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GHHONIQUE
Mercredi 12 Uuin 1901
10 centimes ie N°
36* Année. N° 3652
Justice Electorale
Revue Politique
Elections provinciates
La fète-Dieu
M. Iweins d'Eeckhoutte
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Les articles et communications doirent être adrossés franco de port A l'adresse oi-dossus.
Nous annoucionsdans uotre journal
de mercredi dernier que la Cour de
Cassation confirmant la decision de
la Cour d'AppeI,couservait auMinistre
Baron Surmont de Volsberghe le droit
d'être électeur a Ypres et d'y exercer
son mandatde conseiller communal.
Nos sympathiques lecteurs liront
avec satisfaction l'arrêt de la Cour.
Extrait des Minutes
de la Cour de Cassation séant
k Bruxelles
La Cour a reudu l'arrêt suivant
En cause
N* 27506, Goethals Louis, particulier,
domicilié k Ypres, rue du vieux marché au
bois, n° 15, demandeur en cassation d'un
arrêt de la Cour d'Appel de Gand, du 9 Avril
1901
Contre
Surmont de Volsbbrghe Arthur, Ministre
de l'Industrie et du Travail
La Cour,
z Ouï Monsieur le conseiller d'Hoffschmidt
en son rapport, et sur les conclusions de
Monsieur Janssens, avocat général
Sur l'unique moyen déduit de la violation
ou fausse application des articles 55 56
58-63 de la loi électorale du 12 Aoüt 1894,
en ce que l'arrêt attaqué a décidé que le
domicile électoral du défendeurétait h Ypres,
oü il est invest! d'un mandat électif commu
nal, sans examiner les moyens présentés par
le demandeur pour établir que ce domicile
était k Bruxelles, le dit arrêt interprétant
tort, en faveur des personnes qui exercent
un mandat électif communal, l'article 63
précité comme établissant une présomption
contre laquelle ancune preuve contraire ne
peut être admise
Considérant que l'arrêt dénoncé n'attacbe
nullement k 1'exercice d'un mandat électif
communal une présomption de domicile n'ad-
metlarit aucune preuve contraire, qu'il exa
mine au fond l'offre de preuve du demandeur
et la rejette comme dénuée de pertinence et
de précision
Qu'il constate, d'une part, que le défen-
deur réside alternativement k Ypres, k Voor-
mezeele et k Bruxelles d'autre part, qu'il
est investi k Ypres, d'un mandat électif com
munal
Que de ces constatalions souveraines en
fait, il déduit, k bon droit, par application de
l'article 63 précité, que le domicile électoral
du défendeur est k Ypres et que, par cette
décision, il ne viole aucun des lextes de loi
qu'invoque le pourvoi.
Pour ces motifs,
rejette le pourvoi, condamne le demandeur;
aux dépens de l'instance en cassation.
Fait el prononcé en audience publique de
la Cour de Cassation, séant k Bruxelles, se
conde chambre, le 3 Juin 1901, oü étaient
présents
Messieurs Casier, Présidentvan Malde
gheoi, Scheyven, Belljens, d Hofifscbmidt,
Pecber, Richard, Conseillers; Janssens,Avo
cat généralPoupart, greffier.
(Signé)G. CASIER. (Signé) A. POUPART.
En foi de quoi le présent arrêt a été signé
et scellé du sceau de Ia Cour.
Sans commentaires n'est-ce pas, Mes
sieurs les demandeurs
Des journaux peu suspects de tendresse
pour les Boers déduisent du démenti du
général Kitchener au... réeit de la prétendue
victoire anglaise de Warmbath, que les An
glais ont été battus dans cette région.
II y a eu évidemment une bataille prés de
Warmbath, puisque les listes de pertes ont
signalé 7 Anglais tués et 18 blessés dans
cette région, k la date assignée au prétendu
échec de Beyers. Done, si les Anglais ne l'ont
pas emporté, c'est qu'ils ont étébatlu; et
e'est bien eux, sans doute, qui out perdu le
nombre de prisonniers qu'on disait tout
d'abord capturés par eux, avec un gros ma-
tériel de transport.
Une statistique éloquente est publiée hier
soir, d'oü il résulte que depuis que l'armée
anglaise s'est emparée du ehemin de fer, 27
conducteurs ou chauffeurs de train ont été
tués et 38 blessés. II n'est pas étonnant qu'ils
soient dégoütés du métier.
Les résultais du recensement en Irlande
viennent detre publiés. C'est toujours la
même lamentable constatalion. La population
diminue dans des proportions effrayantes.
En 1841, l'Irlande comptait 8 196,597
habitants.
En 1861, 5,798,067
babiiants.
En 1881, 5,174,836
habitants.
En 1901, 4,456,546
habitants.
Des quatre grandes provinces de l'Irlande,
c'est le Connaught, le seul district purement
celtique catholique et irlandais, qui a subi la
plus forte diminution 50 p. c. en cinquante
ans II passede 1,420,705 habitants en 1841
k 649,635 en 1901.
Li Hung Chang dément le bruit de la des-
struction d'une mission dans la Mongolië
occidentale, tout en reconnaissant que la
région est trés agitée. Ce n'est pas la seule.
Dans le Tcbi Li même, s'il faut en croire une
dépêche anglaise de Peking, les Francais
auraient été forcés de réoccuper Tcheng-
Ting-fou et deux autres postes.
Au sud de 1'empire chinois, sur la frontière
franpaise du Tonkin, le gouverneur de
Kouang-Si vient de recevoir l'ordre de colla-
borer avec eeax du Yun-Nan et du Kouéï-
Tchéou afin ö'empêcher toute collision des
bandes chinoises avec les troupes frangaises.
