous passons des heures ;j récueil-
j'-r des moutons. Nous les laissons en arrière
'e iendemain matin et l'arrière garde a géné-
falement le plaisir de voir les Boers les re-
prendre dés que nous avons fait quelques
milles.
Le même officier dit encore quel'onne
peut pas espérer venir bout des Boers
.avant le mois de juillet 19U2.
Les Boers dans la colonie du Cap
Oes dépêches de Laurengo Marquez disent
que les Boers qui ont envahi la Colonie du
Gap sont au norabrede 4 200, divisés en
quatre commandos, sous le commaodement
supérieur du général Herzog.
Leurs mouvemems auraient pour but de
forcer le général Kitchener k abandonner
ses opérationscontre Botha, dans le district
d'Ermeloo.
Les elections espagnoles
Le conseil des ministres s'est occupé des
résultats des élections.
Suivant les renseignements officiels qui
ne sont pas encore complets, les libéraux
obtiennect 244 s'èges. les conservateurs 81,
les partisans du due de Teiuan 12, les répu-
blicains 16, les partisans de M Gamazo 18,
les partisans de M. Rooiero 14, autres
groupes 22.
La nouvelle Chambre aura une majorité
moins considérable que la dernière.
Le gouvernement gardera une compléte
neutralité dans la vérification des pouvoirs.
La guerre aux Philippines
On annonce que le comité général fédéral
a fait sa soumission au chef insurgé Malvart.
Celui-ci s'est proclamé président et veut
prendre la place d'Aguinaldo. II déclare
qu'il va reconsiituer uti corps d'armée de
1,800 hommes k l'aide des insurgés qui sont
actuellement éparpillés dans les quatre pro-
vinces. Une forte expédition militaire va
probablement être envoyée contre lui.
Le suicide de Bresci
Rome, 23 mai. Le Messagero reprodui-
sait ce matin le bruit que Bresci, l'assassin
du roi Humbert, s'éiait suieidé dans sa pri
son au pénuencier de San-Stefano.
L'Agence Stefani confirme cette nouvelle.
Bresci s'est bien suieidé.
Bresci avait décbiré son pantalon et en
avait fait de solides lanières, k l'aide des-
quelles il se pendit.
Le gouvernement a envoyé un inspecteur
k San-Stefano afin d'ouvrir une enquête.
Bresci, depuis son critrée dans le péniten-
cier, était sombre, mais il avait un grand
désir de parler. Lorsqu'on lui imposait si
lence, il répondaitVous verrez, mon jour
n'est pas loin, et vous vous repentirez de
m'avoir traité ainsi.
Dans les premiers jours de la semaine
passée, Bresci tenta de se précipiter sur son
géölier, puis il eotra en fureur, et on dut lui
mettre la camisole de force.
Dans les derriiers jours, Bresci semblait
avoir chaogé totalement de caractère, 11 ne
parlait plus, et paraissaitnofirir quelque triste
projet.
Oe télégraphie de Rome que c'est k la
récep'ion des ministn s, ce matin, au Qu»ri-
nal. que M. Giolitti a fait part au Roi du sui
cide de Bresci.
Victor-Emmanuel est resté un moment
pensif. Puis, il aurait ditG'est ce qui pou-
vait arriver de mo-ux k ce malbeureux.
M. Giolitti a envoyé un inspecteur de son
ministère au péoitencier pour procéder k
une enquête.
A la nouvelle du suicide de Bresci, sa
veuve, interrogée par un journaliste, a dit
Maintenant qu'il n'est plus, il n'y a plus de
raison de rien cacher. Je puis dire d'une
fagon absolue qu'il n'y a jamais eu de com
plot. II est faux qu'il ait agi comme chef ou
agent d'une bande d'anarchistes en tuant le
rot. L'acte a éié entiérement individuel et il
en a congu lui-même le projet.
La question du port de la soutane
la cour de cassation de Paris
La Cour de cassation de Paris a statué
hier pour la première fois sur la question du
port de la soutane que des arrêtés munici-
paux ont interdit dans différentes communes.
Coi.firmant les jugements rendus par tous
les juges de paix, la Gour de Cassation a
declaré ces arrêtés illégaux.
M. le Bourgmestre a fait connaltre dans
une des dernières séances du conseil com
munal, les résultats de l'application du nou
veau mode de perception des droits de place.