En Corée, le bruit continue k circuler
qu'il y a des combats entre chrétiens con
verts et chrétiens indigènes.
Pendant ce temps le maréchal de Wal-
dersée, libre des responsabilités du haut
commandement, vient d'arriver k Kobé. II a
été regu par les autorités japonaises, a passé
la nuit au consulat allemand et est reparti
pour Kioto et Tokio. Les Anglais partent
aussi en Juillet. lis quittent d'abord la ville
tartare.
A Assenede. Le candidat catholique,
M. Alois Vandevyvere, advocat k Gand, a
obteriu 2,833 voix, contre 2,359 accordées
au candidat libéral, M. De Smet.
A Cruyshautem. Les candidats
catholiques ont recueilliEffectifs, M. Lan-
drieu, 3,252 voix, et M. Van Pottelsberghe
de la Potterie, 3,205 voix; suppléant, M.
Ide, 2,956 voix.
Le candidat démocrate dissident, M. Naeye,
1,154 voix.
A Bouillon. M. le baron de Moffarts,
candidat catholique, a été élu par 1,604
voix. Son concurrent, M. Ozeray, n'en a re
cueilli que 1,201.
Le canton de Bouillon a de tout temps
passé pour un fief libéralIe vénéré docleur
Lambert lui-même succomba plus d'une fois,
malgré les éminents services qu'il avait
rendus.
Voici les chiflfres officiels
Catholiques. M. de Mofïart, 1,604
voix; M. Gorbian, suppléant, 1,554 voix.
Libéraux. M. Ozeray, 1,201 voix M.
Lafiut, suppléant, 1,160 voix.
Lps libéraux sont done en reeul de plus
de 300 voix sur l'élection de 1898.
Je ne m'agenouille que devant Dieu
disaient orgueilleusement les preux des siè-
cles héroïques du moyen-kge. Ainsi, ces
fiers chevaliers, ces farouches barons, qui
portaient k un si haut point, l'orgueil de
leur nom, de leur race, de leur vaieur, qui
eussent préféré mille fois mourir que de
plier devant n'importe qui, se vantaient de
s'agenouiller devant le Souverain Dispensa
teur des biens de la terre et du ciel. En
s'agenouillant devant Dieu, ils ne croyaient
nullement déroger ni s'abaisser.
Aussi longiemps qu'elle garda ces senti
ments, la vieiile noblesse conserva sa force,
sa vtrilité, son prestige. Quand elle aban-
donna Dieu et ne s'agenouilla plus devant
Lui, elle dégénera et finalement tomba dans
un catachysme sanglant.
II en est de même des nations. Quand elles
s'agenouillent devant Dieu, elles sont riches,
prospères, respectées. Elles ne perdent en
rien leur considération, en honorant le divin
Bienfaiteur.
Les nations qui prient, qui s'inclinent de
vant le Gréateur de toutes choses, jouissent
d'une profonde paix leurs populations sont
heureuses. Celles qui tournent le dos k Dieu,
sont abaissées leurs habitants sont malheu-
reux, inquiets, divisés entr'eux.
La Belgiqne, fidéle k l'antique foi de ses
pères.s'agenouille officiellement, en plusieurs
occasions, tous les ans, devant Dieu. Elle
est heureuse, riche, prospère. Sa popula
tion, qui augmente sans cesse, est la plus
dense du monde entier, eu égard k sa super-
ficieson commerce, son industrie sont
brillants. Pour les sciences et les arts elle
ne doit le céder devant aucun pays, même
les plus grands. Honorant la Diyinité, elle
est respectée, estimée par les plus puissan-
tes nations elles-mêmes, alors que la persé-
cuiion religieuse sévit dans des pays voisins,
et que ceux-ci sont déchirés par les menées
des factions, sont humiliés et perdent leur
ancien prestige sur les autres nations.
La fête-Dieu est une des circonstances
solennelles par lesquelles notre pays affirme
sa foi, rend publiquement hommage k la
Divinité, prie officiellement en quelque sorte.
La procession, qui, en ce jour, parcourt
les grandes artères des plus vastes cités,
comme les plus humbles chemins des plus
modestes villages, est, pour le peuple: la
procession du gouvernement.
En efïet, les pouvoirs publics y partici-
pent officiellement, l'arrnéa nationale y prête
son concours. Dans beaucoup de villes,
ainsi dans notre catholique vieil Ypres, on
fait plus encore. L'Administralion com
munale, entourée de toute la pompe officiel-
le, suit respectueusement le saint sacrement,
sagenouillant, elle aussi, devant Dieu, ce
qui ne la diminue nullement aux yeux du
public. Au contraire, elle donne ainsi un
grand exemple du respect dü k l'autorité
supérieure, qui produit le plus salutaire efïet
sur les masses.
La piocession de dimanche a parcouru
son itinéraire, favorisée par un temps splen-
dide. Partout il y avait du monde, un monde
profondément recueilli, Partout aussi, k peu
d exceptions prés, des drapeaux et des lu-
mièies sur Ie parcours du pieux cortège.
La papulation Yproise a démontré, une fois
de plus, qu'elle reste attachée k la vieiile
foi de ses ancétres.
Des journaux de la capitale signalent,
parmi les membres du Sénat absents au
vote de venaredi, sur la question des jeux,
le nom de notre honorable Sénateur provin
cial, M. Iweins d'Eeekhoutte.