II a affirmé que, de ce chef, il y aurait
une augmentation de recettes de 80 k 60
pour cent, c'est-k-dire de 2,600 k 3,000 frs
par an.
II est probable qu'il y aura une augmenta
tion de 80 pour cent, sur l'ensemble de l'an-
née comparé k celui des années précédentes.
Ge résultat est évidemment magnifique
mais il n'a pas l'heur de plaire au Progrès.
Celui-ci écrit, en effet, sans sourciller, qu'i/
n'y a pas lieu, pour noire maïeur de
sen vanter. II a eu soin, dit le Con
frère, de passer sous silence que celte
recette en plus se fait presque exclusi-
vement aux dépens de nos petits bouti-
quiers et détaillants Yprois, qui ont
une échoppe ou un étalage sur la Grand'
Place, les jours de marché. En effet,
leur droit de place a étè augmenté de
25 et de 50 alors qu'il y en a par mi
eux qui gagnent a peine de quoi payer
la taxc.
Oil U Progrès a-t il pris celle-lk
II n'y a aucurie augmentation aucune,
entendez-vous, Progrès des droits de
place. Saul le mode de perception a cbangé.
Pour les oeufs et les volailles, on s'est
borné k délivrer des tickets tirés d'un livre
k souches.Tout le monde paie et le paiement
estcontrólé. Le sysième offre en outre deux
avantagesd'abord les vendeurs peuvent
déposer ieurs volailles et les oeufs sur des
bancs qui forment clóturetet, ensuite, les
acheteurs peuvent s'approcher sans incon-
vénient des vendeurs. Personae n'a du reste
réclamé, et, nous le répétons, la recette a
doublé.
Pour les étalages, les intéressés indiqueot
eux-mêmes la superficie et ia nature des éta
lages et paient, contre la remise d'un ticket,
le droit fixé par le règlement. Ils se corifor-
ment ainsi k l'avis du 15 Mars 1901, dont
un exemplaire a été distribué aux étalagistes.
Ainsi, tout le monde paie et la mission
des collecteurs est considérablement facilitée.
Leur responsabilité n'est plus en cause ce
dont ils doivent se déclirer satisfaits.
II n'est done pas vrai, comme l'affirme le
Progrès, quele droit de place a été augmenté.
Au contraire, quelques petits détaillants ou
artisans, entre autres les remouleurs, sont
exemptés du droit de stationnement.
Le Progrès publie un article dü a la plu-
me d'un étranger, et que nous reproduisons
dans nos colonnes
Deux localités assurément incomparables
quant k la valeur de leurs monuments anciens
el de leurs ricbesses arcbéologiques. Mais il
existe une différence essentielle entre la
fagon dont, dans chacune de ces deux villes
flamandes, les traditions artisliques sont
maintenues et encouragées.
A Bruges, toutes les constructions nou-
velles revêtent le caractère de cette belle
architecture de nos ancêtres; l'érection d'une
fagade qui s'éearterait de cette règle serait
robjet des plus vives protestations et l'édi-
lité brugeoise refuserait catégoriquement
i'approbation des projets de constructions
dressés en dépit des régies du bon goüt et
de 1'harmonie des proportions.
La ville de Bruges, il y a quelques aunées,
a érigé k ses frais, place du Pare, la repro
duction d'un de ses anciens pignons de bois.
Mais k Ypres, autre guitare la démoli-
tion de ces pigtions fut encouragée par tous
les moyenset ici ces facades de bois
étaient admirables, témoins les dessins
ci'Auguste Böhm, conservés au Musée.
La plupart des maisons élevées dans cette
ville, depuis quelques années, sont d'une
médiocrité peu ordinaire du style moder
ne alors qu'ici l'imitation de l'ancien pa
rait tout indiquée. El quel moderne Du terre
k terre, des dessins d'élèves de l'école pri
maire. Pour s(en rendre compte, il suffit de
parcouiir le Boulevard Maiou, la rue du
Temple, la Grand'-Place, rue d'Elverdinghe,
rue de Dixmude on dirait un concours de
giimaces.
Ge qu'il y a de déplorable dans cette his-
toire, e'est que précisément la plupart, de ces
constructions affreuses s'élèvent sur des ter
rains mis en vente par la ville elle-méme.
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